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UE939 - Sociologie des classes populaires dans le Japon contemporain
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-B
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 14:30-16:30
du 8 octobre 2021 au 22 avril 2022
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 9 mai 2022 15:55
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie urbaine Anthropologie visuelle Cinéma Classes sociales Collectifs Comparatisme Dynamiques sociales Enquêtes Espace Ethnographie Littérature Méthodes et techniques des sciences sociales Pratiques Sociohistoire Sociologie Spatialisation, territoires Urbaines (études) Ville
- Aires culturelles
- Asie Asie orientale Japon
Intervenant·e·s
- Katiana Le Mentec [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
- Nicolas Pinet docteur, EHESS
Ce séminaire poursuit le travail conduit en 2019-2020 et 2020-2021 autour des classes populaires dans le Japon contemporain en explorant différentes thématiques peu abordées les années précédentes, comme la construction statistique de ce groupe social, son rôle protagoniste dans les luttes sociales des années 1920 et 1950, et ses représentations littéraires et filmiques durant ces mêmes périodes. Les conflits sociaux participent de la construction des classes subjectives et ce double détour historique (années 1920, années 1950) permettra d’éclairer en le recontextualisant un résultat marquant de l’Enquête sur la stratification et la mobilité de 1955 : 74% des habitants masculins de Tokyo s’identifiaient alors comme appartenant à la classe ouvrière. Les dernières séances du séminaire proposeront deux ouvertures, d’abord en esquissant une sociologie comparée (Japon-France) des classes populaires, puis en analysant l’espace des positions et engagements des chercheurs et chercheuses travaillant sur les catégories populaires.
Programme des séances
8 octobre : Les classes populaires au Japon : bilan des deux premiers volets du séminaire et perspectives
22 octobre : Classe objective : essai de construction statistique
26 novembre : Genre, âge et classe
Classes en luttes : classes populaires et conflits sociaux
10 décembre : Années 1920 (1). Mondes urbains
7 janvier
14 janvier : Années 1920 (2). Mondes ruraux
28 janvier : Années 1950. Conflits sociaux et conscience de classe. Intervention de Bernard Thomann sur les mobilisations de mineurs
Les classes populaires, protagonistes littéraires et filmiques
11 février : Littérature et cinéma prolétariens de l’entre-deux-guerres (1)
25 février : Littérature et cinéma prolétariens de l’entre-deux-guerres (2)
11 mars : La représentation des classes populaires dans le cinéma des années 1950. Intervention de Dimitri Ianni
Regards croisés (Japon-France). Matériaux pour une sociologie comparée des classes populaires
25 mars : Sociohistoire comparée des quartiers d’habitat social
8 avril : Formes d’auto-organisation et sociabilités en milieu populaire
Coulisses
22 avril : Les savants et les populaires. Positions, engagements, distances
La séance du 13 mai se déroulera en salle 0.031, bât. recherche sud, campus Condorcet
Master
-
Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Pour sa troisième et dernière année, ce séminaire consacré aux classes populaires dans le Japon contemporain a pris pour objet des thématiques peu abordées durant les 2 premières années. On s’est ainsi d’abord penché sur les essais de construction statistique de la catégorie de classes populaires, en France (travaux de Thomas Amossé et Joanie Cayouette-Remblière) comme au Japon (travaux de Hashimoto Kenji), avant de s’intéresser à ce que l’âge et le genre font à la classe à partir d’études qualitatives et quantitatives sur la pauvreté des enfants ou différents aspects de la vie des femmes des classes populaires.
La deuxième partie du séminaire a été consacrée, dans une perspective sociohistorique, à deux moments du XXe siècle durant lesquels les classes populaires ont eu un rôle protagoniste dans les luttes sociales : les années 1920-1930 et les années 1950. L’idée était d’analyser à partir de travaux historiques les éléments d’une identité et d’une culture de classe en construction au fil des conflits sociaux importants de ces deux périodes. Après une période de forte mobilisation dans les secteurs ouvriers du nord-est de Tokyo, ainsi que dans les zones rurales, on assiste à un basculement dans ces deux espaces au début des années 1930. Avec le renforcement de la répression qui disloque les organisations et l’instrumentalisation de l’« incident » de Mandchourie, dans un contexte de crise économique et de mauvaises récoltes, l’identité nationale semble progressivement prendre le pas sur l’identité de classe, malgré la résistance de certains secteurs. Pour les années 1950, le choix a été fait de se focaliser sur le groupe social des mineurs, acteur central des luttes des années 1950. Bernard Thomann, professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et actuellement directeur de l’Institut français de recherche sur le Japon de la Maison franco-japonaise (Tokyo) est intervenu en visioconférence sur les mobilisations de mineurs. Un travail collectif a aussi été conduit sur le conflit social de la mine de Miike (1960), le plus long et massif de l’histoire du pays.
La troisième partie du séminaire a opéré un retour sur ces deux périodes historiques par le biais cette fois des représentations littéraires et filmiques des classes populaires. Pour les années 1920-1930, les séances ont porté sur la littérature prolétarienne (Hayama Yoshiki, Kataoka Teppei, Kobayashi Takiji, Tokunaga Sunao…), le collectif de cinéastes Prokino et les films à thèse du début des années 1930 (Le Geste inexpliqué de Sumiko). Pour l’après-guerre, le spécialiste du cinéma japonais, Dimitri Ianni, a présenté un exposé sur la représentation des classes populaires dans le cinéma indépendant des années 1950. La parution récente de l’ouvrage de Claude Leblanc consacré au réalisateur Yamada Yōji (Le Japon vu par Yamada Yōji) a été l’occasion d’inviter l’auteur à nous parler de la représentation des classes populaires dans les films de ce réalisateur.
La quatrième partie du séminaire a posé les bases d’une sociologie comparée (Japon-France) des classes populaires, en proposant d’abord une sociohistoire comparée des quartiers d’habitat social dont la généalogie et les formes architecturales ont de nombreux points communs, avant de mettre en regard associations d’habitants japonaises (jichikai) et amicales de locataires dans les immeubles d’habitat social français.
La discussion a porté enfin, lors de la dernière séance, sur l’éventail des positions et engagements des chercheurs et chercheuses conduisant des enquêtes sur les classes populaires, dans le prolongement des analyses de Claude Grignon et Jean-Claude Passeron dans Le Savant et le Populaire et à partir d’exemples concrets d’enquêtes de terrain, comme celle d’Olivier Schwartz (Le Monde privé des ouvriers).
Dernière modification : 9 mai 2022 15:55
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie urbaine Anthropologie visuelle Cinéma Classes sociales Collectifs Comparatisme Dynamiques sociales Enquêtes Espace Ethnographie Littérature Méthodes et techniques des sciences sociales Pratiques Sociohistoire Sociologie Spatialisation, territoires Urbaines (études) Ville
- Aires culturelles
- Asie Asie orientale Japon
Intervenant·e·s
- Katiana Le Mentec [référent·e] chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-CECMC)
- Nicolas Pinet docteur, EHESS
Ce séminaire poursuit le travail conduit en 2019-2020 et 2020-2021 autour des classes populaires dans le Japon contemporain en explorant différentes thématiques peu abordées les années précédentes, comme la construction statistique de ce groupe social, son rôle protagoniste dans les luttes sociales des années 1920 et 1950, et ses représentations littéraires et filmiques durant ces mêmes périodes. Les conflits sociaux participent de la construction des classes subjectives et ce double détour historique (années 1920, années 1950) permettra d’éclairer en le recontextualisant un résultat marquant de l’Enquête sur la stratification et la mobilité de 1955 : 74% des habitants masculins de Tokyo s’identifiaient alors comme appartenant à la classe ouvrière. Les dernières séances du séminaire proposeront deux ouvertures, d’abord en esquissant une sociologie comparée (Japon-France) des classes populaires, puis en analysant l’espace des positions et engagements des chercheurs et chercheuses travaillant sur les catégories populaires.
Programme des séances
8 octobre : Les classes populaires au Japon : bilan des deux premiers volets du séminaire et perspectives
22 octobre : Classe objective : essai de construction statistique
26 novembre : Genre, âge et classe
Classes en luttes : classes populaires et conflits sociaux
10 décembre : Années 1920 (1). Mondes urbains
7 janvier
14 janvier : Années 1920 (2). Mondes ruraux
28 janvier : Années 1950. Conflits sociaux et conscience de classe. Intervention de Bernard Thomann sur les mobilisations de mineurs
Les classes populaires, protagonistes littéraires et filmiques
11 février : Littérature et cinéma prolétariens de l’entre-deux-guerres (1)
25 février : Littérature et cinéma prolétariens de l’entre-deux-guerres (2)
11 mars : La représentation des classes populaires dans le cinéma des années 1950. Intervention de Dimitri Ianni
Regards croisés (Japon-France). Matériaux pour une sociologie comparée des classes populaires
25 mars : Sociohistoire comparée des quartiers d’habitat social
8 avril : Formes d’auto-organisation et sociabilités en milieu populaire
Coulisses
22 avril : Les savants et les populaires. Positions, engagements, distances
La séance du 13 mai se déroulera en salle 0.031, bât. recherche sud, campus Condorcet
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Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – exposé oral, fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
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- Direction de travaux des étudiants
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- Réception des candidats
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- Pré-requis
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Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 25-B
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 14:30-16:30
du 8 octobre 2021 au 22 avril 2022
Nombre de séances : 12
Pour sa troisième et dernière année, ce séminaire consacré aux classes populaires dans le Japon contemporain a pris pour objet des thématiques peu abordées durant les 2 premières années. On s’est ainsi d’abord penché sur les essais de construction statistique de la catégorie de classes populaires, en France (travaux de Thomas Amossé et Joanie Cayouette-Remblière) comme au Japon (travaux de Hashimoto Kenji), avant de s’intéresser à ce que l’âge et le genre font à la classe à partir d’études qualitatives et quantitatives sur la pauvreté des enfants ou différents aspects de la vie des femmes des classes populaires.
La deuxième partie du séminaire a été consacrée, dans une perspective sociohistorique, à deux moments du XXe siècle durant lesquels les classes populaires ont eu un rôle protagoniste dans les luttes sociales : les années 1920-1930 et les années 1950. L’idée était d’analyser à partir de travaux historiques les éléments d’une identité et d’une culture de classe en construction au fil des conflits sociaux importants de ces deux périodes. Après une période de forte mobilisation dans les secteurs ouvriers du nord-est de Tokyo, ainsi que dans les zones rurales, on assiste à un basculement dans ces deux espaces au début des années 1930. Avec le renforcement de la répression qui disloque les organisations et l’instrumentalisation de l’« incident » de Mandchourie, dans un contexte de crise économique et de mauvaises récoltes, l’identité nationale semble progressivement prendre le pas sur l’identité de classe, malgré la résistance de certains secteurs. Pour les années 1950, le choix a été fait de se focaliser sur le groupe social des mineurs, acteur central des luttes des années 1950. Bernard Thomann, professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et actuellement directeur de l’Institut français de recherche sur le Japon de la Maison franco-japonaise (Tokyo) est intervenu en visioconférence sur les mobilisations de mineurs. Un travail collectif a aussi été conduit sur le conflit social de la mine de Miike (1960), le plus long et massif de l’histoire du pays.
La troisième partie du séminaire a opéré un retour sur ces deux périodes historiques par le biais cette fois des représentations littéraires et filmiques des classes populaires. Pour les années 1920-1930, les séances ont porté sur la littérature prolétarienne (Hayama Yoshiki, Kataoka Teppei, Kobayashi Takiji, Tokunaga Sunao…), le collectif de cinéastes Prokino et les films à thèse du début des années 1930 (Le Geste inexpliqué de Sumiko). Pour l’après-guerre, le spécialiste du cinéma japonais, Dimitri Ianni, a présenté un exposé sur la représentation des classes populaires dans le cinéma indépendant des années 1950. La parution récente de l’ouvrage de Claude Leblanc consacré au réalisateur Yamada Yōji (Le Japon vu par Yamada Yōji) a été l’occasion d’inviter l’auteur à nous parler de la représentation des classes populaires dans les films de ce réalisateur.
La quatrième partie du séminaire a posé les bases d’une sociologie comparée (Japon-France) des classes populaires, en proposant d’abord une sociohistoire comparée des quartiers d’habitat social dont la généalogie et les formes architecturales ont de nombreux points communs, avant de mettre en regard associations d’habitants japonaises (jichikai) et amicales de locataires dans les immeubles d’habitat social français.
La discussion a porté enfin, lors de la dernière séance, sur l’éventail des positions et engagements des chercheurs et chercheuses conduisant des enquêtes sur les classes populaires, dans le prolongement des analyses de Claude Grignon et Jean-Claude Passeron dans Le Savant et le Populaire et à partir d’exemples concrets d’enquêtes de terrain, comme celle d’Olivier Schwartz (Le Monde privé des ouvriers).