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UE673 - Histoires et récits du travail. La question de l'écriture


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 10:30-12:30
    du 9 novembre 2021 au 22 février 2022
    Nombre de séances : 16


Description


Dernière modification : 16 mai 2021 07:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Linguistique, sémantique, Signes, formes, représentations
Page web
http://grihl.ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Archives Artisanat Arts Culture Droit, normes et société Écriture Histoire Histoire du livre Historiographie Littérature Mouvements sociaux Philosophie Politique Professions Savoirs Sciences Techniques Témoignage Travail
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s
  • Dinah Ribard [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Ce séminaire porte sur la connaissance du travail. On s'y intéresse aux témoignages et aux rapports, aux règlements et à la poésie, aux manifestes politiques et aux manuels techniques, aux sermons, aux devis, aux projets, aux professions de foi, aux décisions, aux instructions et aux récits : à l'écriture comme manière de faire son travail, à l'écriture dans le travail et à l'écriture comme action. On s'y interroge sur ce que des mots écrits peuvent nous apprendre de ce qui a été fait avec eux (question envisagée parallèlement avec Marion Carel dans le séminaire Linguistique et histoire. Agir avec les mots qui se tient au second semestre) ; sur ce que c'est que mettre en écriture, à l'époque moderne et au début de l'époque contemporaine, une expérience, une situation, un métier, une politique, une pensée, un art, un événement, un silence ; et sur ce que c'est que recopier, inscrire, publier ou afficher, autrement dit sur ce qui arrive aux écrits une fois qu'ils existent.

Feront notamment partie des objets examinés dans cette perspective en 2021-2022 des écritures accompagnant des oeuvres d'art, des inventions (la lithographie, entre autres) et des objets manufacturés, des pétitions et des articles de journaux, des chansons politiques et des recueils de lois, des témoignages et des travaux d'histoire, la question de la routine et celle de l'érudition. Les dernières séances se feront à deux voix, avec Christian Jouhaud.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1) – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Linguistique et écrit (M2) – M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1) – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Dinah Ribard

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Dans ce séminaire, on s'intéresse au rapport entre écriture comme outil de travail, l’écriture comme outil de l’action (d’autres actions que des actions militantes, mais aussi des actions militantes), et l’écriture comme matériau, réutilisable, réemployable, appropriable de très nombreuses manières, disputé aussi parfois. Cette année, on s'est d'abord plus particulièrement occupé, dans une première série de séances, de la question des mots comme matériau, du fait qu'écrire, ce soit aussi matériellement faire écrire avec les mots qu'on a rendus disponibles. On a ainsi suivi les fortunes des écritures publicitaires de Jean-François Gavoty, un fabricant parisien de produits en spart (une graminée) dont le cas a été étudié notamment par Christiane Demeulenaere-Douyère du point de vue de l'histoire des techniques, mais que j'ai rencontré pour ma part dans les notes sur son quartier laissées par un avocat aveugle. Ces écritures publicitaires (prospectus et annonces) ont en effet trouvé leur chemin, repérable dans la mesure où l'objet dont elle parle était une innovation, dans des livres de science et des livres de littérature, dans des guides de Paris et des pièces règlementaires, notamment un arrêt du conseil signé Turgot et remarquable par une note marginale citant Pline. A partir de ce cas et des corpus inédits qu'il permet de construire, on s'est interrogé sur les voisinages sur lesquels l'acte d'écrire est une source, sur la question de ce qu'on pourrait appeler l'écriture de proximité, et sur la fabrique du droit et de la littérature à partir de mots. On a aussi réfléchi sur la circulation d'un texte versifié qui était affiché à l'intérieur de la fabrique de Gavoty, sur les murs de l'atelier : constituant une des conditions du travail des ouvriers de cette fabrique, ces vers ont aussi servi à élaborer une pensée politique du labeur.

À partir de là, la recherche s'est focalisée une seconde série de séances sur la possibilité de regarder l'écrit comme un lieu de travail et un observatoire d'évolutions du travail peu saisissables ailleurs ; cette possibilité sera explorée dans les années à venir. Dans un premier temps, on s'est plus particulièrement consacré, cette année, à l'écrit comme lieu de conflit (à partir du cas d'un conflit entre un homme de lettres aveugle et les employés aux écritures qu'il utilisait) et comme terrain d'invention. On a ainsi observé un ensemble de cas d'invention concernant l'écrit, et d'inventeurs ayant fait métier de ce type de propositions, entre le milieu du XVIIe siècle et le début du XIXe : inventions concernant la transcription de la parole, le cryptage, l'apprentissage de l'orthographe, la notation de débats, la reproduction de l'écriture manuscrite et les tchniques d'imprimerie (polytypie, stérotypie, lithographie). On a étudié la mise en écriture, la mise en livre, la mise en histoire et l'historiographie de ces inventions, et on s'est efforcé de reconstituer les trajectoires de quelques-uns des inventeurs de ces procédés.

Publications
  • « Groupés, dégroupés », COnTEXTES [En ligne], 31 | 2021, mis en ligne le 15 octobre 2021, consulté le 15 octobre 2021, http://journals.openedition.org/contextes/10415 ; DOI : https://doi.org/10.4000/contextes.10415
  • Avec Marion Carel, « Un mode d’action politique : l’énonciation chantée », Langage et Société, n° 174, 2021/3, p. 33-54.
  • « Témoignages de littérature : la poésie en pot de Jean-Antoine Peyrottes », Littera, Tokyo, 2022, vol. 7, p. 75-86 et https://doi.org/10.20634/littera.7.0_75
  • Avec Nicolas Schapira, « Histoire du livre, histoire par le livre, histoire du littéraire », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 15-3 | 2022, mis en ligne le 14 février 2022, consulté le 28 septembre 2022, http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/9629 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9629
  • « Écritures liminaires. Les livres dont le prince est un enfant », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 15-3 | 2022, mis en ligne le 14 février 2022, consulté le 28 septembre 2022, http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/9621 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9621
  • « Monuments de circonstance », dans La Poésie de circonstance (XVIe-XXIe siècle). Formes, pratiques, usages, sous la dir. de G. Peureux et A. Vaillant, Paris, Presses Universitaires de Paris Nanterre, 2022, p. 137-153.

Dernière modification : 16 mai 2021 07:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Linguistique, sémantique, Signes, formes, représentations
Page web
http://grihl.ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Archives Artisanat Arts Culture Droit, normes et société Écriture Histoire Histoire du livre Historiographie Littérature Mouvements sociaux Philosophie Politique Professions Savoirs Sciences Techniques Témoignage Travail
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s
  • Dinah Ribard [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire (CRH-GRIHL)

Ce séminaire porte sur la connaissance du travail. On s'y intéresse aux témoignages et aux rapports, aux règlements et à la poésie, aux manifestes politiques et aux manuels techniques, aux sermons, aux devis, aux projets, aux professions de foi, aux décisions, aux instructions et aux récits : à l'écriture comme manière de faire son travail, à l'écriture dans le travail et à l'écriture comme action. On s'y interroge sur ce que des mots écrits peuvent nous apprendre de ce qui a été fait avec eux (question envisagée parallèlement avec Marion Carel dans le séminaire Linguistique et histoire. Agir avec les mots qui se tient au second semestre) ; sur ce que c'est que mettre en écriture, à l'époque moderne et au début de l'époque contemporaine, une expérience, une situation, un métier, une politique, une pensée, un art, un événement, un silence ; et sur ce que c'est que recopier, inscrire, publier ou afficher, autrement dit sur ce qui arrive aux écrits une fois qu'ils existent.

Feront notamment partie des objets examinés dans cette perspective en 2021-2022 des écritures accompagnant des oeuvres d'art, des inventions (la lithographie, entre autres) et des objets manufacturés, des pétitions et des articles de journaux, des chansons politiques et des recueils de lois, des témoignages et des travaux d'histoire, la question de la routine et celle de l'érudition. Les dernières séances se feront à deux voix, avec Christian Jouhaud.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Formes et objets (M1) – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Linguistique et écrit (M2) – M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages (M1) – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – travail à déterminer avec l'enseignante, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Dinah Ribard

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 50
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 10:30-12:30
    du 9 novembre 2021 au 22 février 2022
    Nombre de séances : 16

Dans ce séminaire, on s'intéresse au rapport entre écriture comme outil de travail, l’écriture comme outil de l’action (d’autres actions que des actions militantes, mais aussi des actions militantes), et l’écriture comme matériau, réutilisable, réemployable, appropriable de très nombreuses manières, disputé aussi parfois. Cette année, on s'est d'abord plus particulièrement occupé, dans une première série de séances, de la question des mots comme matériau, du fait qu'écrire, ce soit aussi matériellement faire écrire avec les mots qu'on a rendus disponibles. On a ainsi suivi les fortunes des écritures publicitaires de Jean-François Gavoty, un fabricant parisien de produits en spart (une graminée) dont le cas a été étudié notamment par Christiane Demeulenaere-Douyère du point de vue de l'histoire des techniques, mais que j'ai rencontré pour ma part dans les notes sur son quartier laissées par un avocat aveugle. Ces écritures publicitaires (prospectus et annonces) ont en effet trouvé leur chemin, repérable dans la mesure où l'objet dont elle parle était une innovation, dans des livres de science et des livres de littérature, dans des guides de Paris et des pièces règlementaires, notamment un arrêt du conseil signé Turgot et remarquable par une note marginale citant Pline. A partir de ce cas et des corpus inédits qu'il permet de construire, on s'est interrogé sur les voisinages sur lesquels l'acte d'écrire est une source, sur la question de ce qu'on pourrait appeler l'écriture de proximité, et sur la fabrique du droit et de la littérature à partir de mots. On a aussi réfléchi sur la circulation d'un texte versifié qui était affiché à l'intérieur de la fabrique de Gavoty, sur les murs de l'atelier : constituant une des conditions du travail des ouvriers de cette fabrique, ces vers ont aussi servi à élaborer une pensée politique du labeur.

À partir de là, la recherche s'est focalisée une seconde série de séances sur la possibilité de regarder l'écrit comme un lieu de travail et un observatoire d'évolutions du travail peu saisissables ailleurs ; cette possibilité sera explorée dans les années à venir. Dans un premier temps, on s'est plus particulièrement consacré, cette année, à l'écrit comme lieu de conflit (à partir du cas d'un conflit entre un homme de lettres aveugle et les employés aux écritures qu'il utilisait) et comme terrain d'invention. On a ainsi observé un ensemble de cas d'invention concernant l'écrit, et d'inventeurs ayant fait métier de ce type de propositions, entre le milieu du XVIIe siècle et le début du XIXe : inventions concernant la transcription de la parole, le cryptage, l'apprentissage de l'orthographe, la notation de débats, la reproduction de l'écriture manuscrite et les tchniques d'imprimerie (polytypie, stérotypie, lithographie). On a étudié la mise en écriture, la mise en livre, la mise en histoire et l'historiographie de ces inventions, et on s'est efforcé de reconstituer les trajectoires de quelques-uns des inventeurs de ces procédés.

Publications
  • « Groupés, dégroupés », COnTEXTES [En ligne], 31 | 2021, mis en ligne le 15 octobre 2021, consulté le 15 octobre 2021, http://journals.openedition.org/contextes/10415 ; DOI : https://doi.org/10.4000/contextes.10415
  • Avec Marion Carel, « Un mode d’action politique : l’énonciation chantée », Langage et Société, n° 174, 2021/3, p. 33-54.
  • « Témoignages de littérature : la poésie en pot de Jean-Antoine Peyrottes », Littera, Tokyo, 2022, vol. 7, p. 75-86 et https://doi.org/10.20634/littera.7.0_75
  • Avec Nicolas Schapira, « Histoire du livre, histoire par le livre, histoire du littéraire », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 15-3 | 2022, mis en ligne le 14 février 2022, consulté le 28 septembre 2022, http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/9629 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9629
  • « Écritures liminaires. Les livres dont le prince est un enfant », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 15-3 | 2022, mis en ligne le 14 février 2022, consulté le 28 septembre 2022, http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/9621 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9621
  • « Monuments de circonstance », dans La Poésie de circonstance (XVIe-XXIe siècle). Formes, pratiques, usages, sous la dir. de G. Peureux et A. Vaillant, Paris, Presses Universitaires de Paris Nanterre, 2022, p. 137-153.