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UE620 - Les objets comme source : les textiles et leurs matériaux


Lieu et planning


  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 11
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), jeudi 13:00-17:00
    du 7 janvier 2021 au 15 avril 2021


Description


Dernière modification : 29 avril 2021 11:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Archéologie, Histoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Artisanat Arts Biologie et société Circulations Coloniales (études) Comparatisme Culture matérielle Globalisation
Aires culturelles
Afrique Amériques Arabe (monde) Asie Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Annabel Vallard [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Sophie Desrosiers   maîtresse de conférences (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Les objets constituent une source particulière du fait de leur matérialité et des possibilités qu’ils nous offrent de repérer, d'analyser et de comparer les pratiques et les idées mises en œuvre au cours de leur fabrication et de leur vie sociale, économique, politique et religieuse. Riches en informations sur le présent comme sur le passé, les textiles permettent de retisser l'histoire parfois sur la très longue durée et de documenter le présent en apportant des clefs de compréhension que les autres sources ne peuvent pas toujours fournir. Pour l’année 2020-2021, le séminaire s'intéressera aux croisements des méthodes et des disciplines à travers des études de cas portant sur des mondes proches et lointains et faisant la part belle aux objets.

Jeudi 7 janvier 2021 : Présentation du séminaire (approche théorique et méthodologique, calendrier, validation), prise de contact avec les étudiant·e·s (Sophie Desrosiers & Annabel Vallard), suivi d« Une archéologie du savoir textile » (Sophie Desrosiers)

Jeudi 21 janvier 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – I

  • Louise Quillien (CNRS, ARSCAN : Archéologie et sciences de l'antiquité (UMR 7041) histoire), « Étudier les textiles babyloniens à partir des tablettes cunéiformes (VIe siècle av. J.-C.) »

Les archives cunéiformes babyloniennes qui évoquent les textiles au VIe siècle av. J.-C. sont nombreuses et variées : liste de distribution de matières premières à des artisans, inventaire des vêtements d’une future épouse, lettre de marchand, recette de teinture, procès pour vol dans les ateliers des tisserands... Nous verrons ce que nous apprennent ces textes sur les techniques de fabrication, l'aspect et les usages des textiles, à partir d'exemples concrets. Nous montrerons ainsi en quoi l'étude des textiles révèle certaines caractéristiques de la société babylonienne de cette période : son ouverture au monde extérieur permettant l'arrivée de nouveaux matériaux, les liens reliant les différentes strates de la société et qui se matérialisent par des échanges de vêtements, et enfin le degré de spécialisation des artisans.

Bibliographie indicative : Irene Good, 2009, "Cloth in the Babylonian World". In G. Leick, The Babylonian World, Routledge: 141-154.

  • Sophie Desrosiers (EHESS-CRH, histoire & ethnologie), « Entre matériels archéologiques et pratiques contemporaines, les textiles sur le temps long dans les Andes Centrales »

Les Andes Centrales font partie des quelques régions dans le monde où les conditions climatiques (en l’occurrence le désert côtier du Pérou et du nord du Chili) et les pratiques funéraires (défunts –momies- dans paquets funéraires constitués de nombreuses couches textiles) ont favorisé la conservation de nombreux textiles. Par ailleurs, le tissage est toujours pratiqué, surtout dans les hautes terres, sur le métier à tisser mis au point au début du IIe millénaire avant notre ère. Qu’implique la conservation de ce métier en apparence très simple ? Est-il possible de relier les pratiques contemporaines avec les productions du passé ? Comment faire dialoguer des sources aussi éloignées dans le temps et aussi dans l’espace (hautes terres versus côte) ? Avec quels résultats ?

Bibliographie indicative : Sophie Desrosiers, 2018, « Matières premières et savoirs textiles en contexte dans les Andes centrales préhispaniques ». In : Inca. Textiles et Parures des Andes, catalogue de l’exposition ‘Inca Dress Code’ au MRAH, Bruxelles, Ludion : 51- 68.

Jeudi 4 février 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – II

  • Elena Phipps (Department of World Arts and Culture/Dance at UCLA, Los Angeles), « Cochineal Red: color from the Americas to the world »

Cochineal red—the color from the Dactylopius coccus insect that originated in the Americas is one of the most important sources of red dye in the world. This lecture will discuss the research project to identify the presence of cochineal red in the collection of the Metropolitan Museum of Art and to contextualize the history of the dye, its early use in Precolumbian ritual and textiles from Mexico and Peru, and trace the spread of the American dyestuff through global cultural interchange in the Early Modern Period following the Spanish arrival to the New World in the sixteenth century.

Suggested readings :

Cardon, Dominique “Vermillion, Scarlet and Crimson Scale Insect Sources of Anthraquinones. In Natural Dyes: Sources, Tradition, Technology and Science. Archetype Press, London. 2007. pp 607-656.

Donkin, R. A. (1977). "Spanish Red: An Ethnogeographical Study of Cochineal and the Opuntia Cactus". Transactions of the American Philosophical Society. 67 (5): 1–84

Phipps, E.  Cochineal Red: the art history of a color. Metropolitan Museum of Art, 2010. https://www.metmuseum.org/art/metpublications/cochineal_red_the_art_history_of_a_color

Phipps, Elena and Shibayama, Nobuko, "Tracing Cochineal Through the Collection of the Metropolitan Museum" (2010). Textile Society of America Symposium Proceedings. 44. https://digitalcommons.unl.edu/tsaconf/44

Wouters J. and Verhecken, A.,“The Coccid Insect Dyes: HPLC and Computerized Diode-Array Analysis of Dyed Yarns” Studies in Conservation 34 (1989), pp. 189-200.

  • Laurence Douny (Cluster of Excellence »Matters of Activity«, Humboldt-Universität zu Berlin ), « Indigo Dyeing in West Africa - Fieldwork perspectives »

Références :

Jeudi 11 février 2021 : Séance commune avec le séminaire Des « arts de penser » les mathématiques

  • Eric Vandendriessche (CNRS), Flavia Carraro (anthropologue associée au Centre Norbert Elias CNE UMR 8562 et à ArScAn UMR 7041), Sophie Desrosiers (EHESS), « Idées mathématiques et constructions textiles »

Jeudi 4 mars 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – III 

  • Catherine Bréniquet (professeur d'Histoire de l'art et archéologie antiques, Université Clermont Auvergne - CHEC), « Les textiles gallo-romains des Martres-de-Veyre, nouvelles perspectives »

Le Programme collectif de recherches (PCR) ArchéoMartres, initié en 2017 à l'initiative de plusieurs institutions (Musée Bargoin de Clermontmétropole, UCA, Maison des Sciences de l'Homme de Clermont-Ferrand, Inrap, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes), a permis de redécouvrir les collections des Martres-de-Veyre en provenance de la nécropole romaine fouillée au XIXe et au début XXe s, et conservées au musée Bargoin. Des pièces textiles remarquablement conservées font partie de ces collections. On propose ici une présentation dans la perspective de l'approche pluridisciplinaire développée par le PCR.

Bibliographie :

https://journals.openedition.org/artefact/902?lang=en

https://journals.openedition.org/artefact/6973

http://www.atnfriends.com/download/ATR59_complete_compressed_version.pdf

  • Christophe Moulherat (Musée du quai Branly-Jacques Chirac, UMR 8546, AOROC (Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident), « De nouveaux outils numériques au service de l'étude des textiles archéologiques »

Les nouvelles technologies d’imagerie 3D sont le plus souvent utilisées pour l’étude de monuments (églises, temples, …), de céramiques, de sculptures, de parures ou d’armements. Les données récupérées peuvent également servir à des actions de médiation. Les tissus n’ont pas ou peu été pris en compte par ce développement numérique. Oublié, négligé, nous souhaitons vous présenter dans le cadre de cette communication les possibilités offertes par les nouveaux outils numériques Nous verrons dans un premier temps ce qu’on entend par « nouvelles technologies » et dans un second temps nous aborderons la question de leur apport pour l’étude et la sauvegarde et par extension le partage de ce patrimoine fragile. Le public spécialisé ou non pourra dans un avenir proche profiter d’une expérience à la fois visuelle et haptique. Ces pièces de textile pourront également circuler dans le cadre de prêts dans le monde entier sans risque d’altération et dans les meilleures conditions d’observation.

Textile observé sous caméra numérique 3D. Photo: Christophe Moulherat

Bibliographie indicative : D. Himam Er, E. Yazgan Bulgun, E. Özkavruk Adanır, 2018,  “Preservation of a Textile Culture Through a Digital Cultural Heritage”. International Journal of Science,Technology and Society 2018; 6(2): 25-32. http://www.sciencepublishinggroup.com/journal/paperinfo?journalid=183&doi=10.11648/j.ijsts.20180602.11

Jeudi 1er avril 2021: Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – IV 

  • Nadège Gauffre-Fayolle (chercheure indépendante) : «Brodeurs et broderies à la cour de Savoie à la fin du Moyen Âge. Retour d’expérience autour d’une source sérielle et de l’analyse de données »

Le comté, puis le duché de Savoie, est à la fin du Moyen Âge une principauté importante tant sur le plan diplomatique que territorial. Il est en effet situé au carrefour des routes commerciales et culturelles européennes. Ses archives, locales comme princières, ont été particulièrement bien conservées. L’étude présentée ici s’attachera dans un premier temps à analyser les sources comptables liées aux dépenses de la maison de Savoie, à comprendre leur fonctionnement et à expliciter la méthodologie utilisée afin d’exploiter un corpus de sources sérielles dans le cadre d’une étude du fait vestimentaire. Ces documents de la pratique, bien que de nature économique, contiennent des informations importantes permettant, dans un second temps, de mettre en lumière les hommes et les femmes qui brodent pour la famille de Savoie et certaines de leurs conditions de travail. Enfin l’étude des descriptions des broderies qui accompagnent l’enregistrement de la somme payée aux artisans donnera une idée de la production de broderies civiles et religieuses à cette époque en Savoie, analyse d’autant plus utile qu’aucune des œuvres exécutées pour les comtes ou les ducs de Savoie n’est parvenue jusqu’à nous.

Bibliographie :

Gauffre Fayolle (Nadège), « Broder à la cour de Savoie entre 1300 et 1430 : de l’armurier au brodeur ou de la difficulté à recruter des artisans », dans Les acteurs de la broderie. Qui brode quoi et pour qui ?, éd. C. Coupry, F. Valantin, Saint-Maur-Des-Fossés, 2013, p. 45‑54.

- Zalc (Claire) et Lemercier (Claire), Méthodes quantitatives pour les historiens, Paris, 2008, introduction, p. 1-7 ( (https://www.cairn.info/methodes-quantitatives-pour-l-historien--9782707153401-page-3.htm )

  • Astrid Castres (EPHE/PSL, Saprat), « Étudier l’histoire de la broderie parisienne du XVIsiècle : de la recherche de documents d’archives à la constitution d’un corpus d’objets »

Issue d'une thèse de doctorat, cette communication propose d’aborder l’histoire des ateliers des brodeurs et brodeuses parisiens du XVIe siècle, à une époque où cette industrie connaît un véritable essor, stimulée par la présence régulière de la cour et la venue d’ouvriers qualifiés étrangers à la communauté. À travers quelques exemples choisis, il s’agira d’évoquer la variété des documents d’archives (sources réglementaires, comptables, notariales mais aussi judiciaires) qui nous renseignent sur ces artisans, leur culture technique et leur production, que l’on s’attachera à examiner dans toute sa diversité (la plus modeste comme la plus prestigieuse). On présentera dans un second temps la méthode qui a été suivie pour l’élaboration d’un corpus textile attribué au centre parisien. Au cours de ce travail, les informations recueillies dans les archives ont été confrontées aux résultats d’une étude stylistique et d’une analyse des techniques mises en œuvre. Enfin, on tâchera en conclusion de faire le point sur les questions qui subsistent au terme de cette enquête et les perspectives de recherche.


Légende : Brodeur parisien, d’après Jean Cousin, corporalier orné d’une scène de Déploration du Christ mort (détail), milieu du xvie siècle, Écouen, musée national de la Renaissance (photo : A. Castres).

Bibliographie récente : Astrid Castres, "Broder chez soi au XVIe siècle. A propos d'un livre de patrons conservé à la bibliothèque de l'Arsenal", dans Anne-Marie Miller-Blaise et Nancy Oddo (dir.), Les Objets domestiques entre privé et public (XVIe-XVIIe siècles) - Albineana. Cahiers d'Aubigné n°32), Paris, Classiques Garnier 2020, p. 179-205.

Jeudi 15 avril 2021 - Travaux d'étudiants et de jeune docteure

  • Julie Glodt (doctorante, Paris 1) : "Textiles rigides. Tactilité et amovibilité dans la liturgie tardo-médiévale"

Certains textiles liturgiques se rigidifient au Moyen Âge tardif. Ce phénomène touche tous types de textiles : antependia, dossiers, vêtements et même les linges puisque la pale remplace l’un des corporaux pour couvrir le calice. Il bouleverse leurs mouvements, leur inscription dans l’espace et leurs fonctions dans la liturgie. Quel est le statut de ces objets détournés de leurs caractéristiques élémentaires (fluidité et couvrance) ? Pour aborder ce problème de tactilité et d’amovibilité, nous croiserons études matérielles et ritual studies.

La rigidité des textiles dépend de leur poids (matières, densité), mais aussi de leur traitement : doublure, cirage, empesage, garniture en parchemin, décor… Certains montages raidissent les textiles (cadre en bois, clous).

Les gestes des célébrants et les mouvements des textiles sont simplifiés, annonçant une conception plus rationnelle de la liturgie à l’époque moderne. Dans l’église, la rigidification des textiles remet en question la pertinence du voile occultant au profit d’un rapport toujours plus immédiat avec le sacré, souvent fondé sur sa monstration directe.

La rigidification des textiles liturgiques en transforme radicalement l’aspect et accompagne les évolutions de la liturgie entre Moyen Âge et première modernité.

 

  • Louise Valentin (M1 mention Arts et Langages - ALL) : "Révolution idéologique et révolution de la société: le textile comme lieu d'expression des volontés révolutionnaires et novatrices de l'Union Soviétique à ses débuts, entre recherches esthétiques et industrialisation." sur trois chapitres de l'ouvrage de Tatiana Strijénova (La Mode en Union  Soviétique 1917-1945, Flammarion, 1991):
  • "La renaissance de l'industrie du vêtement. L'apparition des premiers centres de création du costume nouveau" 
  • "Le Costume de la fin des années vingt"
  • "Le Costume des années trente. Le problème de la norme industrielle. Les débats, les expositions de vêtements "

 

  • Anne Dalles Maréchal (docteure associée au GSRL - Groupe Sociétés, Religions, Laïcités -, EPHE) :  "La brodeuse nanaïe et ses broderies dans la région de l'Amour, Extrême-Orient russe"

Chez les Nanaïs de la région de l’Amour, une des populations chamanistes de Russie, la broderie est pratiquée par les femmes, dont le savoir-faire est transmis de génération en génération. Ces broderies  marquent la spécificité de la culture matérielle de cette région : très stylisées et colorées, elles font appel à des techniques complexes et différents matériaux (pochoirs, appliqués, broderies sur tige, peaux de poisson). En plus de jouer un rôle protecteur contre les esprits néfastes, la pratique de la broderie constitue aujourd’hui la marque de l’identité visible des Nanaïs dans le cadre des politiques culturelles. Après avoir présenté les méthodes utilisées pour cette étude, je parlerai du rôle des broderies dans la constitution de protections contre les esprits néfastes et leur inscription dans les processus de patrimonialisation. J’aborderai finalement le statut de la brodeuse, aujourd’hui devenue artiste et porteuse des anciennes connaissances.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, dossier de recherche personnel, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, dossier de recherche personnel, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, dossier de recherche personnel, exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
sophie.desrosiers@ehess.fr
Informations pratiques

contacter les enseignantes par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

à partir du M1.


Compte rendu


Les objets constituent une source particulière du fait de leur matérialité et des possibilités qu’ils nous offrent de repérer, d’analyser et de comparer les pratiques et les idées mises en œuvre au cours de leur fabrication et de leur vie sociale, économique, politique et religieuse. Riches en informations sur le présent comme sur le passé, les textiles permettent de retisser l’histoire parfois sur la très longue durée et de documenter le présent en apportant des clefs de compréhension que les autres sources ne peuvent pas toujours fournir. Depuis quelques années, le regain d’intérêt pour les textiles est manifeste aussi bien par la diversité des publications les concernant que par le nombre d’étudiants en constante augmentation et par le recrutement récent de jeunes collègues comme chercheurs et/ou enseignants dans le supérieur.

Le séminaire s’est intéressé à cette nouvelle vague qui marque diverses disciplines des sciences sociales et pousse vers des croisements de sources innovants, de nouvelles lectures des documents – en particulier des textiles eux-mêmes – et l’approfondissement des collaborations anciennes avec des disciplines dites « dures ». Des études de cas ont souligné les apports fondamentaux des mathématiques, de la chimie des colorants, et des nouveaux outils et techniques d’imagerie, entre autres. Ces dernières ont particulièrement révolutionné les recherches en proposant une approche intime des matériaux qui se reflète dans les travaux des deux coordinatrices du séminaire, en particulier dans la mise en route d’une ANR « Wildsilks » sur les soies sauvages dirigée par Annabel Vallard et dans les publications ci-dessous.

Jeunes collègues et chercheurs aguerris ont tour à tour fait entrevoir le rôle des textiles dans la Babylone du vie siècle av. J.-C. (Louise Quillien, CNRS, ARSCAN – UMR 7041) ; celui de la cochenille des Amériques dans les échanges avec le vieux monde (Elena Phipps, Department of World Arts and Culture/Dance at UCLA, Los Angeles) et celui de l’indigo en Afrique de l’Ouest (Laurence Douny – Cluster of Excellence, Matters of Activity, Humboldt-Universität zu Berlin) ; l’importance des textiles dans l’archéologie et dans l’histoire sociale et de l’art en France (Catherine Bréniquet, Université Clermont Auvergne – CHEC ; Nadège Gauffre-Fayolle, chercheure indépendante et Astrid Castres, EPHE/PSL, Saprat) ; enfin le rôle des idées mathématiques dans les constructions textiles (Éric Vandendriessche, CNRS-SPHERE ; Flavia Carraro, Centre Norbert-Elias, UMR 8562 et ArScAn UMR 7041 ; S. Desrosiers) et celui des nouveaux outils numériques qui révolutionnent l’approche des textiles en permettant de pénétrer au cœur des fils et de leurs entrecroisements (Christophe Moulherat, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, UMR 8546-AOROC).

 

Publications

Sophie Desrosiers

  • Avec Suzanne Lassalle, « Orsoio and velluti : a new yarn for a new fabric? », dans Velvets of the Fifteenth Century (Riggisberger Berichte, 25), sous la dir. de  Michael Peter, Riggisberg, Abegg-Stiftung, 2020, p. 81-96.
  • « Musées de la soie en France : patrimonialisation des espaces, matières, objets, et savoirs », dans Museos de la seda/Silk Museums, sous la dir. de G. Navarro Espinach et R. Huerta, Valencia, Colegio del Arte Mayor de la Seda, 2020, p. 137-147. 
  • « Les textiles jusqu’au XVe siècle, une histoire de fibres et de créativité », dans Savoir & faire. Les textiles, sous la dir. de Hugues Jacquet, Paris, Actes Sud / Fondation d’entreprise Hermès, 2020, p. 40-58.

Dernière modification : 29 avril 2021 11:19

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Archéologie, Histoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Artisanat Arts Biologie et société Circulations Coloniales (études) Comparatisme Culture matérielle Globalisation
Aires culturelles
Afrique Amériques Arabe (monde) Asie Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Annabel Vallard [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  • Sophie Desrosiers   maîtresse de conférences (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Les objets constituent une source particulière du fait de leur matérialité et des possibilités qu’ils nous offrent de repérer, d'analyser et de comparer les pratiques et les idées mises en œuvre au cours de leur fabrication et de leur vie sociale, économique, politique et religieuse. Riches en informations sur le présent comme sur le passé, les textiles permettent de retisser l'histoire parfois sur la très longue durée et de documenter le présent en apportant des clefs de compréhension que les autres sources ne peuvent pas toujours fournir. Pour l’année 2020-2021, le séminaire s'intéressera aux croisements des méthodes et des disciplines à travers des études de cas portant sur des mondes proches et lointains et faisant la part belle aux objets.

Jeudi 7 janvier 2021 : Présentation du séminaire (approche théorique et méthodologique, calendrier, validation), prise de contact avec les étudiant·e·s (Sophie Desrosiers & Annabel Vallard), suivi d« Une archéologie du savoir textile » (Sophie Desrosiers)

Jeudi 21 janvier 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – I

  • Louise Quillien (CNRS, ARSCAN : Archéologie et sciences de l'antiquité (UMR 7041) histoire), « Étudier les textiles babyloniens à partir des tablettes cunéiformes (VIe siècle av. J.-C.) »

Les archives cunéiformes babyloniennes qui évoquent les textiles au VIe siècle av. J.-C. sont nombreuses et variées : liste de distribution de matières premières à des artisans, inventaire des vêtements d’une future épouse, lettre de marchand, recette de teinture, procès pour vol dans les ateliers des tisserands... Nous verrons ce que nous apprennent ces textes sur les techniques de fabrication, l'aspect et les usages des textiles, à partir d'exemples concrets. Nous montrerons ainsi en quoi l'étude des textiles révèle certaines caractéristiques de la société babylonienne de cette période : son ouverture au monde extérieur permettant l'arrivée de nouveaux matériaux, les liens reliant les différentes strates de la société et qui se matérialisent par des échanges de vêtements, et enfin le degré de spécialisation des artisans.

Bibliographie indicative : Irene Good, 2009, "Cloth in the Babylonian World". In G. Leick, The Babylonian World, Routledge: 141-154.

  • Sophie Desrosiers (EHESS-CRH, histoire & ethnologie), « Entre matériels archéologiques et pratiques contemporaines, les textiles sur le temps long dans les Andes Centrales »

Les Andes Centrales font partie des quelques régions dans le monde où les conditions climatiques (en l’occurrence le désert côtier du Pérou et du nord du Chili) et les pratiques funéraires (défunts –momies- dans paquets funéraires constitués de nombreuses couches textiles) ont favorisé la conservation de nombreux textiles. Par ailleurs, le tissage est toujours pratiqué, surtout dans les hautes terres, sur le métier à tisser mis au point au début du IIe millénaire avant notre ère. Qu’implique la conservation de ce métier en apparence très simple ? Est-il possible de relier les pratiques contemporaines avec les productions du passé ? Comment faire dialoguer des sources aussi éloignées dans le temps et aussi dans l’espace (hautes terres versus côte) ? Avec quels résultats ?

Bibliographie indicative : Sophie Desrosiers, 2018, « Matières premières et savoirs textiles en contexte dans les Andes centrales préhispaniques ». In : Inca. Textiles et Parures des Andes, catalogue de l’exposition ‘Inca Dress Code’ au MRAH, Bruxelles, Ludion : 51- 68.

Jeudi 4 février 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – II

  • Elena Phipps (Department of World Arts and Culture/Dance at UCLA, Los Angeles), « Cochineal Red: color from the Americas to the world »

Cochineal red—the color from the Dactylopius coccus insect that originated in the Americas is one of the most important sources of red dye in the world. This lecture will discuss the research project to identify the presence of cochineal red in the collection of the Metropolitan Museum of Art and to contextualize the history of the dye, its early use in Precolumbian ritual and textiles from Mexico and Peru, and trace the spread of the American dyestuff through global cultural interchange in the Early Modern Period following the Spanish arrival to the New World in the sixteenth century.

Suggested readings :

Cardon, Dominique “Vermillion, Scarlet and Crimson Scale Insect Sources of Anthraquinones. In Natural Dyes: Sources, Tradition, Technology and Science. Archetype Press, London. 2007. pp 607-656.

Donkin, R. A. (1977). "Spanish Red: An Ethnogeographical Study of Cochineal and the Opuntia Cactus". Transactions of the American Philosophical Society. 67 (5): 1–84

Phipps, E.  Cochineal Red: the art history of a color. Metropolitan Museum of Art, 2010. https://www.metmuseum.org/art/metpublications/cochineal_red_the_art_history_of_a_color

Phipps, Elena and Shibayama, Nobuko, "Tracing Cochineal Through the Collection of the Metropolitan Museum" (2010). Textile Society of America Symposium Proceedings. 44. https://digitalcommons.unl.edu/tsaconf/44

Wouters J. and Verhecken, A.,“The Coccid Insect Dyes: HPLC and Computerized Diode-Array Analysis of Dyed Yarns” Studies in Conservation 34 (1989), pp. 189-200.

  • Laurence Douny (Cluster of Excellence »Matters of Activity«, Humboldt-Universität zu Berlin ), « Indigo Dyeing in West Africa - Fieldwork perspectives »

Références :

Jeudi 11 février 2021 : Séance commune avec le séminaire Des « arts de penser » les mathématiques

  • Eric Vandendriessche (CNRS), Flavia Carraro (anthropologue associée au Centre Norbert Elias CNE UMR 8562 et à ArScAn UMR 7041), Sophie Desrosiers (EHESS), « Idées mathématiques et constructions textiles »

Jeudi 4 mars 2021 : Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – III 

  • Catherine Bréniquet (professeur d'Histoire de l'art et archéologie antiques, Université Clermont Auvergne - CHEC), « Les textiles gallo-romains des Martres-de-Veyre, nouvelles perspectives »

Le Programme collectif de recherches (PCR) ArchéoMartres, initié en 2017 à l'initiative de plusieurs institutions (Musée Bargoin de Clermontmétropole, UCA, Maison des Sciences de l'Homme de Clermont-Ferrand, Inrap, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes), a permis de redécouvrir les collections des Martres-de-Veyre en provenance de la nécropole romaine fouillée au XIXe et au début XXe s, et conservées au musée Bargoin. Des pièces textiles remarquablement conservées font partie de ces collections. On propose ici une présentation dans la perspective de l'approche pluridisciplinaire développée par le PCR.

Bibliographie :

https://journals.openedition.org/artefact/902?lang=en

https://journals.openedition.org/artefact/6973

http://www.atnfriends.com/download/ATR59_complete_compressed_version.pdf

  • Christophe Moulherat (Musée du quai Branly-Jacques Chirac, UMR 8546, AOROC (Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident), « De nouveaux outils numériques au service de l'étude des textiles archéologiques »

Les nouvelles technologies d’imagerie 3D sont le plus souvent utilisées pour l’étude de monuments (églises, temples, …), de céramiques, de sculptures, de parures ou d’armements. Les données récupérées peuvent également servir à des actions de médiation. Les tissus n’ont pas ou peu été pris en compte par ce développement numérique. Oublié, négligé, nous souhaitons vous présenter dans le cadre de cette communication les possibilités offertes par les nouveaux outils numériques Nous verrons dans un premier temps ce qu’on entend par « nouvelles technologies » et dans un second temps nous aborderons la question de leur apport pour l’étude et la sauvegarde et par extension le partage de ce patrimoine fragile. Le public spécialisé ou non pourra dans un avenir proche profiter d’une expérience à la fois visuelle et haptique. Ces pièces de textile pourront également circuler dans le cadre de prêts dans le monde entier sans risque d’altération et dans les meilleures conditions d’observation.

Textile observé sous caméra numérique 3D. Photo: Christophe Moulherat

Bibliographie indicative : D. Himam Er, E. Yazgan Bulgun, E. Özkavruk Adanır, 2018,  “Preservation of a Textile Culture Through a Digital Cultural Heritage”. International Journal of Science,Technology and Society 2018; 6(2): 25-32. http://www.sciencepublishinggroup.com/journal/paperinfo?journalid=183&doi=10.11648/j.ijsts.20180602.11

Jeudi 1er avril 2021: Les sources pour l'étude du textile : Approches méthodologiques comparées (archéologie, histoire, histoire de l'art, ethnologie) – IV 

  • Nadège Gauffre-Fayolle (chercheure indépendante) : «Brodeurs et broderies à la cour de Savoie à la fin du Moyen Âge. Retour d’expérience autour d’une source sérielle et de l’analyse de données »

Le comté, puis le duché de Savoie, est à la fin du Moyen Âge une principauté importante tant sur le plan diplomatique que territorial. Il est en effet situé au carrefour des routes commerciales et culturelles européennes. Ses archives, locales comme princières, ont été particulièrement bien conservées. L’étude présentée ici s’attachera dans un premier temps à analyser les sources comptables liées aux dépenses de la maison de Savoie, à comprendre leur fonctionnement et à expliciter la méthodologie utilisée afin d’exploiter un corpus de sources sérielles dans le cadre d’une étude du fait vestimentaire. Ces documents de la pratique, bien que de nature économique, contiennent des informations importantes permettant, dans un second temps, de mettre en lumière les hommes et les femmes qui brodent pour la famille de Savoie et certaines de leurs conditions de travail. Enfin l’étude des descriptions des broderies qui accompagnent l’enregistrement de la somme payée aux artisans donnera une idée de la production de broderies civiles et religieuses à cette époque en Savoie, analyse d’autant plus utile qu’aucune des œuvres exécutées pour les comtes ou les ducs de Savoie n’est parvenue jusqu’à nous.

Bibliographie :

Gauffre Fayolle (Nadège), « Broder à la cour de Savoie entre 1300 et 1430 : de l’armurier au brodeur ou de la difficulté à recruter des artisans », dans Les acteurs de la broderie. Qui brode quoi et pour qui ?, éd. C. Coupry, F. Valantin, Saint-Maur-Des-Fossés, 2013, p. 45‑54.

- Zalc (Claire) et Lemercier (Claire), Méthodes quantitatives pour les historiens, Paris, 2008, introduction, p. 1-7 ( (https://www.cairn.info/methodes-quantitatives-pour-l-historien--9782707153401-page-3.htm )

  • Astrid Castres (EPHE/PSL, Saprat), « Étudier l’histoire de la broderie parisienne du XVIsiècle : de la recherche de documents d’archives à la constitution d’un corpus d’objets »

Issue d'une thèse de doctorat, cette communication propose d’aborder l’histoire des ateliers des brodeurs et brodeuses parisiens du XVIe siècle, à une époque où cette industrie connaît un véritable essor, stimulée par la présence régulière de la cour et la venue d’ouvriers qualifiés étrangers à la communauté. À travers quelques exemples choisis, il s’agira d’évoquer la variété des documents d’archives (sources réglementaires, comptables, notariales mais aussi judiciaires) qui nous renseignent sur ces artisans, leur culture technique et leur production, que l’on s’attachera à examiner dans toute sa diversité (la plus modeste comme la plus prestigieuse). On présentera dans un second temps la méthode qui a été suivie pour l’élaboration d’un corpus textile attribué au centre parisien. Au cours de ce travail, les informations recueillies dans les archives ont été confrontées aux résultats d’une étude stylistique et d’une analyse des techniques mises en œuvre. Enfin, on tâchera en conclusion de faire le point sur les questions qui subsistent au terme de cette enquête et les perspectives de recherche.


Légende : Brodeur parisien, d’après Jean Cousin, corporalier orné d’une scène de Déploration du Christ mort (détail), milieu du xvie siècle, Écouen, musée national de la Renaissance (photo : A. Castres).

Bibliographie récente : Astrid Castres, "Broder chez soi au XVIe siècle. A propos d'un livre de patrons conservé à la bibliothèque de l'Arsenal", dans Anne-Marie Miller-Blaise et Nancy Oddo (dir.), Les Objets domestiques entre privé et public (XVIe-XVIIe siècles) - Albineana. Cahiers d'Aubigné n°32), Paris, Classiques Garnier 2020, p. 179-205.

Jeudi 15 avril 2021 - Travaux d'étudiants et de jeune docteure

  • Julie Glodt (doctorante, Paris 1) : "Textiles rigides. Tactilité et amovibilité dans la liturgie tardo-médiévale"

Certains textiles liturgiques se rigidifient au Moyen Âge tardif. Ce phénomène touche tous types de textiles : antependia, dossiers, vêtements et même les linges puisque la pale remplace l’un des corporaux pour couvrir le calice. Il bouleverse leurs mouvements, leur inscription dans l’espace et leurs fonctions dans la liturgie. Quel est le statut de ces objets détournés de leurs caractéristiques élémentaires (fluidité et couvrance) ? Pour aborder ce problème de tactilité et d’amovibilité, nous croiserons études matérielles et ritual studies.

La rigidité des textiles dépend de leur poids (matières, densité), mais aussi de leur traitement : doublure, cirage, empesage, garniture en parchemin, décor… Certains montages raidissent les textiles (cadre en bois, clous).

Les gestes des célébrants et les mouvements des textiles sont simplifiés, annonçant une conception plus rationnelle de la liturgie à l’époque moderne. Dans l’église, la rigidification des textiles remet en question la pertinence du voile occultant au profit d’un rapport toujours plus immédiat avec le sacré, souvent fondé sur sa monstration directe.

La rigidification des textiles liturgiques en transforme radicalement l’aspect et accompagne les évolutions de la liturgie entre Moyen Âge et première modernité.

 

  • Louise Valentin (M1 mention Arts et Langages - ALL) : "Révolution idéologique et révolution de la société: le textile comme lieu d'expression des volontés révolutionnaires et novatrices de l'Union Soviétique à ses débuts, entre recherches esthétiques et industrialisation." sur trois chapitres de l'ouvrage de Tatiana Strijénova (La Mode en Union  Soviétique 1917-1945, Flammarion, 1991):
  • "La renaissance de l'industrie du vêtement. L'apparition des premiers centres de création du costume nouveau" 
  • "Le Costume de la fin des années vingt"
  • "Le Costume des années trente. Le problème de la norme industrielle. Les débats, les expositions de vêtements "

 

  • Anne Dalles Maréchal (docteure associée au GSRL - Groupe Sociétés, Religions, Laïcités -, EPHE) :  "La brodeuse nanaïe et ses broderies dans la région de l'Amour, Extrême-Orient russe"

Chez les Nanaïs de la région de l’Amour, une des populations chamanistes de Russie, la broderie est pratiquée par les femmes, dont le savoir-faire est transmis de génération en génération. Ces broderies  marquent la spécificité de la culture matérielle de cette région : très stylisées et colorées, elles font appel à des techniques complexes et différents matériaux (pochoirs, appliqués, broderies sur tige, peaux de poisson). En plus de jouer un rôle protecteur contre les esprits néfastes, la pratique de la broderie constitue aujourd’hui la marque de l’identité visible des Nanaïs dans le cadre des politiques culturelles. Après avoir présenté les méthodes utilisées pour cette étude, je parlerai du rôle des broderies dans la constitution de protections contre les esprits néfastes et leur inscription dans les processus de patrimonialisation. J’aborderai finalement le statut de la brodeuse, aujourd’hui devenue artiste et porteuse des anciennes connaissances.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Images, cultures visuelles, histoire de l'art – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, dossier de recherche personnel, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, dossier de recherche personnel, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier de recherche personnel, fiche de lecture, exposé oral
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – semestriel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture, dossier de recherche personnel, exposé oral
Contacts additionnels
sophie.desrosiers@ehess.fr
Informations pratiques

contacter les enseignantes par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

à partir du M1.

  • 105 bd Raspail
    105 bd Raspail 75006 Paris
    Salle 11
    2nd semestre / bimensuel (1re/3e), jeudi 13:00-17:00
    du 7 janvier 2021 au 15 avril 2021

Les objets constituent une source particulière du fait de leur matérialité et des possibilités qu’ils nous offrent de repérer, d’analyser et de comparer les pratiques et les idées mises en œuvre au cours de leur fabrication et de leur vie sociale, économique, politique et religieuse. Riches en informations sur le présent comme sur le passé, les textiles permettent de retisser l’histoire parfois sur la très longue durée et de documenter le présent en apportant des clefs de compréhension que les autres sources ne peuvent pas toujours fournir. Depuis quelques années, le regain d’intérêt pour les textiles est manifeste aussi bien par la diversité des publications les concernant que par le nombre d’étudiants en constante augmentation et par le recrutement récent de jeunes collègues comme chercheurs et/ou enseignants dans le supérieur.

Le séminaire s’est intéressé à cette nouvelle vague qui marque diverses disciplines des sciences sociales et pousse vers des croisements de sources innovants, de nouvelles lectures des documents – en particulier des textiles eux-mêmes – et l’approfondissement des collaborations anciennes avec des disciplines dites « dures ». Des études de cas ont souligné les apports fondamentaux des mathématiques, de la chimie des colorants, et des nouveaux outils et techniques d’imagerie, entre autres. Ces dernières ont particulièrement révolutionné les recherches en proposant une approche intime des matériaux qui se reflète dans les travaux des deux coordinatrices du séminaire, en particulier dans la mise en route d’une ANR « Wildsilks » sur les soies sauvages dirigée par Annabel Vallard et dans les publications ci-dessous.

Jeunes collègues et chercheurs aguerris ont tour à tour fait entrevoir le rôle des textiles dans la Babylone du vie siècle av. J.-C. (Louise Quillien, CNRS, ARSCAN – UMR 7041) ; celui de la cochenille des Amériques dans les échanges avec le vieux monde (Elena Phipps, Department of World Arts and Culture/Dance at UCLA, Los Angeles) et celui de l’indigo en Afrique de l’Ouest (Laurence Douny – Cluster of Excellence, Matters of Activity, Humboldt-Universität zu Berlin) ; l’importance des textiles dans l’archéologie et dans l’histoire sociale et de l’art en France (Catherine Bréniquet, Université Clermont Auvergne – CHEC ; Nadège Gauffre-Fayolle, chercheure indépendante et Astrid Castres, EPHE/PSL, Saprat) ; enfin le rôle des idées mathématiques dans les constructions textiles (Éric Vandendriessche, CNRS-SPHERE ; Flavia Carraro, Centre Norbert-Elias, UMR 8562 et ArScAn UMR 7041 ; S. Desrosiers) et celui des nouveaux outils numériques qui révolutionnent l’approche des textiles en permettant de pénétrer au cœur des fils et de leurs entrecroisements (Christophe Moulherat, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, UMR 8546-AOROC).

 

Publications

Sophie Desrosiers

  • Avec Suzanne Lassalle, « Orsoio and velluti : a new yarn for a new fabric? », dans Velvets of the Fifteenth Century (Riggisberger Berichte, 25), sous la dir. de  Michael Peter, Riggisberg, Abegg-Stiftung, 2020, p. 81-96.
  • « Musées de la soie en France : patrimonialisation des espaces, matières, objets, et savoirs », dans Museos de la seda/Silk Museums, sous la dir. de G. Navarro Espinach et R. Huerta, Valencia, Colegio del Arte Mayor de la Seda, 2020, p. 137-147. 
  • « Les textiles jusqu’au XVe siècle, une histoire de fibres et de créativité », dans Savoir & faire. Les textiles, sous la dir. de Hugues Jacquet, Paris, Actes Sud / Fondation d’entreprise Hermès, 2020, p. 40-58.