UE835 - Capitalisme(s) : écologies, crises, transformations. Lectures interdisciplinaires

Intervenant·e·s

• Valeria Siniscalchi [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre de recherche sur les circulations, les liens et les échanges (CeRCLEs)
• Laura Centemeri   chargée de recherche, CNRS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
• Cecilia Paradiso  

Au cours des dernières décennies, les débats sur le capitalisme et les capitalismes sont revenus sur le devant de la scène. En particulier, la crise financière de 2008 et ses séquelles, ainsi que  l'aggravation de la crise écologique planétaire ont ravivé l’intérêt pour la compréhension du capitalisme, de ses dynamiques, des continuités et différences dans de ses formes plurielles. Dans les écrits qui se multiplient à ce sujet, la référence au capitalisme, toutefois, n’est pas toujours accompagnée par l’effort d’éclairer cette catégorie et ses usages, avec le risque de tout reconduire au capitalisme et reproduire les lectures existantes, sans réellement les mettre à l’épreuve. Certains auteurs estiment que l'utilisation de cette notion, surtout si elle n’est pas précisée, ne nous aide pas à comprendre les processus actuels d'imbrication entre questions économiques et problèmes écologiques, politiques et sociaux. D’autres revendiquent au contraire sa pertinence et la nécessité de la garder comme cadre d'analyse du système-monde.

À partir de ce débat, le séminaire de cette année propose d’approfondir des lectures interdisciplinaires du capitalisme en tant qu’ensemble de processus de reconfiguration de relations sociales et matérielles fonctionnels à la production du profit et, en même temps, au maintien d’inégalités, de formes d’exclusion, d'appropriation et d’exploitation, à différentes échelles. À travers un parcours interdisciplinaire de lectures (sociologie, anthropologie, géographie, histoire, philosophie, économie) il s’agira d’approfondir l’analyse des dynamiques du capitalisme (crises, transformations) et ses formes plurielles (capitalisme versus capitalismes) en privilégiant l’entrée par les interactions sociales des acteurs qui mettent en œuvre, reproduisent, modifient et contestent les reconfigurations capitalistes du monde, dans des écologies situées. Les lectures seront également inscrites dans des débats disciplinaires, en privilégiant des approches empiriques et en les situant par rapport à des cadres théoriques et des démarches méthodologiques.