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UE812 - Espaces sexués : cuisine et violence


Lieu et planning


Planning en cours de validation.


Description


Dernière modification : 17 juin 2024 15:40

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Culture matérielle Espace Espace social Genre Geste technique Rituel Sexualité Techniques Violence
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Klaus Hamberger [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

Plusieurs sociétés ouest-africaines connaissent l’idée d’une force néfaste – appelée gu en langue éwé – qui contamine une personne ou un lieu à la suite d’un accident, d’un acte de violence ou de la transgression de certains interdits. Cette contamination peut se manifester aussi bien par certains symptômes typiques (tel un gonflement du ventre), que par la répétition des accidents ou des violences qui en ont été à l’origine. Pour prévenir ce risque, il faut « enlever » ou « ramasser » cette force par des pratiques rituelles appropriées. Elles sont souvent effectuées par des forgerons, dont la divinité, en charge de tout ce qui a trait au fer ou à la guerre, semble entretenir un rapport étroit avec la force en question, comme l’indique la consonance de son nom (Gun ou Ogun dans les langues de la famille kwa).

Si le lien entre la violence, la guerre, l’accident (notamment de voiture ou de moto) et le fer (matière première des armes et véhicules) semble à première vue intuitif, d’autres actes provoquant une contamination de type gu sont plus difficiles à concevoir. Ainsi, on peut contaminer une personne en la frappant avec un balai, avec un ustensile de cuisine ou des sous-vêtements, ou en la poussant du pied hors du lit conjugal. Ces actes appartiennent moins à la sphère de la forge et de la guerre – domaines presque exclusivement masculins – qu’à celle du feu de cuisine et de la sexualité féminine. Malgré leur caractère fortement sexué, ces façons « masculines » et « féminines » de polluer les corps et les espaces sont censées avoir les mêmes effets nocifs et suscitent le même traitement rituel. Comme si la forge n’était qu’une autre forme de cuisine, que la sexualité féminine relevait du même registre que la violence guerrière. Le complexe apparemment hétéroclite des gestes contaminants révèle ainsi des affinités profondes qui transcendent les polarités de genre tout en les exacerbant, souvent sous la forme d’un affrontement : en dehors des accidents de la route, les causes les plus fréquentes de contamination de type gu sont les conflits conjugaux.

Basé sur des matériaux inédits issus de notre propre terrain et de celui des collègues invité·es, ce séminaire tentera de démêler le nœud de ces conceptions. Par une approche morphologique inspirée de l’anthropologie des techniques, l’examen des gestes qui engendrent ou enlèvent le gu nous permettra non seulement de rouvrir sous un nouveau jour le dossier classique de la souillure (Mary Douglas), mais aussi d’étudier le façonnage des genres dans un contexte d’exception où ils se trouvent en quelque sorte à l’état liquide.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Histoire – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Dernière modification : 17 juin 2024 15:40

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Culture matérielle Espace Espace social Genre Geste technique Rituel Sexualité Techniques Violence
Aires culturelles
Afrique
Intervenant·e·s
  • Klaus Hamberger [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

Plusieurs sociétés ouest-africaines connaissent l’idée d’une force néfaste – appelée gu en langue éwé – qui contamine une personne ou un lieu à la suite d’un accident, d’un acte de violence ou de la transgression de certains interdits. Cette contamination peut se manifester aussi bien par certains symptômes typiques (tel un gonflement du ventre), que par la répétition des accidents ou des violences qui en ont été à l’origine. Pour prévenir ce risque, il faut « enlever » ou « ramasser » cette force par des pratiques rituelles appropriées. Elles sont souvent effectuées par des forgerons, dont la divinité, en charge de tout ce qui a trait au fer ou à la guerre, semble entretenir un rapport étroit avec la force en question, comme l’indique la consonance de son nom (Gun ou Ogun dans les langues de la famille kwa).

Si le lien entre la violence, la guerre, l’accident (notamment de voiture ou de moto) et le fer (matière première des armes et véhicules) semble à première vue intuitif, d’autres actes provoquant une contamination de type gu sont plus difficiles à concevoir. Ainsi, on peut contaminer une personne en la frappant avec un balai, avec un ustensile de cuisine ou des sous-vêtements, ou en la poussant du pied hors du lit conjugal. Ces actes appartiennent moins à la sphère de la forge et de la guerre – domaines presque exclusivement masculins – qu’à celle du feu de cuisine et de la sexualité féminine. Malgré leur caractère fortement sexué, ces façons « masculines » et « féminines » de polluer les corps et les espaces sont censées avoir les mêmes effets nocifs et suscitent le même traitement rituel. Comme si la forge n’était qu’une autre forme de cuisine, que la sexualité féminine relevait du même registre que la violence guerrière. Le complexe apparemment hétéroclite des gestes contaminants révèle ainsi des affinités profondes qui transcendent les polarités de genre tout en les exacerbant, souvent sous la forme d’un affrontement : en dehors des accidents de la route, les causes les plus fréquentes de contamination de type gu sont les conflits conjugaux.

Basé sur des matériaux inédits issus de notre propre terrain et de celui des collègues invité·es, ce séminaire tentera de démêler le nœud de ces conceptions. Par une approche morphologique inspirée de l’anthropologie des techniques, l’examen des gestes qui engendrent ou enlèvent le gu nous permettra non seulement de rouvrir sous un nouveau jour le dossier classique de la souillure (Mary Douglas), mais aussi d’étudier le façonnage des genres dans un contexte d’exception où ils se trouvent en quelque sorte à l’état liquide.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Histoire – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
  • Séminaires de recherche – Territoires et développement - Territoires, espaces, sociétés – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Travail écrit
Contacts additionnels
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Informations pratiques
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Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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