UE807 - L’image de soi, entre document et fiction


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=807.

  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    Salle Walter-Benjamin
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 16:00-18:00
    du 20 février 2025 au 12 juin 2025
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 14 mai 2024 12:13

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
http://imagesociale.fr/category/seminaire 
Langues
français
Mots-clés
Culture visuelle Histoire culturelle Histoire de l’art Image
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • André Gunthert [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)

Le portrait est un genre si omniprésent qu'il est devenu littéralement invisible. L'opération de pose qui conditionne la réalisation de l'image, et qui consiste à composer l'espace d'un instant une expression figée conforme aux règles de l'interaction photographique, n'est plus identifiée comme une contrainte résultant du dispositif: elle est vécue comme un simple réflexe, un automatisme presque dépourvu de signification. L'assimilation remarquable de ce code trahit la dimension profondément sociale du portrait, qui transpose dans l'espace visuel les règles de la présentation de soi en public.

L'enquête portera d'abord sur les formes historiques de l'image des individus, dont l'émergence s'accompagne de récits de légitimation mettant en avant son caractère d'authenticité, telle la légende du portrait de Dante par Giotto selon Vasari. Mais la discussion de sa nécessaire part d'idéalisation fait également partie intégrante du genre, dévoilant l'articulation fondamentale de la dimension référentielle avec la mise en scène de la représentation. On ne sera pas surpris de retrouver cette articulation à l'ère d'Instagram – plate-forme toujours vitupérée pour le déploiement de la version la plus avantageuse des vies exhibées, alors que cette euphémisation fait partie des règles sociales de la présentation de soi.

Dès lors qu'elle participe d'une part majeure des pratiques visuelles, de la photographie familiale à la diffusion des « identités somatiques » des réseaux sociaux (A. Casilli), cette hybridité native du portrait invite à interroger les usages et les implicites d'une imagerie foisonnante. En analysant de manière concrète les conditions de l'énonciation, on s'apercevra que l'effet de présence ou l'illusion interactionnelle volontiers attribués à l'image de soi dépendent de réseaux symboliques étroitement dépendants des conditions de lecture. On s'interrogera également sur la portée politique et sociale de l'appropriation des outils de la présentation de soi.

Bibliographie indicative

  • Sébastien Allard, Robert Rosenblum, Guilhem Scherf, et al., Portraits publics, portraits privés, 1770-1830, Paris, RMN, 2007.
  • Jacques Aumont, Du visage au cinéma, Paris, éd. de l’Etoile, 1992.
  • Pierre Bourdieu (dir.), Un art moyen. Essai sur les usages sociaux de la photographie, Paris, Minuit, 1965.
  • Georges Didi-Huberman, «Ressemblance mythifiée et ressemblance oubliée chez Vasari. La légende du portrait sur le vif», Mélanges de l’Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée, n° 106/2, 1994.
  • Pascale Dubus, Qu'est-ce qu'un portrait?, Paris, L'Insolite, 2006.
  • Erving Goffman, La Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La présentation de soi, Paris, Ed. de Minuit, 1973.
  • André Gunthert, «La visibilité des anonymes. Les images conversationnelles colonisent l’espace public», Questions de communication, n° 34, 2018 (juin 2019), p. 133-154.
  • André Gunthert, Pourquoi sourit-on en photographie?, Lyon, Deux-Cent-Cinq, 2023.
  • Stephen Perkinson, The Likeness of the King. A Prehistory of Portraiture in late medieval France, Chicago, University of Chicago Press, 2009.
  • Edouard Pommier, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Gallimard, 1998.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

entretiens sur RV le mardi

Réception des candidats

entretiens sur RV le mardi

Pré-requis

Formation en histoire de l'art, études cinématographiques ou culture visuelle

Dernière modification : 14 mai 2024 12:13

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
http://imagesociale.fr/category/seminaire 
Langues
français
Mots-clés
Culture visuelle Histoire culturelle Histoire de l’art Image
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • André Gunthert [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)

Le portrait est un genre si omniprésent qu'il est devenu littéralement invisible. L'opération de pose qui conditionne la réalisation de l'image, et qui consiste à composer l'espace d'un instant une expression figée conforme aux règles de l'interaction photographique, n'est plus identifiée comme une contrainte résultant du dispositif: elle est vécue comme un simple réflexe, un automatisme presque dépourvu de signification. L'assimilation remarquable de ce code trahit la dimension profondément sociale du portrait, qui transpose dans l'espace visuel les règles de la présentation de soi en public.

L'enquête portera d'abord sur les formes historiques de l'image des individus, dont l'émergence s'accompagne de récits de légitimation mettant en avant son caractère d'authenticité, telle la légende du portrait de Dante par Giotto selon Vasari. Mais la discussion de sa nécessaire part d'idéalisation fait également partie intégrante du genre, dévoilant l'articulation fondamentale de la dimension référentielle avec la mise en scène de la représentation. On ne sera pas surpris de retrouver cette articulation à l'ère d'Instagram – plate-forme toujours vitupérée pour le déploiement de la version la plus avantageuse des vies exhibées, alors que cette euphémisation fait partie des règles sociales de la présentation de soi.

Dès lors qu'elle participe d'une part majeure des pratiques visuelles, de la photographie familiale à la diffusion des « identités somatiques » des réseaux sociaux (A. Casilli), cette hybridité native du portrait invite à interroger les usages et les implicites d'une imagerie foisonnante. En analysant de manière concrète les conditions de l'énonciation, on s'apercevra que l'effet de présence ou l'illusion interactionnelle volontiers attribués à l'image de soi dépendent de réseaux symboliques étroitement dépendants des conditions de lecture. On s'interrogera également sur la portée politique et sociale de l'appropriation des outils de la présentation de soi.

Bibliographie indicative

  • Sébastien Allard, Robert Rosenblum, Guilhem Scherf, et al., Portraits publics, portraits privés, 1770-1830, Paris, RMN, 2007.
  • Jacques Aumont, Du visage au cinéma, Paris, éd. de l’Etoile, 1992.
  • Pierre Bourdieu (dir.), Un art moyen. Essai sur les usages sociaux de la photographie, Paris, Minuit, 1965.
  • Georges Didi-Huberman, «Ressemblance mythifiée et ressemblance oubliée chez Vasari. La légende du portrait sur le vif», Mélanges de l’Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée, n° 106/2, 1994.
  • Pascale Dubus, Qu'est-ce qu'un portrait?, Paris, L'Insolite, 2006.
  • Erving Goffman, La Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La présentation de soi, Paris, Ed. de Minuit, 1973.
  • André Gunthert, «La visibilité des anonymes. Les images conversationnelles colonisent l’espace public», Questions de communication, n° 34, 2018 (juin 2019), p. 133-154.
  • André Gunthert, Pourquoi sourit-on en photographie?, Lyon, Deux-Cent-Cinq, 2023.
  • Stephen Perkinson, The Likeness of the King. A Prehistory of Portraiture in late medieval France, Chicago, University of Chicago Press, 2009.
  • Edouard Pommier, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Gallimard, 1998.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
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Réception des candidats

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Pré-requis

Formation en histoire de l'art, études cinématographiques ou culture visuelle

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=807.

  • INHA
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    Salle Walter-Benjamin
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 16:00-18:00
    du 20 février 2025 au 12 juin 2025
    Nombre de séances : 12