UE783 - État pénal et État social en tension. Sociologie de l’individualisation des sociétés
Lieu et planning
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=783.
-
Campus Condorcet (Humathèque)
Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 2.14 - Humathèque
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 10:30-12:30
du 6 novembre 2024 au 5 février 2025
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 14 mai 2024 10:23
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Droit, normes et société Dynamiques sociales Enfance État et politiques publiques Famille Morale Parenté Politiques sociales Prisons
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Edouard Gardella [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
Un nourrisson doit-il accompagner sa mère en prison ? Bien sûr que non, les conditions de vie carcérales ne sont pas adaptées à son développement, mais il devra alors être arraché à sa mère ; bien sûr que oui, le lien mère-enfant est décisif pour la qualité de l’attachement de l’enfant et son développement futur, mais l'enfant sera alors privé de liberté sans avoir été condamné. Comment choisir entre ces deux réponses ? Autrement dit, dès lors que sa mère est incarcérée, qui doit être désigné comme responsable de la prise en charge du très jeune enfant ?
Le séminaire montrera comment notre société répond à ce dilemme en s’appuyant sur une enquête de terrain dont les données ont été recueillies dans le cadre de la recherche collective « Mères et bébés en prison. Développement de l’enfant, care, autonomie et droit ». Il abordera les rapports, pratiques et problématiques, existant entre les diverses actrices impliquées dans cette réponse : les mères incarcérées (et leurs enfants), les surveillantes pénitentiaires et leur hiérarchie, les conseillères pénitentiaires d’insertion et probation (CPIP), le personnel médical de la détention (infirmières et médecins) mais aussi les professionnelles de la « petite enfance » extérieures à la prison (médecins, infirmières puéricultrices, psychologues et assistantes sociales des services départementaux, professionnelles de crèches ou travaillant en association visant à préserver le lien entre enfant et parent détenu). Ce séminaire se situera donc au croisement de la sociologie de l’enfance et de la sociologie de la prison. Ce faisant, par l’étude de ces pratiques de prise en charge et de leurs tensions, il abordera plus largement les transformations actuelles des rapports entre deux figures de l’État parfois radicalement opposées : l’État pénal et l’État social.
Ainsi, à partir du cas limite de la prise en charge du nourrisson en détention et des rapports existant entre État pénal et État social qu’elle exprime, nous aborderons l’un des phénomènes sociohistoriques fondamentaux des sociétés modernes et les paradoxes qu’il soulève : le processus d’individualisation, compris comme la tendance à critiquer toute assignation statutaire unique. Nous verrons en effet que ce processus s’exprime dans la problématisation de cette prise en charge : la détenue tend à ne pas être réduite à son statut de détenue, elle tend à être aussi identifiée comme une mère, et ainsi est-elle reconnue comme ayant le droit de garder son enfant avec elle, au même titre que les autres individus non détenus ; l’enfant tend à ne pas être réduit à son statut de progéniture de sa mère, il tend ainsi à être catégorisé comme un individu dont le bien-être peut passer par la séparation vis-à-vis d'elle. Ce sont finalement les tensions induites par cette double individualisation que nous tenterons de comprendre et d’expliquer afin d’en produire une critique sociologique.
Nota bene : ce séminaire est le prolongement des deux années de séminaire précédemment consacrées au modèle de la « solidarité individualiste », qui a été développé à partir d’enquêtes de terrain réalisées antérieurement sur la relation d’assistance aux sans-abri (La solidarité individualiste. L’assistance moderne aux sans-abri et ses pathologies, Economica, 2023). Précisons à l’attention de celles et ceux qui ont déjà assisté à l’un de ces séminaires qu’il y aura très peu de répétitions avec les années précédentes. Et précisons aux potentiel·les nouvelles et nouveaux arrivant·es qu’il n’est pas nécessaire d’avoir suivi un des deux séminaires précédents pour assister à celui-ci.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Dernière modification : 14 mai 2024 10:23
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Sociologie
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- Droit, normes et société Dynamiques sociales Enfance État et politiques publiques Famille Morale Parenté Politiques sociales Prisons
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Edouard Gardella [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
Un nourrisson doit-il accompagner sa mère en prison ? Bien sûr que non, les conditions de vie carcérales ne sont pas adaptées à son développement, mais il devra alors être arraché à sa mère ; bien sûr que oui, le lien mère-enfant est décisif pour la qualité de l’attachement de l’enfant et son développement futur, mais l'enfant sera alors privé de liberté sans avoir été condamné. Comment choisir entre ces deux réponses ? Autrement dit, dès lors que sa mère est incarcérée, qui doit être désigné comme responsable de la prise en charge du très jeune enfant ?
Le séminaire montrera comment notre société répond à ce dilemme en s’appuyant sur une enquête de terrain dont les données ont été recueillies dans le cadre de la recherche collective « Mères et bébés en prison. Développement de l’enfant, care, autonomie et droit ». Il abordera les rapports, pratiques et problématiques, existant entre les diverses actrices impliquées dans cette réponse : les mères incarcérées (et leurs enfants), les surveillantes pénitentiaires et leur hiérarchie, les conseillères pénitentiaires d’insertion et probation (CPIP), le personnel médical de la détention (infirmières et médecins) mais aussi les professionnelles de la « petite enfance » extérieures à la prison (médecins, infirmières puéricultrices, psychologues et assistantes sociales des services départementaux, professionnelles de crèches ou travaillant en association visant à préserver le lien entre enfant et parent détenu). Ce séminaire se situera donc au croisement de la sociologie de l’enfance et de la sociologie de la prison. Ce faisant, par l’étude de ces pratiques de prise en charge et de leurs tensions, il abordera plus largement les transformations actuelles des rapports entre deux figures de l’État parfois radicalement opposées : l’État pénal et l’État social.
Ainsi, à partir du cas limite de la prise en charge du nourrisson en détention et des rapports existant entre État pénal et État social qu’elle exprime, nous aborderons l’un des phénomènes sociohistoriques fondamentaux des sociétés modernes et les paradoxes qu’il soulève : le processus d’individualisation, compris comme la tendance à critiquer toute assignation statutaire unique. Nous verrons en effet que ce processus s’exprime dans la problématisation de cette prise en charge : la détenue tend à ne pas être réduite à son statut de détenue, elle tend à être aussi identifiée comme une mère, et ainsi est-elle reconnue comme ayant le droit de garder son enfant avec elle, au même titre que les autres individus non détenus ; l’enfant tend à ne pas être réduit à son statut de progéniture de sa mère, il tend ainsi à être catégorisé comme un individu dont le bien-être peut passer par la séparation vis-à-vis d'elle. Ce sont finalement les tensions induites par cette double individualisation que nous tenterons de comprendre et d’expliquer afin d’en produire une critique sociologique.
Nota bene : ce séminaire est le prolongement des deux années de séminaire précédemment consacrées au modèle de la « solidarité individualiste », qui a été développé à partir d’enquêtes de terrain réalisées antérieurement sur la relation d’assistance aux sans-abri (La solidarité individualiste. L’assistance moderne aux sans-abri et ses pathologies, Economica, 2023). Précisons à l’attention de celles et ceux qui ont déjà assisté à l’un de ces séminaires qu’il y aura très peu de répétitions avec les années précédentes. Et précisons aux potentiel·les nouvelles et nouveaux arrivant·es qu’il n’est pas nécessaire d’avoir suivi un des deux séminaires précédents pour assister à celui-ci.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
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- Direction de travaux des étudiants
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- Réception des candidats
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- Pré-requis
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Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=783.
-
Campus Condorcet (Humathèque)
Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 2.14 - Humathèque
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 10:30-12:30
du 6 novembre 2024 au 5 février 2025
Nombre de séances : 12