UE776 - Mémoires et patrimonialisations des migrations


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=776.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 12:30-14:30
    du 14 novembre 2024 au 12 juin 2025
    Nombre de séances : 12

    NB : la séance du 28 novembre se déroulera en salle 2.11 (Humathèque)


Description


Dernière modification : 7 janvier 2025 09:45

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Circulations Diaspora Famille Histoire Mémoire Migration(s) Minorités Patrimoine Politiques publiques Sociologie Transnational
Aires culturelles
Afrique Amérique du Sud Arabe (monde) Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Europe centrale et orientale Europe sud-orientale France Ibérique (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Mis en place en 2010, le séminaire « Mémoires et patrimonialisations des migrations » offre un espace de présentation et de discussion de recherches explorant les approches mémorielles et patrimoniales dans le domaine des migrations et des déplacements. Les organisatrices du séminaire souhaitent cette année se centrer sur les questions de transmissions et de générations au prisme des migrations.

Dans la continuité du séminaire de 2023-2024, nous nous intéresserons aux transmissions familiales, et à leurs articulations avec d’autres transmissions, aux niveaux national, local ou transnational. Qui transmet, à qui, quand, quoi et comment en contexte de migration ou d’exil ? Quelles sont les différentes modalités et formes de transmission, allant du récit au corps et aux pratiques, notamment artistiques? Convient-il de raisonner en termes de transmission ou plutôt de réception et d’appropriation, voire de reconstruction, d’emprunts et de re-création ?

Dans la lignée des travaux de Marie-Claire Lavabre, nous nous intéresserons aux transmissions à travers les différents acteurs engagés dans ce processus de passage et de filtrage, que ce soit dans la sphère familiale ou dans les institutions publiques (écoles, musées, etc) ou enfin les groupes intermédiaires (associations, groupes religieux, partis politiques, etc). Il s’agit de comprendre aussi comment ces différents canaux de transmission interfèrent ou non, se renforcent, se contrarient et donnent lieu ou pas à un travail de mise en cohérence par les acteurs.  

Ce travail sur les transmissions en et sur les migrations s’accompagnera d’une réflexion sur le concept de génération, au sens de la relation de parenté et de groupe d’expériences, lequel transforme la classe d’âge en population historiquement  déterminée (Lavabre, 1981), que l’on croisera avec l’« effet d’âge », comme conséquence du cycle social de vie et des différents statuts liés à l’âge au sein de la société. Les transmissions doivent-elles être pensées au prisme des générations, au sens de relations de parenté, ou des générations d’expériences pour les actions menées par les institutions publiques ou par les groupes intermédiaires en direction des jeunes ou de ceux qui n’ont pas vécu tel ou tel événement, ou bien à un horizon plus lointain encore ? Quel rôle joue un éventuel effet d’âge ? La génération, cette catégorie d’analyse utilisée par les démographes et les chercheurs en sciences sociales est-elle pertinente et fait-elle sens pour les intéressés eux-mêmes ? Et comment définir les différentes générations et en fixer les frontières ?

L’ambition du séminaire est, dans cette réflexion autour des processus de transmission et d’appropriation en migrations suivant les générations, de comparer les différentes approches disciplinaires sur la mémoire (démographie, sociologie, anthropologie, science politique etc) en lien avec d’éventuelles traditions nationales d’analyse.

14 novembre  2024 : Introduction I

28 novembre 2024 : Introduction II

12 décembre 2024 Michèle Baussant (ISP), « La transmission des mondes coloniaux : entre recherche et héritage »

Cette présentation se concentre sur la cartographie linguistique, spatiale et temporelle des attachements des personnes déplacées et sur la manière dont elle a façonné mes intérêts de recherche. Sur la base de  mon expérience familiale et de sa transmission, et des travaux de terrain qu'elle a impulsés, je retrace l'héritage de cette cartographie en mettant l'accent sur la malléabilité des langues, des espaces et des objets  matériels. Cette exploration m'amène à aborder la diversité des populations et l'histoire de leurs déplacements antérieurs - une hétérogénéité que les images d'exilés d'Algérie, d'Égypte  ont tendance à reléguer à  l'arrière-plan. Cet accent permet de mieux comprendre comment chaque passage de frontière a redessiné la cartographie des attachements et des détachements, et comment chaque rupture a permis de réinventer  une continuité.

9 janvier 2025 : Séance ouverte aux travaux des étudiants

Melina Lins, « Genèse d'une culture céramique : les Japonais à São Paulo, de 1970 à 2025 »

Résumé : Ma recherche porte sur les céramistes japonais qui se sont installés au Brésil dans les années 1970, ayant donné naissance à une culture céramique nippo-brésilienne toute particulière, notamment dans l'Etat de São Paulo.

Jonaida Jamai, « Mémoires et résistances dans le Rif : la construction de récits identitaires comme instigateurs des sibas (insurrections) contemporaines »

Résumé : Mon projet porte sur les modalités de mise en récit des mémoires par la diaspora rifaine et leur diffusion sur les réseaux sociaux. En effet, celles-ci peuvent avoir une incidence dans la constitution de mouvements sociaux notamment avec le renouvellement des répertoires d’action. Ainsi, cet usage des récits mémoriels à des fins contestataires aboutit à une (re)construction d’une identité culturelle dissidente.

Corisande Mouhanna, « Les exils de Communeux en Algérie après la Commune de Paris »

Résumé : La répression de la Commune de Paris, à son apogée lors de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871), pousse de nombreux Communeux à l’exil pour tenter de survivre. Dans ce cadre, certains d’entre eux se réfugient en Algérie, dans les mois qui suivent ou quelques années après. Il s’agit ainsi d’étudier l’arrivée de ces anciens révolutionnaires dans cette colonie française, et plus particulièrement l’évolution de leurs pensées et de leurs engagements politiques, la restructuration de leurs vies familiales, professionnelles… 

Lola Meriche, « La maison : un espace de transmission privilégié de la culture algérienne et de la mémoire familiale pour les descendants d’immigrés algériens en France ? »

Résumé : En contexte de migration, la transmission de la culture d'origine et de la mémoire familiale n'est pas toujours aisée, particulièrement dans le cas algérien, associé aux souvenirs douloureux de la colonisation, de la guerre d'indépendance, de la décennie noire… Il s’agit d’étudier comment des éléments de culture et de mémoire familiale sont transmis entre les générations dans les familles d’origine algérienne installées en France, en questionnant la place spécifique de la maison dans cette transmission. 

23 janvier 2025 : Hélène Le Bail (CNRS, CERI-Sciences Po, ICM), « Asio-descendant-es, histoire, mémoire et politique »

Dans un livre co-dirigé avec Khatharya Um ("Générations post-réfugiées" 2023), nous avions rassemblé des textes de chercheur-es, d'artistes, de responsables associatifs pour documenter le rapport des descendant·es d'exilé·es du Cambodge, du Laos et du Vietnam à l'histoire de leur parents et leur quête d'une mémoire familiale et collective, leur volonté de rompre des silences. Cet ouvrage a permis de commencer à documenter les diverses initiatives collectives en lien avec les questions d'histoire et de mémoire. Je propose dans cette intervention, de présenter les projets développés par les descendant-es des réfugié·es du Sud-est asiatique, mais aussi d'élargir l'enquête aux initiatives prises par les descendant·es des migrations chinoises. 

Deux types d'initiatives se distinguent : celles qui proposent un travail collectif de collectes de témoignages ou d'archives des parents et de membres de la communauté et celles qui relèvent d'une revendication de visibilité de l'histoire des immigrés asiatiques en France (commémorations officielles, stèles ou statues en souvenir des soldats morts pour la France ou des exilés, etc). Dans quelle mesure ces initiatives sont-elles tournées vers le groupe ou vers la société, dans quelle mesure s'agit-il de mieux se connaître ou de mieux se faire reconnaître ? Comment les narrations alors proposées remettent en question une histoire et une mémoire largement diffusées ? Autrement dit, notant les dimensions critiques et post-coloniales des initiatives, quelle est la dimension politique du rapport à l'histoire et à la mémoire des Asio-descendant-es en France ?

30 janvier 2025 : Hélène Bertheleu (Université de Tours), « Ethnicité et Race au prisme de la transmission »

27 février 2025 : Nino Aivazishvili-Gehne (Leibniz-Institut für Ost- und Südosteuropaforschung Regensburg), « Making spaces for "multiple intimacy": post-Soviet communities in Germany »

In this lecture I would like to use the concept of “multiple intimacy” for a deeper understanding and better analysis of migrant lifeworlds in migration research. 

I was able to develop this new concept from my field material on research with migrants from the former USSR. Different realities of life come into focus. I follow the approach known from transnationalism research that the lifeworld of migrants extends beyond national borders. “There are no more borders in the sense that you can get to know the world. Mobility is greater”- this was a widespread statement from my interlocutors. What was meant by this was, among other things, the attitude that individuals do not spend their lives in isolation, but are constantly trying to overcome physical and imaginary (such as social or cultural) borders. If the environment is unpleasant, pragmatic strategies are developed that lead either to a change of location or to a modification of the existing space and an adaptation to it. Examples include ethnic and regional shops, restaurants, churches and allotments gardens. 

The migrants accumulate knowledge of various cultural codes, develop sensitivity and awareness for acting according to different rules and expand their strategies for maneuvering between diverse societies and across ethnic or national borders. In addition to more “traditional” forms of relationships, i.e. face-to-face relationships, this knowledge also includes certain new(er) digitalized forms of networking, interaction and support. In this context, new technologies such as mobile phones or internet platforms are worth mentioning when it comes to socializing, maintaining or (re)activating social contacts and mobilizing help quickly. 

13 mars 2025 : Philippe HANUS (chercheur associé au LARHRA, Coordinateur de l’ethnopôle "Migrations, Frontières, Mémoires"), « "Nos parents étaient facteurs de production, nous serons facteurs de création".  L’aventure du groupe rock Carte de séjour (1980-1990) »

À l’aube des années 1980, certains descendants d’immigrés postcoloniaux se mettent à exprimer à travers la pratique artistique, et en particulier la musique, quelque chose d’essentiel sur leur trajectoire existentielle. En rupture de ban avec les traditions (et parfois le conservatisme) de leurs aînés, ils expriment une sensibilité nouvelle, des questionnements inédits sur soi, sur la situation qu’on partage, sur la trajectoire sociale dont on est le produit, sur le monde politique auquel on appartient. 

27 mars 2025 Pauline Cherrier (Université d'Aix Marseille, Irasia), « La transmission de la mémoire de l'immigration brésilienne au Japon : le musée d'Oizumi »

Dans un Japon toujours réticent à ouvrir officiellement ses portes à l'immigration, les débats politiques portant sur l'immigration sont quasi inexistants. Pourtant, la population immigrée existe bel et bien et ne cesse même d'augmenter depuis les années 1990. Nous proposons dans cette communication de se pencher sur les discours produits sur l'immigration et l'émigration, par les institutions muséales japonaises. Nous nous pencherons plus précisément sur le cas de la migration nippo-brésilienne qui a fait l'objet de la création d'un musée en 2018 dans la petite ville d'Oizumi. 

10 avril 2023 :  Claire Demesmay (chaire Alfred Grosser, CERI), « Transmissions et appropriations familiales de citoyens européens mobiles »

Dans les familles binationales issues des migrations européennes, la question de la transmission fait souvent l‘objet de stratégies de la part des parents. À l‘inverse, les enfants sont eux aussi des acteurs de ce processus transgénérationnel, non seulement en acceptant (ou non) de s‘approprier un certain héritage familial, mais aussi en réinterprétant et en créant eux-même le patrimoine familial dans le cadre d‘une „transmission à rebours“ (Delphine Lobet et Lidia Eugenia Cavalcante). Quel patrimoine culturel et linguistique les parents, à l’origine des familles binationales, souhaitent-ils et peuvent-ils transmettre à leurs enfants? Et quel rôle ces derniers jouent-ils dans le processus de transmission pluridirectionnel?

22 mai 2025 : Constance De Gourcy (Aix-Marseille Université)

12 juin 2025  : Conclusion


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
  • Évelyne Ribert, chargée de recherche au CNRS, LAP-LACI, Fellow ICM : ribert@ehess.fr
  • Michèle Baussant, directrice de recherche au CNRS, ISP, Fellow ICM : michele.baussant@cnrs.fr
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous : Évelyne Ribert, chargée de recherche au CNRS, LAP-LACI, Fellow ICM, par courriel : ribert@ehess.fr

Réception des candidats
  • Évelyne Ribert, LAP-LACI  : ribert@ehess.fr
  • Michèle Baussant, ISP : michele.baussant@cnrs.fr
Pré-requis

Licence

Dernière modification : 7 janvier 2025 09:45

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Circulations Diaspora Famille Histoire Mémoire Migration(s) Minorités Patrimoine Politiques publiques Sociologie Transnational
Aires culturelles
Afrique Amérique du Sud Arabe (monde) Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Europe centrale et orientale Europe sud-orientale France Ibérique (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s

Mis en place en 2010, le séminaire « Mémoires et patrimonialisations des migrations » offre un espace de présentation et de discussion de recherches explorant les approches mémorielles et patrimoniales dans le domaine des migrations et des déplacements. Les organisatrices du séminaire souhaitent cette année se centrer sur les questions de transmissions et de générations au prisme des migrations.

Dans la continuité du séminaire de 2023-2024, nous nous intéresserons aux transmissions familiales, et à leurs articulations avec d’autres transmissions, aux niveaux national, local ou transnational. Qui transmet, à qui, quand, quoi et comment en contexte de migration ou d’exil ? Quelles sont les différentes modalités et formes de transmission, allant du récit au corps et aux pratiques, notamment artistiques? Convient-il de raisonner en termes de transmission ou plutôt de réception et d’appropriation, voire de reconstruction, d’emprunts et de re-création ?

Dans la lignée des travaux de Marie-Claire Lavabre, nous nous intéresserons aux transmissions à travers les différents acteurs engagés dans ce processus de passage et de filtrage, que ce soit dans la sphère familiale ou dans les institutions publiques (écoles, musées, etc) ou enfin les groupes intermédiaires (associations, groupes religieux, partis politiques, etc). Il s’agit de comprendre aussi comment ces différents canaux de transmission interfèrent ou non, se renforcent, se contrarient et donnent lieu ou pas à un travail de mise en cohérence par les acteurs.  

Ce travail sur les transmissions en et sur les migrations s’accompagnera d’une réflexion sur le concept de génération, au sens de la relation de parenté et de groupe d’expériences, lequel transforme la classe d’âge en population historiquement  déterminée (Lavabre, 1981), que l’on croisera avec l’« effet d’âge », comme conséquence du cycle social de vie et des différents statuts liés à l’âge au sein de la société. Les transmissions doivent-elles être pensées au prisme des générations, au sens de relations de parenté, ou des générations d’expériences pour les actions menées par les institutions publiques ou par les groupes intermédiaires en direction des jeunes ou de ceux qui n’ont pas vécu tel ou tel événement, ou bien à un horizon plus lointain encore ? Quel rôle joue un éventuel effet d’âge ? La génération, cette catégorie d’analyse utilisée par les démographes et les chercheurs en sciences sociales est-elle pertinente et fait-elle sens pour les intéressés eux-mêmes ? Et comment définir les différentes générations et en fixer les frontières ?

L’ambition du séminaire est, dans cette réflexion autour des processus de transmission et d’appropriation en migrations suivant les générations, de comparer les différentes approches disciplinaires sur la mémoire (démographie, sociologie, anthropologie, science politique etc) en lien avec d’éventuelles traditions nationales d’analyse.

14 novembre  2024 : Introduction I

28 novembre 2024 : Introduction II

12 décembre 2024 Michèle Baussant (ISP), « La transmission des mondes coloniaux : entre recherche et héritage »

Cette présentation se concentre sur la cartographie linguistique, spatiale et temporelle des attachements des personnes déplacées et sur la manière dont elle a façonné mes intérêts de recherche. Sur la base de  mon expérience familiale et de sa transmission, et des travaux de terrain qu'elle a impulsés, je retrace l'héritage de cette cartographie en mettant l'accent sur la malléabilité des langues, des espaces et des objets  matériels. Cette exploration m'amène à aborder la diversité des populations et l'histoire de leurs déplacements antérieurs - une hétérogénéité que les images d'exilés d'Algérie, d'Égypte  ont tendance à reléguer à  l'arrière-plan. Cet accent permet de mieux comprendre comment chaque passage de frontière a redessiné la cartographie des attachements et des détachements, et comment chaque rupture a permis de réinventer  une continuité.

9 janvier 2025 : Séance ouverte aux travaux des étudiants

Melina Lins, « Genèse d'une culture céramique : les Japonais à São Paulo, de 1970 à 2025 »

Résumé : Ma recherche porte sur les céramistes japonais qui se sont installés au Brésil dans les années 1970, ayant donné naissance à une culture céramique nippo-brésilienne toute particulière, notamment dans l'Etat de São Paulo.

Jonaida Jamai, « Mémoires et résistances dans le Rif : la construction de récits identitaires comme instigateurs des sibas (insurrections) contemporaines »

Résumé : Mon projet porte sur les modalités de mise en récit des mémoires par la diaspora rifaine et leur diffusion sur les réseaux sociaux. En effet, celles-ci peuvent avoir une incidence dans la constitution de mouvements sociaux notamment avec le renouvellement des répertoires d’action. Ainsi, cet usage des récits mémoriels à des fins contestataires aboutit à une (re)construction d’une identité culturelle dissidente.

Corisande Mouhanna, « Les exils de Communeux en Algérie après la Commune de Paris »

Résumé : La répression de la Commune de Paris, à son apogée lors de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871), pousse de nombreux Communeux à l’exil pour tenter de survivre. Dans ce cadre, certains d’entre eux se réfugient en Algérie, dans les mois qui suivent ou quelques années après. Il s’agit ainsi d’étudier l’arrivée de ces anciens révolutionnaires dans cette colonie française, et plus particulièrement l’évolution de leurs pensées et de leurs engagements politiques, la restructuration de leurs vies familiales, professionnelles… 

Lola Meriche, « La maison : un espace de transmission privilégié de la culture algérienne et de la mémoire familiale pour les descendants d’immigrés algériens en France ? »

Résumé : En contexte de migration, la transmission de la culture d'origine et de la mémoire familiale n'est pas toujours aisée, particulièrement dans le cas algérien, associé aux souvenirs douloureux de la colonisation, de la guerre d'indépendance, de la décennie noire… Il s’agit d’étudier comment des éléments de culture et de mémoire familiale sont transmis entre les générations dans les familles d’origine algérienne installées en France, en questionnant la place spécifique de la maison dans cette transmission. 

23 janvier 2025 : Hélène Le Bail (CNRS, CERI-Sciences Po, ICM), « Asio-descendant-es, histoire, mémoire et politique »

Dans un livre co-dirigé avec Khatharya Um ("Générations post-réfugiées" 2023), nous avions rassemblé des textes de chercheur-es, d'artistes, de responsables associatifs pour documenter le rapport des descendant·es d'exilé·es du Cambodge, du Laos et du Vietnam à l'histoire de leur parents et leur quête d'une mémoire familiale et collective, leur volonté de rompre des silences. Cet ouvrage a permis de commencer à documenter les diverses initiatives collectives en lien avec les questions d'histoire et de mémoire. Je propose dans cette intervention, de présenter les projets développés par les descendant-es des réfugié·es du Sud-est asiatique, mais aussi d'élargir l'enquête aux initiatives prises par les descendant·es des migrations chinoises. 

Deux types d'initiatives se distinguent : celles qui proposent un travail collectif de collectes de témoignages ou d'archives des parents et de membres de la communauté et celles qui relèvent d'une revendication de visibilité de l'histoire des immigrés asiatiques en France (commémorations officielles, stèles ou statues en souvenir des soldats morts pour la France ou des exilés, etc). Dans quelle mesure ces initiatives sont-elles tournées vers le groupe ou vers la société, dans quelle mesure s'agit-il de mieux se connaître ou de mieux se faire reconnaître ? Comment les narrations alors proposées remettent en question une histoire et une mémoire largement diffusées ? Autrement dit, notant les dimensions critiques et post-coloniales des initiatives, quelle est la dimension politique du rapport à l'histoire et à la mémoire des Asio-descendant-es en France ?

30 janvier 2025 : Hélène Bertheleu (Université de Tours), « Ethnicité et Race au prisme de la transmission »

27 février 2025 : Nino Aivazishvili-Gehne (Leibniz-Institut für Ost- und Südosteuropaforschung Regensburg), « Making spaces for "multiple intimacy": post-Soviet communities in Germany »

In this lecture I would like to use the concept of “multiple intimacy” for a deeper understanding and better analysis of migrant lifeworlds in migration research. 

I was able to develop this new concept from my field material on research with migrants from the former USSR. Different realities of life come into focus. I follow the approach known from transnationalism research that the lifeworld of migrants extends beyond national borders. “There are no more borders in the sense that you can get to know the world. Mobility is greater”- this was a widespread statement from my interlocutors. What was meant by this was, among other things, the attitude that individuals do not spend their lives in isolation, but are constantly trying to overcome physical and imaginary (such as social or cultural) borders. If the environment is unpleasant, pragmatic strategies are developed that lead either to a change of location or to a modification of the existing space and an adaptation to it. Examples include ethnic and regional shops, restaurants, churches and allotments gardens. 

The migrants accumulate knowledge of various cultural codes, develop sensitivity and awareness for acting according to different rules and expand their strategies for maneuvering between diverse societies and across ethnic or national borders. In addition to more “traditional” forms of relationships, i.e. face-to-face relationships, this knowledge also includes certain new(er) digitalized forms of networking, interaction and support. In this context, new technologies such as mobile phones or internet platforms are worth mentioning when it comes to socializing, maintaining or (re)activating social contacts and mobilizing help quickly. 

13 mars 2025 : Philippe HANUS (chercheur associé au LARHRA, Coordinateur de l’ethnopôle "Migrations, Frontières, Mémoires"), « "Nos parents étaient facteurs de production, nous serons facteurs de création".  L’aventure du groupe rock Carte de séjour (1980-1990) »

À l’aube des années 1980, certains descendants d’immigrés postcoloniaux se mettent à exprimer à travers la pratique artistique, et en particulier la musique, quelque chose d’essentiel sur leur trajectoire existentielle. En rupture de ban avec les traditions (et parfois le conservatisme) de leurs aînés, ils expriment une sensibilité nouvelle, des questionnements inédits sur soi, sur la situation qu’on partage, sur la trajectoire sociale dont on est le produit, sur le monde politique auquel on appartient. 

27 mars 2025 Pauline Cherrier (Université d'Aix Marseille, Irasia), « La transmission de la mémoire de l'immigration brésilienne au Japon : le musée d'Oizumi »

Dans un Japon toujours réticent à ouvrir officiellement ses portes à l'immigration, les débats politiques portant sur l'immigration sont quasi inexistants. Pourtant, la population immigrée existe bel et bien et ne cesse même d'augmenter depuis les années 1990. Nous proposons dans cette communication de se pencher sur les discours produits sur l'immigration et l'émigration, par les institutions muséales japonaises. Nous nous pencherons plus précisément sur le cas de la migration nippo-brésilienne qui a fait l'objet de la création d'un musée en 2018 dans la petite ville d'Oizumi. 

10 avril 2023 :  Claire Demesmay (chaire Alfred Grosser, CERI), « Transmissions et appropriations familiales de citoyens européens mobiles »

Dans les familles binationales issues des migrations européennes, la question de la transmission fait souvent l‘objet de stratégies de la part des parents. À l‘inverse, les enfants sont eux aussi des acteurs de ce processus transgénérationnel, non seulement en acceptant (ou non) de s‘approprier un certain héritage familial, mais aussi en réinterprétant et en créant eux-même le patrimoine familial dans le cadre d‘une „transmission à rebours“ (Delphine Lobet et Lidia Eugenia Cavalcante). Quel patrimoine culturel et linguistique les parents, à l’origine des familles binationales, souhaitent-ils et peuvent-ils transmettre à leurs enfants? Et quel rôle ces derniers jouent-ils dans le processus de transmission pluridirectionnel?

22 mai 2025 : Constance De Gourcy (Aix-Marseille Université)

12 juin 2025  : Conclusion

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Migrations – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – discussion d'une séance et des textes proposés (écrit 5 pages, discussion orale facultative)
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
  • Évelyne Ribert, chargée de recherche au CNRS, LAP-LACI, Fellow ICM : ribert@ehess.fr
  • Michèle Baussant, directrice de recherche au CNRS, ISP, Fellow ICM : michele.baussant@cnrs.fr
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous : Évelyne Ribert, chargée de recherche au CNRS, LAP-LACI, Fellow ICM, par courriel : ribert@ehess.fr

Réception des candidats
  • Évelyne Ribert, LAP-LACI  : ribert@ehess.fr
  • Michèle Baussant, ISP : michele.baussant@cnrs.fr
Pré-requis

Licence

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=776.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    annuel / bimensuel (2e/4e), jeudi 12:30-14:30
    du 14 novembre 2024 au 12 juin 2025
    Nombre de séances : 12

    NB : la séance du 28 novembre se déroulera en salle 2.11 (Humathèque)