UE74 - La Libération de Paris : un « retour » à la normale pour les familles juives parisiennes ?
Lieu et planning
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=74.
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Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.06
annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 16:30-18:30
du 28 janvier 2025 au 13 mai 2025
Nombre de séances : 7
Description
Dernière modification : 13 novembre 2024 16:10
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Circulations Discrimination Espace État et politiques publiques Shoah Ville
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Isabelle Backouche [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Eric Le Bourhis maître de conférences, INaLCO
- Sarah Gensburger directrice de recherche, CNRS - Sciences Po
L’année 2024 est placée par le gouvernement sous le signe de la commémoration du 80e anniversaire de la Libération du territoire qui marquera le début d’un cycle mémoriel. Dans ce contexte, nous aborderons une dimension de cette séquence ouverte en août 1944 qui a jusqu’ici été peu travaillée par la recherche : celle du « retour » des familles juives parisiennes. Sans mettre du côté la question fondamentale du retour des déportés juifs de France, nous souhaitons élargir la focale à l’ensemble de la population juive parisienne.
Après une enquête minutieuse et documentée sur la spoliation immobilière des locataires juifs à Paris et dans sa banlieue, le séminaire de cette année portera pour une large part sur le (non)retour des survivants dans leur logement après la Libération. Fidèles à une méthode déjà fertile depuis plusieurs années, nous considérerons le retour comme un déplacement, reliant plusieurs lieux possibles, afin de considérer des trajectoires diversifiées de familles juives, en plus de ceux qui rentrent de déportation.
Pendant l’occupation, des milliers de familles juives ont été dépossédées de leur contrat locatif – 25 000 familles d’après des estimations fin 1944 soit près de 100 000 juifs (la moitié de la communauté juive parisienne). À la Libération, les membres encore vivants de ces familles sont dispersés et se trouvent encore à Paris, ou plus souvent dans d’autres territoires libérés ou dans un refuge à l’étranger. Dans quelles conditions, et avec quelles contraintes, ont-ils pu réintégrer leur appartement ? Le gouvernement provisoire et la 4e République ont-ils considéré ces familles juives comme des victimes, et quelles ont été les éventuelles dispositions adoptées en leur faveur, ou pas ? D’un point de vue administratif, celui qui laisse le plus de traces dans les archives, quels ont été les services qui ont pris en charge le retour des Juifs dans le parc immobilier parisien ? Dans quelle mesure le recours à la justice a-il-été favorable à la réinstallation des familles dans leur appartement ? Enfin, comment les familles juives se sont-elles adaptées, voire ont utilisé, les conditions qui leur été faites ou bien d’autres dispositifs dans lesquels elles pouvaient s’insérer afin d’obtenir gain de cause ?
Le questionnement s’appliquera aussi bien aux familles revenues indemnes de la persécution qu’à celles dont des membres (et souvent le chef de famille) sont morts pendant la guerre, en déportation, fusillés, dans les troupes de la France libre ou dans d’autres circonstances. Comment la société parisienne, au sortir de la guerre, considère-t-elle les juifs, et les droits qu’ils pourraient revendiquer pour réintégrer la capitale dans laquelle ils étaient nombreux et intégrés. À cet égard, il sera aussi intéressant de comparer comment la question de la pénurie de logements a été traitée pendant la guerre et après la guerre, notamment à partir de la loi du 11 octobre 1945 sur les logements vacants et insuffisamment occupés. La question qui se pose est de savoir si ce qui avait été imaginé pendant l’occupation pour s’emparer des logements juifs a pu inséminer des solutions après-guerre, relativement autoritaires, ou du moins relevant d’un État providence en cours d’installation. Est-ce que cet État providence se serait inspiré des méthodes radicales de Vichy ? Ce ne serait pas le premier pan de l’activité gouvernementale qui aurait conservé les acquis de Vichy.
Si nous concluons à propos de la privation arbitraire et non consentie des baux à une spoliation, le séminaire accueillera des chercheurs avec qui nous pourrons ouvrir la discussion sur des comparaisons avec d’autres spoliations ou des terrains non parisiens, comparaison qui couvrira aussi bien les modalités de réparation après la Libération, les temporalités de la prise en charge par les pouvoirs publics et la manière dont la recherche s’est emparée de cette déclinaison de la persécution de la communauté juive.
28 janvier 2025 : Appartements témoins. La spoliation des locataires juifs parisiens, 1940-46
11 février 2025 (NB : salle A04_47, 54 bd Raspail 75006 Paris) : Les conditions du retour : l’ordonnance du 14 novembre 1944
11 mars 2025 : Florent Le Bot (Université d'Evry Paris-Saclay), Titre à venir
25 mars 2025 : Les conditions du retour : des procès difficiles à gagner
8 avril 2025 : Les survivants des camps ont-ils pu rentrer chez eux ?
13 mai 2025 : Retrouver son foyer. Les femmes juives veulent récupérer leurs appartements (1944-46)
27 mai 2025 : Hilary Handin (FMS-Université de Strasbourg), « La réintégration des expulsés d'Alsace dans leur logement, 1944-1948 »
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Le séminaire est ouvert à toute personne intéressée par sa thématique
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez vous par mail
- Réception des candidats
sur rendez vous par mail
- Pré-requis
Aucun
Dernière modification : 13 novembre 2024 16:10
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- Séminaires DE/MC
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- Langues
- français
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- Mots-clés
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- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Isabelle Backouche [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Eric Le Bourhis maître de conférences, INaLCO
- Sarah Gensburger directrice de recherche, CNRS - Sciences Po
L’année 2024 est placée par le gouvernement sous le signe de la commémoration du 80e anniversaire de la Libération du territoire qui marquera le début d’un cycle mémoriel. Dans ce contexte, nous aborderons une dimension de cette séquence ouverte en août 1944 qui a jusqu’ici été peu travaillée par la recherche : celle du « retour » des familles juives parisiennes. Sans mettre du côté la question fondamentale du retour des déportés juifs de France, nous souhaitons élargir la focale à l’ensemble de la population juive parisienne.
Après une enquête minutieuse et documentée sur la spoliation immobilière des locataires juifs à Paris et dans sa banlieue, le séminaire de cette année portera pour une large part sur le (non)retour des survivants dans leur logement après la Libération. Fidèles à une méthode déjà fertile depuis plusieurs années, nous considérerons le retour comme un déplacement, reliant plusieurs lieux possibles, afin de considérer des trajectoires diversifiées de familles juives, en plus de ceux qui rentrent de déportation.
Pendant l’occupation, des milliers de familles juives ont été dépossédées de leur contrat locatif – 25 000 familles d’après des estimations fin 1944 soit près de 100 000 juifs (la moitié de la communauté juive parisienne). À la Libération, les membres encore vivants de ces familles sont dispersés et se trouvent encore à Paris, ou plus souvent dans d’autres territoires libérés ou dans un refuge à l’étranger. Dans quelles conditions, et avec quelles contraintes, ont-ils pu réintégrer leur appartement ? Le gouvernement provisoire et la 4e République ont-ils considéré ces familles juives comme des victimes, et quelles ont été les éventuelles dispositions adoptées en leur faveur, ou pas ? D’un point de vue administratif, celui qui laisse le plus de traces dans les archives, quels ont été les services qui ont pris en charge le retour des Juifs dans le parc immobilier parisien ? Dans quelle mesure le recours à la justice a-il-été favorable à la réinstallation des familles dans leur appartement ? Enfin, comment les familles juives se sont-elles adaptées, voire ont utilisé, les conditions qui leur été faites ou bien d’autres dispositifs dans lesquels elles pouvaient s’insérer afin d’obtenir gain de cause ?
Le questionnement s’appliquera aussi bien aux familles revenues indemnes de la persécution qu’à celles dont des membres (et souvent le chef de famille) sont morts pendant la guerre, en déportation, fusillés, dans les troupes de la France libre ou dans d’autres circonstances. Comment la société parisienne, au sortir de la guerre, considère-t-elle les juifs, et les droits qu’ils pourraient revendiquer pour réintégrer la capitale dans laquelle ils étaient nombreux et intégrés. À cet égard, il sera aussi intéressant de comparer comment la question de la pénurie de logements a été traitée pendant la guerre et après la guerre, notamment à partir de la loi du 11 octobre 1945 sur les logements vacants et insuffisamment occupés. La question qui se pose est de savoir si ce qui avait été imaginé pendant l’occupation pour s’emparer des logements juifs a pu inséminer des solutions après-guerre, relativement autoritaires, ou du moins relevant d’un État providence en cours d’installation. Est-ce que cet État providence se serait inspiré des méthodes radicales de Vichy ? Ce ne serait pas le premier pan de l’activité gouvernementale qui aurait conservé les acquis de Vichy.
Si nous concluons à propos de la privation arbitraire et non consentie des baux à une spoliation, le séminaire accueillera des chercheurs avec qui nous pourrons ouvrir la discussion sur des comparaisons avec d’autres spoliations ou des terrains non parisiens, comparaison qui couvrira aussi bien les modalités de réparation après la Libération, les temporalités de la prise en charge par les pouvoirs publics et la manière dont la recherche s’est emparée de cette déclinaison de la persécution de la communauté juive.
28 janvier 2025 : Appartements témoins. La spoliation des locataires juifs parisiens, 1940-46
11 février 2025 (NB : salle A04_47, 54 bd Raspail 75006 Paris) : Les conditions du retour : l’ordonnance du 14 novembre 1944
11 mars 2025 : Florent Le Bot (Université d'Evry Paris-Saclay), Titre à venir
25 mars 2025 : Les conditions du retour : des procès difficiles à gagner
8 avril 2025 : Les survivants des camps ont-ils pu rentrer chez eux ?
13 mai 2025 : Retrouver son foyer. Les femmes juives veulent récupérer leurs appartements (1944-46)
27 mai 2025 : Hilary Handin (FMS-Université de Strasbourg), « La réintégration des expulsés d'Alsace dans leur logement, 1944-1948 »
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
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- Direction de travaux des étudiants
sur rendez vous par mail
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- Pré-requis
Aucun
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
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-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.06
annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 16:30-18:30
du 28 janvier 2025 au 13 mai 2025
Nombre de séances : 7