UE72 - Réparations, restitutions et post-esclavage (1791-XXIe siècle)


Lieu et planning


Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=72.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A427
    annuel / bimensuel, vendredi 14:30-16:30
    du 8 novembre 2024 au 23 mai 2025
    Nombre de séances : 12

    • Vendredi 8 novembre 2024
    • Vendredi 22 novembre 2024
    • Vendredi 13 décembre 2024
    • Vendredi 20 décembre 2024 (NB : séance de 13 h 30 à 15 h 30)
    • Vendredi 10 janvier 2025
    • Vendredi 24 janvier 2025
    • Vendredi 28 février 2025
    • Vendredi 14 mars 2025
    • Vendredi 28 mars 2025
    • Vendredi 11 avril 2025
    • Vendredi 9 mai 2025
    • Vendredi 23 mai 2025

Description


Dernière modification : 4 octobre 2024 10:17

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
https://esclavages.cnrs.fr/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Coloniales (études) Discrimination Esclavage Racismes et races
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe
Intervenant·e·s

Ce séminaire est commun aux centres Mondes américains et au CIRESC-PHEEAC (UMR 8053). Magali Bessone (professeure à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Klara Boyer-Rossol (membre du CIRESC-PHEEAC) et Ary Gordien (chargé de recherche au CNRS à l'URMIS) participent aussi à l'animation de ce séminaire.

Le 26 août 2001, dans un article de Newsweek intitulé « An idea whose time has come... », le philosophe africain-américain Manning Marable affirmait que « le temps était venu » pour les États-Unis de réparer les dommages causés par l’esclavage et la ségrégation, au nom de leur « responsabilité morale et politique de reconnaître le poids continu du racisme structurel issu de l’histoire ». Quelques jours plus tard s’ouvrait à Durban la « Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée », qui s’est tenue du 31 août au 8 septembre 2001. Sa déclaration finale a porté pour la première fois la question des réparations pour les crimes du passé esclavagiste, colonial et impérialiste sur la scène internationale. Presque un quart de siècle plus tard, les initiatives privées et publiques de réparations au nom du passé colonial et esclavagiste se multiplient partout dans le monde et dans son introduction de l’ouvrage récent Time for Reparations : a Global Perspective, Jacqueline Bhabha affirme que « the time for reparations is now » (Bhabha et al. 2021, 5). 

L'exploration de la thématique des réparations idéelles et matérielles liées à l’esclavage permet de comprendre sur quelles prémisses idéologiques les institutions esclavagistes se sont fondées et d’identifier quelles inégalités se reproduisent, selon quelles modalités, après les abolitions :  on peut ainsi se préoccuper de redéfinir l’articulation entre esclavages et post-esclavages. En régime esclavagiste, la légalité de la relation maître-esclave implique que la perte de la « propriété humaine » du premier soit indemnisée. Toutefois, si et quand l’esclavage en vient à être considéré comme immoral et illégal, quelles réparations peuvent être envisagées pour les personnes esclavisées ? Compte tenu de la reproduction de certaines inégalités et de logiques d’altérisation qui trouvent leur origine dans les esclavages, la question peut être étendue aux générations successives, aux descendants des personnes esclavisées – mais selon quelles modalités ? Ces difficultés et points nodaux seront au cœur de chacune des séances du séminaire du CIRESC cette année. Elles s’ancreront dans l’histoire, l’anthropologie et la sociologie, la science politique, la philosophie et le droit. Loin de se cantonner à l’esclavage atlantique et aux sociétés qu’il a façonnées ou auxquelles il a donné naissance, ce séminaire se fondera sur des présentations de spécialistes de différentes disciplines des sciences humaines et sociales, qui examinent ces questions complexes depuis des aires variées et des contextes passés et contemporains multiples, en lien avec des mécanismes contrastés de racialisations et autres processus d’altérisation.

Vendredi 8 novembre 2024 : Introduction par l’équipe du séminaire

Vendredi 22 novembre 2024 : Indemnités et réparations au titre de l’esclavage dans l’espace atlantique français au XIXe siècle

  • Mathilde Ackermann-Koenigs (EHESS-CIRESC/PHEEAC-université de Bielefeld), « Évaluer la dépossession. L'indemnité haïtienne de 1825 et les anciens propriétaires français »
  • Jessica Balguy (Center for Black European Studies and the Atlantic/université Carnegie Mellon-CIRESC/PHEEAC), « À qui rendre justice ? L’indemnité coloniale française de 1849 »

Vendredi 13 décembre 2024 : Mémoires et réinterprétations

  • Roberto Martínez Gonzàlez (université nationale autonome de México), « On dit que Papá Liborio est mort : mémoires et réinterprétations d’un mouvement messianique dominicain du début du XXe siècle »

Vendredi 20 décembre 2024 : Les Rastafaris et les restitutions (13h30-15h30)

  • Giulia Bonacci (IRD) et Aleema Gray (British Library), « The Book Liberator. Rastafari and the Return of Maqdala’s Artefacts to Ethiopia »

Commentaire : Sakiko Nakao (Université de Kyoto Seika)

Vendredi 10 janvier 2025 : Traces du dé/colonial au musée : Restituer, exposer, acquérir, imaginer

  • Felicity Bodenstein (Sorbonne université), Damiana Otoiu (université de Bucarest), Anna Seiderer (université Paris 8) et Margareta Von Oswald (université Humboldt) présentation de leur ouvrage Traces. Les manifestations du (dé)colonial au musée (Horizons d'attente, Paris, 2024)

Vendredi 24 janvier 2025 : Imaginer/performer les archives coloniales : Dahomey 1930

  • Didier Houenoudé (université Abomey Calavi), Bronwyn Lace (Centre For The Less Good Idea) et Anna Seiderer (université Paris 8) 

Vendredi 28 février 2025 : Présentation des recherches des étudiant·es 

Vendredi 14 mars 2025 : Restitutions de restes humains

  • Yann LeGall (université technique de Berlin), « Remembering the Dismembered : La mémoire transnationale autour du rapatriement de restes ancestraux de l'Afrique volés pendant l'époque coloniale allemande »

Commentaire : Klara Boyer-Rossol (Bonn Center – CIRESC-PHEEAC)

Vendredi 28 mars 2025 : Haïti : 200 ans d’une dette (1)

  • Jean Marie Théodat (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Haïti / France 1825 : la géopolitique des faibles »

Commentaire : Mathilde Ackermann-Koenigs (EHESS - CIRESC-PHEEAC - université de Bielefeld)

Vendredi 11 avril 2025 : Haïti : 200 ans d’une dette (2)

  • Adler Camilus (université Paris I Panthéon-Sorbonne - université d’Etat d’Haïti), « La réparation comme acte indispensable mais impossible : dette et rançon depuis Haïti. Jean François Lyotard et Haїti » 

Commentaire : Pauline Vermeren (université Paris Cité - Collège international de philosophie)

Vendredi 9 mai 2025 : Réparations et questions écologiques et environnementales 

  • Malcom Ferdinand (université Paris Dauphine) : « Une écologie-du-monde : sur le pont de la justice »
  • Rubis Le Coq (université Paris Dauphine), « "Tout moun sé moun" : Expérience citoyenne de la pollution au chlordécone et de sa gestion institutionnelle aux Antilles françaises »

Vendredi 23 mai  2025 : Tamar Herzog (université d'Harvard), « L'esclavage : Une critique de l'étude centrée sur l'Amérique du Nord »


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter Céline Flory par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement. Contacter Céline Flory par courriel (uniquement pour les master) ou Myriam Cottias par courriel (uniquement pour les doctorats).

Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Dernière modification : 4 octobre 2024 10:17

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Sociologie
Page web
https://esclavages.cnrs.fr/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Coloniales (études) Discrimination Esclavage Racismes et races
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe
Intervenant·e·s

Ce séminaire est commun aux centres Mondes américains et au CIRESC-PHEEAC (UMR 8053). Magali Bessone (professeure à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Klara Boyer-Rossol (membre du CIRESC-PHEEAC) et Ary Gordien (chargé de recherche au CNRS à l'URMIS) participent aussi à l'animation de ce séminaire.

Le 26 août 2001, dans un article de Newsweek intitulé « An idea whose time has come... », le philosophe africain-américain Manning Marable affirmait que « le temps était venu » pour les États-Unis de réparer les dommages causés par l’esclavage et la ségrégation, au nom de leur « responsabilité morale et politique de reconnaître le poids continu du racisme structurel issu de l’histoire ». Quelques jours plus tard s’ouvrait à Durban la « Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée », qui s’est tenue du 31 août au 8 septembre 2001. Sa déclaration finale a porté pour la première fois la question des réparations pour les crimes du passé esclavagiste, colonial et impérialiste sur la scène internationale. Presque un quart de siècle plus tard, les initiatives privées et publiques de réparations au nom du passé colonial et esclavagiste se multiplient partout dans le monde et dans son introduction de l’ouvrage récent Time for Reparations : a Global Perspective, Jacqueline Bhabha affirme que « the time for reparations is now » (Bhabha et al. 2021, 5). 

L'exploration de la thématique des réparations idéelles et matérielles liées à l’esclavage permet de comprendre sur quelles prémisses idéologiques les institutions esclavagistes se sont fondées et d’identifier quelles inégalités se reproduisent, selon quelles modalités, après les abolitions :  on peut ainsi se préoccuper de redéfinir l’articulation entre esclavages et post-esclavages. En régime esclavagiste, la légalité de la relation maître-esclave implique que la perte de la « propriété humaine » du premier soit indemnisée. Toutefois, si et quand l’esclavage en vient à être considéré comme immoral et illégal, quelles réparations peuvent être envisagées pour les personnes esclavisées ? Compte tenu de la reproduction de certaines inégalités et de logiques d’altérisation qui trouvent leur origine dans les esclavages, la question peut être étendue aux générations successives, aux descendants des personnes esclavisées – mais selon quelles modalités ? Ces difficultés et points nodaux seront au cœur de chacune des séances du séminaire du CIRESC cette année. Elles s’ancreront dans l’histoire, l’anthropologie et la sociologie, la science politique, la philosophie et le droit. Loin de se cantonner à l’esclavage atlantique et aux sociétés qu’il a façonnées ou auxquelles il a donné naissance, ce séminaire se fondera sur des présentations de spécialistes de différentes disciplines des sciences humaines et sociales, qui examinent ces questions complexes depuis des aires variées et des contextes passés et contemporains multiples, en lien avec des mécanismes contrastés de racialisations et autres processus d’altérisation.

Vendredi 8 novembre 2024 : Introduction par l’équipe du séminaire

Vendredi 22 novembre 2024 : Indemnités et réparations au titre de l’esclavage dans l’espace atlantique français au XIXe siècle

  • Mathilde Ackermann-Koenigs (EHESS-CIRESC/PHEEAC-université de Bielefeld), « Évaluer la dépossession. L'indemnité haïtienne de 1825 et les anciens propriétaires français »
  • Jessica Balguy (Center for Black European Studies and the Atlantic/université Carnegie Mellon-CIRESC/PHEEAC), « À qui rendre justice ? L’indemnité coloniale française de 1849 »

Vendredi 13 décembre 2024 : Mémoires et réinterprétations

  • Roberto Martínez Gonzàlez (université nationale autonome de México), « On dit que Papá Liborio est mort : mémoires et réinterprétations d’un mouvement messianique dominicain du début du XXe siècle »

Vendredi 20 décembre 2024 : Les Rastafaris et les restitutions (13h30-15h30)

  • Giulia Bonacci (IRD) et Aleema Gray (British Library), « The Book Liberator. Rastafari and the Return of Maqdala’s Artefacts to Ethiopia »

Commentaire : Sakiko Nakao (Université de Kyoto Seika)

Vendredi 10 janvier 2025 : Traces du dé/colonial au musée : Restituer, exposer, acquérir, imaginer

  • Felicity Bodenstein (Sorbonne université), Damiana Otoiu (université de Bucarest), Anna Seiderer (université Paris 8) et Margareta Von Oswald (université Humboldt) présentation de leur ouvrage Traces. Les manifestations du (dé)colonial au musée (Horizons d'attente, Paris, 2024)

Vendredi 24 janvier 2025 : Imaginer/performer les archives coloniales : Dahomey 1930

  • Didier Houenoudé (université Abomey Calavi), Bronwyn Lace (Centre For The Less Good Idea) et Anna Seiderer (université Paris 8) 

Vendredi 28 février 2025 : Présentation des recherches des étudiant·es 

Vendredi 14 mars 2025 : Restitutions de restes humains

  • Yann LeGall (université technique de Berlin), « Remembering the Dismembered : La mémoire transnationale autour du rapatriement de restes ancestraux de l'Afrique volés pendant l'époque coloniale allemande »

Commentaire : Klara Boyer-Rossol (Bonn Center – CIRESC-PHEEAC)

Vendredi 28 mars 2025 : Haïti : 200 ans d’une dette (1)

  • Jean Marie Théodat (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Haïti / France 1825 : la géopolitique des faibles »

Commentaire : Mathilde Ackermann-Koenigs (EHESS - CIRESC-PHEEAC - université de Bielefeld)

Vendredi 11 avril 2025 : Haïti : 200 ans d’une dette (2)

  • Adler Camilus (université Paris I Panthéon-Sorbonne - université d’Etat d’Haïti), « La réparation comme acte indispensable mais impossible : dette et rançon depuis Haïti. Jean François Lyotard et Haїti » 

Commentaire : Pauline Vermeren (université Paris Cité - Collège international de philosophie)

Vendredi 9 mai 2025 : Réparations et questions écologiques et environnementales 

  • Malcom Ferdinand (université Paris Dauphine) : « Une écologie-du-monde : sur le pont de la justice »
  • Rubis Le Coq (université Paris Dauphine), « "Tout moun sé moun" : Expérience citoyenne de la pollution au chlordécone et de sa gestion institutionnelle aux Antilles françaises »

Vendredi 23 mai  2025 : Tamar Herzog (université d'Harvard), « L'esclavage : Une critique de l'étude centrée sur l'Amérique du Nord »

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contacter Céline Flory par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement. Contacter Céline Flory par courriel (uniquement pour les master) ou Myriam Cottias par courriel (uniquement pour les doctorats).

Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=72.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A427
    annuel / bimensuel, vendredi 14:30-16:30
    du 8 novembre 2024 au 23 mai 2025
    Nombre de séances : 12

    • Vendredi 8 novembre 2024
    • Vendredi 22 novembre 2024
    • Vendredi 13 décembre 2024
    • Vendredi 20 décembre 2024 (NB : séance de 13 h 30 à 15 h 30)
    • Vendredi 10 janvier 2025
    • Vendredi 24 janvier 2025
    • Vendredi 28 février 2025
    • Vendredi 14 mars 2025
    • Vendredi 28 mars 2025
    • Vendredi 11 avril 2025
    • Vendredi 9 mai 2025
    • Vendredi 23 mai 2025