UE516 - La geste technique : recherche et artisanat au Musée

Intervenant·e·s

• Frédéric Joulian [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Centre de recherche et de documentation sur l'Océanie (CREDO)
• Flavia Carraro   maîtresse de conférences, Université Toulouse-Jean Jaurès / Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST)
• Olivier Gosselain   professeur des universités, Université Libre de Bruxelles

Faisant suite à plusieurs années d'analyse et de rencontres reliant dessins et savoir-faire, nous tenterons cette année une expérience nouvelle avec des artisans qui viendront parler et montrer quelques aspects de leur métier, en direct au Musée. Ce séminaire est réalisé en coordination avec l'École des Beaux Arts de Marseille et le Mucem.

En plus des tables, écrans, powerpoint et visio... habituels, nous aurons aussi quelques matériaux et outils : des tours  de potiers, des métiers à tisser, des laines, de l'indigo, du frêne, des argiles, ... Ils seront à portée de vue et de main. Avec les élèves et auditeurs, « sur pièce » et « sur pratique », nous confronterons les apports respectifs des savoirs et savoir-faire manuels, leur transmission au sein et par-delà les métiers. Nous nous interrogerons sur les gestes et les mots, sur le « gaubi » provençal, sur le « waza » japonais, les habiletés des métiers d'art, ... tout autant que sur les dimensions sociales et culturelles ; en fait, le B-A, BA de la technologie culturelle que nous poursuivons en partenariat avec le MUCEM depuis plus d'une dizaine d'années et à présent avec les designers et praticiens de l'art.

Les questions techniques, culturelles et patrimoniales classiques seront confrontées aux conditions sociales et économiques des métiers artisanaux, car qui dit « Musée de sociétés », dit aussi, articulation des exercices professionnels à leurs expressions muséales. Qui dit « Musée de société », dit aussi combiner les expertises des uns et des autres : artisans, conservateurs, chercheurs, artistes, ... 

Certains enjeux actuels des recherches anthropologiques reviennent en fait à résister à la captation prédatrice des savoir-faire gestuels par quelques groupes industriels dominants, ou à comprendre ce que la globalisation des modèles d'action, le monde d'Instagram et de facebook, « le monde en tuto », dirons-nous, fait aux savoir-faire traditionnels.