UE50 - Espace et sciences sociales : sur la méthode

Intervenant·e·s

• Isabelle Backouche [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
• Christian Topalov   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche (retraité·e), CNRS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)

Que peuvent apporter aux recherches en sciences sociales les approches qui prennent en compte l’espace dans la construction de leur objet ? Cette année, nous poursuivrons la réflexion en mettant résolument l’accent sur la méthode. Les sciences sociales inventent constamment de nouveaux objets, de nouveaux modèles d’intelligibilité, de nouveaux protocoles d’observation du monde. Histoire et sociologie, nos ports d’attache, sont, dans une large mesure, des arts d’exécution : les disciplines sont des métiers, elles cultivent et partagent ce que H.S. Becker appelle des tricks of the trade. « Comment fait-on » est donc une question cruciale. Elle est pourtant laissée souvent de côté pour, croit-on, avancer plus vite vers des résultats. C’est cette question qui sera au centre du séminaire.

Nous présenterons des travaux en cours ou achevés, anciens ou récents, « classiques » ou expérimentaux, recherches qui s’exercent à nouer espace et société et invitent à discuter des questions de méthode. Certaines sont débattues depuis longtemps dans nos disciplines, mais les termes de la discussion changent, certaines semblent être neuves, toutes méritent d’être visitées ou revisitées. La ville est-elle un décor ou un objet ? Comment prendre en compte les contextes ? Qui décide du contexte pertinent ? L’anachronisme ou l’ethnocentrisme des questions que nous posons est-il inévitable, voire productif ? Comment l’affronter ? Comment prendre en compte les usages changeants des mots ? Peut-on traduire ? Comment étudier les déplacements dans l’espace des choses, des personnes, des objets culturels ? Et leurs déplacements dans le temps ? Comment travailler avec des adresses ? Peut-on utiliser des documents produits par les vainqueurs pour accéder aux points de vue des vaincus ? Peut-on accumuler des « data » sans orienter cette quête par des questions ? Le séminaire se propose de réfléchir cette année à quelques-uns de ces thèmes.

* ou : « comment fait-on pour produire les savoirs que nous tenons pour pertinents ? »

Construire l’objet

19 novembre – Christian Topalov : « Qu’est ce qu’une ville au XVIII^e siècle ? Ou : il faut se méfier des mots »

3 décembre – Isabelle Backouche : « Ville décor/ville objet »

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 Les usages de la photographie

17 décembre – Eric Le Bourhis (Inalco, CREE), « Infléchir le plan et sortir de la bureaucratie. Les urbanistes et la photographie en Lettonie soviétique »

7 janvier – Isabelle Backouche : « Photographier la zone de Paris. Aménagement urbain et lecture ethnographique (1930-1950) »

21 janvier – Vanessa Caru (CNRS,  CEIAS) : « Albums photographiques et construction du barrage de Sukkur : un point de vue subalterne dans l’Inde sous domination coloniale (1920-1940) »

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4 février – Diego Arango Lopez (Universidad Católica del Maule à Talca, Chili) : « Le feu et l’histoire urbaine : le Chili XVIII^e-XIX^e siècles »

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 Qu’est-ce qu’un contexte ?

4 mars – Isabelle Backouche : « Elucider le changement urbain. Le tuilage des contextes de l’îlot 16 à Paris (1920-1980) », reprendre l’article de BL sur les échelles dans Genèses

18 mars – Laurent Coudroy de Lille (Université Paris Est-Créteil) : « Contexte et objet ? La ville de Marcel Roncayolo »

1^er avril – Christian Topalov : « Est-ce toujours la même chanson ? Circulations, changements de contexte, changements d’objet »

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Les usages de l’adresse

29 avril – Yves Grafmeyer (Université Lumière Lyon II) : « Le Tout-Lyon observé par ses adresses »

6 mai – Isabelle Backouche et Christian Topalov : « Que rendent visible des adresses ? »

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20 mai : discussion de travaux étudiants