UE492 - Tracés critiques transatlantiques par gros temps

Intervenant·e·s

• Lynda Dematteo [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)

Le tournant illibéral du néolibéralisme déstabilise aujourd’hui les fondements libéraux de la démocratie à l’échelle globale et partant, la démarche anthropologique elle-même qui suppose la suspension du jugement, l’ouverture à la complexité, la tolérance à la différence et la résistance à l’intransigeance. Alors que la structuration des opinions publiques est profondément ébranlée, d’un côté par la digitalisation du politique et de l’autre par les menaces existentielles (climatiques et nucléaires), il devient beaucoup plus difficile d’enquêter et il faut inventer de nouvelles façons de faire pour documenter le contemporain et poursuivre notre effort de dé-mythologisation. Comment les forces inconscientes du pouvoir symbolique agissent-elles sur nous dans cette nouvelle conjoncture ? Pour répondre à cette question, nous poursuivrons notre étude des appareils linguistiques et iconographiques qui sous-tendent les nouvelles formes d’autoritarisme de l’ère digitale. Face à l’inflation des usages différenciés du nom « fascisme », nous étudierons les diverses théories du fascisme pour évaluer leur adéquation présente et comprendre la nouvelle coalescence de traits fascistes qui se cristallisent en notre sein. Le fascisme sera abordé non pas tant comme un substrat psychologique (personnalité autoritaire ou Ur-Fascisme), mais comme une mémoire qui suscite des réactions émotionnelles contrastées. Pour mieux déjouer les nationalismes et les conformismes, nous nous efforcerons de penser nos objets en translations, à travers la comparaison ethnographique, mais aussi la transversalité disciplinaire, afin de favoriser la créativité. Ce séminaire privilégie une perspective transatlantique pour mieux dépasser les fausses oppositions et tracer de nouvelles pistes pour l’anthropologie politique du futur.

16 octobre : Lynda Dematteo, « Les défis épistémologiques d'une anthropologie critique face au renouveau autoritaire »

23 octobre : Lynda Dematteo, « Les anthropologues et l’extrême droite : pensée de droite, essentialisme et ‘intégrialism’ »

30 octobre : Lynda Dematteo, « Les narrations du déclin dans les populismes autoritaires »

6 novembre (NB la séance se déroule en salle 3.10) : Francesca Scrinzi (University of Glasgow), « Gendering the far right »

Nous parlerons du livre The Racialization of Sexism. Men, Women and Gender in the Populist Radical Right,   London, Routledge, 2024.

13 novembre : Clara Schildknecht, « Socialisation politique et performances de genre chez les anarchistes à la Belle Époque »

Nous parlerons du livre Hardi compagnon!, Paris, Libertalia, 2023.

20 novembre (NB la séance se déroule en salle 3.10) : Solène Brun (IRIS) et Claire Cosquer (Université de Lausanne), « Racisme, domination blanche et suprémacisme »

Nous parlerons du livre La domination blanche, Paris, Textuel, 2024.

27 novembre : Paul Fabié (EHESS), « Étudier les pratiques agronomiques pour mieux saisir les représentations politiques des propriétaires terriens bolsonaristes »

4 décembre : Sébastien Roux (IRIS), « ‘‘We’ll keep their hands off Bitcoin’’. Regards trumpistes et survivalistes sur la cryptomonnaie »

11 décembre : Damien Simonneau (CESSMA), « Construire une comparaison entre les politiques de Mur aux États-Unis et en Israël »

18 décembre : Julie Lavialle-Prélois (EHESS), « "The Great replacement" : mécanismes et enjeux d'une ré-appropriation outre-Atlantique »

8 janvier : séance encore à définir

15 janvier : Présentation des étudiants