UE378 - Histoire des sciences humaines et sociales
Lieu et planning
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=378.
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.09
annuel / bimensuel, vendredi 12:30-14:30
du 11 octobre 2024 au 13 juin 2025
Nombre de séances : 12- Vendredi 11/10/2024
- Vendredi 15/11/2024
- Vendredi 29/11/2024
- Vendredi 13/12/2024
- Vendredi 17/01/2025
- Vendredi 31/01/2025
- Vendredi 14/03/2025
- Vendredi 28/03/2025
- Vendredi 04/04/2025
- Vendredi 23/05/2025
- Vendredi 06/06/2025 (NB : la séance se déroulera en salle 25-A, bât. EHESS-Condorcet)
- Vendredi 13/06/2025
Description
Dernière modification : 4 octobre 2024 15:56
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Historiographie Méthodes et techniques des sciences sociales
- Aires culturelles
- Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Serge Reubi [référent·e] maître de conférences, Muséum national d'histoire naturelle / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
- Wolf Feuerhahn directeur de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
- Lucia Piccioni chargée de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
Le séminaire Histoire des sciences humaines et sociales propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants de master en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.
Le séminaire est organisé par Wolf Feuerhahn, Lucia Piccioni, Serge Reubi et Nathalie Richard.
Vendredi 11 octobre 2024 : Jean-Michel Chahsiche (Université Paris-Nanterre, ISP), « Ce que la socio-histoire de l'édition nous apprend de l'histoire des sciences humaines. Le cas de l'édition de livres d'économie »
Qu’apprend-on en étudiant les idées économiques au prisme de leur « mise en livre » ? En nous appuyant sur les acquis de l’histoire sociale des idées (Matonti, 2012), les recherches présentées ici postulent que les idées économiques sont, au moins partiellement, élaborées dans le cadre d’industries culturelles ayant leurs logique propre : l’économie est représentée dans des livres, des articles scientifiques, et de presse, dans des films documentaires ou des bandes-dessinées, voire des œuvre d’art, autant de formats porteurs d’effets sur la production et la réception des idées économique.
En nous focalisant sur le travail d’intermédiation pris en charge par les éditeurs, on interrogera leur rôle dans la construction et la mise en relation d’une offre et d’une demande d’idées économiques. On retracera ainsi le mouvement qui a mené l’« économie » à constituer une catégorie d’entendement dans « l’ordre des livres » (Chartier, 1992), avec ses collections, catalogues d’éditeurs, ses rayonnages de librairie ou pages de publicité.
À partir de quelques cas issus de l’histoire éditoriale de la France depuis 1945, nous montrerons qu’il y a un intérêt à compléter l’histoire de la pensée économique par l’étude des logiques de formation et d’appropriation d’une culture économique non réductible à l’espace académique. Un dialogue fructueux peut ainsi s’instaurer entre une sociologie de la culture attentive à la formation des publics et des producteurs d’un domaine de savoir, et l’histoire des sciences humaines.
Vendredi 15 novembre 2024 : Frédéric Graber (CNRS, CRH), « Les savoirs des projets : des ingénieurs d'Etat aux bureaux d'études (XIXe-XXIe siècles) »
Les procédures administratives d'autorisation des projets depuis le début du XIXe siècle supposent la production de toutes sortes de pièces documentaires. La nature de ces pièces, comme celles des acteurs à laquelle on les confie, varie considérablement au cours des deux derniers siècles. L'intervention propose de revenir sur quelques exemples ponctuels, passés et présents, pour réfléchir aux types de savoirs produits dans ces contextes de projets, des savoirs qui concernent la transformation sociale, territoriale et environnementale, mais dont le point commun est d'essayer de se soustraire à toute forme de discussion publique.
Vendredi 29 novembre 2024 : Frédérique Matonti (Université Paris 1, CESSP), « Comment faire une histoire sociale du structuralisme »
Après avoir rappelé comment je suis passée d’une sociologie des intellectuels à une histoire sociale des idées, je reviendrai sur la méthode que je propose. Dans un deuxième temps, je montrerai comment je l’applique à l’étude du moment structuraliste. Je me centrerai plus particulièrement sur les conditions du succès de ce paradigme et de sa politisation durant les années 1960.
Vendredi 13 décembre 2024 : Stéphane Zékian (CNRS, IHRIM), « Histoire littéraire et institutions : le cas des concours académiques au XIXe siècle »
Contrairement à ce qu'on observe dans d'autres champs disciplinaires, les concours du XIXe siècle n'ont guère retenu l'attention des chercheurs en histoire littéraire. Tout en s'interrogeant sur les raisons de cette lacune, l'exposé reviendra plus particulièrement sur le prix d'éloquence de l'Académie française. Il proposera des pistes pour situer ce rite issu de l'Ancien régime dans l'histoire des codifications disciplinaires.
Vendredi 17 janvier 2025 : Atelier de discussion de travaux de doctorants :
- Natacha Demoule (Université Paris-Cité, SPHERE), « "Relativisme", histoire transnationale d'une étiquette (1870-2000) »
- Séverine Georgin (Le Mans Université, TEMOS), « Crânes trépanés : entre théories savantes et collections (1860-1930) »
- Philippe Kernaleguen (UVSQ, Printemps), « L’écologie au Muséum national d’histoire naturelle (1948-1992) : sociogenèse et étiolement d’une subversion savante »
Vendredi 31 janvier 2025 : Antonin Cohen (Université Paris-Nanterre, FMSH), « Financements et agencements disciplinaires » (numéro 45 de la Revue d’histoire des sciences humaines)
On ramène souvent les sciences sociales à des explications, des arguments ou des études circonstanciées. On oublie ce faisant les conditions matérielles qui leur ont permis d’exister et les tractations dans lesquelles leurs praticiens ont dû s’engager pour simplement faire financer leurs œuvres collectives. À partir de deux cas français et de deux autres américains, ce dossier s’emploie à montrer le rôle structurant des négociations politico-économiques dans l’émergence des sciences sociales des décennies d’après-guerre.
Vendredi 14 mars 2025 : Silvano Montaldo (Université de Turin et Museo di Antropologia Criminale “Cesare Lombroso”), « Perspectives transnationales sur Cesare Lombroso »
Cesare Lombroso, considéré comme le père de l'anthropologie criminelle, mais aussi psychiatre et théoricien de la relation entre folie et création artistique, a fait l’objet d’un nombre important et toujours croissant d'études. Celles-ci ont mis en lumière l’échelle globale des discussions portant sur cet auteur qui figure parmi les plus influents et les plus discutés de la fin du 19e siècle. Ma présentation s'appuiera sur des publications et des rencontres scientifiques récentes pour proposer quelques réflexions sur les directions actuelles prise par la recherche.
Vendredi 28 mars 2025 : Julien Vincent (Université Paris 1, IHMC), « Les échelles du cadastre en France entre 1791 et 1807 : cosmopolitique, économie politique et pratiques de terrain »
Loin d'être seulement un document fiscal, le projet de cadastre, tel qu'il est défini à partir de 1791, devait aussi devenir le point d'appui d'une nouvelle connaissance statistique, d'une nouvelle géographie universelle, mais aussi d'un nouvel équilibre des puissances européennes. À partir de différents imprimés, des archives du bureau central du cadastre (1791 à 1802) et des archives relatives au cadastre par masse de culture (1802-1807), il est possible de reconstituer la façon dont ces différents enjeux sont déclinés dans les débats intellectuels européens, dans les cercles administratifs et savants parisiens, et au niveau des départements, cantons et communes où ont lieu les premières opérations de délimitation, de mesure et d'expertise.
Vendredi 4 avril 2025 : Marie Linos (Université de Picardie-Jules Verne – UPJV), « Incarner un régime de savoirs en sciences sociales dans l’entre-deux-guerres : L’Encyclopaedia of the Social Sciences, une synthèse au cœur des circulations transatlantiques »
Décrite dans les années 1950 comme une « Cour suprême » des sciences sociales, l’Encyclopaedia of the Social Sciences (1930-1935), dirigée par les économistes Edwin R. A. Seligman et Alvin S. Johnson, s’impose, de fait, dès sa parution, comme une synthèse des sciences sociales et une autorité d’un domaine scientifique en pleine ébullition. En s’appuyant sur les archives éditoriales et celles de certains chercheurs impliqués dans l’élaboration de ce travail de synthèse, la présentation propose d’analyser le régime de savoirs dont témoigne cette entreprise scientifique. En se déclinant en trois parties, analysant les cadres institutionnels, la communauté de chercheurs et les programmes intellectuels derrière cette encyclopédie, l’exposé met en exergue les multiples circulations à travers lesquelles ce régime prend forme pendant cette période de l’entre-deux-guerres, attestant d’une première heure de gloire des sciences sociales dans l’espace transatlantique.
Vendredi 23 mai 2025 : Maud Michaud (Le Mans Université, 3L.AM), « Collections missionnaires et musées scientifiques dans l’Empire britannique, 1850-1950 »
Vendredi 6 juin 2025 : Felicity Bodenstein (Sorbonne-Université, Centre André Chastel), « Écrire le destin des artefacts de Benin City depuis 1897 en partant des métadonnées institutionnelles »
Dans cette séance je voudrais proposer une réflexion méthodologique pour une prise en compte plus systématique des métadonnées institutionnelles des collections africaines. En partant du cas de la collecte entreprise pour le site Digital Benin (https://digitalbenin.org/), il s’agira de voir comment, malgré la nature souvent profondément lacunaire de ces données, elles peuvent devenir une source précieuse pour une histoire des collections inversée. Dans le cas de figure étudié, la mise en relation et l’analyse à grande échelle des métadonnées apporte un éclairage unique par rapport à d’autres sources plus discursives, qui ont été privilégiées dans les discussions sur la réception des collections jusqu’à aujourd’hui. Plus particulièrement donc, il s’agit de se focaliser sur les données de provenance et de proposer quelques pistes pour réorganiser et restructurer des informations concernant l’histoire des acquisitions pour les faire parler, pour en tirer des analyses probantes qui nous renseignent sur les conditions d'extraction et de circulation des biens en question.
Vendredi 13 juin 2025 : Lucia Piccioni (CNRS, CAK), « L’invention du Sud de l’Italie : anthropologie et histoire de l’art (XVIIIe-XXe siècles) »
Dans Histoire de l’art de l’antiquité (1764), J.J. Winckelmann développe sa théorie climatique de l’art selon laquelle l’idéal de beauté représenté par les Grecs s’incarnerait graduellement à mesure que l’on progresse vers les pays du Sud. Son voyage à Naples semble confirmer cette hypothèse. La ville présente à ses yeux « des formes et des structures qui peuvent servir de modèle pour une figure de beauté idéale » mais il affirme toutefois : « Une chose m’a beaucoup déplu à Naples, c’est-à-dire de voir partout du mauvais sang africain : chose qui fait flancher un peu mon Système. » Cette interprétation esthétique et raciale des corps qui associe les habitants de l’Italie du Sud aux Africains, n’a cessé de se répandre tout au long du XIXe et du XXe siècles au point d’être reprise par les anthropologues et les historiens de l’art ainsi que par les artistes et les photographes. Je me propose donc de retracer la diffusion et d’interroger la ténacité de ces stéréotypes.
Master
-
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- Lucia.Piccioni@cnrs.fr
- Informations pratiques
Sur rendez-vous
- Direction de travaux des étudiants
Sur Rendez-vous
- Réception des candidats
Sur Rendez-vous
- Pré-requis
-
Dernière modification : 4 octobre 2024 15:56
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Histoire
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Histoire des idées Histoire des sciences et des techniques Historiographie Méthodes et techniques des sciences sociales
- Aires culturelles
- Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Serge Reubi [référent·e] maître de conférences, Muséum national d'histoire naturelle / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
- Wolf Feuerhahn directeur de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
- Lucia Piccioni chargée de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des techniques (CAK)
Le séminaire Histoire des sciences humaines et sociales propose une approche volontairement généraliste du domaine. Les sciences humaines et sociales sont souvent appréhendées selon des historiographies disciplinaires. L’objectif du séminaire est de prendre du recul par rapport à ce type de perspective, en montrant que l’on peut faire par exemple une histoire des partages et des échanges entre science de l’homme, philosophie, médecine, littérature, sciences de la nature, etc. On s’attachera aux pratiques, aux savoirs, aux dénominations et aux acteurs à partir desquels s’est constitué et se constitue le projet d’édifier une ou des sciences prenant l’Homme et les humains comme objet. Soutenu par la Société française pour l’histoire des sciences de l'homme (SFHSH), ce séminaire est un forum de discussions sur les problématiques actuelles, sur les livres récemment parus, sur le statut et les usages des archives, sur les méthodes et les fonctions d’une approche historique des sciences qui prennent l’humain pour objet. Il s’adresse aux chercheurs, aux doctorants et aux étudiants de master en histoire des sciences et, plus largement, en sciences humaines et sociales.
Le séminaire est organisé par Wolf Feuerhahn, Lucia Piccioni, Serge Reubi et Nathalie Richard.
Vendredi 11 octobre 2024 : Jean-Michel Chahsiche (Université Paris-Nanterre, ISP), « Ce que la socio-histoire de l'édition nous apprend de l'histoire des sciences humaines. Le cas de l'édition de livres d'économie »
Qu’apprend-on en étudiant les idées économiques au prisme de leur « mise en livre » ? En nous appuyant sur les acquis de l’histoire sociale des idées (Matonti, 2012), les recherches présentées ici postulent que les idées économiques sont, au moins partiellement, élaborées dans le cadre d’industries culturelles ayant leurs logique propre : l’économie est représentée dans des livres, des articles scientifiques, et de presse, dans des films documentaires ou des bandes-dessinées, voire des œuvre d’art, autant de formats porteurs d’effets sur la production et la réception des idées économique.
En nous focalisant sur le travail d’intermédiation pris en charge par les éditeurs, on interrogera leur rôle dans la construction et la mise en relation d’une offre et d’une demande d’idées économiques. On retracera ainsi le mouvement qui a mené l’« économie » à constituer une catégorie d’entendement dans « l’ordre des livres » (Chartier, 1992), avec ses collections, catalogues d’éditeurs, ses rayonnages de librairie ou pages de publicité.
À partir de quelques cas issus de l’histoire éditoriale de la France depuis 1945, nous montrerons qu’il y a un intérêt à compléter l’histoire de la pensée économique par l’étude des logiques de formation et d’appropriation d’une culture économique non réductible à l’espace académique. Un dialogue fructueux peut ainsi s’instaurer entre une sociologie de la culture attentive à la formation des publics et des producteurs d’un domaine de savoir, et l’histoire des sciences humaines.
Vendredi 15 novembre 2024 : Frédéric Graber (CNRS, CRH), « Les savoirs des projets : des ingénieurs d'Etat aux bureaux d'études (XIXe-XXIe siècles) »
Les procédures administratives d'autorisation des projets depuis le début du XIXe siècle supposent la production de toutes sortes de pièces documentaires. La nature de ces pièces, comme celles des acteurs à laquelle on les confie, varie considérablement au cours des deux derniers siècles. L'intervention propose de revenir sur quelques exemples ponctuels, passés et présents, pour réfléchir aux types de savoirs produits dans ces contextes de projets, des savoirs qui concernent la transformation sociale, territoriale et environnementale, mais dont le point commun est d'essayer de se soustraire à toute forme de discussion publique.
Vendredi 29 novembre 2024 : Frédérique Matonti (Université Paris 1, CESSP), « Comment faire une histoire sociale du structuralisme »
Après avoir rappelé comment je suis passée d’une sociologie des intellectuels à une histoire sociale des idées, je reviendrai sur la méthode que je propose. Dans un deuxième temps, je montrerai comment je l’applique à l’étude du moment structuraliste. Je me centrerai plus particulièrement sur les conditions du succès de ce paradigme et de sa politisation durant les années 1960.
Vendredi 13 décembre 2024 : Stéphane Zékian (CNRS, IHRIM), « Histoire littéraire et institutions : le cas des concours académiques au XIXe siècle »
Contrairement à ce qu'on observe dans d'autres champs disciplinaires, les concours du XIXe siècle n'ont guère retenu l'attention des chercheurs en histoire littéraire. Tout en s'interrogeant sur les raisons de cette lacune, l'exposé reviendra plus particulièrement sur le prix d'éloquence de l'Académie française. Il proposera des pistes pour situer ce rite issu de l'Ancien régime dans l'histoire des codifications disciplinaires.
Vendredi 17 janvier 2025 : Atelier de discussion de travaux de doctorants :
- Natacha Demoule (Université Paris-Cité, SPHERE), « "Relativisme", histoire transnationale d'une étiquette (1870-2000) »
- Séverine Georgin (Le Mans Université, TEMOS), « Crânes trépanés : entre théories savantes et collections (1860-1930) »
- Philippe Kernaleguen (UVSQ, Printemps), « L’écologie au Muséum national d’histoire naturelle (1948-1992) : sociogenèse et étiolement d’une subversion savante »
Vendredi 31 janvier 2025 : Antonin Cohen (Université Paris-Nanterre, FMSH), « Financements et agencements disciplinaires » (numéro 45 de la Revue d’histoire des sciences humaines)
On ramène souvent les sciences sociales à des explications, des arguments ou des études circonstanciées. On oublie ce faisant les conditions matérielles qui leur ont permis d’exister et les tractations dans lesquelles leurs praticiens ont dû s’engager pour simplement faire financer leurs œuvres collectives. À partir de deux cas français et de deux autres américains, ce dossier s’emploie à montrer le rôle structurant des négociations politico-économiques dans l’émergence des sciences sociales des décennies d’après-guerre.
Vendredi 14 mars 2025 : Silvano Montaldo (Université de Turin et Museo di Antropologia Criminale “Cesare Lombroso”), « Perspectives transnationales sur Cesare Lombroso »
Cesare Lombroso, considéré comme le père de l'anthropologie criminelle, mais aussi psychiatre et théoricien de la relation entre folie et création artistique, a fait l’objet d’un nombre important et toujours croissant d'études. Celles-ci ont mis en lumière l’échelle globale des discussions portant sur cet auteur qui figure parmi les plus influents et les plus discutés de la fin du 19e siècle. Ma présentation s'appuiera sur des publications et des rencontres scientifiques récentes pour proposer quelques réflexions sur les directions actuelles prise par la recherche.
Vendredi 28 mars 2025 : Julien Vincent (Université Paris 1, IHMC), « Les échelles du cadastre en France entre 1791 et 1807 : cosmopolitique, économie politique et pratiques de terrain »
Loin d'être seulement un document fiscal, le projet de cadastre, tel qu'il est défini à partir de 1791, devait aussi devenir le point d'appui d'une nouvelle connaissance statistique, d'une nouvelle géographie universelle, mais aussi d'un nouvel équilibre des puissances européennes. À partir de différents imprimés, des archives du bureau central du cadastre (1791 à 1802) et des archives relatives au cadastre par masse de culture (1802-1807), il est possible de reconstituer la façon dont ces différents enjeux sont déclinés dans les débats intellectuels européens, dans les cercles administratifs et savants parisiens, et au niveau des départements, cantons et communes où ont lieu les premières opérations de délimitation, de mesure et d'expertise.
Vendredi 4 avril 2025 : Marie Linos (Université de Picardie-Jules Verne – UPJV), « Incarner un régime de savoirs en sciences sociales dans l’entre-deux-guerres : L’Encyclopaedia of the Social Sciences, une synthèse au cœur des circulations transatlantiques »
Décrite dans les années 1950 comme une « Cour suprême » des sciences sociales, l’Encyclopaedia of the Social Sciences (1930-1935), dirigée par les économistes Edwin R. A. Seligman et Alvin S. Johnson, s’impose, de fait, dès sa parution, comme une synthèse des sciences sociales et une autorité d’un domaine scientifique en pleine ébullition. En s’appuyant sur les archives éditoriales et celles de certains chercheurs impliqués dans l’élaboration de ce travail de synthèse, la présentation propose d’analyser le régime de savoirs dont témoigne cette entreprise scientifique. En se déclinant en trois parties, analysant les cadres institutionnels, la communauté de chercheurs et les programmes intellectuels derrière cette encyclopédie, l’exposé met en exergue les multiples circulations à travers lesquelles ce régime prend forme pendant cette période de l’entre-deux-guerres, attestant d’une première heure de gloire des sciences sociales dans l’espace transatlantique.
Vendredi 23 mai 2025 : Maud Michaud (Le Mans Université, 3L.AM), « Collections missionnaires et musées scientifiques dans l’Empire britannique, 1850-1950 »
Vendredi 6 juin 2025 : Felicity Bodenstein (Sorbonne-Université, Centre André Chastel), « Écrire le destin des artefacts de Benin City depuis 1897 en partant des métadonnées institutionnelles »
Dans cette séance je voudrais proposer une réflexion méthodologique pour une prise en compte plus systématique des métadonnées institutionnelles des collections africaines. En partant du cas de la collecte entreprise pour le site Digital Benin (https://digitalbenin.org/), il s’agira de voir comment, malgré la nature souvent profondément lacunaire de ces données, elles peuvent devenir une source précieuse pour une histoire des collections inversée. Dans le cas de figure étudié, la mise en relation et l’analyse à grande échelle des métadonnées apporte un éclairage unique par rapport à d’autres sources plus discursives, qui ont été privilégiées dans les discussions sur la réception des collections jusqu’à aujourd’hui. Plus particulièrement donc, il s’agit de se focaliser sur les données de provenance et de proposer quelques pistes pour réorganiser et restructurer des informations concernant l’histoire des acquisitions pour les faire parler, pour en tirer des analyses probantes qui nous renseignent sur les conditions d'extraction et de circulation des biens en question.
Vendredi 13 juin 2025 : Lucia Piccioni (CNRS, CAK), « L’invention du Sud de l’Italie : anthropologie et histoire de l’art (XVIIIe-XXe siècles) »
Dans Histoire de l’art de l’antiquité (1764), J.J. Winckelmann développe sa théorie climatique de l’art selon laquelle l’idéal de beauté représenté par les Grecs s’incarnerait graduellement à mesure que l’on progresse vers les pays du Sud. Son voyage à Naples semble confirmer cette hypothèse. La ville présente à ses yeux « des formes et des structures qui peuvent servir de modèle pour une figure de beauté idéale » mais il affirme toutefois : « Une chose m’a beaucoup déplu à Naples, c’est-à-dire de voir partout du mauvais sang africain : chose qui fait flancher un peu mon Système. » Cette interprétation esthétique et raciale des corps qui associe les habitants de l’Italie du Sud aux Africains, n’a cessé de se répandre tout au long du XIXe et du XXe siècles au point d’être reprise par les anthropologues et les historiens de l’art ainsi que par les artistes et les photographes. Je me propose donc de retracer la diffusion et d’interroger la ténacité de ces stéréotypes.
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Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- Lucia.Piccioni@cnrs.fr
- Informations pratiques
Sur rendez-vous
- Direction de travaux des étudiants
Sur Rendez-vous
- Réception des candidats
Sur Rendez-vous
- Pré-requis
-
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=378.
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.09
annuel / bimensuel, vendredi 12:30-14:30
du 11 octobre 2024 au 13 juin 2025
Nombre de séances : 12- Vendredi 11/10/2024
- Vendredi 15/11/2024
- Vendredi 29/11/2024
- Vendredi 13/12/2024
- Vendredi 17/01/2025
- Vendredi 31/01/2025
- Vendredi 14/03/2025
- Vendredi 28/03/2025
- Vendredi 04/04/2025
- Vendredi 23/05/2025
- Vendredi 06/06/2025 (NB : la séance se déroulera en salle 25-A, bât. EHESS-Condorcet)
- Vendredi 13/06/2025