UE357 - Séminaire d'anthropologie américaniste
Lieu et planning
Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=357.
-
Maison Suger
16-18 rue Suger 75006 Paris
annuel / mensuel, vendredi 10:00-12:00
du 15 novembre 2024 au 13 juin 2025
Nombre de séances : 8
Description
Dernière modification : 18 décembre 2024 15:12
- Type d'UE
- Séminaires de centre
- Centres
- Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste
- Langues
- anglais espagnol français
- Mots-clés
- Anthropologie Ethnographie
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
Intervenant·e·s
- Andrea-Luz Gutierrez-Choquevilca [référent·e] maîtresse de conférences, EPHE / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
- Anath Ariel de Vidas directrice de recherche, CNRS / Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
- Isabelle Daillant chargée de recherche, CNRS
Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.
Ce séminaire est organisé par :
- le LAS – Laboratoire d’anthropologie sociale (UMR7130)
- le Centre EREA du LESC – Centre enseignement et recherche en ethnologie amérindienne du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (UMR7186)
- le CERMA-MONDES AMÉRICAINS – Centre de recherche sur les mondes américains (UMR8168)
15 novembre 2024 : Sarah Bak-Geller (Instituto de Investigaciones Antropológicas, Universidad Nacional Autónoma de México), « Livres de cuisine et régimes alimentaires en dispute : nourriture, goût et citoyenneté au Mexique »
Dans cet exposé, on se concentrera sur les livres de cuisine en tant que ressources utilisées par des populations indígenas pour proclamer leur droits sociales et politiques en opposition ouverte aux politiques modernes de reconnaissance et gestion de la diversité culturelle. Pour ce faire, nous explorerons d’abord les notions institutionnalisées et multiculturalistes d’indigeneidad qui composent la Colección de recetarios indígenas y populares (1999-2022), publiée par le Ministère mexicain de la culture. Cette collection, unique en son genre, compte 78 volumes constituant le patrimoine culinaire indigène de la nation. Dans un deuxième temps, nous examinerons deux livres de recettes communautaires -Recetario indígena coca (Mezcala, Jalisco) et Manual de cocina cosoltepecana (Mixteca baja, Oaxaca)- afin de découvrir les notions alternatives de citoyenneté indigène qui sont construites à partir du domaine culinaire.
- Commentaires : Charles-Edouard de Suremain (IRD)
20 décembre 2024 : Roberto Martinez Gonzalez (Instituto de Investigaciones Históricas, Universidad Nacional Autónoma de México), « Les Tarasques (Michoacán, Mexique) face au sacrifice humain »
L’objectif principal de cette communication est l’élucidation des principes logiques du sacrifice humain chez les anciens Tarasques de Michoacán. Le point de départ est l’analyse des documents ethno- historiques du XVIe et du XVIIe siècles ; nous nous intéressons surtout à l’utilisation des corps des victimes et aux résultats du travail investi dans les cérémonies. On observe, dans cette perspective, que, même si l’oblation constitue aussi un acte de communication avec les divinités, le transfert de biens entre des différents classes de personnes et de collectivités semble beaucoup plus important. Suivant un principe d’accumulation, le sacrifice commence par la concentration du mérite par le travail, le processus continue avec la transformation de la victime en bénéfices potentiels et culmine avec la dispersion de ces biens entre les alliés. On conclue, donc, que le type de sacrifice pratiqué par les habitants du Michoacán préhispanique doit être vu comme un mécanisme de redistribution d'énergie capable d’affecter une variété d'entités humaines et non-humaines.
- Commentaires : Gregory Pereira (CNRS, ARCHAM)
17 janvier 2025 : Diego Madi Dias (Faculdade de Saúde Pública, Universidade de São Paulo), « Le rapt du fiancé dans la cérémonie de mariage et dans la parenté quotidienne : analyse pragmatique de la corésidence et de la consubstantialité chez les Guna au Panama »
L'expérience de l'uxorilocalité, telle que nous l'observons à Gunayala, est un fait social total. En nous intéressant à la cérémonie traditionnelle du mariage par le rapt du fiancé, nous examinerons le problème anthropologique de l'exogamie dans un tel système à travers les bases mythologiques, rituelles et sociologiques de la résidence post-maritale. La matricasa étant considérée comme un piège, c'est-à-dire un nœud d'agence et d'intention condensées dans un dispositif matériel (i.e. l'architecture vernaculaire et son symbolisme pratique), la parenté Guna est analysée comme une expérience relationnelle prosaïque, dérivant du partage habituel des ressources reproductives dans le contexte de la consubstantialité et déterminée par des stratégies situées ou des conflits interpersonnels dans les disputes de corésidence. Les conséquences de l'esthétique résidentielle et de son éthique relationnelle sur la formation de l'ethos masculin sont finalement discutées. Dans les chansons personnelles qui leur sont adressées, les enfants de genre masculin sont avertis dès leur plus jeune âge qu'ils quitteront leur maison natale et ne vivront plus avec les femmes consanguines, après le mariage; et les hommes mariés sont instruits, dans le cadre des conseils matrimoniaux, à orienter leurs pensées en faveur de l'épouse et de ses propres enfants (vivant dans la maison de mariage) comme condition indispensable à l'installation définitive dans le foyer de résidence post-maritale. Du rituel de mariage à la parenté quotidienne, le rapt du fiancé se traduit chez les Guna par une « économie domestique des affects ».
- Commentaires : Cedric Yvinec (CNRS-Mondes Américains-CRBC)
7 février 2025 : Flora Baudry (URMIS/université de Picardie Jules Verne), « Danser son appartenance. Fêtes patronales et processus d’identification dans les Andes péruviennes »
Cette présentation aborde le lien entre la danse dans les fêtes patronales de communautés andines du centre du Pérou et la construction locale des appartenances. À partir d’une ethnographie menée entre 2016 et 2019 dans la province de Cajatambo, il s’agira de comprendre, dans une perspective contextuelle, interactionnelle et multiscalaire, comment les pratiques festives et dansées constituent un espace dynamique où se jouent des modalités d’identification, de représentations de soi, de différenciation, d’interactions et de pouvoir. La mobilisation d’un répertoire musical et dansé, revendiqué comme spécifique, constitue une ressource d’identification et de catégorisation essentielle dans les Andes. En tant qu’expériences corporelles, kinesthésiques et émotionnelles, la danse et le rituel agissent sur l’individu et sa façon de s’autoidentifier. Mais les pratiques festives sont également centrales dans la façon dont les groupes se forment et se positionnent les uns par rapport aux autres. Les appartenances sont multiples et les processus d’identification, de distinction et de catégorisation se jouent différemment selon que l’on se place au niveau de la communauté paysanne, du village, du district, de la province ou du pays. Il s’agit ainsi d’envisager les appartenances en tant que processus complexes, dynamiques, mouvants et contextuels
Commentaires : Michael Houseman (EPHE)
21 mars 2025 : Regina Lira (Université Nationale Autonome du Mexique, UNAM) - Commentaires : Aline Hémond (Université Paris Nanterre, LESC), « “Enlazar el mundo como uno” dans un chant rituel wixárika »
Cette présentation porte sur les arts rituels des Wixaritari ou Huichol, peuple de l'ouest du Mexique. L'image ainsi que les actions et les langages que sa création implique est une porte d'entrée pour l'étude de leur ritualité. Il s’agira, premièrement, d’analyser le traitement particulier des objets et leur mise en ordre dans des séquences d'actions et d’unités thématiques qui structurent et donnent forme au chant-rituel et servent de points d'appui à la mémoire des participants et du chanteur. Deuxièmement, il s’agira d’analyser les images produites au cours des séquences d'actions, assemblées avec des composants hétérogènes, humains et non-humains, et reconnues comme la présence des ancêtres, dont celle de la Mère Champ de Maïs. Troisièmement, l’analyse concernera les images produites au cours de l'énonciation rituelle et la manipulation d'artefacts entre les entités féminines et masculines, qui donne à voir l'identité de l'énonciateur du chant comme un être multiple aux traits contradictoires (humain/animal, chasseur/proie, grand-père/enfant) qui se présente à son auditoire comme “Moi, Frère Aîné Cerf Bleu”.
Commentaires: Aline Hémond (Université Nanterre-LESC)
11 avril 2025 : À définir
16 mai 2025 : Julien Meyer (CNRS, Sciences du Langage, Université Grenoble Alpes, Gipsa-lab), « États modifiés de la parole avec des instruments de musique d’Amazonie : masques, charmes et propulseurs sonores »
De nombreuses populations rurales parlant des langues amazoniennes utilisent encore diverses techniques sonores traditionnelles pour imiter la parole, notamment avec des instruments de musique. Doigts, mains, feuilles, anches en bambou, flûtes, arcs en bouche, tambours en troncs évidés…les manières alternatives à la voix pour s’exprimer sont variées. Il s’agit d’utiliser d’autres sources sonores que les cordes vocales pour ouvrir des perspectives complémentaires à la communication parlée. Mélodies et rythmes ainsi joués s’appuient sur une similarité musique/parole – une relation d’iconicité acoustique – pour préserver quelques traits linguistiques qui permettent de comprendre/reconnaître les messages. Certaines pratiques servent de « masque sonore » pour cacher l’identité de la voix, d’autres sont des « propulseurs de parole» permettant de se parler de loin (sifflet, tambours) ; sans oublier des « charmes sonores » véhiculant soit des imitations onomatopéiques d’animaux, soit des chansons d’amour… Il s’agira parfois d’exprimer une littérature orale ancienne sous forme de poèmes, de proverbes, ou de chansons.
Commentaires : Aurore Monod Becquelin (CNRS, EREA-LESC)
13 juin 2025 : Carlos Emanuel Sautchuk (Université de Brasilia), « La sémiotique du poisson : personne et prédation dans une communauté riveraine de l'Amazonie brésilienne »
Sera présentée une ethnographie sur la capture du plus gros poisson à écailles d’Amazonie, le pirarucu, en particulier les rapports sémiotiques qui associent le harponneur et la proie, ainsi que l'ontogenèse impliquée dans la technologie du harpon. L'ethnographie a été réalisée à Vila Sucuriju, une communauté riveraine située dans l'État d'Amapá, dans la région de l'estuaire du fleuve Amazone. Ce panorama est mobilisé en relation directe avec l'interprétation du lien chasseur-proie dans l'anthropologie amérindienne, mais aussi dans celle d'autres régions, y compris l'Europe. Il s'agit également de revisiter le paradoxe de la proie bienveillante, en particulier la façon dont cet animal est censé « se rendre » à celui qui le tue.
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- andrea-luz.gutierrez-choquevilca@college-de-france.fr
- Informations pratiques
Maison Suger
16-18 rue Suger 75006 Paris
séminaire annuel / mensuel de 10h00 à12h00
du 15 novembre 2024 au 20 juin 2025Nombre de séances: 8 séances
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Dernière modification : 18 décembre 2024 15:12
- Type d'UE
- Séminaires de centre
- Centres
- Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- https://lesc-cnrs.fr/fr/seminaires/76-seminaire-d-anthropologie-americaniste
- Langues
- anglais espagnol français
- Mots-clés
- Anthropologie Ethnographie
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Amérique préhispanique Amériques
Intervenant·e·s
- Andrea-Luz Gutierrez-Choquevilca [référent·e] maîtresse de conférences, EPHE / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
- Anath Ariel de Vidas directrice de recherche, CNRS / Centre de recherches sur les mondes Américains (MONDA-CERMA)
- Isabelle Daillant chargée de recherche, CNRS
Ce séminaire propose une réflexion sur les débats contemporains de l'anthropologie américaniste portant sur des sociétés amérindiennes, en croisant les perspectives de l'ethnographie, de l'histoire, de la politique, de l'économie, de la linguistique ou encore de l'ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.
Ce séminaire est organisé par :
- le LAS – Laboratoire d’anthropologie sociale (UMR7130)
- le Centre EREA du LESC – Centre enseignement et recherche en ethnologie amérindienne du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (UMR7186)
- le CERMA-MONDES AMÉRICAINS – Centre de recherche sur les mondes américains (UMR8168)
15 novembre 2024 : Sarah Bak-Geller (Instituto de Investigaciones Antropológicas, Universidad Nacional Autónoma de México), « Livres de cuisine et régimes alimentaires en dispute : nourriture, goût et citoyenneté au Mexique »
Dans cet exposé, on se concentrera sur les livres de cuisine en tant que ressources utilisées par des populations indígenas pour proclamer leur droits sociales et politiques en opposition ouverte aux politiques modernes de reconnaissance et gestion de la diversité culturelle. Pour ce faire, nous explorerons d’abord les notions institutionnalisées et multiculturalistes d’indigeneidad qui composent la Colección de recetarios indígenas y populares (1999-2022), publiée par le Ministère mexicain de la culture. Cette collection, unique en son genre, compte 78 volumes constituant le patrimoine culinaire indigène de la nation. Dans un deuxième temps, nous examinerons deux livres de recettes communautaires -Recetario indígena coca (Mezcala, Jalisco) et Manual de cocina cosoltepecana (Mixteca baja, Oaxaca)- afin de découvrir les notions alternatives de citoyenneté indigène qui sont construites à partir du domaine culinaire.
- Commentaires : Charles-Edouard de Suremain (IRD)
20 décembre 2024 : Roberto Martinez Gonzalez (Instituto de Investigaciones Históricas, Universidad Nacional Autónoma de México), « Les Tarasques (Michoacán, Mexique) face au sacrifice humain »
L’objectif principal de cette communication est l’élucidation des principes logiques du sacrifice humain chez les anciens Tarasques de Michoacán. Le point de départ est l’analyse des documents ethno- historiques du XVIe et du XVIIe siècles ; nous nous intéressons surtout à l’utilisation des corps des victimes et aux résultats du travail investi dans les cérémonies. On observe, dans cette perspective, que, même si l’oblation constitue aussi un acte de communication avec les divinités, le transfert de biens entre des différents classes de personnes et de collectivités semble beaucoup plus important. Suivant un principe d’accumulation, le sacrifice commence par la concentration du mérite par le travail, le processus continue avec la transformation de la victime en bénéfices potentiels et culmine avec la dispersion de ces biens entre les alliés. On conclue, donc, que le type de sacrifice pratiqué par les habitants du Michoacán préhispanique doit être vu comme un mécanisme de redistribution d'énergie capable d’affecter une variété d'entités humaines et non-humaines.
- Commentaires : Gregory Pereira (CNRS, ARCHAM)
17 janvier 2025 : Diego Madi Dias (Faculdade de Saúde Pública, Universidade de São Paulo), « Le rapt du fiancé dans la cérémonie de mariage et dans la parenté quotidienne : analyse pragmatique de la corésidence et de la consubstantialité chez les Guna au Panama »
L'expérience de l'uxorilocalité, telle que nous l'observons à Gunayala, est un fait social total. En nous intéressant à la cérémonie traditionnelle du mariage par le rapt du fiancé, nous examinerons le problème anthropologique de l'exogamie dans un tel système à travers les bases mythologiques, rituelles et sociologiques de la résidence post-maritale. La matricasa étant considérée comme un piège, c'est-à-dire un nœud d'agence et d'intention condensées dans un dispositif matériel (i.e. l'architecture vernaculaire et son symbolisme pratique), la parenté Guna est analysée comme une expérience relationnelle prosaïque, dérivant du partage habituel des ressources reproductives dans le contexte de la consubstantialité et déterminée par des stratégies situées ou des conflits interpersonnels dans les disputes de corésidence. Les conséquences de l'esthétique résidentielle et de son éthique relationnelle sur la formation de l'ethos masculin sont finalement discutées. Dans les chansons personnelles qui leur sont adressées, les enfants de genre masculin sont avertis dès leur plus jeune âge qu'ils quitteront leur maison natale et ne vivront plus avec les femmes consanguines, après le mariage; et les hommes mariés sont instruits, dans le cadre des conseils matrimoniaux, à orienter leurs pensées en faveur de l'épouse et de ses propres enfants (vivant dans la maison de mariage) comme condition indispensable à l'installation définitive dans le foyer de résidence post-maritale. Du rituel de mariage à la parenté quotidienne, le rapt du fiancé se traduit chez les Guna par une « économie domestique des affects ».
- Commentaires : Cedric Yvinec (CNRS-Mondes Américains-CRBC)
7 février 2025 : Flora Baudry (URMIS/université de Picardie Jules Verne), « Danser son appartenance. Fêtes patronales et processus d’identification dans les Andes péruviennes »
Cette présentation aborde le lien entre la danse dans les fêtes patronales de communautés andines du centre du Pérou et la construction locale des appartenances. À partir d’une ethnographie menée entre 2016 et 2019 dans la province de Cajatambo, il s’agira de comprendre, dans une perspective contextuelle, interactionnelle et multiscalaire, comment les pratiques festives et dansées constituent un espace dynamique où se jouent des modalités d’identification, de représentations de soi, de différenciation, d’interactions et de pouvoir. La mobilisation d’un répertoire musical et dansé, revendiqué comme spécifique, constitue une ressource d’identification et de catégorisation essentielle dans les Andes. En tant qu’expériences corporelles, kinesthésiques et émotionnelles, la danse et le rituel agissent sur l’individu et sa façon de s’autoidentifier. Mais les pratiques festives sont également centrales dans la façon dont les groupes se forment et se positionnent les uns par rapport aux autres. Les appartenances sont multiples et les processus d’identification, de distinction et de catégorisation se jouent différemment selon que l’on se place au niveau de la communauté paysanne, du village, du district, de la province ou du pays. Il s’agit ainsi d’envisager les appartenances en tant que processus complexes, dynamiques, mouvants et contextuels
Commentaires : Michael Houseman (EPHE)
21 mars 2025 : Regina Lira (Université Nationale Autonome du Mexique, UNAM) - Commentaires : Aline Hémond (Université Paris Nanterre, LESC), « “Enlazar el mundo como uno” dans un chant rituel wixárika »
Cette présentation porte sur les arts rituels des Wixaritari ou Huichol, peuple de l'ouest du Mexique. L'image ainsi que les actions et les langages que sa création implique est une porte d'entrée pour l'étude de leur ritualité. Il s’agira, premièrement, d’analyser le traitement particulier des objets et leur mise en ordre dans des séquences d'actions et d’unités thématiques qui structurent et donnent forme au chant-rituel et servent de points d'appui à la mémoire des participants et du chanteur. Deuxièmement, il s’agira d’analyser les images produites au cours des séquences d'actions, assemblées avec des composants hétérogènes, humains et non-humains, et reconnues comme la présence des ancêtres, dont celle de la Mère Champ de Maïs. Troisièmement, l’analyse concernera les images produites au cours de l'énonciation rituelle et la manipulation d'artefacts entre les entités féminines et masculines, qui donne à voir l'identité de l'énonciateur du chant comme un être multiple aux traits contradictoires (humain/animal, chasseur/proie, grand-père/enfant) qui se présente à son auditoire comme “Moi, Frère Aîné Cerf Bleu”.
Commentaires: Aline Hémond (Université Nanterre-LESC)
11 avril 2025 : À définir
16 mai 2025 : Julien Meyer (CNRS, Sciences du Langage, Université Grenoble Alpes, Gipsa-lab), « États modifiés de la parole avec des instruments de musique d’Amazonie : masques, charmes et propulseurs sonores »
De nombreuses populations rurales parlant des langues amazoniennes utilisent encore diverses techniques sonores traditionnelles pour imiter la parole, notamment avec des instruments de musique. Doigts, mains, feuilles, anches en bambou, flûtes, arcs en bouche, tambours en troncs évidés…les manières alternatives à la voix pour s’exprimer sont variées. Il s’agit d’utiliser d’autres sources sonores que les cordes vocales pour ouvrir des perspectives complémentaires à la communication parlée. Mélodies et rythmes ainsi joués s’appuient sur une similarité musique/parole – une relation d’iconicité acoustique – pour préserver quelques traits linguistiques qui permettent de comprendre/reconnaître les messages. Certaines pratiques servent de « masque sonore » pour cacher l’identité de la voix, d’autres sont des « propulseurs de parole» permettant de se parler de loin (sifflet, tambours) ; sans oublier des « charmes sonores » véhiculant soit des imitations onomatopéiques d’animaux, soit des chansons d’amour… Il s’agira parfois d’exprimer une littérature orale ancienne sous forme de poèmes, de proverbes, ou de chansons.
Commentaires : Aurore Monod Becquelin (CNRS, EREA-LESC)
13 juin 2025 : Carlos Emanuel Sautchuk (Université de Brasilia), « La sémiotique du poisson : personne et prédation dans une communauté riveraine de l'Amazonie brésilienne »
Sera présentée une ethnographie sur la capture du plus gros poisson à écailles d’Amazonie, le pirarucu, en particulier les rapports sémiotiques qui associent le harponneur et la proie, ainsi que l'ontogenèse impliquée dans la technologie du harpon. L'ethnographie a été réalisée à Vila Sucuriju, une communauté riveraine située dans l'État d'Amapá, dans la région de l'estuaire du fleuve Amazone. Ce panorama est mobilisé en relation directe avec l'interprétation du lien chasseur-proie dans l'anthropologie amérindienne, mais aussi dans celle d'autres régions, y compris l'Europe. Il s'agit également de revisiter le paradoxe de la proie bienveillante, en particulier la façon dont cet animal est censé « se rendre » à celui qui le tue.
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
- andrea-luz.gutierrez-choquevilca@college-de-france.fr
- Informations pratiques
Maison Suger
16-18 rue Suger 75006 Paris
séminaire annuel / mensuel de 10h00 à12h00
du 15 novembre 2024 au 20 juin 2025Nombre de séances: 8 séances
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
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- Pré-requis
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Attention !
Vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant
(une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=357.
-
Maison Suger
16-18 rue Suger 75006 Paris
annuel / mensuel, vendredi 10:00-12:00
du 15 novembre 2024 au 13 juin 2025
Nombre de séances : 8