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UE962 - L'hypothèse de « la solidarité individualiste ». Interdépendance et autonomie dans la production moderne des individus
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.10
annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 08:30-10:30
du 15 novembre 2022 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 3 juin 2022 10:36
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Droit, normes et société Dynamiques sociales État et politiques publiques Histoire Inégalités Morale Morphologie Protection sociale Sociologie Temps/temporalité
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Edouard Gardella [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
Ce séminaire prend appui sur une hypothèse élaborée par la sociologie classique : les membres des sociétés modernes aspirent de plus en plus à l’idéal égalitaire et individualiste de l’autonomie-pour-toutes-et-tous, et cette dynamique est déterminée par la façon dont ces sociétés se structurent, à savoir l’accroissement de la différenciation et de l’intégration des groupes sociaux qui les composent.
Une telle hypothèse, que nous proposons de nommer « de la solidarité individualiste », revient à avancer deux idées complémentaires entre elles : l’aspiration à l’autonomie individuelle pour tous les membres d’une société n’est pas universelle parmi les sociétés humaines, elle n’existe au degré d’intensité qu’on lui connaît que dans des sociétés à la structuration relativement différenciée et intégrée ; l’aspiration à l’autonomie individuelle n’est donc pas une propriété intrinsèque à l’individu, elle est le produit de la forme prise par les rapports sociaux. L’idéal égalitaire et individualiste de l’autonomie pour tout le monde n’est donc ni naturel, ni individuel.
L’objectif du séminaire est de mettre cette hypothèse à l’épreuve d’un type de rapport social, observable dans des sociétés fortement différenciées et intégrées (les sociétés dites « modernes »), où elle semble a priori le plus contredite : quand certains individus sont jugés avoir besoin de professionnel.les censé.es travailler à leur autonomie future. Comment comprendre que l’idéal égalitaire de l’autonomie-individuelle-pour-toutes-et-tous puisse être produite par une relation organisée comme une mise en dépendance et, donc, comme fortement asymétrique ?
Pour répondre à cette question, le séminaire commencera par revenir sur plusieurs enquêtes sociologiques que nous avons consacrées ces dernières années à l’étude d’une relation asymétrique particulière, à savoir l’assistance aux sans-abri et ses évolutions depuis le 19e siècle en France.
Il se poursuivra par la discussion de travaux de sciences sociales (sociologie, histoire) portant sur d’autres institutions revendiquant la production d’individus autonomes. Nous aborderons ainsi les analyses portant sur la prise en charge des individus catégorisés comme vulnérables, fragiles ou démunis, et plus particulièrement, les travaux concernant l’assistance aux pauvres, l’aide humanitaire, le traitement des personnes en situation de handicap et la prise en charge de la « souffrance psychique ». Nous poursuivrons par la discussion d’enquêtes portant sur deux institutions longtemps rassemblées sous le concept de « discipline », à savoir l’éducation des enfants (famille, crèches, école, protection de l’enfance) et la prison.
Dans chaque cas, nous évaluerons dans quelle mesure l’hypothèse de la « solidarité individualiste » doit être ajustée, sinon écartée. Chemin faisant, nous serons amené à discuter de divers cadres d’interprétation de ce type de relations sociales asymétriques, comme, entre autres, le modèle disciplinaire construit par Michel Foucault, celui des « institutions totales » élaboré par Erving Goffman ou encore, les travaux inspirés par la philosophie dite du care.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Dernière modification : 3 juin 2022 10:36
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Droit, normes et société Dynamiques sociales État et politiques publiques Histoire Inégalités Morale Morphologie Protection sociale Sociologie Temps/temporalité
- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Edouard Gardella [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)
Ce séminaire prend appui sur une hypothèse élaborée par la sociologie classique : les membres des sociétés modernes aspirent de plus en plus à l’idéal égalitaire et individualiste de l’autonomie-pour-toutes-et-tous, et cette dynamique est déterminée par la façon dont ces sociétés se structurent, à savoir l’accroissement de la différenciation et de l’intégration des groupes sociaux qui les composent.
Une telle hypothèse, que nous proposons de nommer « de la solidarité individualiste », revient à avancer deux idées complémentaires entre elles : l’aspiration à l’autonomie individuelle pour tous les membres d’une société n’est pas universelle parmi les sociétés humaines, elle n’existe au degré d’intensité qu’on lui connaît que dans des sociétés à la structuration relativement différenciée et intégrée ; l’aspiration à l’autonomie individuelle n’est donc pas une propriété intrinsèque à l’individu, elle est le produit de la forme prise par les rapports sociaux. L’idéal égalitaire et individualiste de l’autonomie pour tout le monde n’est donc ni naturel, ni individuel.
L’objectif du séminaire est de mettre cette hypothèse à l’épreuve d’un type de rapport social, observable dans des sociétés fortement différenciées et intégrées (les sociétés dites « modernes »), où elle semble a priori le plus contredite : quand certains individus sont jugés avoir besoin de professionnel.les censé.es travailler à leur autonomie future. Comment comprendre que l’idéal égalitaire de l’autonomie-individuelle-pour-toutes-et-tous puisse être produite par une relation organisée comme une mise en dépendance et, donc, comme fortement asymétrique ?
Pour répondre à cette question, le séminaire commencera par revenir sur plusieurs enquêtes sociologiques que nous avons consacrées ces dernières années à l’étude d’une relation asymétrique particulière, à savoir l’assistance aux sans-abri et ses évolutions depuis le 19e siècle en France.
Il se poursuivra par la discussion de travaux de sciences sociales (sociologie, histoire) portant sur d’autres institutions revendiquant la production d’individus autonomes. Nous aborderons ainsi les analyses portant sur la prise en charge des individus catégorisés comme vulnérables, fragiles ou démunis, et plus particulièrement, les travaux concernant l’assistance aux pauvres, l’aide humanitaire, le traitement des personnes en situation de handicap et la prise en charge de la « souffrance psychique ». Nous poursuivrons par la discussion d’enquêtes portant sur deux institutions longtemps rassemblées sous le concept de « discipline », à savoir l’éducation des enfants (famille, crèches, école, protection de l’enfance) et la prison.
Dans chaque cas, nous évaluerons dans quelle mesure l’hypothèse de la « solidarité individualiste » doit être ajustée, sinon écartée. Chemin faisant, nous serons amené à discuter de divers cadres d’interprétation de ce type de relations sociales asymétriques, comme, entre autres, le modèle disciplinaire construit par Michel Foucault, celui des « institutions totales » élaboré par Erving Goffman ou encore, les travaux inspirés par la philosophie dite du care.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Direction de travaux des étudiants
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- Pré-requis
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Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.10
annuel / bimensuel (1re/3e), mardi 08:30-10:30
du 15 novembre 2022 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 12