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UE96 - Fabrique et circulation des savoirs sur le genre dans/sur le Sud global


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A202
    2nd semestre / bimensuel (2e/4e/5e), mardi 10:30-12:30
    du 10 janvier 2023 au 13 juin 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 29 septembre 2023 12:15

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Circulations Féminisme Genre Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Amériques Asie
Intervenant·e·s
  • Virginie Dutoya [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH)

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant·e·s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

Programme des séances :

10 janvier 2023 : Introduction générale : enjeux autour de la production des savoirs liés au genre/lecture et discussion collective de textes

24 janvier 2023 : Introduction générale 2

Textes pour les deux séances introductives :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58. version française: https://books-openedition-org.inshs.bib.cnrs.fr/iheid/5882?lang=fr 
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66. 
  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

Mécanismes et institutions de production des savoirs

31 janvier 2023 : Séance autour de textes

Textes :

  • Wöhrer, Veronika; (2016) ‘Gender Studies as a Multi-centred Field? Centres and Peripheries in Academic Gender Research’, Feminist Theory, 17(3) : 323–43.
  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

14 février 2023 : Une institutionnalisation aisée ? Le cas indien

M.S. Sreerekha (International Institute of Social Studies (ISS), Université Erasmus, Rotterdam) – séance en anglais

Texte d’appui :

  • S. Mullassery Sathiamma (2016). “Whatever Happened to Women’s Studies”. Economic and Political Weekly, 51 (15), 64-68.

28 février 2023 : Études de genre en Afrique

  • Charlotte Vampo (LPED/IRD, CEPED) : Les vécus de chercheuses au Togo et au Tchad au prisme des rapports de pouvoir

Débats épistémiques

14 mars 2023 : Genre

  • Sara Panata (LAM, CNRS/Sciences Po Bordeaux) : Le genre, une catégorie d’analyse universelle ? Un retour sur Male Daughters, Female Husbands d’Ifi Amadiume (1987) et The Invention of Women d’ Oyèrónké Oyěwùmí (1997).
  • Oyěwùmí, Oyèrónké (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • ET Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyèrónké Oyěwùmí’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80
  • /OU Segato, Rita Laura, (2001), ‘The Factor of Gender in the Yoruba Transnational Religious World’ Série Antropologia 289, Brasilia http://pds25.egloos.com/pds/201211/26/71/Serie289empdf.pdf

28 mars 2023 : Intersectionnalité

  • Viveros Vigoya Mara (2015), ‘L’intersectionnalité au prisme du féminisme latino-américain’, Raisons politiques, (58.2), 39–54.
  • Bilge, Sirma (2013), ‘Intersectionality Undone: Saving Intersectionality from Feminist Intersectionality Studies’, Du Bois Review, 10.2 (2013), 405–24;
  • Nivedita Menon (2015), ‘Is Feminism about “Women”? A Critical View on Intersectionality from India’, Economic and Political Weekly, 50.17, 37–44.

11 avril 2023 : Queer

  • Virginie Dutoya – Réception et débat autour du concept « queer » en Inde
  • Kumar Pushpesh, 2018, “Queering Indian Sociology: A Critical Engagement”, Explorations, ISS e-journal, vol. , n° 2, p. 60‑85.
  • Dutoya Virginie, 2016, “Defining the “queers” in India: The politics of academic representation”, India Review, vol. 15, n° 2, p. 241‑271.
  • Dutta Aniruddha et Roy Raina, 2014, “Decolonizing Transgender in India: Some Reflections”, Transgender Studies Quarterly, vol. 1, n° 3, p. 320‑336.

Collecter et diffuser ses données : rapport au terrain et aux publics

9 mai 2023 : Retour sur l’expérience d’une jeune chercheure

  • Fernanda Azeredo de Moraes, (EHESS/CRBC/MONDES AMÉRICAINS) : Genre et féminisme depuis les Amériques Latines

Textes d’appuis :

23 mai 2023 : Faire une enquête au sud, rapport au terrain, questionnements éthiques

  • Emmanuelle David (CRAPUL Université de Lausanne, LAM Sciences Po Bordeaux) : Travailler en tant que chercheuse féministe du Nord sur le féminisme au Maroc : enjeux méthodologiques et éthiques
  • Lila Abu-Lughod, « Can There Be a Feminist Ethnography? », Women & Performance: a journal of feminist theory, 1990, vol. 5, no 1, p. 7-27.
  • Amélie Le Renard, « Partager des contraintes de genre avec les enquêtées. Quelques réflexions à partir du cas saoudien », Genèses, 2010, vol. 81, no 4.
  • Sarah Mazouz, « Faire des différences. Ce que l’ethnographie nous apprend sur l’articulation des modes pluriels d’assignation », Raisons politiques, 2015, vol. 58, no 2, p. 75-89.

30 mai 2023 : Travaux des étudiant.es

13 juin 2023 : Travaux des étudiant.es


Master


  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et sur les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2022-2023, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheures travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une deuxième série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et deux séances de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont. Aux deux dernières séances, une dizaine d'étudiant·es a présenté ses travaux. Nous avons eu plusieurs invitées extérieures, dont la venue a été financée par l'EHESS et le CESAH. 

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.

Une quinzaine d'étudiant·es a suivi le séminaire de manière régulière, des masterant·es, des doctorant·es, et auditeurs·trices libres.

Dernière modification : 29 septembre 2023 12:15

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Circulations Féminisme Genre Post-coloniales (études)
Aires culturelles
Afrique Amériques Asie
Intervenant·e·s
  • Virginie Dutoya [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH)

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990 ; Brown, 1997 ; Bereni et al., 2008 ; Clair and Heinen, 2013). En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014).

L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et par les pays du Sud, et non pas au sujet de ces pays, comme cela est souvent le cas. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique. À partir des interventions de chercheur·e·s travaillant sur ces sujets et de la lecture collective de textes, notre objectif sera donc d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. En effet, on questionnera à la fois la domination du champ académique du Nord global (Alatas, 2003), mais aussi la centralité de l’institution universitaire comme espace privilégié de la production des savoirs. Ce séminaire se veut également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitent plus généralement questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination. Enfin, le séminaire intéressera les étudiant·e·s travaillant sur la sociologie des sciences, l’épistémologie (féministe ou non) et sur la circulation des savoirs (Heilbron et al., 2017).

Programme des séances :

10 janvier 2023 : Introduction générale : enjeux autour de la production des savoirs liés au genre/lecture et discussion collective de textes

24 janvier 2023 : Introduction générale 2

Textes pour les deux séances introductives :

  • Mohanty, Chandra T. (1984), ‘Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses’, Boundary 2, 12/13(3) : 333–58. version française: https://books-openedition-org.inshs.bib.cnrs.fr/iheid/5882?lang=fr 
  • Sow, Fatou (2007), “L’appropriation des études sur le genre en Afrique subsaharienne”, in Locoh Thérèse, Genre et sociétés en Afrique: Implications pour le développement, Paris, Ined éditions : 45-66. 
  • Connell, Raewyn (2014), ‘Rethinking Gender from the South’, Feminist Studies, 40(3) : 518–40.

Mécanismes et institutions de production des savoirs

31 janvier 2023 : Séance autour de textes

Textes :

  • Wöhrer, Veronika; (2016) ‘Gender Studies as a Multi-centred Field? Centres and Peripheries in Academic Gender Research’, Feminist Theory, 17(3) : 323–43.
  • Shubhra Nagalia, (2018) ‘Conceptualising Gender Studies: Curriculum and Pedagogy’, Indian Journal of Gender Studies, 25(1), p. 79–107.

14 février 2023 : Une institutionnalisation aisée ? Le cas indien

M.S. Sreerekha (International Institute of Social Studies (ISS), Université Erasmus, Rotterdam) – séance en anglais

Texte d’appui :

  • S. Mullassery Sathiamma (2016). “Whatever Happened to Women’s Studies”. Economic and Political Weekly, 51 (15), 64-68.

28 février 2023 : Études de genre en Afrique

  • Charlotte Vampo (LPED/IRD, CEPED) : Les vécus de chercheuses au Togo et au Tchad au prisme des rapports de pouvoir

Débats épistémiques

14 mars 2023 : Genre

  • Sara Panata (LAM, CNRS/Sciences Po Bordeaux) : Le genre, une catégorie d’analyse universelle ? Un retour sur Male Daughters, Female Husbands d’Ifi Amadiume (1987) et The Invention of Women d’ Oyèrónké Oyěwùmí (1997).
  • Oyěwùmí, Oyèrónké (2002), “Conceptualising Gender: Eurocentric Foundations of Feminist Concepts and the Challenge of African Epistemologies”: https://www.codesria.org/IMG/pdf/OYEWUMI.pdf (5p.)
  • ET Bakare-Yusuf, Bibi (2004), “Yorubas don’t do gender’: A critical review of Oyèrónké Oyěwùmí’s The Invention of Women: Making an African Sense of Western Gender Discourses African Identities”, in Arnfred, S., African Gender Scholarship: Concepts Methodologies and Paradigms, Dakar, Council for the Development of Social Science Research in Africa :61-80
  • /OU Segato, Rita Laura, (2001), ‘The Factor of Gender in the Yoruba Transnational Religious World’ Série Antropologia 289, Brasilia http://pds25.egloos.com/pds/201211/26/71/Serie289empdf.pdf

28 mars 2023 : Intersectionnalité

  • Viveros Vigoya Mara (2015), ‘L’intersectionnalité au prisme du féminisme latino-américain’, Raisons politiques, (58.2), 39–54.
  • Bilge, Sirma (2013), ‘Intersectionality Undone: Saving Intersectionality from Feminist Intersectionality Studies’, Du Bois Review, 10.2 (2013), 405–24;
  • Nivedita Menon (2015), ‘Is Feminism about “Women”? A Critical View on Intersectionality from India’, Economic and Political Weekly, 50.17, 37–44.

11 avril 2023 : Queer

  • Virginie Dutoya – Réception et débat autour du concept « queer » en Inde
  • Kumar Pushpesh, 2018, “Queering Indian Sociology: A Critical Engagement”, Explorations, ISS e-journal, vol. , n° 2, p. 60‑85.
  • Dutoya Virginie, 2016, “Defining the “queers” in India: The politics of academic representation”, India Review, vol. 15, n° 2, p. 241‑271.
  • Dutta Aniruddha et Roy Raina, 2014, “Decolonizing Transgender in India: Some Reflections”, Transgender Studies Quarterly, vol. 1, n° 3, p. 320‑336.

Collecter et diffuser ses données : rapport au terrain et aux publics

9 mai 2023 : Retour sur l’expérience d’une jeune chercheure

  • Fernanda Azeredo de Moraes, (EHESS/CRBC/MONDES AMÉRICAINS) : Genre et féminisme depuis les Amériques Latines

Textes d’appuis :

23 mai 2023 : Faire une enquête au sud, rapport au terrain, questionnements éthiques

  • Emmanuelle David (CRAPUL Université de Lausanne, LAM Sciences Po Bordeaux) : Travailler en tant que chercheuse féministe du Nord sur le féminisme au Maroc : enjeux méthodologiques et éthiques
  • Lila Abu-Lughod, « Can There Be a Feminist Ethnography? », Women & Performance: a journal of feminist theory, 1990, vol. 5, no 1, p. 7-27.
  • Amélie Le Renard, « Partager des contraintes de genre avec les enquêtées. Quelques réflexions à partir du cas saoudien », Genèses, 2010, vol. 81, no 4.
  • Sarah Mazouz, « Faire des différences. Ce que l’ethnographie nous apprend sur l’articulation des modes pluriels d’assignation », Raisons politiques, 2015, vol. 58, no 2, p. 75-89.

30 mai 2023 : Travaux des étudiant.es

13 juin 2023 : Travaux des étudiant.es

  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A202
    2nd semestre / bimensuel (2e/4e/5e), mardi 10:30-12:30
    du 10 janvier 2023 au 13 juin 2023
    Nombre de séances : 12

Les études sur les femmes et de genre constituent aujourd’hui un champ universitaire dans un grand nombre de pays du Sud global, que ce champ soit bien établi, voire institutionnalisé ou encore émergent. Ce phénomène est pourtant peu étudié, alors même que les études sur les femmes, les études féministes et celles sur le genre, leurs histoires, idées et concepts clés, commencent à être bien documentés dans les cas de l’Europe et des États-Unis (Lagrave, 1990; Brown, 1997; Bereni et al., 2008; Clair and Heinen, 2013). Par ailleurs, l’inadéquation des cadres théoriques forgés au Nord (Oyewumi, 1997 ; Dutoya, 2016), l’invisibilisation des femmes subalternes et de leurs expériences, ou au contraire leur exotisation, réification et réduction au rang de victimes (Mohanty, 1984) ont été régulièrement critiquées. En effet, les pays dits du Sud sont le plus souvent envisagés comme terrains d’étude et réceptacles de concepts élaborés par les espaces savants du Nord (Mohanty, 1984 ; Spivak, 2009 ; Wöhrer, 2016). Ceci est symptomatique d’une division du travail intellectuel selon laquelle les terrains et données sont au Sud alors que la théorie demeure l’apanage du Nord (Connell, 2014). Ce phénomène s’inscrit dans une double logique de marginalisation et de réification du Sud global au sein des sciences sociales, mise au jour depuis la période coloniale (Said, 2005 ; Keim et al., 2014). L’objectif de ce séminaire est donc d’éclairer la fabrique des savoirs sur les femmes et le genre dans et sur les pays du Sud. Il s’agit d’une part de mettre en évidence les dynamiques locales, régionales et globales, de production et de circulation des savoirs sur le genre et d’autre part de s’intéresser au contenu de ces savoirs et d’en souligner les spécificités (ou non) sur les plans théorique et épistémologique.

En 2022-2023, nous avons articulé des séances portant sur la discussion collective de textes avec des interventions de chercheures travaillant sur ces sujets. Notre objectif était d’amener les participant·e·s à aborder la production des savoirs sur le genre « par les marges » (hooks, 2017) et de façon décloisonnée. Outre les deux séances introductives, les séances ont été regroupées selon trois thématiques ; une première série de séances consacrée aux acteurs et processus sociaux de la fabrique des savoirs ; une deuxième série de séances axée sur les débats épistémiques, et enfin deux études de cas et deux séances de restitution des travaux. Chaque série de séances débutait par une séance de discussion fondée sur deux à trois textes lus en amont. Aux deux dernières séances, une dizaine d'étudiant·es a présenté ses travaux. Nous avons eu plusieurs invitées extérieures, dont la venue a été financée par l'EHESS et le CESAH. 

Ce séminaire se voulait également un espace propice à l’émergence d’une démarche réflexive, notamment pour les chercheur·e·s dont les terrains se situent dans le Sud global, ou qui souhaitaient questionner les liens entre production des savoirs et rapports de domination.

Une quinzaine d'étudiant·es a suivi le séminaire de manière régulière, des masterant·es, des doctorant·es, et auditeurs·trices libres.