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UE94 - Pour une anthropologie du travail : aux frontières du travail


Lieu et planning


  • CNRS - Site Pouchet
    59-61 rue Pouchet 75017 Paris
    annuel / mensuel (2e), jeudi 10:00-13:00
    du 10 novembre 2022 au 13 avril 2023
    Nombre de séances : 6

    + Journée d'étude le 1er juin 2023


Description


Dernière modification : 17 mai 2023 10:49

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
http://ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Anthropologie visuelle Apprentissage Artisanat Capitalisme Classes sociales Culture matérielle Domination Émotions Entreprises Ethnographie Ethnologie Genre Mode Savoir-faire Travail
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Anne Monjaret [référent·e]   directrice de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)

Ce nouveau séminaire vise à réfléchir à la place de la notion de travail en anthropologie. Si les domaines de l’économie, des techniques ou ceux des métiers, de l’entreprise, des organisations ou encore celui des institutions ont su s’imposer comme champs de la discipline, celui du travail n’a pas réussi à trouver le même écho, et ce malgré l’appel de Maurice Godelier dans les années 1980 et malgré les nombreuses recherches qui s’y intéressent de près ou de loin.

Il s’agit donc ici de revenir sur les travaux passés et en cours qui abordent cette notion pour la définir ou la redéfinir, mais également pour circonscrire les contours de ce champ, souligner son intérêt dans l’approche de nos sociétés du passé et du contemporain, européennes comme extra-européennes, rurales et urbaines, en poursuivant ainsi la réflexion amorcée à l’occasion de la préparation du premier manuel sur la question parue en 2021 (Gibert, Monjaret, 2021).

Le « travail », entendu dans une acception large, est une activité réalisée par les humains, une activité qui les touche, les transforme autant qu’elle touche leur environnement. Il recouvre de nombreux domaines (certes de l’économie et des techniques mais aussi du social, du genre, de l’écologie, du politique…), faisant toute la richesse de son étude.

Pour cette première année, nous explorerons voire déconstruirons la notion de travail à partir la question des frontières, en examinant les limites, les seuils autant que le continuum, les articulations, les tensions entre des mondes, des contextes. Les démarches ethnographiques permettront de saisir au plus près le paradoxe des situations ordinaires de travail.

10 novembre 2022 : Introduction : « Approche du travail en anthropologie : un champ peu reconnu en soi…» (salle de conférence)

  • Anne Monjaret, (ethnologie, LAP, EHESS-CNRS), « Que faire de la notion de travail en anthropologie ? »
  • Anath Ariel de Vidas (anthropologie, Mondes Américains, EHESS-CNRS), « Les notions de travail en milieu amérindien. Une étude de cas au Mexique »

8 décembre 2022  : « Visible et invisible : présence imperceptible ? » (salle 221)

  • Marie-Pierre Gibert (anthropologie, Université Lumière Lyon 2 - EVS, Environnement-Ville-Société, UMR 5600), « L'invisible au travail. Des cantonniers dans l'espace urbain lyonnais »
  • Anne Monjaret, « Être visible tout en sachant s’effacer : la posture paradoxale des « gardiens de musée »

12 janvier 2023  : « Rêve et contrainte : conditions de travail ? (salle 221)

  • Aurélia Gualdo (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « Les limites de la réparation dans le mouvement Slow Fashion : des pressions dans les métiers-passion »
  • Madeleine Sallustio (anthropologie, CSO, SciencesPo-CNRS), « L'écologie temporelle et ses limites : rapports de genre et validisme au sein des initiatives néo-paysanne » 

9 février 2023 : « Voix et silence : tonalité sensible ? » (salle 221)

  • Agnès Jeanjean (anthropologie, Université Côté d’Azur – LAPCOS) ; Philippe Rosini (anthropologie, LARIIS et associé au LAPCOS),  « Silence, déni, oubli et bureaucratie aux abords des déchets : mise en perspective, nucléaire et assainissement »
  • Fabien Clouette (anthropologie, Labex Les passés dans le présent, projet franco-britannique CHARISMA), « Silences de marins, bruits à bord et discours à terre : ethnographie sensorielle des conditions sonores et politiques du travail à la pêche »

9 mars 2023 : « Travail et hors travail : des images parlantes ? » (salle 221)

  • Étienne Bourel (anthropologie,  Laboratoire d'anthropologie des enjeux contemporains-Université Lyon 2), « Production, restitution et circulation de photographies dans le monde forestier gabonais »
  • Anne Monjaret, « Usages des calendriers de charme dans les espaces masculins : au-delà du convenu »

13 avril 2023 : Une séance sur les travaux des étudiants (salle 221)

1er juin 2023 (de 9 h 30 à 18 h, salle de conférence et Hybride) : Journée d’étude « Observer et restituer les corps (de métiers) au travail en anthropologie : nouvelles écritures »

  • 9h30 Accueil
  • 9h45 Présentation de la journée
  • 10h-11h : Géraldine Moreau (sociologie des arts et de la culture, Artes, Université Bordeaux Montaigne), « Observer et analyser les corps en formation artisanale via le mime corporel » (en vidéoconférence)
  • 11h-12h : Marina Chauliac (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « Enquêter sur le "sale boulot" : dispositifs de recherche-création aux bains-douches »
  • 12h-12h30 Discussion générale
  • 12h30-14h Pause déjeuner
  • 14h-15h : Frédéric Joulian (anthropologie, Centre Norbert-Elias, EHESS-CNRS), « Anthropologique/anthropographique : retour sur trois expériences de terrain : Kyoto, Mayotte, Izu » (en vidéoconférence)
  • 15h-16h : Francine Barancourt (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « "(D)écrire le travail du cuir.Technographier des ateliers de maroquinerie artisanale pour proposer une anthropographie du métier"
  • 16h-17h : Isaline Saunier (archéologie, anthropologie, GSRL, EPHE-CNRS), « D’après photos : dessiner pour anonymiser, appréhender et analyser des pratiques et des gestes vestimentaires en Mongolie contemporaine » (en vidéoconférence)
  • 17h-17h30  : Emmanuelle Seguin (graphiste, LESC, CNRS, Université Paris Nanterre) et Frédérique Fogel (anthropologie, LESC, CNRS, Université Paris Nanterre), « Raconter et valoriser les anthropologues au travail. Le projet BD d’Anthropologie en partage »
  • 17h30-18h  Discussion générale

Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier

Renseignements


Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques

adresse  du séminaire : salle 221 (sauf le 1er juin 2023 : salle de conférence, Site Pouchet – CNRS 59-61 rue Pouchet 75017 Paris

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel : anne.monjaret@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel : anne.monjaret@ehess.fr

Pré-requis

M1, M2, doctorat, autre public.


Compte rendu


Traiter du travail en anthropologie n’est pas nouveau. Nombreuses sont les recherches qui abordent la question, sans pour autant se revendiquer de ce champ qui n’a d’ailleurs pas trouvé toute sa place dans la discipline, comparé à d’autres champs comme l’anthropologie économique, l’anthropologie des techniques ou encore l’anthropologie des métiers et des institutions. C’est cette invisibilité qui a été le moteur de la mise en place de ce séminaire et de son intitulé « Pour une anthropologie du travail », poursuivant une réflexion entamée lors de la rédaction d’un manuel « Anthropologie du travail » coécrit et paru en 2021 chez Armand Colin (Marie-Pierre Gibert et Anne Monjaret).
Ce nouveau séminaire fait par ailleurs suite à un autre séminaire centré sur l’anthropologie des mondes de la mode qui invitait à penser la mode notamment sous l’angle du travail. Après sept ans, il nous a semblé logique de resserrer le propos sur le travail et d’élargir la question à d’autres secteurs d’activité comme à une conception plus étendue de la notion.
En effet, le « travail » est ici entendu comme une activité réalisée par les humains, une activité qui les touche, les transforme autant qu’elle touche leur environnement. Cette thématique recouvre et traverse des domaines aussi variés que l’économie, le social, le genre, l’écologie, le politique...
Ce nouveau séminaire vise donc à explorer la notion de travail en anthropologie, répondant à l’appel de Maurice Godelier dans les années 1980 qui n’avait pas trouvé alors véritablement d’échos auprès des chercheur·e·s. Tout en revenant sur des travaux passés, l’idée est de mettre plutôt l’accent sur ceux en cours afin de mettre en évidence les sujets qu’ils traitent et les terrains qu’ils réalisent pour ce faire et de mieux mesurer ainsi la façon dont les chercheur.e.s. se sont emparé.e.s ou s’emparent aujourd’hui de la notion. Ce séminaire est soucieux des démarches ethnographiques qui permettent de saisir au plus près les situations ordinaires de travail.
Chaque année sera le moyen, à partir d’une thématique donnée, de définir ou redéfinir la notion de travail et par là de circonscrire les contours de ce champ. Pour la première année (2022-2023), il a été choisi de creuser la question des « frontières du travail », en examinant celles des limites, des seuils autant que du continuum, des articulations, des tensions entre des mondes, des contextes. En dehors de l’introduction (séance 1) qui permettait d’apporter une vision générale sur les approches possibles du travail dans des sociétés européennes comme extra-européennes, quatre séances lui ont été pleinement consacrées. Il s’est agi d’interroger la question des présences imperceptibles des travailleurs et des travailleuses, entre visibles et invisibles (séance 2), ou celle des conditions de travail, entre rêves et contraintes (séance 3) ou encore celle des tonalités sensibles, entre paroles et silence (séance 4), pour finir, de se pencher sur celle du contenu des images, principalement photographiques, entre travail et hors travail (séance 5).
La séance 6 qui réunissait les étudiant·e·s souhaitant valider le séminaire a permis de creuser les sujets proposés, les pistes et les méthodologies soumises.
Enfin, une journée d’étude « Observer et restituer les corps (de métier) au travail en anthropologie : nouvelles écritures » a offert aux étudiant.e.s un autre format pédagogique et surtout les a conduit à découvrir les nouveaux usages de l’ethnographie, du terrain d’enquête – seul ou en collaboration – jusqu’à sa restitution. Ils ont pu prendre conscience du renouvellement des approches sur le travail.
L’année à venir (2023-2024) sera consacrée la question du « travail en héritage ».

Dernière modification : 17 mai 2023 10:49

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations, Sociologie
Page web
http://ehess.fr 
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie sociale Anthropologie visuelle Apprentissage Artisanat Capitalisme Classes sociales Culture matérielle Domination Émotions Entreprises Ethnographie Ethnologie Genre Mode Savoir-faire Travail
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
  • Anne Monjaret [référent·e]   directrice de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)

Ce nouveau séminaire vise à réfléchir à la place de la notion de travail en anthropologie. Si les domaines de l’économie, des techniques ou ceux des métiers, de l’entreprise, des organisations ou encore celui des institutions ont su s’imposer comme champs de la discipline, celui du travail n’a pas réussi à trouver le même écho, et ce malgré l’appel de Maurice Godelier dans les années 1980 et malgré les nombreuses recherches qui s’y intéressent de près ou de loin.

Il s’agit donc ici de revenir sur les travaux passés et en cours qui abordent cette notion pour la définir ou la redéfinir, mais également pour circonscrire les contours de ce champ, souligner son intérêt dans l’approche de nos sociétés du passé et du contemporain, européennes comme extra-européennes, rurales et urbaines, en poursuivant ainsi la réflexion amorcée à l’occasion de la préparation du premier manuel sur la question parue en 2021 (Gibert, Monjaret, 2021).

Le « travail », entendu dans une acception large, est une activité réalisée par les humains, une activité qui les touche, les transforme autant qu’elle touche leur environnement. Il recouvre de nombreux domaines (certes de l’économie et des techniques mais aussi du social, du genre, de l’écologie, du politique…), faisant toute la richesse de son étude.

Pour cette première année, nous explorerons voire déconstruirons la notion de travail à partir la question des frontières, en examinant les limites, les seuils autant que le continuum, les articulations, les tensions entre des mondes, des contextes. Les démarches ethnographiques permettront de saisir au plus près le paradoxe des situations ordinaires de travail.

10 novembre 2022 : Introduction : « Approche du travail en anthropologie : un champ peu reconnu en soi…» (salle de conférence)

  • Anne Monjaret, (ethnologie, LAP, EHESS-CNRS), « Que faire de la notion de travail en anthropologie ? »
  • Anath Ariel de Vidas (anthropologie, Mondes Américains, EHESS-CNRS), « Les notions de travail en milieu amérindien. Une étude de cas au Mexique »

8 décembre 2022  : « Visible et invisible : présence imperceptible ? » (salle 221)

  • Marie-Pierre Gibert (anthropologie, Université Lumière Lyon 2 - EVS, Environnement-Ville-Société, UMR 5600), « L'invisible au travail. Des cantonniers dans l'espace urbain lyonnais »
  • Anne Monjaret, « Être visible tout en sachant s’effacer : la posture paradoxale des « gardiens de musée »

12 janvier 2023  : « Rêve et contrainte : conditions de travail ? (salle 221)

  • Aurélia Gualdo (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « Les limites de la réparation dans le mouvement Slow Fashion : des pressions dans les métiers-passion »
  • Madeleine Sallustio (anthropologie, CSO, SciencesPo-CNRS), « L'écologie temporelle et ses limites : rapports de genre et validisme au sein des initiatives néo-paysanne » 

9 février 2023 : « Voix et silence : tonalité sensible ? » (salle 221)

  • Agnès Jeanjean (anthropologie, Université Côté d’Azur – LAPCOS) ; Philippe Rosini (anthropologie, LARIIS et associé au LAPCOS),  « Silence, déni, oubli et bureaucratie aux abords des déchets : mise en perspective, nucléaire et assainissement »
  • Fabien Clouette (anthropologie, Labex Les passés dans le présent, projet franco-britannique CHARISMA), « Silences de marins, bruits à bord et discours à terre : ethnographie sensorielle des conditions sonores et politiques du travail à la pêche »

9 mars 2023 : « Travail et hors travail : des images parlantes ? » (salle 221)

  • Étienne Bourel (anthropologie,  Laboratoire d'anthropologie des enjeux contemporains-Université Lyon 2), « Production, restitution et circulation de photographies dans le monde forestier gabonais »
  • Anne Monjaret, « Usages des calendriers de charme dans les espaces masculins : au-delà du convenu »

13 avril 2023 : Une séance sur les travaux des étudiants (salle 221)

1er juin 2023 (de 9 h 30 à 18 h, salle de conférence et Hybride) : Journée d’étude « Observer et restituer les corps (de métiers) au travail en anthropologie : nouvelles écritures »

  • 9h30 Accueil
  • 9h45 Présentation de la journée
  • 10h-11h : Géraldine Moreau (sociologie des arts et de la culture, Artes, Université Bordeaux Montaigne), « Observer et analyser les corps en formation artisanale via le mime corporel » (en vidéoconférence)
  • 11h-12h : Marina Chauliac (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « Enquêter sur le "sale boulot" : dispositifs de recherche-création aux bains-douches »
  • 12h-12h30 Discussion générale
  • 12h30-14h Pause déjeuner
  • 14h-15h : Frédéric Joulian (anthropologie, Centre Norbert-Elias, EHESS-CNRS), « Anthropologique/anthropographique : retour sur trois expériences de terrain : Kyoto, Mayotte, Izu » (en vidéoconférence)
  • 15h-16h : Francine Barancourt (anthropologie, LAP, EHESS-CNRS), « "(D)écrire le travail du cuir.Technographier des ateliers de maroquinerie artisanale pour proposer une anthropographie du métier"
  • 16h-17h : Isaline Saunier (archéologie, anthropologie, GSRL, EPHE-CNRS), « D’après photos : dessiner pour anonymiser, appréhender et analyser des pratiques et des gestes vestimentaires en Mongolie contemporaine » (en vidéoconférence)
  • 17h-17h30  : Emmanuelle Seguin (graphiste, LESC, CNRS, Université Paris Nanterre) et Frédérique Fogel (anthropologie, LESC, CNRS, Université Paris Nanterre), « Raconter et valoriser les anthropologues au travail. Le projet BD d’Anthropologie en partage »
  • 17h30-18h  Discussion générale
  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier
  • Séminaires de recherche – Études sur le genre-Anthropologie – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – dossier
Contacts additionnels
-
Labels
EUR Gender and Sexuality Studies
Informations pratiques

adresse  du séminaire : salle 221 (sauf le 1er juin 2023 : salle de conférence, Site Pouchet – CNRS 59-61 rue Pouchet 75017 Paris

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris par courriel : anne.monjaret@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel : anne.monjaret@ehess.fr

Pré-requis

M1, M2, doctorat, autre public.

  • CNRS - Site Pouchet
    59-61 rue Pouchet 75017 Paris
    annuel / mensuel (2e), jeudi 10:00-13:00
    du 10 novembre 2022 au 13 avril 2023
    Nombre de séances : 6

    + Journée d'étude le 1er juin 2023

Traiter du travail en anthropologie n’est pas nouveau. Nombreuses sont les recherches qui abordent la question, sans pour autant se revendiquer de ce champ qui n’a d’ailleurs pas trouvé toute sa place dans la discipline, comparé à d’autres champs comme l’anthropologie économique, l’anthropologie des techniques ou encore l’anthropologie des métiers et des institutions. C’est cette invisibilité qui a été le moteur de la mise en place de ce séminaire et de son intitulé « Pour une anthropologie du travail », poursuivant une réflexion entamée lors de la rédaction d’un manuel « Anthropologie du travail » coécrit et paru en 2021 chez Armand Colin (Marie-Pierre Gibert et Anne Monjaret).
Ce nouveau séminaire fait par ailleurs suite à un autre séminaire centré sur l’anthropologie des mondes de la mode qui invitait à penser la mode notamment sous l’angle du travail. Après sept ans, il nous a semblé logique de resserrer le propos sur le travail et d’élargir la question à d’autres secteurs d’activité comme à une conception plus étendue de la notion.
En effet, le « travail » est ici entendu comme une activité réalisée par les humains, une activité qui les touche, les transforme autant qu’elle touche leur environnement. Cette thématique recouvre et traverse des domaines aussi variés que l’économie, le social, le genre, l’écologie, le politique...
Ce nouveau séminaire vise donc à explorer la notion de travail en anthropologie, répondant à l’appel de Maurice Godelier dans les années 1980 qui n’avait pas trouvé alors véritablement d’échos auprès des chercheur·e·s. Tout en revenant sur des travaux passés, l’idée est de mettre plutôt l’accent sur ceux en cours afin de mettre en évidence les sujets qu’ils traitent et les terrains qu’ils réalisent pour ce faire et de mieux mesurer ainsi la façon dont les chercheur.e.s. se sont emparé.e.s ou s’emparent aujourd’hui de la notion. Ce séminaire est soucieux des démarches ethnographiques qui permettent de saisir au plus près les situations ordinaires de travail.
Chaque année sera le moyen, à partir d’une thématique donnée, de définir ou redéfinir la notion de travail et par là de circonscrire les contours de ce champ. Pour la première année (2022-2023), il a été choisi de creuser la question des « frontières du travail », en examinant celles des limites, des seuils autant que du continuum, des articulations, des tensions entre des mondes, des contextes. En dehors de l’introduction (séance 1) qui permettait d’apporter une vision générale sur les approches possibles du travail dans des sociétés européennes comme extra-européennes, quatre séances lui ont été pleinement consacrées. Il s’est agi d’interroger la question des présences imperceptibles des travailleurs et des travailleuses, entre visibles et invisibles (séance 2), ou celle des conditions de travail, entre rêves et contraintes (séance 3) ou encore celle des tonalités sensibles, entre paroles et silence (séance 4), pour finir, de se pencher sur celle du contenu des images, principalement photographiques, entre travail et hors travail (séance 5).
La séance 6 qui réunissait les étudiant·e·s souhaitant valider le séminaire a permis de creuser les sujets proposés, les pistes et les méthodologies soumises.
Enfin, une journée d’étude « Observer et restituer les corps (de métier) au travail en anthropologie : nouvelles écritures » a offert aux étudiant.e.s un autre format pédagogique et surtout les a conduit à découvrir les nouveaux usages de l’ethnographie, du terrain d’enquête – seul ou en collaboration – jusqu’à sa restitution. Ils ont pu prendre conscience du renouvellement des approches sur le travail.
L’année à venir (2023-2024) sera consacrée la question du « travail en héritage ».