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UE911 - Penser les classes au-delà des nations : circulations et rapports de classe dans l'espace social européen
Lieu et planning
-
48 bd Jourdan
48 bd Jourdan 75014 Paris
annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-12:00
du 4 novembre 2022 au 12 mai 2023
Nombre de séances : 10
Description
Dernière modification : 12 octobre 2022 13:35
- Type d'UE
- Ateliers de doctorants
- Centres
- Centre Maurice-Halbwachs (CMH), Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Classes sociales Domination Ethnicité Genre Inégalités Migration(s) Racismes et races Travail
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Margot Roisin-Jonquieres [référent·e] doctorante, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS), Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
- Marton Angyan doctorant, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
- Anouck Manez doctorante, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
Si le processus de formation des classes sociales s’est organisé dans le cadre de la construction des Etats-nations, en particulier des Welfare State, il a toujours été travaillé par les migrations et par les relations à distances (concurrence, solidarité, coopération, etc.) entre classes sociales nationales. La construction d’espaces politiques et économiques globalisés, à l’image de l’Union Européenne, et l’augmentation des migrations dans le capitalisme contemporain pose de façon plus intense la question de la projection des rapports de classe dans des espaces sociaux internationaux et transnationaux. Qu’est-ce que la construction de ce type d’espace fait aux rapports de classe? Dans quelle mesure les circulations de travailleur.se.s, de retraité.e.s, d’étudiant.e.s et de touristes transforment voire recomposent les rapports de classe ? Assiste-t-on à la formation de classes sociales transnationales? Le séminaire abordera ces enjeux autour de trois axes.
Un premier consistera à interroger la comparaison des positions de classe et les formes de convergences-divergences entre groupes sociaux à l’échelle européenne. Si certains travaux suggèrent la formation des groupes sociaux voire de classes sociales transnationales en soulignant leurs caractéristiques communes, en particulier les nouvelles formes d’exploitation subies, d’autres travaux insistent sur les divergences selon les espaces nationaux, du fait notamment de politiques de distribution/redistribution des revenus et d’encadrement du travail différentes entre pays. Cette question de la comparaison des positions de classe invite également à réfléchir aux catégorisations statistiques, en particulier les nomenclatures socioprofessionnelles, qui visent à mettre en équivalence des métiers et des groupes professionnels à l’échelle européenne.
Un second axe s’intéressera aux rencontres et aux confrontations de classe qui se nouent entre européen.ne.s du fait des opportunités de circulations induites par la construction européenne. Quelles formes d’échanges et de confrontations entre des cadres allemands et les ouvriers hongrois qu’ils supervisent ; entre des riches retraité.e.s britanniques et les petit.e.s employé.e.s qui travaillent pour eux sur les côtes espagnoles ; entre des ouvriers roumains et les patrons français qui les embauchent sur des chantiers ou entre des assistantes maternelles polonaises et les familles italiennes de classe moyenne dont elles gardent les enfants ? Cette confrontation entre groupes sociaux ne s’opère pas uniquement dans les intéractions directes et la coprésence spatiale, elle se joue également à distance par le biais d’infrastructures de médiations (transports, médias, réseaux sociaux, etc.) et par les logiques de mise en concurrence des groupes sociaux (les ouvriers du bâtiment, les chauffeurs routiers, les télé-opératrices, etc.) selon la valeur économique, sociale et symbolique qui leur est reconnue. Dans certains cas, ces processus de confrontation à distance peuvent participer à des formes de minorisation, stigmatisation ou racialisation de groupes sociaux.
Enfin, un dernier axe questionnera les formes de ressources qu’offrent ou non les opportunités de mobilités et de circulation à l’intérieur de l’espace européen. De nombreux travaux ont insisté sur les ressources offertes aux membres des classes supérieures par le biais des opportunités de mobilité (compétences linguistiques, accès à des formations qualifiées, capitalisation immobilière, contournement des contraintes fiscales, accès à des espaces de vacances et de natures, etc.). Certains travaux suggèrent même la formation d’un capital cosmopolite ou international. Qu’en-est-il pour les classes populaires? Dans quelles mesures les mobilités et migrations européennes sont-elles asymétriques entre classes sociales et participent-elles à la reproduction des rapports de classe?
Le séminaire abordera ces questionnements à partir de la présentation d’enquêtes originales ou de lectures croisées. Il pourra aussi servir de cadre de réflexion et de discussions d’enquêtes en cours.
Étienne Pénissat (chargé de recherche, CNRS) participe à l'animation de l'atelier.
18 novembre 2022 (R3-35) : Séance introductive. Travailleuses du care et domestic workers : vers la formation de classes sociales transnationales ?
- Séance animée par Étienne Penissat (CMH)
CYCLE 1 : Comparer les positions de classe
16 décembre 2022 (R2-05) : Classes et déclassement des immigrés aux études longues : une comparaison France-Allemagne
- Intervention : Pauline Vallot (IREDU)
13 janvier 2023 (R3-35) : Quelle est la classe des “inactif.ve.s” ? Classes et classements dans les enquêtes européennes.
Interventions :
- Anouck Manez (CMH): Comparer les chômeur.se.s et “inactif.ves” en France et en Italie
- Angel Baraud (CSU-Cresppa), Laura Galhano (Université de Lausanne) et Paul Hobeika (CSU-Cresppa): Comparer les positions de classes des “inactif.ve.s” en France et au Portugal
CYCLE 2 : Rencontres européennes et rapports de classe
3 février 2023 (R2-05) : Concurrences professionnelles internationales et rapports de classe et de race : le cas des chauffeurs routiers
- Intervention : Margot Roisin (CMH)
17 février 2023 (R2-05) : Tous dans le même bateau, tous dans la même classe ? Marché du travail globalisé et appartenance de classe des marins de commerce
- Intervention : Claire Flécher (Centre Max Weber)
17 mars 2023 (R2-05) : Quand les rapports de classe s’éprouvent hors des frontières nationales: les travailleurs détachés
- Intervention : Lisa Berntsen (De Burcht, Institut de recherche scientifique pour le mouvement ouvrier néerlandais, Amsterdam)
CYCLE 3 : Mobilités, ressources et construction des positions de classe à l’international
14 avril 2023 (R3-35) : Les dents du bonheur: les migrations de santé des classes moyennes françaises
- Intervention : Marton Angyan (CMH)
12 mai 2023 (R3-35) : L’amour est à l’étranger : marché matrimonial globalisé, rapport de genre et de classe
- Intervention : Laure Sizaire (Centre Max Weber)
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Horaires : 10 h-12 h, 48 boulevard Jourdan, 75014 Paris
- Direction de travaux des étudiants
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- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
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Dernière modification : 12 octobre 2022 13:35
- Type d'UE
- Ateliers de doctorants
- Centres
- Centre Maurice-Halbwachs (CMH), Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
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- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Margot Roisin-Jonquieres [référent·e] doctorante, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS), Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
- Marton Angyan doctorant, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
- Anouck Manez doctorante, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
Si le processus de formation des classes sociales s’est organisé dans le cadre de la construction des Etats-nations, en particulier des Welfare State, il a toujours été travaillé par les migrations et par les relations à distances (concurrence, solidarité, coopération, etc.) entre classes sociales nationales. La construction d’espaces politiques et économiques globalisés, à l’image de l’Union Européenne, et l’augmentation des migrations dans le capitalisme contemporain pose de façon plus intense la question de la projection des rapports de classe dans des espaces sociaux internationaux et transnationaux. Qu’est-ce que la construction de ce type d’espace fait aux rapports de classe? Dans quelle mesure les circulations de travailleur.se.s, de retraité.e.s, d’étudiant.e.s et de touristes transforment voire recomposent les rapports de classe ? Assiste-t-on à la formation de classes sociales transnationales? Le séminaire abordera ces enjeux autour de trois axes.
Un premier consistera à interroger la comparaison des positions de classe et les formes de convergences-divergences entre groupes sociaux à l’échelle européenne. Si certains travaux suggèrent la formation des groupes sociaux voire de classes sociales transnationales en soulignant leurs caractéristiques communes, en particulier les nouvelles formes d’exploitation subies, d’autres travaux insistent sur les divergences selon les espaces nationaux, du fait notamment de politiques de distribution/redistribution des revenus et d’encadrement du travail différentes entre pays. Cette question de la comparaison des positions de classe invite également à réfléchir aux catégorisations statistiques, en particulier les nomenclatures socioprofessionnelles, qui visent à mettre en équivalence des métiers et des groupes professionnels à l’échelle européenne.
Un second axe s’intéressera aux rencontres et aux confrontations de classe qui se nouent entre européen.ne.s du fait des opportunités de circulations induites par la construction européenne. Quelles formes d’échanges et de confrontations entre des cadres allemands et les ouvriers hongrois qu’ils supervisent ; entre des riches retraité.e.s britanniques et les petit.e.s employé.e.s qui travaillent pour eux sur les côtes espagnoles ; entre des ouvriers roumains et les patrons français qui les embauchent sur des chantiers ou entre des assistantes maternelles polonaises et les familles italiennes de classe moyenne dont elles gardent les enfants ? Cette confrontation entre groupes sociaux ne s’opère pas uniquement dans les intéractions directes et la coprésence spatiale, elle se joue également à distance par le biais d’infrastructures de médiations (transports, médias, réseaux sociaux, etc.) et par les logiques de mise en concurrence des groupes sociaux (les ouvriers du bâtiment, les chauffeurs routiers, les télé-opératrices, etc.) selon la valeur économique, sociale et symbolique qui leur est reconnue. Dans certains cas, ces processus de confrontation à distance peuvent participer à des formes de minorisation, stigmatisation ou racialisation de groupes sociaux.
Enfin, un dernier axe questionnera les formes de ressources qu’offrent ou non les opportunités de mobilités et de circulation à l’intérieur de l’espace européen. De nombreux travaux ont insisté sur les ressources offertes aux membres des classes supérieures par le biais des opportunités de mobilité (compétences linguistiques, accès à des formations qualifiées, capitalisation immobilière, contournement des contraintes fiscales, accès à des espaces de vacances et de natures, etc.). Certains travaux suggèrent même la formation d’un capital cosmopolite ou international. Qu’en-est-il pour les classes populaires? Dans quelles mesures les mobilités et migrations européennes sont-elles asymétriques entre classes sociales et participent-elles à la reproduction des rapports de classe?
Le séminaire abordera ces questionnements à partir de la présentation d’enquêtes originales ou de lectures croisées. Il pourra aussi servir de cadre de réflexion et de discussions d’enquêtes en cours.
Étienne Pénissat (chargé de recherche, CNRS) participe à l'animation de l'atelier.
18 novembre 2022 (R3-35) : Séance introductive. Travailleuses du care et domestic workers : vers la formation de classes sociales transnationales ?
- Séance animée par Étienne Penissat (CMH)
CYCLE 1 : Comparer les positions de classe
16 décembre 2022 (R2-05) : Classes et déclassement des immigrés aux études longues : une comparaison France-Allemagne
- Intervention : Pauline Vallot (IREDU)
13 janvier 2023 (R3-35) : Quelle est la classe des “inactif.ve.s” ? Classes et classements dans les enquêtes européennes.
Interventions :
- Anouck Manez (CMH): Comparer les chômeur.se.s et “inactif.ves” en France et en Italie
- Angel Baraud (CSU-Cresppa), Laura Galhano (Université de Lausanne) et Paul Hobeika (CSU-Cresppa): Comparer les positions de classes des “inactif.ve.s” en France et au Portugal
CYCLE 2 : Rencontres européennes et rapports de classe
3 février 2023 (R2-05) : Concurrences professionnelles internationales et rapports de classe et de race : le cas des chauffeurs routiers
- Intervention : Margot Roisin (CMH)
17 février 2023 (R2-05) : Tous dans le même bateau, tous dans la même classe ? Marché du travail globalisé et appartenance de classe des marins de commerce
- Intervention : Claire Flécher (Centre Max Weber)
17 mars 2023 (R2-05) : Quand les rapports de classe s’éprouvent hors des frontières nationales: les travailleurs détachés
- Intervention : Lisa Berntsen (De Burcht, Institut de recherche scientifique pour le mouvement ouvrier néerlandais, Amsterdam)
CYCLE 3 : Mobilités, ressources et construction des positions de classe à l’international
14 avril 2023 (R3-35) : Les dents du bonheur: les migrations de santé des classes moyennes françaises
- Intervention : Marton Angyan (CMH)
12 mai 2023 (R3-35) : L’amour est à l’étranger : marché matrimonial globalisé, rapport de genre et de classe
- Intervention : Laure Sizaire (Centre Max Weber)
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
Horaires : 10 h-12 h, 48 boulevard Jourdan, 75014 Paris
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- Réception des candidats
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- Pré-requis
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48 bd Jourdan
48 bd Jourdan 75014 Paris
annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-12:00
du 4 novembre 2022 au 12 mai 2023
Nombre de séances : 10