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UE88 - L’animal symbolique. Symbole, mythe et métaphore : entre Cassirer et Blumenberg
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle polyvalente 50
annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 16:30-18:30
du 12 octobre 2022 au 12 avril 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 5 octobre 2022 16:40
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Épistémologie Histoire culturelle Histoire intellectuelle Philosophie Savoirs Sciences Symbolique
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Leopoldo Iribarren [référent·e] maître de conférences, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
- Barbara Carnevali directrice d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
Pourquoi l’humain entre en relation avec la réalité par la médiation de symboles ? Qu’est-ce qu’une « forme symbolique » ? Dans quel sens le mythe ou la métaphore peuvent-ils être considérés comme des formes de connaissance, dotées d’une capacité cognitive spécifique et d’une légitimité propre, différentes de celle du concept et, à certains égards, en concurrence avec lui ? Ces questions seront au cœur de notre séminaire, qui vise à interroger le rôle que les médiations symboliques jouent dans la construction de la connaissance et dans la production de la culture. Nous nous concentrerons en particulier sur les outils offerts par deux grands penseurs allemands du XXe siècle, Ernst Cassirer (1874-1945) et Hans Blumenberg (1920-1996). Le premier transforme le geste transcendantal de Kant en une philosophie de la culture articulée autour du concept de symbole : on ne comprend le monde que par les médiations signifiantes du langage, du mythe, de la science et de l’art. Prenant appui sur cette conception de l’humain comme animal symbolicum, Blumenberg s’intéresse au rôle du mythe et de la métaphore dans l’histoire de la pensée, non seulement d’un point de vue philosophique, comme horizons de sens où s’élaborent les concepts, mais aussi d’un point de vue anthropologique, comme « techniques symboliques » de survie et de défense face à la réalité qui nous entoure. Nous lirons et commenterons un choix de textes de ces auteurs. La discussion portera également sur les relations entre la science, la philosophie, l’art et la littérature, envisagées selon les perspectives philosophiques du néo-kantisme, de la phénoménologie et de l’anthropologie philosophique.
12 octobre 2022 : Introduction au problème du symbole (12/10/22)
Kant et la question de la finitude. Retournement du schéma cartésien et de l’aspiration à une conceptualité pure. Lectures proposées :
- Kant, Critique de la faculté de juger.
- Analytique du sublime § 49 (les « idées esthétiques »)
- Dialectique du jugement esthétique § 59 (le symbole)
26 octobre 2022 : L’École de Marbourg et la philosophie de la science
Le néo-kantisme contre le positivisme. Limites de la philosophie des sciences.
Lecture :
- Cassirer, Substance et fonction. Éléments pour une théorie du concept (1910), chapitre 1.
9 novembre 2022 : La philosophie des formes symboliques
Le tournant sémantique du geste transcendantal : vers une philosophie de la culture.
Lectures :
- Cassirer, « Le concept de forme symbolique dans l’édification des sciences de l’esprit » (1921-22), in Trois essais sur le symbolique, Paris, Ed. du Cerf, p. 9-37
- Cassirer, « Le système symbolique et sa place dans la philosophie » (1927), in : Cohen, Natorp, Cassirer (et alii), Néokantismes et théorie de la connaissance, Paris, Vrin, p. 203-222.
23 novembre : Conférence d’Andrea Pinotti (Université de Milan) sur Cassirer
14 décembre 2022 : Le mythe comme forme symbolique
Le problème d’une philosophie du mythe (le cas Schelling). Rencontre Cassirer-Warburg.
Lectures :
- Cassirer, « La forme du concept dans la pensée mythique » (1922), in Trois essais sur le symbolique, Paris, Ed. du Cerf, p. 39-111.
- Cassirer, Philosophie des formes symboliques II, La pensée mythique (1924), Introduction.
- Cassirer, Langage et mythe (1925)
11 janvier 2023 : Le langage comme forme symbolique
Théorie du langage, position centrale de celui-ci dans le système. Le « linguistic turn » de Humboldt.
Lecture :
- Cassirer, Philosophie des formes symboliques I, Le langage (1923), Introduction
25 janvier 2023 : L’art comme forme symbolique
(lectures à définir)
8 février 2023 : Hans Blumenberg : l’anthropologie du symbolique
Introduction générale. Sa relation à Cassirer, à la phénoménologie et à l’anthropologie philosophique allemande.
(lectures à définir)
22 février : Métaphore et métaphorologie
(lectures à définir)
8 mars : Le mythe
(lectures à définir)
22 mars : théorie de l’inconceptualité. Conclusions.
(lectures à définir)
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous auprès des organisateurs.
- Réception des candidats
sur rendez-vous auprès des organisateurs.
- Pré-requis
ouvert à tous les étudiants et chercheurs.
Compte rendu
Le séminaire s’est consacré à l’œuvre de Cassirer. La pensée cassirerienne a d’abord été présentée à l’aune de sa propre évolution historique comme théorique, de son approche néo-kantienne principalement axée sur les problèmes de la philosophie des sciences à ses développement et inscription dans une philosophie de la culture au système aussi complexe qu’articulé. Passée cette introduction, la notion de « forme symbolique » a fait l’objet d’une analyse approfondie aux multiples facettes. Nous avons ainsi creusé ses implications théoriques majeures : le concept de symbole ; la médiation entre l’empirique et l’esprit ; l’imagination, la liberté et l’expression ; le rapport entre langage, mythe, art et science ; le système et le problème de la totalité des connaissances ; l’émergence d’une ambivalence non résolue entre une approche qui considère la science comme discipline supérieure à toute autre, et une approche qui met l’ensemble des formes symboliques sur pied d’égalité. Nous nous sommes ensuite penchés sur la généalogie historico-philosophique de la notion de forme symbolique (en particulier la relation à Kant et à Hegel) puis sur les comparaison et dialogue de cette pensée avec celle d’autres auteurs (Warburg, principalement, et, dans une moindre mesure, Pierre Bourdieu et Hans Blumenberg). Enfin, nous nous sommes interrogés sur son potentiel heuristique aujourd’hui toujours très pertinent. Ce dernier aspect a notamment été au cœur de deux séances particulières du séminaire. L’une s’est centrée sur la littérature, plus spécifiquement sur la métaphore et le style examinés en tant que formes symboliques. L’analyse s’est dès lors polarisée autour d’une étude de cas : la confrontation entre les trois lectures, liées les unes aux autres, que Ernst Cassirer, Jean Starobinski et Jacques Derrida ont proposées de l’œuvre de Rousseau. De la sorte, cette analyse nous a permis d’ouvrir de nouveau le dossier du rapport entre philosophie et littérature. La conférence d’Andrea Pinotti, de son côté, a porté sur les enjeux contemporains de la réalité virtuelle, question abordée à l’aide d’une démarche originale pleinement néo-cassirerienne. Le séminaire s’est enfin achevé en discutant l’actualité de la pensée de Cassirer et son intérêt pour les chercheurs en sciences sociales qui tentent d’élaborer une approche transdisciplinaire de la culture.
Dernière modification : 5 octobre 2022 16:40
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Épistémologie Histoire culturelle Histoire intellectuelle Philosophie Savoirs Sciences Symbolique
- Aires culturelles
- Europe
Intervenant·e·s
- Leopoldo Iribarren [référent·e] maître de conférences, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
- Barbara Carnevali directrice d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
Pourquoi l’humain entre en relation avec la réalité par la médiation de symboles ? Qu’est-ce qu’une « forme symbolique » ? Dans quel sens le mythe ou la métaphore peuvent-ils être considérés comme des formes de connaissance, dotées d’une capacité cognitive spécifique et d’une légitimité propre, différentes de celle du concept et, à certains égards, en concurrence avec lui ? Ces questions seront au cœur de notre séminaire, qui vise à interroger le rôle que les médiations symboliques jouent dans la construction de la connaissance et dans la production de la culture. Nous nous concentrerons en particulier sur les outils offerts par deux grands penseurs allemands du XXe siècle, Ernst Cassirer (1874-1945) et Hans Blumenberg (1920-1996). Le premier transforme le geste transcendantal de Kant en une philosophie de la culture articulée autour du concept de symbole : on ne comprend le monde que par les médiations signifiantes du langage, du mythe, de la science et de l’art. Prenant appui sur cette conception de l’humain comme animal symbolicum, Blumenberg s’intéresse au rôle du mythe et de la métaphore dans l’histoire de la pensée, non seulement d’un point de vue philosophique, comme horizons de sens où s’élaborent les concepts, mais aussi d’un point de vue anthropologique, comme « techniques symboliques » de survie et de défense face à la réalité qui nous entoure. Nous lirons et commenterons un choix de textes de ces auteurs. La discussion portera également sur les relations entre la science, la philosophie, l’art et la littérature, envisagées selon les perspectives philosophiques du néo-kantisme, de la phénoménologie et de l’anthropologie philosophique.
12 octobre 2022 : Introduction au problème du symbole (12/10/22)
Kant et la question de la finitude. Retournement du schéma cartésien et de l’aspiration à une conceptualité pure. Lectures proposées :
- Kant, Critique de la faculté de juger.
- Analytique du sublime § 49 (les « idées esthétiques »)
- Dialectique du jugement esthétique § 59 (le symbole)
26 octobre 2022 : L’École de Marbourg et la philosophie de la science
Le néo-kantisme contre le positivisme. Limites de la philosophie des sciences.
Lecture :
- Cassirer, Substance et fonction. Éléments pour une théorie du concept (1910), chapitre 1.
9 novembre 2022 : La philosophie des formes symboliques
Le tournant sémantique du geste transcendantal : vers une philosophie de la culture.
Lectures :
- Cassirer, « Le concept de forme symbolique dans l’édification des sciences de l’esprit » (1921-22), in Trois essais sur le symbolique, Paris, Ed. du Cerf, p. 9-37
- Cassirer, « Le système symbolique et sa place dans la philosophie » (1927), in : Cohen, Natorp, Cassirer (et alii), Néokantismes et théorie de la connaissance, Paris, Vrin, p. 203-222.
23 novembre : Conférence d’Andrea Pinotti (Université de Milan) sur Cassirer
14 décembre 2022 : Le mythe comme forme symbolique
Le problème d’une philosophie du mythe (le cas Schelling). Rencontre Cassirer-Warburg.
Lectures :
- Cassirer, « La forme du concept dans la pensée mythique » (1922), in Trois essais sur le symbolique, Paris, Ed. du Cerf, p. 39-111.
- Cassirer, Philosophie des formes symboliques II, La pensée mythique (1924), Introduction.
- Cassirer, Langage et mythe (1925)
11 janvier 2023 : Le langage comme forme symbolique
Théorie du langage, position centrale de celui-ci dans le système. Le « linguistic turn » de Humboldt.
Lecture :
- Cassirer, Philosophie des formes symboliques I, Le langage (1923), Introduction
25 janvier 2023 : L’art comme forme symbolique
(lectures à définir)
8 février 2023 : Hans Blumenberg : l’anthropologie du symbolique
Introduction générale. Sa relation à Cassirer, à la phénoménologie et à l’anthropologie philosophique allemande.
(lectures à définir)
22 février : Métaphore et métaphorologie
(lectures à définir)
8 mars : Le mythe
(lectures à définir)
22 mars : théorie de l’inconceptualité. Conclusions.
(lectures à définir)
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Formes et objets
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous auprès des organisateurs.
- Réception des candidats
sur rendez-vous auprès des organisateurs.
- Pré-requis
ouvert à tous les étudiants et chercheurs.
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle polyvalente 50
annuel / bimensuel (2e/4e), mercredi 16:30-18:30
du 12 octobre 2022 au 12 avril 2023
Nombre de séances : 12
Le séminaire s’est consacré à l’œuvre de Cassirer. La pensée cassirerienne a d’abord été présentée à l’aune de sa propre évolution historique comme théorique, de son approche néo-kantienne principalement axée sur les problèmes de la philosophie des sciences à ses développement et inscription dans une philosophie de la culture au système aussi complexe qu’articulé. Passée cette introduction, la notion de « forme symbolique » a fait l’objet d’une analyse approfondie aux multiples facettes. Nous avons ainsi creusé ses implications théoriques majeures : le concept de symbole ; la médiation entre l’empirique et l’esprit ; l’imagination, la liberté et l’expression ; le rapport entre langage, mythe, art et science ; le système et le problème de la totalité des connaissances ; l’émergence d’une ambivalence non résolue entre une approche qui considère la science comme discipline supérieure à toute autre, et une approche qui met l’ensemble des formes symboliques sur pied d’égalité. Nous nous sommes ensuite penchés sur la généalogie historico-philosophique de la notion de forme symbolique (en particulier la relation à Kant et à Hegel) puis sur les comparaison et dialogue de cette pensée avec celle d’autres auteurs (Warburg, principalement, et, dans une moindre mesure, Pierre Bourdieu et Hans Blumenberg). Enfin, nous nous sommes interrogés sur son potentiel heuristique aujourd’hui toujours très pertinent. Ce dernier aspect a notamment été au cœur de deux séances particulières du séminaire. L’une s’est centrée sur la littérature, plus spécifiquement sur la métaphore et le style examinés en tant que formes symboliques. L’analyse s’est dès lors polarisée autour d’une étude de cas : la confrontation entre les trois lectures, liées les unes aux autres, que Ernst Cassirer, Jean Starobinski et Jacques Derrida ont proposées de l’œuvre de Rousseau. De la sorte, cette analyse nous a permis d’ouvrir de nouveau le dossier du rapport entre philosophie et littérature. La conférence d’Andrea Pinotti, de son côté, a porté sur les enjeux contemporains de la réalité virtuelle, question abordée à l’aide d’une démarche originale pleinement néo-cassirerienne. Le séminaire s’est enfin achevé en discutant l’actualité de la pensée de Cassirer et son intérêt pour les chercheurs en sciences sociales qui tentent d’élaborer une approche transdisciplinaire de la culture.