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UE833 - Apparitions : sciences humaines et sociales des êtres à éclipse


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 14:30-16:30
    du 21 février 2023 au 23 mai 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 22 juin 2022 16:37

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique Histoire Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Caroline Callard [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)
  • Arnaud Esquerre   directeur de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
  • Gregory Delaplace   directeur d'études, EPHE

Le séminaire aura pour objet de faire le bilan des recherches et d’ouvrir de nouvelles perspectives sur les « êtres à éclipse », qui se caractérisent par leur existence intermittente, apparaissant et disparaissant, tels que les fantômes, les esprits, les divinités, les vampires, les extraterrestres, etc. En mobilisant des travaux antérieurs et en cours, nous croiserons des approches historiques, anthropologiques et sociologiques afin d’identifier les apports de chaque discipline, et la manière dont les connaissances peuvent se recouper sur ces « apparitions ». Ces différentes approches ont, néanmoins, en commun de situer en contexte ces « êtres à éclipse », à partir de documents d’une grande hétérogénéité (documents juridiques, témoignages recueillis par des ethnographes, par des militaires, textes médicaux, récits littéraires, etc.), d’interroger leur qualification qui peut être incertaine, et la manière dont des actions sont prêtées à ces êtres ou dont on leur impute la causalité d’actions humaines.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Pour toutes demandes d'informations, contacter directement les enseignants responsables:

Caroline Callard: caroline.callard@ehess.fr

Arnaud Esquerre: arnaud.esquerre@ehess.fr

Gregory Delaplace: gregory.delaplace@ephe.psl.eu

Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous, en accord avec l'enseignant.e.

Réception des candidats

Sur rendez-vous, en accord avec l'enseignant.e.

Pré-requis

Aucuns


Compte rendu


Le séminaire qui s’est ouvert cette année consacré aux apparitions des « êtres à éclipse » s’était donné deux objectifs : d’une part proposer une réflexion sur un objet singulier des sciences sociales et qui s’est trouvé au cœur d’intenses re-lectures et ré-écritures depuis une trentaine d’années ; d’autre part, et de manière plus réflexive, il s’est agi de mettre à l’épreuve la démarche inter-disciplinaire au moyen de cet objet, en s’intéressant à la circulation des questionnaires connectant des chercheurs issus de disciplines différentes : histoire, anthropologie, sociologie, droit,  philosophie,…

Les séances ont abordé chacune à leur manière trois moments de la réflexion : le premier concerne la définition de l’objet lui-même. La saisie des « êtres à éclipse » s’est faite de plus en plus instable : aux côtés des morts, des fantômes, des esprits, des vampires, etc., ont pris place d’autres types d’existants moins attendus  : extra-terrestres, robots, radioactivité,… L’expression « être à éclipse » a ainsi permis d’assembler des êtres qu’on n’aurait pas rapproché sinon, apportant un éclairage inédit sur les comportements des uns et des autres.

Ces rapprochements d’objets et de méthodes ont conduit à questionner le statut des récits capables de prendre en charge l’apparition des êtres à éclipses. Les séances se sont appuyées sur des récits de rencontres, disséqués et analysés comme des dispositifs permettant de « faire tenir » l’apparition dans un contexte situé. Des questions communes  se sont ainsi esquissées : quelle est la scène, l’espace socio-temporel mais aussi social, historique, qui permet de restituer correctement l’apparition dans sa dimension discontinue ? Qu’est-ce qu’elle permet d’historiciser et quels jeux avec sa propre historicité autorise-t-elle ? Les exempla médiévaux ou modernes sont apparus capables d’héberger les apparitions dans l’histoire longue de l’Occident chrétien, mais ils ont gagné à être rapproché d’autres formulaires, comme ceux que le GEPAN a mis en place pour recueillir les observations d’OVNI.

À cet endroit la réflexion s’est ouverte à un troisième type d’interrogations, qui regarde l’interprétation de l’action produite par l’être à éclipse. Si le questionnaire pragmatique a semblé dans un premier temps rejeter la question de la fonction hors de la sphère de l’interprétation (au titre de la croyance), il semble pourtant qu’elle soit revenue « par la fenêtre » ; car enfin, s’ils n’ont pas de fonction, pour-quoi ou pour-qui est-ce que ces êtres à éclipses existent-ils ? Comment rendre compte de l’ambivalence de leur apparition, entre convocation et effraction, qu’il s’agissent des poltergeists de l’Angleterre de l’entre-deux guerres, ou de la radioactivité des campagnes contaminées de Fukushima ?  

Le séminaire de l’année prochaine entend poursuivre l’enquête dans ces trois directions : frontières de l’objet, modes d’instauration des êtres à éclipses et élucidation de leurs actions.

Dernière modification : 22 juin 2022 16:37

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie historique, Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Sociologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie historique Histoire Sociologie
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Caroline Callard [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)
  • Arnaud Esquerre   directeur de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
  • Gregory Delaplace   directeur d'études, EPHE

Le séminaire aura pour objet de faire le bilan des recherches et d’ouvrir de nouvelles perspectives sur les « êtres à éclipse », qui se caractérisent par leur existence intermittente, apparaissant et disparaissant, tels que les fantômes, les esprits, les divinités, les vampires, les extraterrestres, etc. En mobilisant des travaux antérieurs et en cours, nous croiserons des approches historiques, anthropologiques et sociologiques afin d’identifier les apports de chaque discipline, et la manière dont les connaissances peuvent se recouper sur ces « apparitions ». Ces différentes approches ont, néanmoins, en commun de situer en contexte ces « êtres à éclipse », à partir de documents d’une grande hétérogénéité (documents juridiques, témoignages recueillis par des ethnographes, par des militaires, textes médicaux, récits littéraires, etc.), d’interroger leur qualification qui peut être incertaine, et la manière dont des actions sont prêtées à ces êtres ou dont on leur impute la causalité d’actions humaines.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Pour toutes demandes d'informations, contacter directement les enseignants responsables:

Caroline Callard: caroline.callard@ehess.fr

Arnaud Esquerre: arnaud.esquerre@ehess.fr

Gregory Delaplace: gregory.delaplace@ephe.psl.eu

Direction de travaux des étudiants

Sur rendez-vous, en accord avec l'enseignant.e.

Réception des candidats

Sur rendez-vous, en accord avec l'enseignant.e.

Pré-requis

Aucuns

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 14:30-16:30
    du 21 février 2023 au 23 mai 2023
    Nombre de séances : 12

Le séminaire qui s’est ouvert cette année consacré aux apparitions des « êtres à éclipse » s’était donné deux objectifs : d’une part proposer une réflexion sur un objet singulier des sciences sociales et qui s’est trouvé au cœur d’intenses re-lectures et ré-écritures depuis une trentaine d’années ; d’autre part, et de manière plus réflexive, il s’est agi de mettre à l’épreuve la démarche inter-disciplinaire au moyen de cet objet, en s’intéressant à la circulation des questionnaires connectant des chercheurs issus de disciplines différentes : histoire, anthropologie, sociologie, droit,  philosophie,…

Les séances ont abordé chacune à leur manière trois moments de la réflexion : le premier concerne la définition de l’objet lui-même. La saisie des « êtres à éclipse » s’est faite de plus en plus instable : aux côtés des morts, des fantômes, des esprits, des vampires, etc., ont pris place d’autres types d’existants moins attendus  : extra-terrestres, robots, radioactivité,… L’expression « être à éclipse » a ainsi permis d’assembler des êtres qu’on n’aurait pas rapproché sinon, apportant un éclairage inédit sur les comportements des uns et des autres.

Ces rapprochements d’objets et de méthodes ont conduit à questionner le statut des récits capables de prendre en charge l’apparition des êtres à éclipses. Les séances se sont appuyées sur des récits de rencontres, disséqués et analysés comme des dispositifs permettant de « faire tenir » l’apparition dans un contexte situé. Des questions communes  se sont ainsi esquissées : quelle est la scène, l’espace socio-temporel mais aussi social, historique, qui permet de restituer correctement l’apparition dans sa dimension discontinue ? Qu’est-ce qu’elle permet d’historiciser et quels jeux avec sa propre historicité autorise-t-elle ? Les exempla médiévaux ou modernes sont apparus capables d’héberger les apparitions dans l’histoire longue de l’Occident chrétien, mais ils ont gagné à être rapproché d’autres formulaires, comme ceux que le GEPAN a mis en place pour recueillir les observations d’OVNI.

À cet endroit la réflexion s’est ouverte à un troisième type d’interrogations, qui regarde l’interprétation de l’action produite par l’être à éclipse. Si le questionnaire pragmatique a semblé dans un premier temps rejeter la question de la fonction hors de la sphère de l’interprétation (au titre de la croyance), il semble pourtant qu’elle soit revenue « par la fenêtre » ; car enfin, s’ils n’ont pas de fonction, pour-quoi ou pour-qui est-ce que ces êtres à éclipses existent-ils ? Comment rendre compte de l’ambivalence de leur apparition, entre convocation et effraction, qu’il s’agissent des poltergeists de l’Angleterre de l’entre-deux guerres, ou de la radioactivité des campagnes contaminées de Fukushima ?  

Le séminaire de l’année prochaine entend poursuivre l’enquête dans ces trois directions : frontières de l’objet, modes d’instauration des êtres à éclipses et élucidation de leurs actions.