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UE825 - Ce que peut la musique en contexte de migration forcée


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 08:30-10:30
    du 8 novembre 2022 au 13 juin 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 24 octobre 2022 12:11

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://ari.hypotheses.org/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Anthropologie sociale Ethnologie Ethnomusicologie Migration(s) Musique
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Denis Laborde [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Georg-Simmel (CGS)

Toutes les sociétés humaines attribuent à la musique le pouvoir d'agir sur les âmes. Au nom de ce principe, les traditions philosophiques occidentales ont nourri d’innombrables programmes politiques assignant à la musique une fonction civique. Les programmes d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale sont aujourd’hui cet héritage. Dans la continuité du séminaire portant sur les institutions culturelles face à la crise migratoire européenne, nous entendons cette année étudier quelques-unes de ces initiatives conduites « au nom de la musique » auprès de personnes en situation de migration forcée, que ce soit dans les camps de migrants, dans des CADA, dans des structures associatives ou au sein de dispositifs institutionnels qui mobilisent la musique à des fins d'intégration sociale. Le séminaire est conduit en relation avec l'Institut Convergences Migrations (Collège de France) et l'Institut ARI (Bayonne).

 

Le programme détaillé de l'année sera disponible lors de la première séance du séminaire.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, article scientifique
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, article scientifique

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Contacter le responsable du séminaire

Direction de travaux des étudiants

Direction de travaux d'étudiants sur RDV

Réception des candidats

Sur rendez-vous par e-mail

Pré-requis

Séminaire de Recherche, ouvert à toutes et à tous


Compte rendu


Le séminaire a rassemblé une vingtaine d'étudiant.e.s de façon constante au long de l'année. Il s'est inscrit dans le cadre de la préfiguration du projet MusiMig de l'International Research Netword du CNRS. Il a permis de questionner des situations de migration forcée dans lesquelles « de la musique » est produite dans l’idée d’en faire un outil de résilience. Cette adhésion naïve aux pouvoirs que l'on prête à la musique a été la cible de notre questionnement. Nous l'avons étudiée de façon située et contextualisée. Les cinq premières séances du séminaire ont consisté à expliciter les formes d'un dispositif d'enquête sur des situations disparates : comment enquêter sur les migrants qui « font de la musique » avant de prendre le bateau ? qui chantent après avoir été secouru dans L’Aquarius ou l’Ocean Vicking ? Ou qui se retrouvent dans un camps de transit, dans l'Île de Lesbos, ou bien en banlieue parisienne, à Évry ? Ou qui sont accueillis dans un village qui leur offre un temps de répit et qu'ils remercient en organisant une fête transculturelle ? Chacune de ces situations a été étudiée, documents à l’appui, et à permis d’animer des ateliers de réflexion et d’analyse qui ont mis au jour des modes d'approche distincts et des questionnements qui récusent l'idée d'une théorie unifiée de la musique pour se concentrer plutôt sur l’analyse inductive en situation. Nous avons pu nourrir une réflexion collective qui nous a amenés à questionner les méthodologies de l'enquête et les réquisits épistémiques qui président à notre souci partagé de participer à la construction du savoir des sciences sociales.

Une deuxième séquence de l'année nous a ensuite permis d'accueillir des invités de marque qui ont partagé avec nous leurs recherches récentes ou apporter la force de leur témoignage.

Nous avons ainsi reçu Alessandra Ciucci, ethnomusicologue et professeure à Columbia University (New York) pour la présentation de sa monographie The Voice of the Rural: Music, Poetry, and Masculinity among Migrant Moroccan Men in Umbriaï qui venait de paraître aux éditions University of Chicago Press. Cette étude au long cours porte sur les migrants marocains qui se rendent en Ombrie pour travailler dans les champs de tabac, les chantiers de construction, les petites industries ou les marchés de plein air. Marginalisés, éloignés de leur foyer, ils se tournent vers les traditions marocaines de musique et de poésie qui évoquent la campagne qu'ils ont quittée – l'arubiya (le rural). Comment un style musical rural permet-il de maintenir un sentiment d'appartenance dans une région inhospitalière ?

Nous avons ensuite accueilli Pascale Laborier, professeure de sciences politiques à l’Université Paris Nanterre et Fellow de l’Institut Convergences Migrations où elle conduit depuis 2021 un projet collectif nommé Géo-récits. Cartographies narratives qui permet de comprendre l’exil qualifié (les migrations des scientifiques et artistes) en représentant leurs parcours à travers des cartographies narratives (deep map).

Puis Parwana Paikan est venue témoigner de son expérience de Ministre conseillère de l’Ambassade d’Afghanistan en France. Son intervention s’est intitulée What it's like being a woman in Afghanistan today. Relayée en visioconférence, cette séance fut très suivie. Une tribune qu’elle venait de publier dans Le Monde le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes a servi de préparation à cette rencontre exceptionnelle qui a permis de présenter les dispositions législatives liberticides à l’encontre des femmes prises par les talibans au pouvoir depuis le 15 août 2021.

Enfin, ce fut la venue d’Omar Ibrahim, artiste syrien réfugié en France, aujourd'hui professeur à l'École supérieure d'art du Pays Basque. Son intervention a porté pour titre : « From Aleppo to Bayonne via Beirut and the Atelier des Artistes en Exil, being a Syrian artist despite everything »,  en partenariat avec L’Atelier des Artistes en Exil.

Les séances de la fin d’année ont permis aux étudiants d’exposer leur propres travaux et de les confronter aux séances qui ont nourri cette année de séminaire.

Publications
  • « A Radical Concern. Advocacy for an Ingenious Anthropology of Music », dans New Diversities : Special Issue Migrating through the Arts, Göttingen, Max-Planck-Institut zur Erforschung multireligiöser und multiethnischer Gesellschaften (MPI MMG), 2023, vol. 25, n° 2 [sous presse].

Dernière modification : 24 octobre 2022 12:11

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
https://ari.hypotheses.org/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Anthropologie culturelle Anthropologie sociale Ethnologie Ethnomusicologie Migration(s) Musique
Aires culturelles
Contemporain (anthropologie du, monde) Europe Méditerranéens (mondes)
Intervenant·e·s
  • Denis Laborde [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Georg-Simmel (CGS)

Toutes les sociétés humaines attribuent à la musique le pouvoir d'agir sur les âmes. Au nom de ce principe, les traditions philosophiques occidentales ont nourri d’innombrables programmes politiques assignant à la musique une fonction civique. Les programmes d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale sont aujourd’hui cet héritage. Dans la continuité du séminaire portant sur les institutions culturelles face à la crise migratoire européenne, nous entendons cette année étudier quelques-unes de ces initiatives conduites « au nom de la musique » auprès de personnes en situation de migration forcée, que ce soit dans les camps de migrants, dans des CADA, dans des structures associatives ou au sein de dispositifs institutionnels qui mobilisent la musique à des fins d'intégration sociale. Le séminaire est conduit en relation avec l'Institut Convergences Migrations (Collège de France) et l'Institut ARI (Bayonne).

 

Le programme détaillé de l'année sera disponible lors de la première séance du séminaire.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, article scientifique
  • Séminaires de recherche – Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, article scientifique
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Contacter le responsable du séminaire

Direction de travaux des étudiants

Direction de travaux d'étudiants sur RDV

Réception des candidats

Sur rendez-vous par e-mail

Pré-requis

Séminaire de Recherche, ouvert à toutes et à tous

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.07
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 08:30-10:30
    du 8 novembre 2022 au 13 juin 2023
    Nombre de séances : 12

Le séminaire a rassemblé une vingtaine d'étudiant.e.s de façon constante au long de l'année. Il s'est inscrit dans le cadre de la préfiguration du projet MusiMig de l'International Research Netword du CNRS. Il a permis de questionner des situations de migration forcée dans lesquelles « de la musique » est produite dans l’idée d’en faire un outil de résilience. Cette adhésion naïve aux pouvoirs que l'on prête à la musique a été la cible de notre questionnement. Nous l'avons étudiée de façon située et contextualisée. Les cinq premières séances du séminaire ont consisté à expliciter les formes d'un dispositif d'enquête sur des situations disparates : comment enquêter sur les migrants qui « font de la musique » avant de prendre le bateau ? qui chantent après avoir été secouru dans L’Aquarius ou l’Ocean Vicking ? Ou qui se retrouvent dans un camps de transit, dans l'Île de Lesbos, ou bien en banlieue parisienne, à Évry ? Ou qui sont accueillis dans un village qui leur offre un temps de répit et qu'ils remercient en organisant une fête transculturelle ? Chacune de ces situations a été étudiée, documents à l’appui, et à permis d’animer des ateliers de réflexion et d’analyse qui ont mis au jour des modes d'approche distincts et des questionnements qui récusent l'idée d'une théorie unifiée de la musique pour se concentrer plutôt sur l’analyse inductive en situation. Nous avons pu nourrir une réflexion collective qui nous a amenés à questionner les méthodologies de l'enquête et les réquisits épistémiques qui président à notre souci partagé de participer à la construction du savoir des sciences sociales.

Une deuxième séquence de l'année nous a ensuite permis d'accueillir des invités de marque qui ont partagé avec nous leurs recherches récentes ou apporter la force de leur témoignage.

Nous avons ainsi reçu Alessandra Ciucci, ethnomusicologue et professeure à Columbia University (New York) pour la présentation de sa monographie The Voice of the Rural: Music, Poetry, and Masculinity among Migrant Moroccan Men in Umbriaï qui venait de paraître aux éditions University of Chicago Press. Cette étude au long cours porte sur les migrants marocains qui se rendent en Ombrie pour travailler dans les champs de tabac, les chantiers de construction, les petites industries ou les marchés de plein air. Marginalisés, éloignés de leur foyer, ils se tournent vers les traditions marocaines de musique et de poésie qui évoquent la campagne qu'ils ont quittée – l'arubiya (le rural). Comment un style musical rural permet-il de maintenir un sentiment d'appartenance dans une région inhospitalière ?

Nous avons ensuite accueilli Pascale Laborier, professeure de sciences politiques à l’Université Paris Nanterre et Fellow de l’Institut Convergences Migrations où elle conduit depuis 2021 un projet collectif nommé Géo-récits. Cartographies narratives qui permet de comprendre l’exil qualifié (les migrations des scientifiques et artistes) en représentant leurs parcours à travers des cartographies narratives (deep map).

Puis Parwana Paikan est venue témoigner de son expérience de Ministre conseillère de l’Ambassade d’Afghanistan en France. Son intervention s’est intitulée What it's like being a woman in Afghanistan today. Relayée en visioconférence, cette séance fut très suivie. Une tribune qu’elle venait de publier dans Le Monde le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes a servi de préparation à cette rencontre exceptionnelle qui a permis de présenter les dispositions législatives liberticides à l’encontre des femmes prises par les talibans au pouvoir depuis le 15 août 2021.

Enfin, ce fut la venue d’Omar Ibrahim, artiste syrien réfugié en France, aujourd'hui professeur à l'École supérieure d'art du Pays Basque. Son intervention a porté pour titre : « From Aleppo to Bayonne via Beirut and the Atelier des Artistes en Exil, being a Syrian artist despite everything »,  en partenariat avec L’Atelier des Artistes en Exil.

Les séances de la fin d’année ont permis aux étudiants d’exposer leur propres travaux et de les confronter aux séances qui ont nourri cette année de séminaire.

Publications
  • « A Radical Concern. Advocacy for an Ingenious Anthropology of Music », dans New Diversities : Special Issue Migrating through the Arts, Göttingen, Max-Planck-Institut zur Erforschung multireligiöser und multiethnischer Gesellschaften (MPI MMG), 2023, vol. 25, n° 2 [sous presse].