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UE792 - Textes de magie et de sciences occultes en langue arabe : déchiffrement, édition, traduction, analyse


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B03_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), lundi 10:00-12:00
    du 17 octobre 2022 au 19 juin 2023
    Nombre de séances : 15


Description


Dernière modification : 31 août 2022 09:04

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire Islam
Aires culturelles
Arabe (monde) Maghreb Musulmans (mondes)
Intervenant·e·s

Ce séminaire prend la relève du cycle d’ateliers « La magie dans l’Orient juif, chrétien et musulman : recherches en cours et études de cas » initiés par Ayda Bouanga en 2016 et continués avec Jean-Charles Coulon (IRHT-CNRS). L’objectif est d’explorer des textes de langue arabe de sciences occultes et de magie, qu’ils soient sous forme manuscrite ou éditée. Il permettra d’étudier leurs spécificités et leur vocabulaire technique et sera ainsi consacré aux problématiques du déchiffrement, de l’édition, de la traduction et de l’analyse de ce type de textes.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Labels
Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire fut consacré en 2022-2023 à la lecture et à la traduction d'extraits du traité de magie Shumūs al-anwār wa-kunūz al-asrār al-kubrā (Les soleils des lumières et les trésors des secrets) attribué à Ibn al-Ḥājj al-Tilimsānī. Il s’agit d’un texte qui connut une abondante diffusion depuis sa lithographie au XIXe siècle. Il fut porté à la connaissance du public européen par l’orientaliste Edmond Doutté (1867-1926), qui le qualifiait de « petit traité assez clair et très répandu »[1] et en traduisit de nombreux extraits dans son ouvrage Magie et religion dans l’Afrique du Nord (1909).

Cependant, le traité n’a pas fait l’objet d’études réellement approfondies depuis. Cela tient sans doute aux questions que pose le contexte historique de sa composition. En effet, Ibn al-Ḥājj al-Tilimsānī est le nom d’un célèbre juriste mort en 737/1336, date couramment imprimée sur les couvertures de l’ouvrage et reprise par le savant Carl Brockelmann (1868-1956) dans son Geschichte der Arabischen Litteratur (Histoire de la littérature arabe). En revanche, Edmond Doutté donne pour date de mort 930/1524, sans toutefois indiquer sa source. Certaines données de l’ouvrage, comme la mention d’al-Suyūṭī (m. 911/1505), permettent de rejeter l’attribution de l’ouvrage au juriste du VIIIe/XIVe siècle. En revanche, nous manquons de données en l’état pour confirmer la date avancée par Edmond Doutté. L’auteur des Shumūs al-anwār revendique en outre la composition d’un autre traité sur les sciences occultes, le Tāj al-mulūk (La couronne des rois), qui fut édité par la maison d’édition Muṣṭafā al-Bābī al-Ḥalabī au Caire et dont l’étude reste à faire.

Malgré ces questionnements sur la paternité de l’ouvrage, les Shumūs al-anwār n’en demeurent pas moins un traité intéressant à plus d’un titre. En effet, ses trente chapitres traitent de sujets très variés dans le domaine des sciences occultes, sa diffusion permet de le considérer comme une source potentielle de talismans et de pratiques observables par les historiens et les anthropologues.

Ainsi, nous avons consacré une grande partie des séances à la lecture et à la traduction en français de chapitres et de morceaux choisis, en les confrontant quand cela avait lieu d’être avec la traduction d’Edmond Doutté. Nous nous sommes basés sur l’édition courante de Dār al-Jīl (Beyrouth), mais en la comparant dès que cela était pertinent avec d’autres éditions plus anciennes, comme les éditions cairotes d’al-Maṭbaʿa al-kāstīla (1880), d’al-Maṭbaʿa wa-l-maktaba al-saʿīdiyya (date inconnue) ou de Muṣṭafā al-Bābī al-Ḥalabī (1938). Cela mit en évidence des différences entre les différentes versions et, parfois, les lacunes de l’édition courante.

L’objectif sera, in fine, de proposer une traduction française de ce texte. Nous avons essentiellement traduit pour cette année le sixième chapitre sur la défaite des armées, le septième chapitre sur la découverte des trésors et des extraits d’autres chapitres répartis dans l’ouvrage.

Une séance fut assurée par Ulrich Rebstock sur la question des carrés magiques. En effet, le terme arabe de wafq, que l’on traduit communément par « carré magique », désigne un carré dans lequel sont disposés des nombres entiers de 1 à n2 de telle façon que la somme des nombres de chaque ligne, chaque colonne et chaque diagonale soit égale. Il s’agit d’un véritable problème mathématique, mais aussi d’un élément abondamment utilisé dans les traités de magie. Ulrich Rebstock a présenté les différentes méthodes mathématiques de construction des carrés.

La dernière séance du séminaire fut organisée au Musée de l’Homme autour de la collection ALEP, collection d’amulettes et de talismans collectés dans la décharge à ordure de Dakar depuis les années 1980 par Alain Epelboin. Cette séance permit d’observer une application contemporaine d’éléments dont nous pouvons observer l’émergence et l’élaboration dans les textes plus anciens.

[1] Edmond Doutté, Magie et religion dans l’Afrique du Nord, Alger, Typographie Adolphe Jourdan, 1909, p. 58.

Dernière modification : 31 août 2022 09:04

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire Islam
Aires culturelles
Arabe (monde) Maghreb Musulmans (mondes)
Intervenant·e·s

Ce séminaire prend la relève du cycle d’ateliers « La magie dans l’Orient juif, chrétien et musulman : recherches en cours et études de cas » initiés par Ayda Bouanga en 2016 et continués avec Jean-Charles Coulon (IRHT-CNRS). L’objectif est d’explorer des textes de langue arabe de sciences occultes et de magie, qu’ils soient sous forme manuscrite ou éditée. Il permettra d’étudier leurs spécificités et leur vocabulaire technique et sera ainsi consacré aux problématiques du déchiffrement, de l’édition, de la traduction et de l’analyse de ce type de textes.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Labels
Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B03_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), lundi 10:00-12:00
    du 17 octobre 2022 au 19 juin 2023
    Nombre de séances : 15

Le séminaire fut consacré en 2022-2023 à la lecture et à la traduction d'extraits du traité de magie Shumūs al-anwār wa-kunūz al-asrār al-kubrā (Les soleils des lumières et les trésors des secrets) attribué à Ibn al-Ḥājj al-Tilimsānī. Il s’agit d’un texte qui connut une abondante diffusion depuis sa lithographie au XIXe siècle. Il fut porté à la connaissance du public européen par l’orientaliste Edmond Doutté (1867-1926), qui le qualifiait de « petit traité assez clair et très répandu »[1] et en traduisit de nombreux extraits dans son ouvrage Magie et religion dans l’Afrique du Nord (1909).

Cependant, le traité n’a pas fait l’objet d’études réellement approfondies depuis. Cela tient sans doute aux questions que pose le contexte historique de sa composition. En effet, Ibn al-Ḥājj al-Tilimsānī est le nom d’un célèbre juriste mort en 737/1336, date couramment imprimée sur les couvertures de l’ouvrage et reprise par le savant Carl Brockelmann (1868-1956) dans son Geschichte der Arabischen Litteratur (Histoire de la littérature arabe). En revanche, Edmond Doutté donne pour date de mort 930/1524, sans toutefois indiquer sa source. Certaines données de l’ouvrage, comme la mention d’al-Suyūṭī (m. 911/1505), permettent de rejeter l’attribution de l’ouvrage au juriste du VIIIe/XIVe siècle. En revanche, nous manquons de données en l’état pour confirmer la date avancée par Edmond Doutté. L’auteur des Shumūs al-anwār revendique en outre la composition d’un autre traité sur les sciences occultes, le Tāj al-mulūk (La couronne des rois), qui fut édité par la maison d’édition Muṣṭafā al-Bābī al-Ḥalabī au Caire et dont l’étude reste à faire.

Malgré ces questionnements sur la paternité de l’ouvrage, les Shumūs al-anwār n’en demeurent pas moins un traité intéressant à plus d’un titre. En effet, ses trente chapitres traitent de sujets très variés dans le domaine des sciences occultes, sa diffusion permet de le considérer comme une source potentielle de talismans et de pratiques observables par les historiens et les anthropologues.

Ainsi, nous avons consacré une grande partie des séances à la lecture et à la traduction en français de chapitres et de morceaux choisis, en les confrontant quand cela avait lieu d’être avec la traduction d’Edmond Doutté. Nous nous sommes basés sur l’édition courante de Dār al-Jīl (Beyrouth), mais en la comparant dès que cela était pertinent avec d’autres éditions plus anciennes, comme les éditions cairotes d’al-Maṭbaʿa al-kāstīla (1880), d’al-Maṭbaʿa wa-l-maktaba al-saʿīdiyya (date inconnue) ou de Muṣṭafā al-Bābī al-Ḥalabī (1938). Cela mit en évidence des différences entre les différentes versions et, parfois, les lacunes de l’édition courante.

L’objectif sera, in fine, de proposer une traduction française de ce texte. Nous avons essentiellement traduit pour cette année le sixième chapitre sur la défaite des armées, le septième chapitre sur la découverte des trésors et des extraits d’autres chapitres répartis dans l’ouvrage.

Une séance fut assurée par Ulrich Rebstock sur la question des carrés magiques. En effet, le terme arabe de wafq, que l’on traduit communément par « carré magique », désigne un carré dans lequel sont disposés des nombres entiers de 1 à n2 de telle façon que la somme des nombres de chaque ligne, chaque colonne et chaque diagonale soit égale. Il s’agit d’un véritable problème mathématique, mais aussi d’un élément abondamment utilisé dans les traités de magie. Ulrich Rebstock a présenté les différentes méthodes mathématiques de construction des carrés.

La dernière séance du séminaire fut organisée au Musée de l’Homme autour de la collection ALEP, collection d’amulettes et de talismans collectés dans la décharge à ordure de Dakar depuis les années 1980 par Alain Epelboin. Cette séance permit d’observer une application contemporaine d’éléments dont nous pouvons observer l’émergence et l’élaboration dans les textes plus anciens.

[1] Edmond Doutté, Magie et religion dans l’Afrique du Nord, Alger, Typographie Adolphe Jourdan, 1909, p. 58.