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UE778 - Souveraineté et refus de souveraineté dans les espaces amérindiens
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.06
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, mercredi 16:30-18:30
du 1er mars 2023 au 7 juin 2023
Nombre de séances : 12La séance du 8 mars est reportée au 7 juin (salle 3.06)
Description
Dernière modification : 20 mai 2022 17:01
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie sociale Coloniales (études) Politique
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Amériques
Intervenant·e·s
- Olivier Allard [référent·e] maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
La souveraineté est une revendication centrale des peuples indigènes des Amériques, mais, notamment pour cette raison, il est impossible de la tenir pour évidente. Si l’indigénéité comme condition politique est souvent définie par une dépossession initiale de souveraineté, consécutive à la colonisation, les concepts de souveraineté feuilletée, enchâssée, etc., montrent que cette dépossession a pu prendre différentes formes. Les revendications actuelles sont elles-mêmes inégalement explicites et radicales : si certains peuples indigènes se définissent comme des nations dotées d’un gouvernement, les Amérindiens affirment leur autonomie aussi à travers des pratiques ordinaires et souvent illégales, par exemple la migration ou la contrebande. On s’interrogera donc sur l’interprétation politique de telles pratiques ordinaires, afin de chercher à déterminer si tout refus de souveraineté représente la revendication d’une souveraineté concurrente. Cette dernière est-elle nationale, locale, voire individuelle ? Le séminaire sera nourri par une triple exploration conceptuelle, historique et ethnographique. Des cas issus de l’ensemble du continent américains seront développés, et une importance particulière sera accordée à l’anthropologie des basses terres d’Amérique du Sud, où le concept a sans doute été moins mobilisé.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
contact par courriel.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
- -
Compte rendu
La souveraineté est aujourd’hui une revendication centrale des peuples autochtones des Amériques. Si le terme est surtout employé aux États-Unis et au Canada, on peut observer des luttes comparables en Amérique latine. Un premier fil conducteur du séminaire a consisté à comparer ces deux aires, afin d’apprécier la pertinence des conceptualisations de la souveraineté autochtone nord-américaine (notamment chez Audra Simpson, Jessica Cattelino, Thomas Biolsi) pour saisir les processus politiques en Amérique du Sud et notamment dans les basses-terres. En anthropologie générale, la souveraineté a surtout été utilisée pour penser la souveraineté étatique comme pouvoir de déclarer l’état d’exception et d’exercer la violence avec impunité (notamment chez Thomas Blom Hansen et Finn Stepputat, qui s’inspirent de Giorgio Agamben). Discuter ces approches a représenté le deuxième fil conducteur du séminaire. D’une part, elles ont été confrontées aux perspectives qui mettent en avant le caractère feuilleté, partiel, enchâssé de la souveraineté impériale (notamment en histoire, par exemple chez Jane Burbank et Frederick Cooper, Ann Stoler ou Isabelle Surun), à l’opposé d’une vision monolithique de la souveraineté. D’autre part, nous avons essayé de comparer souveraineté autochtone et souveraineté étatique à partir de plusieurs perspectives. Nous nous sommes intéressés à la question de la justice autochtone (par exemple chez Rachel Sieder, ainsi qu’avec l’intervention de Caroline Cunill). Nous avons également observé si la souveraineté autochtone s’exerce principalement au niveau des communautés locales ou des peuples et « nations » : le séminaire de cette année s’inscrivait en effet dans le prolongement de celui de l’an passé (« Les vicissitudes de la communauté autochtone en Amérique latine ») qui avait interrogé la constitution des communautés locales comme entités souveraines. Enfin, nous nous sommes demandés si le refus de la souveraineté étatique était nécessairement l’expression d’une souveraineté autochtone concurrente. Les Warao du delta de l’Orénoque (Venezuela) contestent la souveraineté étatique sans se constituer pour autant comme un « nous » souverain, ni au niveau local ni au niveau ethnique : à partir de ce cas particulier et d’autres travaux, le séminaire a donc conclu en soulignant l’intérêt mais aussi les limites de la notion.
Plusieurs intervenants invités ont permis d’élargir le cadre des débats : Paul Codjia (sur les revendications territoriales en Amazonie péruvienne), Caroline Cunill (sur le pluralisme juridique dans l’empire hispanique), et enfin Isabel Yaya-McKenzie (sur la souveraineté des empires inca et espagnol).
Publications
- « Introduction. Peter Gow et les formes sociales de l’isolement volontaire en Amazonie », Tracés. Revue de sciences humaines, 42, p. 169-176.
- [contribution au volume] Anthropologie de la parenté. Le débat des avatars, dir. P. Penenque, Nanterre, Société d’ethnologie.
- Compte rendu de : C. Giudicelli et G. Havard (dir.), Les Révoltes indiennes. Amériques, xvie-xxie siècles, dans Journal de la société des américanistes 108(1), p. 217-219.
Dernière modification : 20 mai 2022 17:01
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie sociale Coloniales (études) Politique
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Amériques
Intervenant·e·s
- Olivier Allard [référent·e] maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
La souveraineté est une revendication centrale des peuples indigènes des Amériques, mais, notamment pour cette raison, il est impossible de la tenir pour évidente. Si l’indigénéité comme condition politique est souvent définie par une dépossession initiale de souveraineté, consécutive à la colonisation, les concepts de souveraineté feuilletée, enchâssée, etc., montrent que cette dépossession a pu prendre différentes formes. Les revendications actuelles sont elles-mêmes inégalement explicites et radicales : si certains peuples indigènes se définissent comme des nations dotées d’un gouvernement, les Amérindiens affirment leur autonomie aussi à travers des pratiques ordinaires et souvent illégales, par exemple la migration ou la contrebande. On s’interrogera donc sur l’interprétation politique de telles pratiques ordinaires, afin de chercher à déterminer si tout refus de souveraineté représente la revendication d’une souveraineté concurrente. Cette dernière est-elle nationale, locale, voire individuelle ? Le séminaire sera nourri par une triple exploration conceptuelle, historique et ethnographique. Des cas issus de l’ensemble du continent américains seront développés, et une importance particulière sera accordée à l’anthropologie des basses terres d’Amérique du Sud, où le concept a sans doute été moins mobilisé.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
contact par courriel.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
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Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.06
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, mercredi 16:30-18:30
du 1er mars 2023 au 7 juin 2023
Nombre de séances : 12La séance du 8 mars est reportée au 7 juin (salle 3.06)
La souveraineté est aujourd’hui une revendication centrale des peuples autochtones des Amériques. Si le terme est surtout employé aux États-Unis et au Canada, on peut observer des luttes comparables en Amérique latine. Un premier fil conducteur du séminaire a consisté à comparer ces deux aires, afin d’apprécier la pertinence des conceptualisations de la souveraineté autochtone nord-américaine (notamment chez Audra Simpson, Jessica Cattelino, Thomas Biolsi) pour saisir les processus politiques en Amérique du Sud et notamment dans les basses-terres. En anthropologie générale, la souveraineté a surtout été utilisée pour penser la souveraineté étatique comme pouvoir de déclarer l’état d’exception et d’exercer la violence avec impunité (notamment chez Thomas Blom Hansen et Finn Stepputat, qui s’inspirent de Giorgio Agamben). Discuter ces approches a représenté le deuxième fil conducteur du séminaire. D’une part, elles ont été confrontées aux perspectives qui mettent en avant le caractère feuilleté, partiel, enchâssé de la souveraineté impériale (notamment en histoire, par exemple chez Jane Burbank et Frederick Cooper, Ann Stoler ou Isabelle Surun), à l’opposé d’une vision monolithique de la souveraineté. D’autre part, nous avons essayé de comparer souveraineté autochtone et souveraineté étatique à partir de plusieurs perspectives. Nous nous sommes intéressés à la question de la justice autochtone (par exemple chez Rachel Sieder, ainsi qu’avec l’intervention de Caroline Cunill). Nous avons également observé si la souveraineté autochtone s’exerce principalement au niveau des communautés locales ou des peuples et « nations » : le séminaire de cette année s’inscrivait en effet dans le prolongement de celui de l’an passé (« Les vicissitudes de la communauté autochtone en Amérique latine ») qui avait interrogé la constitution des communautés locales comme entités souveraines. Enfin, nous nous sommes demandés si le refus de la souveraineté étatique était nécessairement l’expression d’une souveraineté autochtone concurrente. Les Warao du delta de l’Orénoque (Venezuela) contestent la souveraineté étatique sans se constituer pour autant comme un « nous » souverain, ni au niveau local ni au niveau ethnique : à partir de ce cas particulier et d’autres travaux, le séminaire a donc conclu en soulignant l’intérêt mais aussi les limites de la notion.
Plusieurs intervenants invités ont permis d’élargir le cadre des débats : Paul Codjia (sur les revendications territoriales en Amazonie péruvienne), Caroline Cunill (sur le pluralisme juridique dans l’empire hispanique), et enfin Isabel Yaya-McKenzie (sur la souveraineté des empires inca et espagnol).
Publications
- « Introduction. Peter Gow et les formes sociales de l’isolement volontaire en Amazonie », Tracés. Revue de sciences humaines, 42, p. 169-176.
- [contribution au volume] Anthropologie de la parenté. Le débat des avatars, dir. P. Penenque, Nanterre, Société d’ethnologie.
- Compte rendu de : C. Giudicelli et G. Havard (dir.), Les Révoltes indiennes. Amériques, xvie-xxie siècles, dans Journal de la société des américanistes 108(1), p. 217-219.