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UE773 - D’une science architecturale : les écologies projectives des écoumènes humains de l’ère post-Covid 19


Lieu et planning


  • INHA
    Salle Pereisc
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    1er semestre / mensuel, lundi 17:00-19:00
    du 9 janvier 2023 au 5 juin 2023

    • Lundi 9 janvier 2023
    • Lundi 6 février 2023
    • Lundi 6 mars 2023
    • Lundi 3 avril 2023
    • Lundi 15 mai 2023
    • Lundi 5 juin 2023

    En alternance : les 3e lundis du mois de 17 h à 19 h à partir du mois de janvier (salle à définir) ENSA Paris-Val-de-Seine, 3 quai Panhard et Levassor 75013 Paris


Description


Dernière modification : 7 janvier 2023 15:53

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Cognition Environnement Perception
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Jean-Claude Bonne [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
  • Patrice Ceccarini   professeur, ENSA Paris Val-de-Seine

Il faudra sortir de la conception de l’architecture qui a prévalu depuis l’après-guerre et de son ravalement de façade dans un habitat « contemporain » qui reste très largement conçu en terme d’artefacts dépendant de stéréotypes formels (voire esthétisant) et/ou fonctionnels de plus en plus mondialisés (de la maison individuelle aux grands ensembles) et, corrélativement d’une industrie du bâtiment peu soucieuse des relations aux contextes anthropologiques et aux conséquences écosystémiques en dehors de ce qui reste ou devient porteur pour le modèle dominant d’économie marchande. Avant d’être un fait culturel, l’architecture est un phénomène organique naturel, quasi darwinien lié à l’ensemble des organisations possibles, vivantes ou minérales, « naturelles » ou « artificielles ». L’architecture doit donc être considérée comme un phénomène génétique et vivant dont il faut étudier la nature théorique et épistémologique en abandonnant le paradigme fonctionnaliste moderne dont il est vain d’espérer qu’il soit réformable. À la lumière des enjeux écologiques et sociaux qu’implique la notion d’Anthropocène, et des catastrophes potentielles de toutes natures qui nous attendent (climatiques, sociales, migratoires, sanitaires, culturelles, démocratiques, économiques, etc.) est-il pensable d’imaginer une approche soignante et ré-équilibrante (thérapeutique architecturale, éthiques du Care), écologiquement soutenable et éthiquement soucieuse des besoins les plus urgents de l’humanité, notamment de ceux qui deviennent de plus en plus vulnérables ? Peut-on seulement concevoir des mondes architecturaux et territoriaux prenant en compte l’implication des composantes globales et locales des milieux et de l’humanité en termes écosystémiques ? Et d’abord comment traduire la complexité des territoires-écoumènes humains et vivants de manière à la rendre accessible et opératoire pour les théories et les pratiques de la conception architecturale aujourd’hui ? Il ne sera pas inutile de voir comment certains théoriciens du passé (de Lucrèce à Vitruve et jusqu’aux architectes gothiques) ont pensé l’architecture de leur temps en termes éco-systémiques.

Le séminaire collectif bimensuel annuel s’organisera en deux parties distinctes : 

  • La première partie se compose en 6 séances. Elle aura lieu dans le cadre de l’INHA/EHESS. Elle sera dédiée aux conférences et échange avec les invités extérieurs qui donneront des perspectives et des visées ouvertes aux sciences sociales de la question étudiée.
  • La deuxième partie composée de 6 séances mensuelles, se déroulera dans les locaux de l’ENSA Paris Val-de-Seine/EPT&SD-EVCAU/Université de Paris. Elle aura vocation à expliciter et discuter de manière instrumentale et approfondie les travaux doctoraux en cours, leurs fondements épistémologiques et leurs hypothèses de recherches. 

Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

INHA, salle Fabri de Pereisc, 2 rue Vivienne de 17 h à 19 h, les 9 janvier, 6 février, 3 avril, 15 mai et 5 juin 2023

6 séances, les 3e lundis du mois de 17 h à 19 h à partir du mois de janvier (salle à définir) ENSA Paris-Val-de-Seine, 3 quai Panhard et Levassor 75013 Paris

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

pour la partie programmée à l'ENSA un minimum de connaissances techniques est requise.


Compte rendu


Le séminaire s’est donné comme objectif le balisage des grandes questions épistémologiques liées à l’identité de l’architecture par la remise en cause de la conception architecturale prévalant depuis l’après-guerre par des stéréotypes globalisés, par une industrie peu scrupuleuse des contextes anthropologiques et des conséquences sociales et humaines. Nous avons interrogé l’identité de la discipline au regard de l’écologie, en étendant le concept architecture au-delà du fait culturel humain, comme un phénomène structurant organique naturel.

Organisé en six thématiques, le séminaire a abordé la question de la genèse évolutive des territoires et d’une possible thérapeutique des écoumènes. L’architecture est d’abord un phénomène vivant, génétique et universel, dépassant sa fonction sociale humaine conventionnelle. Certaines hypothèses proposées par P. Tort, ont servi d’appui à nos démonstrations (L’Intelligence des limites, 2019) : la plupart des espèces supérieures subissent / pratiquent une Tekhné rapportable à la notion d’Hypertélie, concept implicitement présent chez Darwin. Il s’en suit une distinction radicale entre architecture et science architecturale (1). L’émergence d’ornementations sur les corps d’animaux, montre que ce phénomène organique s’inscrit dans la Théorie de l’Évolution (Darwin) ce qui impliquerait une possible fusion des disciplines entre écologie et architecture, par la mise en place d’une possible éco-systémique architecturale des écoumènes humains. Pour vérifier l’hypothèse, nous nous sommes appuyés sur les courants anciens et actuels de l’écologie (Guattari, Naes, Morton, et alii) : inscrit dans les milieux vivants (biotope et biocénose), le phénomène architectural est donc autant génétique qu’esthétique (2).  L’étude des textes de l’écologie (Bateson et alii), démontre que le paradigme de la complexité (et la systémique) est un impératif en matière de recherche, d’analyse et de conception architecturales : c’est donc en cet endroit qu’apparait la possibilité d’une science architecturale solide, basée sur les écologies projectives et thérapeutiques des écoumènes humains où la science architecturale jouera un rôle de science des relations (Descola) (3). Praxis et théorie architecturales, alors abordées sous l’angle des écologies projectives thérapeutiques, accordent une articulation entre observation et prescription / production par la morpho/hétérogenèse cohérente des mutations territoriales (4). Les approches phénoménologiques des écoumènes subsument ainsi les thérapeutiques à mettre en œuvre, en donnant les moyens du dépassement des pratiques industrielles actuelles : les écoumènes humains, entités vivantes, sont des « niches écologiques » dont il faudra modéliser l’hétérogenèse, les singularités territoriales et anthropologiques. La notion d’Affordance (Gibson) se révèle déterminante. Concernant les interactions psychosomatiques entre individus sensibles et phénomènes spécifiques des milieux, impliquent directement les interactions cognitives, psycho-comportementales et psychosomatiques entre humains et écoumènes. Celles-ci deviennent fondamentales pour la morphogenèse des édifices et des territoires (5). Le séminaire concluait alors à la refondation d’une épistémologie architecturale à partir d’une taxinomie de la connaissance (6). Les thématiques seront reprises au cours des prochaines années pour en approfondir les enjeux.

Dernière modification : 7 janvier 2023 15:53

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
Disciplines
Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Cognition Environnement Perception
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Jean-Claude Bonne [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre d'histoire et de théorie des arts (CRAL-CEHTA)
  • Patrice Ceccarini   professeur, ENSA Paris Val-de-Seine

Il faudra sortir de la conception de l’architecture qui a prévalu depuis l’après-guerre et de son ravalement de façade dans un habitat « contemporain » qui reste très largement conçu en terme d’artefacts dépendant de stéréotypes formels (voire esthétisant) et/ou fonctionnels de plus en plus mondialisés (de la maison individuelle aux grands ensembles) et, corrélativement d’une industrie du bâtiment peu soucieuse des relations aux contextes anthropologiques et aux conséquences écosystémiques en dehors de ce qui reste ou devient porteur pour le modèle dominant d’économie marchande. Avant d’être un fait culturel, l’architecture est un phénomène organique naturel, quasi darwinien lié à l’ensemble des organisations possibles, vivantes ou minérales, « naturelles » ou « artificielles ». L’architecture doit donc être considérée comme un phénomène génétique et vivant dont il faut étudier la nature théorique et épistémologique en abandonnant le paradigme fonctionnaliste moderne dont il est vain d’espérer qu’il soit réformable. À la lumière des enjeux écologiques et sociaux qu’implique la notion d’Anthropocène, et des catastrophes potentielles de toutes natures qui nous attendent (climatiques, sociales, migratoires, sanitaires, culturelles, démocratiques, économiques, etc.) est-il pensable d’imaginer une approche soignante et ré-équilibrante (thérapeutique architecturale, éthiques du Care), écologiquement soutenable et éthiquement soucieuse des besoins les plus urgents de l’humanité, notamment de ceux qui deviennent de plus en plus vulnérables ? Peut-on seulement concevoir des mondes architecturaux et territoriaux prenant en compte l’implication des composantes globales et locales des milieux et de l’humanité en termes écosystémiques ? Et d’abord comment traduire la complexité des territoires-écoumènes humains et vivants de manière à la rendre accessible et opératoire pour les théories et les pratiques de la conception architecturale aujourd’hui ? Il ne sera pas inutile de voir comment certains théoriciens du passé (de Lucrèce à Vitruve et jusqu’aux architectes gothiques) ont pensé l’architecture de leur temps en termes éco-systémiques.

Le séminaire collectif bimensuel annuel s’organisera en deux parties distinctes : 

  • La première partie se compose en 6 séances. Elle aura lieu dans le cadre de l’INHA/EHESS. Elle sera dédiée aux conférences et échange avec les invités extérieurs qui donneront des perspectives et des visées ouvertes aux sciences sociales de la question étudiée.
  • La deuxième partie composée de 6 séances mensuelles, se déroulera dans les locaux de l’ENSA Paris Val-de-Seine/EPT&SD-EVCAU/Université de Paris. Elle aura vocation à expliciter et discuter de manière instrumentale et approfondie les travaux doctoraux en cours, leurs fondements épistémologiques et leurs hypothèses de recherches. 

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

INHA, salle Fabri de Pereisc, 2 rue Vivienne de 17 h à 19 h, les 9 janvier, 6 février, 3 avril, 15 mai et 5 juin 2023

6 séances, les 3e lundis du mois de 17 h à 19 h à partir du mois de janvier (salle à définir) ENSA Paris-Val-de-Seine, 3 quai Panhard et Levassor 75013 Paris

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

pour la partie programmée à l'ENSA un minimum de connaissances techniques est requise.

  • INHA
    Salle Pereisc
    2 rue Vivienne 75002 Paris
    1er semestre / mensuel, lundi 17:00-19:00
    du 9 janvier 2023 au 5 juin 2023

    • Lundi 9 janvier 2023
    • Lundi 6 février 2023
    • Lundi 6 mars 2023
    • Lundi 3 avril 2023
    • Lundi 15 mai 2023
    • Lundi 5 juin 2023

    En alternance : les 3e lundis du mois de 17 h à 19 h à partir du mois de janvier (salle à définir) ENSA Paris-Val-de-Seine, 3 quai Panhard et Levassor 75013 Paris

Le séminaire s’est donné comme objectif le balisage des grandes questions épistémologiques liées à l’identité de l’architecture par la remise en cause de la conception architecturale prévalant depuis l’après-guerre par des stéréotypes globalisés, par une industrie peu scrupuleuse des contextes anthropologiques et des conséquences sociales et humaines. Nous avons interrogé l’identité de la discipline au regard de l’écologie, en étendant le concept architecture au-delà du fait culturel humain, comme un phénomène structurant organique naturel.

Organisé en six thématiques, le séminaire a abordé la question de la genèse évolutive des territoires et d’une possible thérapeutique des écoumènes. L’architecture est d’abord un phénomène vivant, génétique et universel, dépassant sa fonction sociale humaine conventionnelle. Certaines hypothèses proposées par P. Tort, ont servi d’appui à nos démonstrations (L’Intelligence des limites, 2019) : la plupart des espèces supérieures subissent / pratiquent une Tekhné rapportable à la notion d’Hypertélie, concept implicitement présent chez Darwin. Il s’en suit une distinction radicale entre architecture et science architecturale (1). L’émergence d’ornementations sur les corps d’animaux, montre que ce phénomène organique s’inscrit dans la Théorie de l’Évolution (Darwin) ce qui impliquerait une possible fusion des disciplines entre écologie et architecture, par la mise en place d’une possible éco-systémique architecturale des écoumènes humains. Pour vérifier l’hypothèse, nous nous sommes appuyés sur les courants anciens et actuels de l’écologie (Guattari, Naes, Morton, et alii) : inscrit dans les milieux vivants (biotope et biocénose), le phénomène architectural est donc autant génétique qu’esthétique (2).  L’étude des textes de l’écologie (Bateson et alii), démontre que le paradigme de la complexité (et la systémique) est un impératif en matière de recherche, d’analyse et de conception architecturales : c’est donc en cet endroit qu’apparait la possibilité d’une science architecturale solide, basée sur les écologies projectives et thérapeutiques des écoumènes humains où la science architecturale jouera un rôle de science des relations (Descola) (3). Praxis et théorie architecturales, alors abordées sous l’angle des écologies projectives thérapeutiques, accordent une articulation entre observation et prescription / production par la morpho/hétérogenèse cohérente des mutations territoriales (4). Les approches phénoménologiques des écoumènes subsument ainsi les thérapeutiques à mettre en œuvre, en donnant les moyens du dépassement des pratiques industrielles actuelles : les écoumènes humains, entités vivantes, sont des « niches écologiques » dont il faudra modéliser l’hétérogenèse, les singularités territoriales et anthropologiques. La notion d’Affordance (Gibson) se révèle déterminante. Concernant les interactions psychosomatiques entre individus sensibles et phénomènes spécifiques des milieux, impliquent directement les interactions cognitives, psycho-comportementales et psychosomatiques entre humains et écoumènes. Celles-ci deviennent fondamentales pour la morphogenèse des édifices et des territoires (5). Le séminaire concluait alors à la refondation d’une épistémologie architecturale à partir d’une taxinomie de la connaissance (6). Les thématiques seront reprises au cours des prochaines années pour en approfondir les enjeux.