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UE75 - Intellectual History of Modern and Contemporary China : Intellectuals and Social Movements in 20th century China
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, mardi 09:30-12:30 / nombre de participant·e·s : 15
du 4 avril 2023 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 8
- 4 avril 2023 : salle 50
- 11 avril 2023 : salle 50
- 18 avril 2023 : salle Gradinée
- 9 mai 2023 : salle 25-A
- 16 mai 2023 : salle 50
- 23 mai 2023 : salle 50
- 30 mai 2023 : salle 50
- 6 juin 2023 : salle Gradinée
Description
Dernière modification : 5 avril 2023 08:57
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- anglais
- Mots-clés
- Histoire culturelle Histoire des idées
- Aires culturelles
- Asie Chine
Intervenant·e·s
- Sebastian Veg [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
Are intellectuals as knowledge producers generally at the vanguard of social movements, or are social movements themselves producers of knowledge that movement intellectuals only collect and rationalize ? This theoretical question may receive different replies in different contexts. Intellectuals are often considered to have played a central role in China’s “short twentieth century” from the May Fourth movement of 1919 to the democracy movement of 1989. Who were China’s modern intellectuals and how did they interact with the rest of Chinese society ? What was their role in the mass mobilizations that took place repeatedly in China and on its margins throughout the century ? This seminar will adopt theoretical and empirical perspectives to reconsider this question.
1. Introduction: Intellectuals and social movements; History and Social sciences (4/4)
2. Social Movements and ideas in contemporary Hong Kong (11 April)
11:00-12:30: Guest lecture by Prof. Jeffrey Wasserstrom (UC Irvine): “Comparative and Historical Perspectives on Protest and Repression in 21st Century Hong Kong”
3. May Fourth, the new intellectuals and the impact of Marxism (18 April)
4. The Anti-Civil War Movement and the Third Force intellectuals (9 May)
5. Social Movements in Maoist China: 1957 and its aftermath (16 May)
6. Hong Kong Protests of 1966-1967 and their impact on intellectuals (23 May)
7. Intellectuals and Taiwan’s democracy movement in the 1980s (30 May)
8. The Tiananmen movement and global 1989 (6 June)
Master
-
Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
Licence en sciences humaines et sociales.
Notions d'histoire de la Chine contemporaine et/ou de langue chinoise.
Anglais courant.
Compte rendu
Le séminaire proposé au second semestre, en anglais, s’intitulait « Intellectuals and Social Movement in 20th Century China ». Si nombre de travaux traitent d’un côté des intellectuels et de l’autre des mouvements sociaux dans la Chine du XXe siècle, ces deux champs de recherche ne dialoguent guère entre eux malgré des liens évidents. Il s’agissait donc dans le séminaire d’interroger cette configuration historiographique. L’interrogation comportait une dimension théorique, cherchant à redéfinir le rôle des intellectuels par rapport aux mouvement sociaux (théoriciens d’avant garde ou commentateurs ex post de mouvement surgis malgré eux dans la société), mais aussi une dimension méthodologique, insistant sur les outils différents de l’histoire intellectuelle et de l’histoire sociale, marquée par les social movement studies. On note également le retour en force récent de l’histoire dans les approches de sciences sociales avec la notion d’eventful sociology forgée par William Sewell, qui se détourne des modèles trop mécanistes d’analyse des mobilisations, naguère dominants.
Les séances ont notamment porté sur les différents contextes historiques dans lesquels la question des liens entre intellectuels et mouvements sociaux a pu surgir dans la Chine du XXe siècle. Jeffrey Wasserstrom, professeur d’histoire à l’Université de Californie – Irvine, invité grâce à une « petite invitation » de l’EHESS, est intervenu lors d’une première séance de réflexion consacrée à l’histoire des mouvements sociaux récents à Hong Kong. Le séminaire revient ensuite sur le moment fondateur du 4 Mai 1919, qui cristallise le lien entre les mobilisations sociales « anti-impérialistes » parmi les étudiants, puis parmi les commerçants et ouvriers de Shanghai, et l’apparition d’une notion d’« intelligentsia » (zhishifenzi), catégorie appelée à endosser un rôle d’avant-garde dans les réformes urgentes qu’appelle la situation de la Chine en proie aux tensions politiques et économiques mondiales. Ce lien entre élite savante et société mobilisée est régulièrement renouvelé : à l’époque de la Guerre civile (1946-1949) entre étudiants et mouvements politiques de la « troisième force », mais aussi sous le maoïsme avec la persécution des intellectuels et le mouvement de Cent Fleurs de 1957 (qui mobilise les étudiants de Pékin mais aussi les ouvriers de Shanghai), ainsi qu’à Hong Kong en 1966-67, où les mobilisations maoïstes interpellent les intellectuels marqués par le conservatisme apolitique de la Guerre froide. Une autre dynamique, dans les années 1980 à Taiwan, marque les relations entre les « nouveaux mouvements sociaux » issus des milieux étudiants et le mouvement proprement politique de démocratisation (dangwai), qui donne parfois lieu à des tensions ou malentendus. Enfin, une dernière séance porte sur le mouvement démocratique de 1989 en Chine, lui aussi marqué par de fortes tensions entre la position relativement élitiste des intellectuels, qui souhaitent une démocratisation encadrée par le parti, et les revendications issues de la société qui remettent en cause plus fondamentalement la légitimité du Parti communiste à gouverner la Chine. La période post-1989 se caractérise dès lors par une critique profonde du rôle des intellectuels, sous le signe de l’évolution qui selon Zygmunt Bauman a conduit les intellectuels à abandonner le rôle de législateur pour endosser celui de simple interprète de la société. Dès lors, il est utile d’envisager les mouvements sociaux moins comme des mobilisations inspirées par des « idées », et davantage comme étant eux-mêmes des « producteurs d’idées », ces dernières étant ensuite reformulées et repensées par des intellectuels qui s’en saisissent à la suite des mouvements.
Publications
- « Local networks with global reach: Sichuanese “citizen-journalists” reporting from the Paris peace conference », dans Versailles 1919-2019. The Making of a World Order, sous la dir. de Stephen Sawyer and Albert Wu, Routledge, 2023, p. 150-181.
- « Publicness beyond the Public Sphere », dans Routledge Handbook of Intellectual History and the Sociology of Ideas, sous la dir. de Stefanos Geroulanos et Gisèle Sapiro, Routledge, 2023, p. 44-56.
- « From Individual Guilt to Public Remorse: The “Confessions” (chanhuilu) Column in the Journal Yanhuang Chunqiu», dans Justice after Mao, sous la dir. de Daniel Leese et Amanda Schuman, Cambridge, Cambridge University Press, 2023, p. 239-273.
- Compte rendu de : Julian Gewirtz, Never Turn Back: China and the Forbidden History of the 1980s, Cambridge, Belknap Press, 2022. The China Journal 90 (juillet 2023), p. 178-180.
- Compte rendu de : Francis L. F. Lee et Joseph M. Chan, Memories of Tiananmen: Politics and Processes of Collective Remembering in Hong Kong, 1989-2019, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2021. The China Quarterly 251 (oct. 2022), p. 969-971.
Dernière modification : 5 avril 2023 08:57
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- anglais
- Mots-clés
- Histoire culturelle Histoire des idées
- Aires culturelles
- Asie Chine
Intervenant·e·s
- Sebastian Veg [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
Are intellectuals as knowledge producers generally at the vanguard of social movements, or are social movements themselves producers of knowledge that movement intellectuals only collect and rationalize ? This theoretical question may receive different replies in different contexts. Intellectuals are often considered to have played a central role in China’s “short twentieth century” from the May Fourth movement of 1919 to the democracy movement of 1989. Who were China’s modern intellectuals and how did they interact with the rest of Chinese society ? What was their role in the mass mobilizations that took place repeatedly in China and on its margins throughout the century ? This seminar will adopt theoretical and empirical perspectives to reconsider this question.
1. Introduction: Intellectuals and social movements; History and Social sciences (4/4)
2. Social Movements and ideas in contemporary Hong Kong (11 April)
11:00-12:30: Guest lecture by Prof. Jeffrey Wasserstrom (UC Irvine): “Comparative and Historical Perspectives on Protest and Repression in 21st Century Hong Kong”
3. May Fourth, the new intellectuals and the impact of Marxism (18 April)
4. The Anti-Civil War Movement and the Third Force intellectuals (9 May)
5. Social Movements in Maoist China: 1957 and its aftermath (16 May)
6. Hong Kong Protests of 1966-1967 and their impact on intellectuals (23 May)
7. Intellectuals and Taiwan’s democracy movement in the 1980s (30 May)
8. The Tiananmen movement and global 1989 (6 June)
-
Séminaires de recherche
– Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
Licence en sciences humaines et sociales.
Notions d'histoire de la Chine contemporaine et/ou de langue chinoise.
Anglais courant.
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, mardi 09:30-12:30 / nombre de participant·e·s : 15
du 4 avril 2023 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 8
- 4 avril 2023 : salle 50
- 11 avril 2023 : salle 50
- 18 avril 2023 : salle Gradinée
- 9 mai 2023 : salle 25-A
- 16 mai 2023 : salle 50
- 23 mai 2023 : salle 50
- 30 mai 2023 : salle 50
- 6 juin 2023 : salle Gradinée
Le séminaire proposé au second semestre, en anglais, s’intitulait « Intellectuals and Social Movement in 20th Century China ». Si nombre de travaux traitent d’un côté des intellectuels et de l’autre des mouvements sociaux dans la Chine du XXe siècle, ces deux champs de recherche ne dialoguent guère entre eux malgré des liens évidents. Il s’agissait donc dans le séminaire d’interroger cette configuration historiographique. L’interrogation comportait une dimension théorique, cherchant à redéfinir le rôle des intellectuels par rapport aux mouvement sociaux (théoriciens d’avant garde ou commentateurs ex post de mouvement surgis malgré eux dans la société), mais aussi une dimension méthodologique, insistant sur les outils différents de l’histoire intellectuelle et de l’histoire sociale, marquée par les social movement studies. On note également le retour en force récent de l’histoire dans les approches de sciences sociales avec la notion d’eventful sociology forgée par William Sewell, qui se détourne des modèles trop mécanistes d’analyse des mobilisations, naguère dominants.
Les séances ont notamment porté sur les différents contextes historiques dans lesquels la question des liens entre intellectuels et mouvements sociaux a pu surgir dans la Chine du XXe siècle. Jeffrey Wasserstrom, professeur d’histoire à l’Université de Californie – Irvine, invité grâce à une « petite invitation » de l’EHESS, est intervenu lors d’une première séance de réflexion consacrée à l’histoire des mouvements sociaux récents à Hong Kong. Le séminaire revient ensuite sur le moment fondateur du 4 Mai 1919, qui cristallise le lien entre les mobilisations sociales « anti-impérialistes » parmi les étudiants, puis parmi les commerçants et ouvriers de Shanghai, et l’apparition d’une notion d’« intelligentsia » (zhishifenzi), catégorie appelée à endosser un rôle d’avant-garde dans les réformes urgentes qu’appelle la situation de la Chine en proie aux tensions politiques et économiques mondiales. Ce lien entre élite savante et société mobilisée est régulièrement renouvelé : à l’époque de la Guerre civile (1946-1949) entre étudiants et mouvements politiques de la « troisième force », mais aussi sous le maoïsme avec la persécution des intellectuels et le mouvement de Cent Fleurs de 1957 (qui mobilise les étudiants de Pékin mais aussi les ouvriers de Shanghai), ainsi qu’à Hong Kong en 1966-67, où les mobilisations maoïstes interpellent les intellectuels marqués par le conservatisme apolitique de la Guerre froide. Une autre dynamique, dans les années 1980 à Taiwan, marque les relations entre les « nouveaux mouvements sociaux » issus des milieux étudiants et le mouvement proprement politique de démocratisation (dangwai), qui donne parfois lieu à des tensions ou malentendus. Enfin, une dernière séance porte sur le mouvement démocratique de 1989 en Chine, lui aussi marqué par de fortes tensions entre la position relativement élitiste des intellectuels, qui souhaitent une démocratisation encadrée par le parti, et les revendications issues de la société qui remettent en cause plus fondamentalement la légitimité du Parti communiste à gouverner la Chine. La période post-1989 se caractérise dès lors par une critique profonde du rôle des intellectuels, sous le signe de l’évolution qui selon Zygmunt Bauman a conduit les intellectuels à abandonner le rôle de législateur pour endosser celui de simple interprète de la société. Dès lors, il est utile d’envisager les mouvements sociaux moins comme des mobilisations inspirées par des « idées », et davantage comme étant eux-mêmes des « producteurs d’idées », ces dernières étant ensuite reformulées et repensées par des intellectuels qui s’en saisissent à la suite des mouvements.
Publications
- « Local networks with global reach: Sichuanese “citizen-journalists” reporting from the Paris peace conference », dans Versailles 1919-2019. The Making of a World Order, sous la dir. de Stephen Sawyer and Albert Wu, Routledge, 2023, p. 150-181.
- « Publicness beyond the Public Sphere », dans Routledge Handbook of Intellectual History and the Sociology of Ideas, sous la dir. de Stefanos Geroulanos et Gisèle Sapiro, Routledge, 2023, p. 44-56.
- « From Individual Guilt to Public Remorse: The “Confessions” (chanhuilu) Column in the Journal Yanhuang Chunqiu», dans Justice after Mao, sous la dir. de Daniel Leese et Amanda Schuman, Cambridge, Cambridge University Press, 2023, p. 239-273.
- Compte rendu de : Julian Gewirtz, Never Turn Back: China and the Forbidden History of the 1980s, Cambridge, Belknap Press, 2022. The China Journal 90 (juillet 2023), p. 178-180.
- Compte rendu de : Francis L. F. Lee et Joseph M. Chan, Memories of Tiananmen: Politics and Processes of Collective Remembering in Hong Kong, 1989-2019, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2021. The China Quarterly 251 (oct. 2022), p. 969-971.