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UE74 - Histoire intellectuelle de la Chine moderne et contemporaine : presse, publications et opinion publique en Chine de la fin de l’Empire à la République


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A302
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 09:30-12:30
    du 8 novembre 2022 au 10 janvier 2023
    Nombre de séances : 8


Description


Dernière modification : 11 mai 2022 08:40

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire culturelle Histoire des idées
Aires culturelles
Asie Chine
Intervenant·e·s
  • Sebastian Veg [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, la Chine connaît un essor sans précédent de la presse et de l’édition. Quelles en sont les conditions matérielles, économiques, juridiques, sociales, et intellectuelles ? S’agit-il d’un mouvement global qui se diffuse avec l’accélération des échanges de biens et de personnes ? Si les concessions (Shanghai) ou colonies (Hong Kong) étrangères jouent un rôle important au XIXe siècle, l’engouement pour la presse et l’édition moderne gagne rapidement une grande partie du territoire et de la société, se déclinant en activités commerciales, éducatives et politiques. Cette évolution historique sera examinée à la lumière des sources et des débats historiographiques sur la sphère publique, la société civile, ou l’histoire du capitalisme d’imprimerie.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

Licence en sciences humaines et sociales.

Notions d'histoire de la Chine contemporaine et/ou de langue chinoise.

Anglais courant.


Compte rendu


Au premier semestre, le séminaire, intitulé « Presse, publications et opinion publique en Chine de la fin de l’Empire à la République », cherchait à articuler une réflexion sur une grande question d’historiographie avec une initiation aux sources, notamment numériques. En effet, dans le contexte des difficultés actuelles d’accès aux archives en Chine, beaucoup d’étudiants travaillant sur la période républicaine (1912-1949) sont amenés à consulter la presse chinoise de l’époque à travers les bases de données en ligne, dont la grande richesse n’est pas toujours bien connue.

Sur le plan historiographique, si l’engouement des historiens de la Chine dans les années 1990 pour les notions de sphère publique et de société civile s’est largement dissipé, certaines questions importantes demeurent ; les quatre interrogations suivantes ont ainsi servi de fil conducteur au séminaire :

1) Comment les formes et les vecteurs de discours publics ont-ils varié dans différents contextes politiques, en réponse au contrôle de l'État, qu’il fût impérial, républicain, nationaliste, ou colonial (puis plus tard maoïste) ? Comment les innovations de la presse moderne et des industries de l'impression, puis les médias de masse, et même l'Internet dans les dernières années du XXe siècle, ont-ils influé sur la délimitation des publics et contre-publics ?

2) Comment les contextes économique (propriété privée ou publique) et juridique ont-ils contribué, positivement ou négativement, à la diffusion des discours politiques par les médias ou d'autres publications ? Quels ont été les différents régimes de protection juridique et de financement de l’imprimé et comment ont-ils déterminé la production, la transmission et la réception des discours ?

3) Comment les différentes communautés discursives, sphère unique ou sphères alternatives se sont-elles matérialisées au sein et en interaction avec les institutions sociales et politiques, y compris avec l'État ? En particulier, si la sphère publique est souvent transnationale, comment les discussions circulent-elles entre les médias locaux, nationaux et transnationaux ? Comment l'État-nation a-t-il affirmé son contrôle sur les communautés de discours ?

4) La politique chinoise au XXe siècle est traversée par une tension constante entre les projets politique d’élite ou d’avant garde et les mouvements de masse. Quel rôle jouent la presse et l’imprimé comme vecteurs de diffusion des idées d’avant-garde vers la société (ou en tout cas la société urbaine) et réciproquement de la société vers les élites en l’absence presque continue de mécanismes démocratiques électoraux ? Quels sont les termes du discours politique formulé par les élites au long du XXe siècle ? Réciproquement, peut-on parler d’une opinion publique et comment se forme-t-elle ?

Les séances du séminaire ont porté sur l’histoire matérielle de l’impression, le cadre économique et juridique d’évolution de la presse (capitalisme d’imprimerie, formalisation du copyright), sa diffusion géographique dans l’espace chinois (le rôle des concessions étrangères comme Shanghai et des colonies comme Hong Kong, les pratiques endogènes comme les gazettes, la diffusion de la presse moderne des grands ports de la côte vers les villes de l’intérieur). Ont également fait l’objet de séances les liens entre la presse et l’évolution politique, à travers l’essor à la fin de l’Empire d’une presse révolutionnaire et d’une opinion publique qui joue un rôle important dans la Révolution de 1911, puis l’apparition d’une presse de loisir sous la République, consommée par différents publics de lecteurs modernes, y compris les lectrices, à l’attention desquelles se développent des publications spécifiques. Rachel Stern, professeur de sociologie du droit à l’Université de Californie – Berkeley et professeur invitée à l’EHESS, est intervenue dans le cadre du séminaire sur le thème « Les avocats et la sphère publique ». Enfin, une dernière séance a porté sur l’essor de la presse communiste pendant les dernières années de la République (années 1940) et le développement de la propagande à travers les nouveaux médias de masse.

En conclusion, si la sphère publique n’est plus guère envisagée comme un concept normatif comme à une époque après 1989, il reste heuristique de l’étudier comme une « institution historique », une configuration particulière des rapports entre État et société qui se développe dans le temps et façonne les pratiques des acteurs impliqués.

Dernière modification : 11 mai 2022 08:40

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire culturelle Histoire des idées
Aires culturelles
Asie Chine
Intervenant·e·s
  • Sebastian Veg [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, la Chine connaît un essor sans précédent de la presse et de l’édition. Quelles en sont les conditions matérielles, économiques, juridiques, sociales, et intellectuelles ? S’agit-il d’un mouvement global qui se diffuse avec l’accélération des échanges de biens et de personnes ? Si les concessions (Shanghai) ou colonies (Hong Kong) étrangères jouent un rôle important au XIXe siècle, l’engouement pour la presse et l’édition moderne gagne rapidement une grande partie du territoire et de la société, se déclinant en activités commerciales, éducatives et politiques. Cette évolution historique sera examinée à la lumière des sources et des débats historiographiques sur la sphère publique, la société civile, ou l’histoire du capitalisme d’imprimerie.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études asiatiques-Histoire et sciences sociales : terrains, textes et images – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous.

Réception des candidats

sur rendez-vous.

Pré-requis

Licence en sciences humaines et sociales.

Notions d'histoire de la Chine contemporaine et/ou de langue chinoise.

Anglais courant.

  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle A302
    1er semestre / hebdomadaire, mardi 09:30-12:30
    du 8 novembre 2022 au 10 janvier 2023
    Nombre de séances : 8

Au premier semestre, le séminaire, intitulé « Presse, publications et opinion publique en Chine de la fin de l’Empire à la République », cherchait à articuler une réflexion sur une grande question d’historiographie avec une initiation aux sources, notamment numériques. En effet, dans le contexte des difficultés actuelles d’accès aux archives en Chine, beaucoup d’étudiants travaillant sur la période républicaine (1912-1949) sont amenés à consulter la presse chinoise de l’époque à travers les bases de données en ligne, dont la grande richesse n’est pas toujours bien connue.

Sur le plan historiographique, si l’engouement des historiens de la Chine dans les années 1990 pour les notions de sphère publique et de société civile s’est largement dissipé, certaines questions importantes demeurent ; les quatre interrogations suivantes ont ainsi servi de fil conducteur au séminaire :

1) Comment les formes et les vecteurs de discours publics ont-ils varié dans différents contextes politiques, en réponse au contrôle de l'État, qu’il fût impérial, républicain, nationaliste, ou colonial (puis plus tard maoïste) ? Comment les innovations de la presse moderne et des industries de l'impression, puis les médias de masse, et même l'Internet dans les dernières années du XXe siècle, ont-ils influé sur la délimitation des publics et contre-publics ?

2) Comment les contextes économique (propriété privée ou publique) et juridique ont-ils contribué, positivement ou négativement, à la diffusion des discours politiques par les médias ou d'autres publications ? Quels ont été les différents régimes de protection juridique et de financement de l’imprimé et comment ont-ils déterminé la production, la transmission et la réception des discours ?

3) Comment les différentes communautés discursives, sphère unique ou sphères alternatives se sont-elles matérialisées au sein et en interaction avec les institutions sociales et politiques, y compris avec l'État ? En particulier, si la sphère publique est souvent transnationale, comment les discussions circulent-elles entre les médias locaux, nationaux et transnationaux ? Comment l'État-nation a-t-il affirmé son contrôle sur les communautés de discours ?

4) La politique chinoise au XXe siècle est traversée par une tension constante entre les projets politique d’élite ou d’avant garde et les mouvements de masse. Quel rôle jouent la presse et l’imprimé comme vecteurs de diffusion des idées d’avant-garde vers la société (ou en tout cas la société urbaine) et réciproquement de la société vers les élites en l’absence presque continue de mécanismes démocratiques électoraux ? Quels sont les termes du discours politique formulé par les élites au long du XXe siècle ? Réciproquement, peut-on parler d’une opinion publique et comment se forme-t-elle ?

Les séances du séminaire ont porté sur l’histoire matérielle de l’impression, le cadre économique et juridique d’évolution de la presse (capitalisme d’imprimerie, formalisation du copyright), sa diffusion géographique dans l’espace chinois (le rôle des concessions étrangères comme Shanghai et des colonies comme Hong Kong, les pratiques endogènes comme les gazettes, la diffusion de la presse moderne des grands ports de la côte vers les villes de l’intérieur). Ont également fait l’objet de séances les liens entre la presse et l’évolution politique, à travers l’essor à la fin de l’Empire d’une presse révolutionnaire et d’une opinion publique qui joue un rôle important dans la Révolution de 1911, puis l’apparition d’une presse de loisir sous la République, consommée par différents publics de lecteurs modernes, y compris les lectrices, à l’attention desquelles se développent des publications spécifiques. Rachel Stern, professeur de sociologie du droit à l’Université de Californie – Berkeley et professeur invitée à l’EHESS, est intervenue dans le cadre du séminaire sur le thème « Les avocats et la sphère publique ». Enfin, une dernière séance a porté sur l’essor de la presse communiste pendant les dernières années de la République (années 1940) et le développement de la propagande à travers les nouveaux médias de masse.

En conclusion, si la sphère publique n’est plus guère envisagée comme un concept normatif comme à une époque après 1989, il reste heuristique de l’étudier comme une « institution historique », une configuration particulière des rapports entre État et société qui se développe dans le temps et façonne les pratiques des acteurs impliqués.