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UE734 - Islam(s) et citoyennetés : une mise en perspective européenne


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 12:30-14:30
    du 28 février 2023 au 30 mai 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 3 juin 2022 11:05

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Citoyenneté Fait religieux Islam Migration(s) Mobilisation(s) Ville
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s

Ce séminaire de recherche s’intéresse à la place croissante de la question de l’islam dans le débat public en France et dans plusieurs pays européens ces dernières décennies. Il se fonde sur un programme de recherche, QUEST (Qualify Unification in Europe for Shifting Trust : a comparative research on Muslims responses to the politics of threat in France, UK, Spain and Norway, Programme Norface Governance/ANR), qui vise à étudier les expressions plurielles de l’appartenance à l’islam et de la manière dont elles coexistent et dialoguent avec les cultures politiques nationales dans plusieurs villes en Europe.

Cet enseignement se structure autour de trois niveaux d’analyse : l’émergence et les mutations de l’islam comme grande question de société dans différents contextes nationaux ; les articulations entre formes de religiosité, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle locale ; les thématiques de recherche, les approches méthodologiques et les pratiques d’enquête, qui ont façonné l’étude des populations musulmanes dans plusieurs disciplines des SHS.  

Ce prisme comparatif nous permettra d’interroger, à différentes échelles, les catégories d’altérité qui s’enchevêtrent dans nos conceptions du fait musulman et combinent de manière renouvelée les registres du politique, du social et du religieux.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Fiche de lecture ou exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : Alexandra Poli : poli@ehess.fr ; Bartolomeo Conti : bartolomeo.conti@ehess.fr ; Dorra Mameri-Chaambi : dorra.mameri-chaambi@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

sur rendez-vous uniquement avec l'un des trois intervenant·e·s du séminaire.

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a été consacré à la place croissante prise par la question de l’islam dans le débat public, en France et dans plusieurs pays européens. Il a été structuré à partir du programme de recherche, QUEST (Qualify Unification in Europe for Shifting Trust : a comparative research on Muslims responses to the politics of threat in France, UK, Spain and Norway, Programme Norface Governance/ANR), qui vise à étudier les expressions plurielles de l’appartenance à l’islam et de la manière dont elles coexistent et dialoguent avec les cultures politiques nationales dans plusieurs villes d’Europe. Le séminaire a été structuré autour de trois niveaux d’analyse : l’émergence et les mutations de l’islam comme grande question de société dans différents contextes nationaux ; les articulations entre formes de religiosité, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle locale ; les thématiques de recherche, les approches méthodologiques et les pratiques d’enquête qui ont façonné l’étude des populations musulmanes dans plusieurs disciplines des SHS. Par ce prisme comparatif le séminaire a voulu interroger les catégories d’altérité qui s’enchevêtrent dans nos conceptions du fait musulman et combinent de manière renouvelée les registres du politique, du social et du religieux.

La séance inaugurale, animée par Alexandra Poli et Dorra Mameri-Chaambi a été consacrée au fonctionnement du séminaire, à la présentation du programme de recherche auquel il s’adosse ainsi qu’à sa structure. Deux focales ont été privilégiées : la comparabilité des usages du terme « musulman » dans différents contextes européens et les articulations entre religiosités, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle urbaine en revenant sur les contours donnés à ces différents concepts. Cette séance a été aussi l’occasion d’échanger avec les participants autour de leurs travaux et de leurs attentes.

Les deux séances suivantes ont été consacrées à une mise en perspective historique. Lors d’une séance intitulée « Islam et citoyenneté selon une perspective historique », Dorra Mameri-Chaambi a abordé l’évolution de la présence des populations musulmane en France tout en interrogeant les approches de la citoyenneté qui s’en dégage. La présentation a permis de retracer les grandes étapes de la reconnaissance du culte musulman en France et de montrer l’émergence d’un islam pluriel et multiforme tant dans ses formes d’expression que ses instances de représentation.

Ce cadrage général sur l’islam en France s’est poursuivi par une séance sur « La laïcité au regard de l’émergence de l’islam en France ». Dorra Mameri-Chaambi a présenté les transformations de la manière dont se sont conjugués islam et laïcité à partir de 1905 à travers l’analyse des différents registres et paradigmes de la sécularisation, au regard de l’émergence de la question de l’islam en France.

Dans le sillage de cette séance, un nouvel axe de réflexion est venu compléter les espaces d’articulation entre islam et citoyenneté en France en se concentrant sur les résonances diverses qui s’opèrent entre fait musulman et lutte contre les discriminations. En d’autres termes, dans quelle mesure le processus de reconnaissance des phénomènes discriminatoires, qui repose sur un référentiel encore relativement récent en France, reconnaît les problèmes d’égalité de traitement associés au fait d’être musulman et à la pratique de l’islam. Pour aborder cette question, Alexandra Poli a proposé trois angles d’approche. Le premier s’intéresse à la façon dont la religion – avérée ou supposée – est devenue un critère potentiel de discrimination en France. Le second porte sur la manière dont les controverses autour de l’islam façonnent la (non)reconnaissance des discriminations associés à une pratique religieuse. Le troisième met le phare sur le traitement que les différents dispositifs institutionnels de lutte contre les discriminations ont réservé aux saisines associées à la religion musulmane.

Le séminaire s’est ensuite structuré autour de plusieurs contextes européens afin d’engager une réflexion sur les enjeux de comparaison autour de la question de l’islam. Lors d’une séance portant sur « L’islam en Italie », Bartolomeo Conti a présenté les transformations du paysage religieux et social dans ce pays dont l’histoire de l’immigration est encore relativement récente. À partir des controverses autour de la construction de mosquées dans plusieurs villes italiennes, la séance a été l’occasion d’une plongée dans deux espaces urbains permettant de saisir les spécificités italiennes par rapport à d’autres pays européens.

La mise en comparaison entre diverses réalités européennes s’est poursuivie avec l’Espagne. L’intervention de Berta Alvarez Miranda, professeur de sociologie à l’Université La Complutense à Madrid, a porté sur les tournants qui ont marqué les débats sur l’islam et les populations musulmanes depuis les années 1980. À partir d’une analyse de la presse et du champ académique elle est revenue sur les grandes étapes qui ont participé de la construction d’une altérité associée à l’islam comme problème public.

La réflexion s’est ensuite tournée sur les contextes norvégiens et anglais en accueillant Monika Grønli Rosten de l’Université Metropolitan d’Oslo et Ajmal Hussain de l’Université de Warwick. L’intervention de Monika Grønli Rosten s’est concentrée sur une série d’évènements caractérisés par leur dimension « critique » (critical events) dans le sens où ils deviennent des points de référence pour l'action collective et configurent les relations de pouvoir entre la société majoritaire et un groupe, ici les populations musulmanes, en « travaillant » les structures culturelles dans lesquelles elles ont été catégorisées. Elle a également montré à partir de ce cadre d’analyse, les différentes modes d’entrée de ces populations sur la scène publique. Dans le même sillage, Ajmal Hussain est revenu sur les controverses et événements critiques qui ont alimenté, au cours des dernières décennies au Royaume Uni, une tendance à considérer les musulmans et l'islam comme indisciplinés, inassimilables et étrangers. Ces conceptions qui marquent une mise à distance de l’approche multiculturaliste, qui a longtemps animé les politiques publiques, consacrent une mise en décalage constante, voire une opposition, entre les musulmans et la nation contribuant à transformer les positionnements des populations musulmanes.

L’avant-dernière séance du séminaire avait la vocation d’approfondir les connaissances sur le contexte britannique, régulièrement mis en opposition avec la situation française, en s’intéressant à la dynamique de polarisation dans laquelle se retrouve souvent piégé le débat sur l’islam. Pour saisir les enjeux de cette dynamique, nous avons invité Hilary Pilkington, professeur de sociologie à l'Université de Manchester, qui a coordonné un important projet européen mettant en regard les phénomènes de radicalisation islamiste et anti-islam (Dialogue About Radicalisation and Equality, DARE). Lors de cette séance, Hilary Pilkington a montré comment ces derniers participent, de manière interactive, aux conceptions et aux représentations des musulmans et de l'islam dans l'Europe contemporaine. Elle a notamment mis en exergue la manière dont la centralité de la lutte contre la « radicalisation » et « l’extrémisme » dans les orientations des politiques publiques, alimente des formes de ressentiment qui mettent en question leur visée préventive. En s'appuyant sur un dispositif pilote, développé dans le cadre de DARE, réunissant des acteurs des milieux islamistes et d'extrême droite au Royaume-Uni, elle a mis l’accent sur le renouvellement potentiel du rôle de la recherche dans la prévention de la lutte contre les extrémismes par le biais d'un dialogue médiatisé par des chercheurs et des associations.

La séance de clôture a été consacrée aux recherches en cours des étudiants participant au séminaire afin de mener une réflexion chorale sur les motivations et les enjeux qui entourent le choix de travailler sur l’islam et les musulmans, en France ou dans d’autres contextes. L’accent a été mis sur les méthodes et les différentes approches du rôle des sciences sociales au regard de la diversité des travaux sur l’islam dans le champ académique français.

Dernière modification : 3 juin 2022 11:05

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Citoyenneté Fait religieux Islam Migration(s) Mobilisation(s) Ville
Aires culturelles
Europe France
Intervenant·e·s

Ce séminaire de recherche s’intéresse à la place croissante de la question de l’islam dans le débat public en France et dans plusieurs pays européens ces dernières décennies. Il se fonde sur un programme de recherche, QUEST (Qualify Unification in Europe for Shifting Trust : a comparative research on Muslims responses to the politics of threat in France, UK, Spain and Norway, Programme Norface Governance/ANR), qui vise à étudier les expressions plurielles de l’appartenance à l’islam et de la manière dont elles coexistent et dialoguent avec les cultures politiques nationales dans plusieurs villes en Europe.

Cet enseignement se structure autour de trois niveaux d’analyse : l’émergence et les mutations de l’islam comme grande question de société dans différents contextes nationaux ; les articulations entre formes de religiosité, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle locale ; les thématiques de recherche, les approches méthodologiques et les pratiques d’enquête, qui ont façonné l’étude des populations musulmanes dans plusieurs disciplines des SHS.  

Ce prisme comparatif nous permettra d’interroger, à différentes échelles, les catégories d’altérité qui s’enchevêtrent dans nos conceptions du fait musulman et combinent de manière renouvelée les registres du politique, du social et du religieux.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – Fiche de lecture ou exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : Alexandra Poli : poli@ehess.fr ; Bartolomeo Conti : bartolomeo.conti@ehess.fr ; Dorra Mameri-Chaambi : dorra.mameri-chaambi@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

sur rendez-vous uniquement avec l'un des trois intervenant·e·s du séminaire.

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 3.08
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 12:30-14:30
    du 28 février 2023 au 30 mai 2023
    Nombre de séances : 12

Le séminaire a été consacré à la place croissante prise par la question de l’islam dans le débat public, en France et dans plusieurs pays européens. Il a été structuré à partir du programme de recherche, QUEST (Qualify Unification in Europe for Shifting Trust : a comparative research on Muslims responses to the politics of threat in France, UK, Spain and Norway, Programme Norface Governance/ANR), qui vise à étudier les expressions plurielles de l’appartenance à l’islam et de la manière dont elles coexistent et dialoguent avec les cultures politiques nationales dans plusieurs villes d’Europe. Le séminaire a été structuré autour de trois niveaux d’analyse : l’émergence et les mutations de l’islam comme grande question de société dans différents contextes nationaux ; les articulations entre formes de religiosité, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle locale ; les thématiques de recherche, les approches méthodologiques et les pratiques d’enquête qui ont façonné l’étude des populations musulmanes dans plusieurs disciplines des SHS. Par ce prisme comparatif le séminaire a voulu interroger les catégories d’altérité qui s’enchevêtrent dans nos conceptions du fait musulman et combinent de manière renouvelée les registres du politique, du social et du religieux.

La séance inaugurale, animée par Alexandra Poli et Dorra Mameri-Chaambi a été consacrée au fonctionnement du séminaire, à la présentation du programme de recherche auquel il s’adosse ainsi qu’à sa structure. Deux focales ont été privilégiées : la comparabilité des usages du terme « musulman » dans différents contextes européens et les articulations entre religiosités, citoyennetés et rapports au politique à l’échelle urbaine en revenant sur les contours donnés à ces différents concepts. Cette séance a été aussi l’occasion d’échanger avec les participants autour de leurs travaux et de leurs attentes.

Les deux séances suivantes ont été consacrées à une mise en perspective historique. Lors d’une séance intitulée « Islam et citoyenneté selon une perspective historique », Dorra Mameri-Chaambi a abordé l’évolution de la présence des populations musulmane en France tout en interrogeant les approches de la citoyenneté qui s’en dégage. La présentation a permis de retracer les grandes étapes de la reconnaissance du culte musulman en France et de montrer l’émergence d’un islam pluriel et multiforme tant dans ses formes d’expression que ses instances de représentation.

Ce cadrage général sur l’islam en France s’est poursuivi par une séance sur « La laïcité au regard de l’émergence de l’islam en France ». Dorra Mameri-Chaambi a présenté les transformations de la manière dont se sont conjugués islam et laïcité à partir de 1905 à travers l’analyse des différents registres et paradigmes de la sécularisation, au regard de l’émergence de la question de l’islam en France.

Dans le sillage de cette séance, un nouvel axe de réflexion est venu compléter les espaces d’articulation entre islam et citoyenneté en France en se concentrant sur les résonances diverses qui s’opèrent entre fait musulman et lutte contre les discriminations. En d’autres termes, dans quelle mesure le processus de reconnaissance des phénomènes discriminatoires, qui repose sur un référentiel encore relativement récent en France, reconnaît les problèmes d’égalité de traitement associés au fait d’être musulman et à la pratique de l’islam. Pour aborder cette question, Alexandra Poli a proposé trois angles d’approche. Le premier s’intéresse à la façon dont la religion – avérée ou supposée – est devenue un critère potentiel de discrimination en France. Le second porte sur la manière dont les controverses autour de l’islam façonnent la (non)reconnaissance des discriminations associés à une pratique religieuse. Le troisième met le phare sur le traitement que les différents dispositifs institutionnels de lutte contre les discriminations ont réservé aux saisines associées à la religion musulmane.

Le séminaire s’est ensuite structuré autour de plusieurs contextes européens afin d’engager une réflexion sur les enjeux de comparaison autour de la question de l’islam. Lors d’une séance portant sur « L’islam en Italie », Bartolomeo Conti a présenté les transformations du paysage religieux et social dans ce pays dont l’histoire de l’immigration est encore relativement récente. À partir des controverses autour de la construction de mosquées dans plusieurs villes italiennes, la séance a été l’occasion d’une plongée dans deux espaces urbains permettant de saisir les spécificités italiennes par rapport à d’autres pays européens.

La mise en comparaison entre diverses réalités européennes s’est poursuivie avec l’Espagne. L’intervention de Berta Alvarez Miranda, professeur de sociologie à l’Université La Complutense à Madrid, a porté sur les tournants qui ont marqué les débats sur l’islam et les populations musulmanes depuis les années 1980. À partir d’une analyse de la presse et du champ académique elle est revenue sur les grandes étapes qui ont participé de la construction d’une altérité associée à l’islam comme problème public.

La réflexion s’est ensuite tournée sur les contextes norvégiens et anglais en accueillant Monika Grønli Rosten de l’Université Metropolitan d’Oslo et Ajmal Hussain de l’Université de Warwick. L’intervention de Monika Grønli Rosten s’est concentrée sur une série d’évènements caractérisés par leur dimension « critique » (critical events) dans le sens où ils deviennent des points de référence pour l'action collective et configurent les relations de pouvoir entre la société majoritaire et un groupe, ici les populations musulmanes, en « travaillant » les structures culturelles dans lesquelles elles ont été catégorisées. Elle a également montré à partir de ce cadre d’analyse, les différentes modes d’entrée de ces populations sur la scène publique. Dans le même sillage, Ajmal Hussain est revenu sur les controverses et événements critiques qui ont alimenté, au cours des dernières décennies au Royaume Uni, une tendance à considérer les musulmans et l'islam comme indisciplinés, inassimilables et étrangers. Ces conceptions qui marquent une mise à distance de l’approche multiculturaliste, qui a longtemps animé les politiques publiques, consacrent une mise en décalage constante, voire une opposition, entre les musulmans et la nation contribuant à transformer les positionnements des populations musulmanes.

L’avant-dernière séance du séminaire avait la vocation d’approfondir les connaissances sur le contexte britannique, régulièrement mis en opposition avec la situation française, en s’intéressant à la dynamique de polarisation dans laquelle se retrouve souvent piégé le débat sur l’islam. Pour saisir les enjeux de cette dynamique, nous avons invité Hilary Pilkington, professeur de sociologie à l'Université de Manchester, qui a coordonné un important projet européen mettant en regard les phénomènes de radicalisation islamiste et anti-islam (Dialogue About Radicalisation and Equality, DARE). Lors de cette séance, Hilary Pilkington a montré comment ces derniers participent, de manière interactive, aux conceptions et aux représentations des musulmans et de l'islam dans l'Europe contemporaine. Elle a notamment mis en exergue la manière dont la centralité de la lutte contre la « radicalisation » et « l’extrémisme » dans les orientations des politiques publiques, alimente des formes de ressentiment qui mettent en question leur visée préventive. En s'appuyant sur un dispositif pilote, développé dans le cadre de DARE, réunissant des acteurs des milieux islamistes et d'extrême droite au Royaume-Uni, elle a mis l’accent sur le renouvellement potentiel du rôle de la recherche dans la prévention de la lutte contre les extrémismes par le biais d'un dialogue médiatisé par des chercheurs et des associations.

La séance de clôture a été consacrée aux recherches en cours des étudiants participant au séminaire afin de mener une réflexion chorale sur les motivations et les enjeux qui entourent le choix de travailler sur l’islam et les musulmans, en France ou dans d’autres contextes. L’accent a été mis sur les méthodes et les différentes approches du rôle des sciences sociales au regard de la diversité des travaux sur l’islam dans le champ académique français.