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UE732 - Histoire moderne et contemporaine de la Méditerranée et du monde méditerranéen


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    Salle A04_47
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), lundi 17:00-19:00 / nombre de participant·e·s : 12
    du 7 novembre 2022 au 5 juin 2023 (NB : 1re séance le 7 novembre en salle AS1_23)
    Nombre de séances : 14


Description


Dernière modification : 10 octobre 2022 17:48

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire économique et sociale
Aires culturelles
Afrique Europe
Intervenant·e·s
  • Maurice Aymard [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Au cours des années précédentes, le séminaire avait été consacré successivement à l'ouverture des détroits au commerce d'abord russe puis européen depuis les années 1770 et à ses conséquences (la création de la « Nouvelle Russie »), puis à l'établissement, entre VIIIe et XIIe siècle, de liaisons commerciales directes, utilisant les fleuves traversant la Russie, entre la Baltique, d'un côté, et, de l'autre, la Mer Noire et la Caspienne, puis à l'Océan Indien, à ses échanges internes entre sous-continent indien, Arabie et côte orientale de l'Afrique ainsi qu'avec la Méditerranée via le Golfe Persique et la Mer Rouge, et, en 2021-2022, au Sahara et aux routes transsahariennes. Il sera consacré en 2022-2023 aux routes suivant depuis Gibraltar la côte atlantique de l'Europe en direction du nord, jusqu'à la Manche et à la Mer du Nord, mais aussi, notamment avec les Portugais, la côte africaine en direction du sud. Les trois derniers séminaires ont eu pour terme la fin du XVe siècle, quand les expéditions portugaises viennent changer la donne et amorcer une réorganisation profonde des échanges et des circulations à l'échelle de l'Ancien Monde (Europe, Asie, Afrique) puis du monde entier, avec la mobilisation et la mise en exploitation des ressources des Amériques. Comme pour les séminaires précédents, le séminaire s'appuiera sur les résultats des recherches les plus récentes effectuées et publiées par les chercheurs des régions considérées.

Le programme détaillé sera présenté ultérieurement.

La séance du 21 novembre se déroulera en salle AS1_08 (même horaire, même adresse).


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Maurice Aymard, par courriel : aymard@msh-paris.fr

FMSH, Bureau A 3-16, 54 bd Raspail 75006 Paris.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris directement par courriel ou oralement avec le directeur d'études.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris directement par courriel ou oralement avec le directeur d'études.

Pré-requis

projet de recherche personnel et formation et titres universitaires français ou étrangers attestant un niveau de connaissances et de compétences indispensables pour suivre le séminaire.


Compte rendu


Le séminaire a constitué une nouvelle étape  d’un projet plus global défini il y a cinq ans. Son objectif était d’étudier l’élargissement progressif, à l’échelle du millénaire  allant de la fin de l’Empire romain d’Occident, qui en avait assuré pour quatre ou cinq siècles l’unité, aux grandes découvertes maritimes (fin XVe), de l’espace afro-euro-asiatique régulièrement connecté par voie terrestre, maritime ou fluviale.

Cette extension a permis d’établir des circulations régulières d’hommes et de biens culturels et matériels entre un large ensemble de régions restées précédemment à l’extérieur de l’Empire romain et une Méditerranée désormais politiquement et religieusement partagée entre Islam, Empire romain d’Orient et chrétienté d’Occident.

Vers celle-ci convergent les liaisons maritimes et fluviales joignant les mers du Nord à l’Atlantique et à la Méditerranée, et la Baltique et le monde scandinave à la Mer Noire et à la Caspienne : Normands venus par l’ouest et Vikings venus par l’est se rencontrent ainsi  au centre de la Méditerranée, et s’implantent aussi bien en territoire « latin » qu’en territoire « byzantin », où ils se mettent au service des empereurs « romains » d’Orient.

À l’est enfin, les routes terrestres de la soie sont elles aussi de plus n plus régulièrement parcourues elles aussi par les caravanes venues de Chine qui atteignent la Perse, les oasis d’ Asie Centrale, la Mer Noire, la Caspienne et la Volga, où les marchands occidentaux se risquent enfin peu à peu à venir chercher sur place les fils et les étoffes de grand prix.

L’expansion de l’Islam relie plus étroitement à partir du VIIIe siècle la Méditerranée avec l’Océan Indien occidental puis oriental, où circulent les parfums et des drogues de l’Arabie, l’ivoire, les esclaves et l’or de la côte orientale de l’Afrique, les épices de l’Inde et des Moluques, les cotonnades du Gujerat et des porcelaines chinoises : cet espace économique  unifié et quadrillé par la toile des réseaux marchands dont les plus dynamiques, ramifiés et omniprésents sont animés et dominés par les commerçants musulmans, constitue un espace économique articulé à celui de la Méditerranée à l’intérieur d’un premier système-monde (Philippe Beaujard).

Les routes caravanières reliant la côte sud de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne, apportant à l’aller le sel, des métaux, des étoffes et même des petits chevaux barbes très recherchés par les chefs locaux, et remportant de l’or, des esclaves, quelques épices, des plumes d’autruche viennent élargir encore cet espace vers l’intérieur du continent africain,

Tout au long du XVe siècle les navigations côtières portugaises (et pour une part italiennes) contribuent pour leur part à préparer une double  marquent en en effet une double rupture. Au plan économique, leurs caravelles réussissent en remontant les fleuves à capter et détourner vers la côte occidentale de l’Afrique une part, mais une part seulement des échanges (or, sel, esclaves) qui se faisaient jusqu’alors  exclusivement par voie de terre, et elles amorcent la pénétration des Européens vers l’intérieur du continent africain. Mais le résultat le plus spectaculaire à moyen et long terme en est l’acquisition, toujours par étapes, d’une connaissance et d’une maîtrise des  vents et des courants de l’océan Atlantique, indispensables à la fois pour le traverser d’est en ouest et revenir, et pour pousser toujours plus avant vers le sud en s’écartant d’abord très loin vers l’ouest pour atteindre finalement le Cap de Bonne Espérance et établir une liaison maritime directe avec l’Océan Indien et l’Asie.

Cette révolution culturelle et technique, définie comme telle par V. Magalhães Godinho, ouvre finalement en moins d’une décennie  à cet espace méditerranéen élargi toutes les routes maritimes du monde.

Dernière modification : 10 octobre 2022 17:48

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Histoire économique et sociale
Aires culturelles
Afrique Europe
Intervenant·e·s
  • Maurice Aymard [référent·e]   directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)

Au cours des années précédentes, le séminaire avait été consacré successivement à l'ouverture des détroits au commerce d'abord russe puis européen depuis les années 1770 et à ses conséquences (la création de la « Nouvelle Russie »), puis à l'établissement, entre VIIIe et XIIe siècle, de liaisons commerciales directes, utilisant les fleuves traversant la Russie, entre la Baltique, d'un côté, et, de l'autre, la Mer Noire et la Caspienne, puis à l'Océan Indien, à ses échanges internes entre sous-continent indien, Arabie et côte orientale de l'Afrique ainsi qu'avec la Méditerranée via le Golfe Persique et la Mer Rouge, et, en 2021-2022, au Sahara et aux routes transsahariennes. Il sera consacré en 2022-2023 aux routes suivant depuis Gibraltar la côte atlantique de l'Europe en direction du nord, jusqu'à la Manche et à la Mer du Nord, mais aussi, notamment avec les Portugais, la côte africaine en direction du sud. Les trois derniers séminaires ont eu pour terme la fin du XVe siècle, quand les expéditions portugaises viennent changer la donne et amorcer une réorganisation profonde des échanges et des circulations à l'échelle de l'Ancien Monde (Europe, Asie, Afrique) puis du monde entier, avec la mobilisation et la mise en exploitation des ressources des Amériques. Comme pour les séminaires précédents, le séminaire s'appuiera sur les résultats des recherches les plus récentes effectuées et publiées par les chercheurs des régions considérées.

Le programme détaillé sera présenté ultérieurement.

La séance du 21 novembre se déroulera en salle AS1_08 (même horaire, même adresse).

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

Maurice Aymard, par courriel : aymard@msh-paris.fr

FMSH, Bureau A 3-16, 54 bd Raspail 75006 Paris.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous pris directement par courriel ou oralement avec le directeur d'études.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris directement par courriel ou oralement avec le directeur d'études.

Pré-requis

projet de recherche personnel et formation et titres universitaires français ou étrangers attestant un niveau de connaissances et de compétences indispensables pour suivre le séminaire.

  • 54 bd Raspail
    Salle A04_47
    54 bd Raspail 75006 Paris
    annuel / bimensuel (1re/3e/5e), lundi 17:00-19:00 / nombre de participant·e·s : 12
    du 7 novembre 2022 au 5 juin 2023 (NB : 1re séance le 7 novembre en salle AS1_23)
    Nombre de séances : 14

Le séminaire a constitué une nouvelle étape  d’un projet plus global défini il y a cinq ans. Son objectif était d’étudier l’élargissement progressif, à l’échelle du millénaire  allant de la fin de l’Empire romain d’Occident, qui en avait assuré pour quatre ou cinq siècles l’unité, aux grandes découvertes maritimes (fin XVe), de l’espace afro-euro-asiatique régulièrement connecté par voie terrestre, maritime ou fluviale.

Cette extension a permis d’établir des circulations régulières d’hommes et de biens culturels et matériels entre un large ensemble de régions restées précédemment à l’extérieur de l’Empire romain et une Méditerranée désormais politiquement et religieusement partagée entre Islam, Empire romain d’Orient et chrétienté d’Occident.

Vers celle-ci convergent les liaisons maritimes et fluviales joignant les mers du Nord à l’Atlantique et à la Méditerranée, et la Baltique et le monde scandinave à la Mer Noire et à la Caspienne : Normands venus par l’ouest et Vikings venus par l’est se rencontrent ainsi  au centre de la Méditerranée, et s’implantent aussi bien en territoire « latin » qu’en territoire « byzantin », où ils se mettent au service des empereurs « romains » d’Orient.

À l’est enfin, les routes terrestres de la soie sont elles aussi de plus n plus régulièrement parcourues elles aussi par les caravanes venues de Chine qui atteignent la Perse, les oasis d’ Asie Centrale, la Mer Noire, la Caspienne et la Volga, où les marchands occidentaux se risquent enfin peu à peu à venir chercher sur place les fils et les étoffes de grand prix.

L’expansion de l’Islam relie plus étroitement à partir du VIIIe siècle la Méditerranée avec l’Océan Indien occidental puis oriental, où circulent les parfums et des drogues de l’Arabie, l’ivoire, les esclaves et l’or de la côte orientale de l’Afrique, les épices de l’Inde et des Moluques, les cotonnades du Gujerat et des porcelaines chinoises : cet espace économique  unifié et quadrillé par la toile des réseaux marchands dont les plus dynamiques, ramifiés et omniprésents sont animés et dominés par les commerçants musulmans, constitue un espace économique articulé à celui de la Méditerranée à l’intérieur d’un premier système-monde (Philippe Beaujard).

Les routes caravanières reliant la côte sud de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne, apportant à l’aller le sel, des métaux, des étoffes et même des petits chevaux barbes très recherchés par les chefs locaux, et remportant de l’or, des esclaves, quelques épices, des plumes d’autruche viennent élargir encore cet espace vers l’intérieur du continent africain,

Tout au long du XVe siècle les navigations côtières portugaises (et pour une part italiennes) contribuent pour leur part à préparer une double  marquent en en effet une double rupture. Au plan économique, leurs caravelles réussissent en remontant les fleuves à capter et détourner vers la côte occidentale de l’Afrique une part, mais une part seulement des échanges (or, sel, esclaves) qui se faisaient jusqu’alors  exclusivement par voie de terre, et elles amorcent la pénétration des Européens vers l’intérieur du continent africain. Mais le résultat le plus spectaculaire à moyen et long terme en est l’acquisition, toujours par étapes, d’une connaissance et d’une maîtrise des  vents et des courants de l’océan Atlantique, indispensables à la fois pour le traverser d’est en ouest et revenir, et pour pousser toujours plus avant vers le sud en s’écartant d’abord très loin vers l’ouest pour atteindre finalement le Cap de Bonne Espérance et établir une liaison maritime directe avec l’Océan Indien et l’Asie.

Cette révolution culturelle et technique, définie comme telle par V. Magalhães Godinho, ouvre finalement en moins d’une décennie  à cet espace méditerranéen élargi toutes les routes maritimes du monde.