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UE710 - Artistes sous surveillance, artistes en guerre dans l’espace postsoviétique
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
Salle A515
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 14:30-16:30
du 25 novembre 2022 au 9 juin 2023
Nombre de séances : 12La séance du 9 décembre se déroulera en salle 25-B (même heure, même adresse)
Description
Dernière modification : 24 octobre 2022 16:53
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- anglais français russe
- Mots-clés
- Arts Culture Sociologie
- Aires culturelles
- Europe centrale et orientale Russie
Intervenant·e·s
- Françoise Daucé [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
- Gilles Favarel-Garrigues directeur de recherche, CNRS
Que font la surveillance, la répression et la guerre à l’art et aux artistes dans l'espace postsoviétique, notamment en Biélorussie, en Russie et en Ukraine ? Comment les artistes parviennent-ils à donner un sens politique à leur œuvre et s'ajustent-ils aux contraintes qui pèsent sur leur activité? Ce séminaire entend ouvrir un champ de recherche sur l’art et les artistes face aux turbulences des transformations postsoviétiques. Alors que l'expérience soviétique reste associée à une censure institutionnelle, planifiée et centralisée, comment se reconfigurent l’action artistique et les engagements culturels dans les sociétés postsoviétiques confrontées à des formes de surveillance et de censure distribuées, multiples, à la fois publiques et privées, civiques et morales ? Comment se transforment les pratiques artistiques à l’heure du renforcement de l’autoritarisme, du retour à l’ordre conservateur et, in fine, du bellicisme et de l'emploi de la force armée au coeur même de cette zone géographique ? Les recherches présentées dans le séminaire s’inscriront dans une approche de sociologie politique, sensible d’un côté aux dynamiques d’engagement et de participation politique, de l’autre aux modes de régulation, d’encadrement et de répression de la production artistique. Il cherchera à déspécifier les cas étudiés en les comparant d’une part au passé soviétique (dans un souci d’historicisation), d’autre part à d’autres contextes contemporains (dans un souci de comparaison). La réflexion portera en priorité sur les sociétés post-soviétiques mais sera aussi ouverte à des analyses comparatives, notamment avec d'autres contextes dits « autoritaires » dans le cas de la Biélorussie et de la Russie. Dans un esprit expérimental, le séminaire offrira un lieu de fabrique collective d'un bilan des connaissances, de discussions scientifiques et de réflexions méthodologiques pour préparer de futures enquêtes.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Contacter Françoise Daucé
- Direction de travaux des étudiants
Contacter Françoise Daucé
- Réception des candidats
Contacter Françoise Daucé
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Le séminaire a ouvert un champ de recherche sur l’art et les artistes face aux turbulences des transformations postsoviétiques, et, au-delà, face aux contraintes qui surgissent dans de nombreux contextes où les libertés de création sont soumises à des épreuves politiques. Au XXe siècle, l’exercice de la censure sur les artistes, notamment en URSS, était fondé sur une organisation institutionnelle, planifiée et centralisée. Dans les sociétés contemporaines, l’action artistique et les engagements culturels sont confrontées à des formes de surveillance et de censure distribuées, multiples, à la fois publiques et privées, civiques et morales. Les recherches présentées dans le séminaire se sont inscrites dans une approche de sociologie politique pour penser ces changements, en s’intéressant d’un côté aux dynamiques d’engagement et de participation politique, de l’autre aux modes de régulation, d’encadrement et de répression de la production artistique.
Pour les séances dédiées au cas soviétique et postsoviétique, l’accent a porté sur les pratiques artistiques à l’heure du renforcement de l’autoritarisme, du retour à l’ordre conservateur et, in fine, du bellicisme et de l'emploi de la force armée. Dans une perspective historienne, les interventions de Natalia Prikhodko et de Jérôme Bazin ont porté sur les pratiques artistiques en régime socialiste. La première a étudié le milieu socio-culturel des artistes non-conformistes dans l’URSS brejnévienne, entre créations expérimentales et contraintes politiques. Le second s’est intéressé aux pratiques curatoriales sur l’art de l’époque socialiste. Dans une approche de sociologie politique, les interventions de Yauheni Kryzhanouski et Hilary Pilkington ont analysé respectivement la scène rock au Belarus et punk en Russie dans les années 2000 et 2010. Les deux interventions ont mis en lumière l’intérêt des méthodes ethnographiques pour étudier les cultures jeunes à l’épreuve des contraintes politiques et le potentiel transformateur de ces confrontations. Pour la période plus récente, l’intervention d’Anna Zaytseva a rendu compte des pratiques artistiques des jeunes russes exilés en Géorgie suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sur ce nouveau terrain en cours d’investigation, elle a documenté et analysé la reconstitution d’espaces de solidarités artistiques et militants à l’étranger, dans un contexte de fragilisation des collectifs musicaux.
La réflexion a porté en priorité sur les sociétés post-soviétiques mais a aussi été ouverte à des analyses comparatives, notamment avec d'autres contextes dits « autoritaires » ou sous forte contrainte politique. Le séminaire a cherché à déspécifier le cas postsoviétique en le comparant à d’autres contextes contemporains. L’intervention de Pénélope Larzillière a permis de réfléchir aux logiques globales de l’engagement artistique, à partir de l’exemple des soulèvements arabes. L’intervention de Nathanel Amar, sur la scène punk en Chine, a fait écho aux travaux sur le Belarus et la Russie en montrant les enjeux sociaux, politiques et historiques des productions musicales alternatives. Les recherches d’Anahi Alviso ont porté sur la recherche-création dans la péninsule Arabique et au Yémen lors des périodes de tensions politiques et de violences. Le travail de Marie-Laure Geoffray a permis d’aborder la question de l’émergence de la contestation artistique à partir de collectifs issus des quartiers populaires dans le cas de Cuba. Dans un esprit expérimental, le séminaire a offert un lieu de fabrique collective d'un bilan des connaissances, de discussions scientifiques et de réflexions méthodologiques pour préparer de futures enquêtes. Le dialogue comparatif riche et fructueux a permis de réfléchir à la façon dont les artistes parviennent à donner un sens politique à leur œuvre et s'ajustent aux contraintes qui pèsent sur leur activité.
Publications
- Avec Benjamin Loveluck et Francesca Musiani, Genèse d’un autoritarisme numérique. Répression et résistance sur Internet en Russie (2012-2022), Paris, Éditions des Mines, 2023.
- « Du populisme autoritaire aux violences de guerre. Débats et controverses dans la Russie contemporaine », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 71, 2023/2.
- Note de lecture sur l’ouvrage de Dominique Colas, Poutine, l’Ukraine et les statues de Lénine, Presses de sciences po, 2022, dans Passés Futurs, n°13, 2023.
- Avec Kathy Rousselet, « La recherche sur la Russie en France après le 24 février 2022. Le temps des tâtonnements », Critique internationale, n°3, 2023.
- « Pirater l’autoritarisme. Trajectoires de lutte pour les libertés numériques dans la Russie de V. Poutine (2009-2022) », Terminal. Technologie de l’information, culture & société, 2022, p. 134-135.
Dernière modification : 24 octobre 2022 16:53
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Sociologie
- Page web
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- Langues
- anglais français russe
- Mots-clés
- Arts Culture Sociologie
- Aires culturelles
- Europe centrale et orientale Russie
Intervenant·e·s
- Françoise Daucé [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
- Gilles Favarel-Garrigues directeur de recherche, CNRS
Que font la surveillance, la répression et la guerre à l’art et aux artistes dans l'espace postsoviétique, notamment en Biélorussie, en Russie et en Ukraine ? Comment les artistes parviennent-ils à donner un sens politique à leur œuvre et s'ajustent-ils aux contraintes qui pèsent sur leur activité? Ce séminaire entend ouvrir un champ de recherche sur l’art et les artistes face aux turbulences des transformations postsoviétiques. Alors que l'expérience soviétique reste associée à une censure institutionnelle, planifiée et centralisée, comment se reconfigurent l’action artistique et les engagements culturels dans les sociétés postsoviétiques confrontées à des formes de surveillance et de censure distribuées, multiples, à la fois publiques et privées, civiques et morales ? Comment se transforment les pratiques artistiques à l’heure du renforcement de l’autoritarisme, du retour à l’ordre conservateur et, in fine, du bellicisme et de l'emploi de la force armée au coeur même de cette zone géographique ? Les recherches présentées dans le séminaire s’inscriront dans une approche de sociologie politique, sensible d’un côté aux dynamiques d’engagement et de participation politique, de l’autre aux modes de régulation, d’encadrement et de répression de la production artistique. Il cherchera à déspécifier les cas étudiés en les comparant d’une part au passé soviétique (dans un souci d’historicisation), d’autre part à d’autres contextes contemporains (dans un souci de comparaison). La réflexion portera en priorité sur les sociétés post-soviétiques mais sera aussi ouverte à des analyses comparatives, notamment avec d'autres contextes dits « autoritaires » dans le cas de la Biélorussie et de la Russie. Dans un esprit expérimental, le séminaire offrira un lieu de fabrique collective d'un bilan des connaissances, de discussions scientifiques et de réflexions méthodologiques pour préparer de futures enquêtes.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Sociologie
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
Contacter Françoise Daucé
- Direction de travaux des étudiants
Contacter Françoise Daucé
- Réception des candidats
Contacter Françoise Daucé
- Pré-requis
- -
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
Salle A515
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 14:30-16:30
du 25 novembre 2022 au 9 juin 2023
Nombre de séances : 12La séance du 9 décembre se déroulera en salle 25-B (même heure, même adresse)
Le séminaire a ouvert un champ de recherche sur l’art et les artistes face aux turbulences des transformations postsoviétiques, et, au-delà, face aux contraintes qui surgissent dans de nombreux contextes où les libertés de création sont soumises à des épreuves politiques. Au XXe siècle, l’exercice de la censure sur les artistes, notamment en URSS, était fondé sur une organisation institutionnelle, planifiée et centralisée. Dans les sociétés contemporaines, l’action artistique et les engagements culturels sont confrontées à des formes de surveillance et de censure distribuées, multiples, à la fois publiques et privées, civiques et morales. Les recherches présentées dans le séminaire se sont inscrites dans une approche de sociologie politique pour penser ces changements, en s’intéressant d’un côté aux dynamiques d’engagement et de participation politique, de l’autre aux modes de régulation, d’encadrement et de répression de la production artistique.
Pour les séances dédiées au cas soviétique et postsoviétique, l’accent a porté sur les pratiques artistiques à l’heure du renforcement de l’autoritarisme, du retour à l’ordre conservateur et, in fine, du bellicisme et de l'emploi de la force armée. Dans une perspective historienne, les interventions de Natalia Prikhodko et de Jérôme Bazin ont porté sur les pratiques artistiques en régime socialiste. La première a étudié le milieu socio-culturel des artistes non-conformistes dans l’URSS brejnévienne, entre créations expérimentales et contraintes politiques. Le second s’est intéressé aux pratiques curatoriales sur l’art de l’époque socialiste. Dans une approche de sociologie politique, les interventions de Yauheni Kryzhanouski et Hilary Pilkington ont analysé respectivement la scène rock au Belarus et punk en Russie dans les années 2000 et 2010. Les deux interventions ont mis en lumière l’intérêt des méthodes ethnographiques pour étudier les cultures jeunes à l’épreuve des contraintes politiques et le potentiel transformateur de ces confrontations. Pour la période plus récente, l’intervention d’Anna Zaytseva a rendu compte des pratiques artistiques des jeunes russes exilés en Géorgie suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sur ce nouveau terrain en cours d’investigation, elle a documenté et analysé la reconstitution d’espaces de solidarités artistiques et militants à l’étranger, dans un contexte de fragilisation des collectifs musicaux.
La réflexion a porté en priorité sur les sociétés post-soviétiques mais a aussi été ouverte à des analyses comparatives, notamment avec d'autres contextes dits « autoritaires » ou sous forte contrainte politique. Le séminaire a cherché à déspécifier le cas postsoviétique en le comparant à d’autres contextes contemporains. L’intervention de Pénélope Larzillière a permis de réfléchir aux logiques globales de l’engagement artistique, à partir de l’exemple des soulèvements arabes. L’intervention de Nathanel Amar, sur la scène punk en Chine, a fait écho aux travaux sur le Belarus et la Russie en montrant les enjeux sociaux, politiques et historiques des productions musicales alternatives. Les recherches d’Anahi Alviso ont porté sur la recherche-création dans la péninsule Arabique et au Yémen lors des périodes de tensions politiques et de violences. Le travail de Marie-Laure Geoffray a permis d’aborder la question de l’émergence de la contestation artistique à partir de collectifs issus des quartiers populaires dans le cas de Cuba. Dans un esprit expérimental, le séminaire a offert un lieu de fabrique collective d'un bilan des connaissances, de discussions scientifiques et de réflexions méthodologiques pour préparer de futures enquêtes. Le dialogue comparatif riche et fructueux a permis de réfléchir à la façon dont les artistes parviennent à donner un sens politique à leur œuvre et s'ajustent aux contraintes qui pèsent sur leur activité.
Publications
- Avec Benjamin Loveluck et Francesca Musiani, Genèse d’un autoritarisme numérique. Répression et résistance sur Internet en Russie (2012-2022), Paris, Éditions des Mines, 2023.
- « Du populisme autoritaire aux violences de guerre. Débats et controverses dans la Russie contemporaine », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 71, 2023/2.
- Note de lecture sur l’ouvrage de Dominique Colas, Poutine, l’Ukraine et les statues de Lénine, Presses de sciences po, 2022, dans Passés Futurs, n°13, 2023.
- Avec Kathy Rousselet, « La recherche sur la Russie en France après le 24 février 2022. Le temps des tâtonnements », Critique internationale, n°3, 2023.
- « Pirater l’autoritarisme. Trajectoires de lutte pour les libertés numériques dans la Russie de V. Poutine (2009-2022) », Terminal. Technologie de l’information, culture & société, 2022, p. 134-135.