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UE679 - Actualité(s) de l’historiographie des arts (Moyen Orient et Nord de l’Afrique) : conditions de production et situation


Lieu et planning


  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B03_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 15:00-17:00
    du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
    Nombre de séances : 11


Description


Dernière modification : 16 novembre 2022 10:20

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
https://arvimm.hypotheses.org 
Langues
anglais français
Mots-clés
Arts Culture visuelle Image
Aires culturelles
Arabe (monde) Iranien (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Musulmans (mondes) Transméditerranée Turc (domaine)
Intervenant·e·s

Dans un contexte de développement des études sur les arts du Moyen Orient et du Nord de l’Afrique, le séminaire propose de revenir cette année à une réflexion sur les modes d’écriture de l’histoire de l’art et à la situation des études sur les productions artistiques modernes et contemporaines, en restant centré sur les arts plastiques. Il analysera les contextes de production des travaux de recherche, les avancées qu’ils proposent, et leur réception. En faisant une large place à la présentation de publications récentes, on reviendra donc sur les références théoriques, les sources, le contexte social et politique de production des ouvrages, et sur les évolutions actuelles – croisement avec les études postcoloniales, les études de genre, l’histoire connectée ; impact des nouvelles technologies numériques ; interrogations sur la classification des arts. On sera aussi sensible à la forme des ouvrages – langues de publication, matérialité des livres, formats numériques – et à l’impact de cette forme sur les modes de diffusion. On s’interrogera aussi sur leur articulation avec la production d’expositions, la constitution de collections et les modes de présentation des œuvres, et sur les interactions avec les processus de patrimonialisation. Nous proposons donc de nous consacrer à l’actualité de la recherche sur les modalités contemporaines d’écriture de l’histoire de l’art en étudiant les approches, les modes et les contextes de production ainsi que leurs relations avec les pratiques curatoriales et muséales.

18 novembre 2022 [séance en visioconférence] : Séance d’introduction et présentation de la programmation – Art global et regards : retour sur les polémiques suite à la Documenta et la Biennale de Berlin

2 décembre 2022 [séance en anglais et en visioconférence] : Metrics of Modernity: Art and Development in Postwar Turkey

  • Dr. Sarah-Neel Smith, Department of Art, Design, and Visual Culture, The Maryland Institute College of Art, Etats-Unis

Book abstract: In this vivid portrait of the art world of 1950s Turkey, Sarah-Neel Smith offers a new framework for analyzing global modernisms of the twentieth century: economic development.
After World War II, a cohort of influential Turkish modernists built a new art world in Istanbul and Ankara. The female gallerist Adalet Cimcoz, the art critic (and future prime minister) Bülent Ecevit, and artists like Aliye Berger, Füreya Koral, and Bedri Rahmi Eyüboğlu were not only focused on aesthetics. On the canvas, in criticism, and in the gallery, these cultural pioneers also grappled with economic questions—attempting to transform their country from a “developing nation” into a major player in the global markets of the postwar period.

Smith’s book publishes landmark works of Turkish modernism for the first time, along with an innovative array of sources—from gossip columns to economic theory—to reveal the art world as a key site for the articulation of Turkish nationhood at mid-century.

Dr. Sarah-Neel Smith’s work focuses on modernisms in a global and comparative perspective, with a particular focus on artistic exchanges between the Middle East, North Africa, Europe, and the United States.

A graduate of Smith College, she holds a Ph.D. in Art History from the University of California, Los Angeles and teaches in the Department of Art, Design, and Visual Culture at the Maryland Institute College of Art. Her writing has appeared in American Art, Art Journal, ARTMargins, Third Text, Bidoun and frieze. She is currently working on her second book, about eight American artists who traveled in the Middle East during the early decades of the Cold War, including Robert Rauschenberg, Frank Stella, Helen Frankenthaler, and Andy Warhol.

16 décembre 2022 [séance en anglais et en visioconférence] : Writing Art and Architectural Histories of the Arabian Peninsula: Transdisciplinary Approaches between Visual Culture and Oral History

  • Laura Hindelang, Institut d’histoire de l’art, Université de Berne, Suisse

Book Abstract: How do we engage with the art and architectural histories of the Arabian Peninsula? How can we see beyond the current focus on contemporary production in order to embed the region within the larger cultural history of the MENA region? In this presentation, Laura Hindelang reflects on the challenges of the field and archival work for her recently published book Iridescent Kuwait: Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century (2022). She discusses the ways in which visual culture and oral history can offer new ways for the research on the urban cultures in the Gulf as part of a media-historical approach. She argues that transdisciplinary approaches have become especially important for reaching a more nuanced understanding of the past while writing the historiography of the Arabian Peninsula for the (futuristic) futures to come.

Lien vers le livre

Laura Hindelang is a post-doc researcher at the University of Bern, Institute of Art History. Her book Iridescent Kuwait: Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century (Berlin/Boston: De Gruyter, 2022) is a transdisciplinary study of the intersection between urban development, visual culture, contemporary art and petroleum industrialization in the Arab Gulf region. She recently co-edited the special issue “Urban Cultures in the Gulf from a Historical Media” in the Middle East Journal of Culture and Communication (Brill, 2022) and she has published articles on architecture, magazine culture and contemporary art of the Arabian Peninsula. Laura Hindelang is board member of Manazir – Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Architecture and Heritage in the MENA Region and editorial member of Manazir Journal.

20 janvier 2023 [séance en hybride] : L’islam des musées. La mise en scène de l’islam dans les politiques culturelles françaises

Diletta Guidi, Université de Fribourg, Suisse

Paris, Kuala Lumpur, New York, Doha, Berlin, Honolulu, La Chaux-de-Fonds : chacune de ces villes accueille un musée d’art islamique, et bien d’autres encore s’ajoutent à cette liste. Depuis les années 2000, et en particulier au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, de plus en plus d’institutions culturelles investissent en effet ce secteur culturel.

Dans ce contexte d’« islamania » muséale internationale, ce livre se penche pour la toute première fois sur le cas de la France, à travers les exemples du Musée du Louvre et de l’Institut du monde arabe. En analysant les mises en scène de l’islam depuis les Expositions coloniales du XIXe siècle à nos jours, cet ouvrage montre qu’il est à la fois utilisé par l’État français pour gérer l’altérité islamique et le reflet de politiques publiques à l’égard de la religion musulmane. Plus largement, le traitement muséal de l’islam permet de réfléchir à la régulation du religieux, et par conséquent à la laïcité. Il illustre aussi les tensions politiques et sociales qu’entraînent la présence de l’islam en France et, par extension, la place de l’autre dans les sociétés occidentales désormais multiculturelles et globalisées.
S’intéresser à l’« islam des musées » dépasse ainsi l’observation de l’histoire d’un genre artistique, cela permet de rendre compte d’une partie de notre histoire culturelle, politique, sociale et religieuse.

Lien vers le livre

Diletta Guidi est docteure en lettres et en science politique. Elle a étudié l’histoire de l’art et la sociologie des religions en France, aux Émirats arabes unis, au Canada et en Suisse. Elle est actuellement maître-assistante à l’Université de Fribourg. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat, qui en 2020, a reçu le prix Vigener pour la meilleure thèse de la Faculté des lettres de Fribourg.

3 février 2023 [séance en anglais et en hybride] : Fantasmic Objects: Art and Sociality from Lebanon, 1920-1950

  • Kirsten Scheid, Department of  Sociology, Anthropology, and Media Studies at the American University of Beirut, Liban

In Lebanon, the study of modern art—rather than power or hierarchy—has compelled citizens to confront how they define themselves as a postcolonial nation.

In Fantasmic Objects, Kirsten L. Scheid offers a striking study of both modern art in Lebanon and modern Lebanon through art. By focusing on the careers of Moustapha Farrouk and Omar Onsi, forefathers of an iconic national repertoire, and their rebellious student Saloua Raouda Choucair, founder of an antirepresentational, participatory art, Scheid traces an emerging sense of what it means to be Lebanese through the evolution of new exhibition, pedagogical, and art-writing practices. She reveals that art and artists helped found the nation during French occupation, as the formal qualities and international exhibitions of nudes and landscapes in the 1930s crystallized notions of modern masculinity, patriotic femininity, non-sectarian religiosity, and citizenship.

Examining the efforts of painters, sculptors, and activists in Lebanon who fiercely upheld aesthetic development and battled for new forms of political being, Fantasmic Objects offers an insightful approach to the history and formation of modern Lebanon.

Lien vers le livre

Kirsten L. Scheid is Associate Professor of Anthropology in the Department of  Sociology, Anthropology, and Media Studies at the American University of Beirut and Affiliated Faculty in the Department of Fine Art and Art History. She is Cofounder of the Anthropology Society in Lebanon (ASIL) in Beirut and Cofounder and Producer of the Hikayat Wala min Bayrut [Stories of a child from Beirut]. She co-curated The Arab Nude: The Artist as Awakener as well as Jerusalem: Actual and Possible, the ninth edition of the Jerusalem Show.

17 février 2023 [séance en hybride] : Écrire l’histoire de la photographie en Egypte, entre archives et témoignages

  • Claudia Polledri, département d’histoire de l’art, Université Concordia et département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, Université de Montréal, Canada

Les archives du photographe arméno-égyptien Van Leo (1921-2002) provenant des collections de l’Arab Image Foundation et de l’Université américaine du Caire, constituent un témoignage exceptionnel de l’histoire de la photographie Égypte, mais aussi de la communauté levantine et du monde arabe au courant du XXe siècle. Elles sont la matière première de l’ouvrage Becoming van Leo (Archive Books, 2022, édité par Karl Bassil, avec Negar Azimi et Katia Boyadjian) que nous présenterons dans le cadre de cette séance. Ce sera l’occasion aussi de discuter les modalités de « mise en récit » des archives et de témoignages que cet ouvrage propose.

Claudia Polledri a obtenu un doctorat en littérature comparée à l’Université de Montréal consacré aux représentations photographiques de Beyrouth (1982–2011). Elle a été coordinatrice du CRialt (2015–2018) et chercheuse invitée au LLA–CRÉATIS (Toulouse, 2016). Actuellement, elle est professionnelle de la recherche dans le cadre du laboratoire CinéMédias de l’Université de Montréal et chargée de cours au département d’histoire de l’art de l’Université Concordia où elle assure l’enseignement des arts de l’Islam. Poursuivant ses recherches sur la photographie contemporaine et le cinéma au Moyen-Orient, elle a été commissaire de l’exposition “Iran. Poésies visuelles”, présentée au Québec en 2019.

3 mars 2023 [séance en anglais et en visioconférence] : Peggy Lewitt [Titre, abstract à venir]

Peggy Levitt is Chair and Professor of Sociology and the Luella LaMer Slaner Professor in Latin American Studies at Wellesley College and an Associate at Harvard University’s Weatherhead Center for International Affairs. Her most recent book, Artifacts and Allegiances: How Museums Put the Nation and the World on Display, was published by the University of California Press in July 2015.

Peggy has received Honorary Doctoral Degrees from the University of Helsinki (2017) and from Maastricht University (2014). She was a Robert Schuman Fellow with the Global Governance Program (2017-2019) and at the Migration Policy Center (2015) at the European University Institute in Florence. In 2018-2019, she was an affiliate at the Institute of Humanities at Yonsei University in Seoul, the Hans-Robert Roemer Fellow at the Oriental Institute of Beirut, and the Institute of Creativity Distinguished Visitor at Hong Kong Baptist University. She has also held various visiting professorships including, most recently, at Queen Mary University of London, Tel Aviv University, the Lebanese American University, the National University of Singapore, Oxford University, and the American University of Cairo.

17 mars 2023 [séance en hybride] : Les conditions de production d’une histoire des arts en Tunisie

  • Mohammed Ali Berhouma, École des Beaux-Arts de Nabeul, Tunisie

[Abstract et bio à venir]

7 avril 2023 [séance en hybride] : [Titre, abstract et bios à venir]

Avec des représentants des revues ArabpopManazir Journal et Zamân.

Arabpop is a magazine dedicated to contemporary arts and literatures from Arab countries that aims to chronicle the cultural changes ushered in or simply made visible by the Arab revolutions of 2011, following their trajectories and future developments. The pages of Arabpop host original works by Arab artists, and artists and writers living inside and outside the region’s borders, as well as longforms, interviews, translations of cultural articles from the Arab press, reviews of books, films, and musical productions, and more. Published in print and digital formats, Arabpop is a popular magazine that speaks in clear and understandable language, and aims to engage and intrigue a diverse audience, consisting not only of specialists in the field.

Manazir Journal is a peer-reviewed academic Platinum Open Access journal, published by the University of Bern, Switzerland with Bern Open Publishing (BOP). It is dedicated to visual arts, architecture and cultural heritage in the Middle East and North Africa (MENA). The journal was founded in 2019 in Switzerland as a collaboration between the University of Bern and the University of Geneva. Every issue focuses on a specific, original theme defined and proposed by a guest editor or editors responsible for the issue and its follow-up. Manazir Journal accepts proposals for issues published in English, French, German and Italian and is also open to languages of the MENA region, such as Arabic, Persian and Turkish. The journal is linked to Manazir – Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Architecture and Heritage in the MENA, a platform of exchange that aims to connect researchers interested in these themes in Switzerland. The term “Manazir” refers to landscape, perspective and point of view in Arabic, Ottoman Turkish and Persian. Thus, Manazir Journal is oriented toward a diversity of transcultural and transdisciplinary “landscapes” and “points of views” and open to a multiplicity of themes, epochs and geographical areas.

The research review Zamân. Textes, images & documents functions as a creative lab of ideas and encounters often giving way to further exhibition and book projects. It has risen from the ashes of an earlier editorial board, with the two issues produced in 1979 and 1980 by a group of Iranian intellectuals exiled in France, committed to a Marxist critique of the Islamic revolution in their home country. The review was born out of a revolution and reborn in echo to later uprisings and “Arab Springs”. With the “new” issue 1, published Spring 2010 (thirty years later), Zamân becomes a review for the visual culture and new artistic mappings from Arab, African and Asian worlds.

21 avril 2023 [séance en hybride] : L’historiographie et la mise en exposition des arts plastiques d’Algérie

  • Anissa Bouayed, Université de Paris, Emilie Goudal, Université de Lille, et Lydia Haddag, Université Paris 1 [Abstract et bios à venir]

5 mai 2023 : sujet à définir

2 juin 2023 [séance en hybride] : Y a-il un art moderne « arabe » ? Retour sur l’ouvrage A la recherche d’une modernité arabe de Silvia Naef à l’occasion de sa réédition et traduction en anglais chez Zamân Book

  • Silvia Naef, Unité d’arabe, Université de Genève, Suisse, et Morad Montazami, Zamân Books

Résumé du livre : La question de la modernité a été centrale pendant plusieurs décennies (1950-1980) dans les recherches des artistes arabes et a dominé les débats. Pour un nombre important d’entre eux, cette modernité devait également être « arabe », en ayant recours à des éléments visuels et conceptuels issus des arts de la région. C’est sur ce débat que nous allons revenir ici, en nous posant également la question de l’actualité de ces réflexions et de ce qui en survit, de nos jours, dans la création contemporaine.

Silvia Naef est professeure à l’Université de Genève où elle dirige le Master Moyen-Orient (MAMO) du Global Studies Institute. Elle est spécialiste de l’art arabe moderne et de la question de l’image en Islam. Elle est parmi les membres fondateurs de Manazir, Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Heritage and Architecture in the MENA Region et dirige actuellement un projet de recherche sur les collections d’artefacts que les pays de cette région ont offerts aux organisations internationales.

Morad Montazami est historien de l’art, éditeur et commissaire d’exposition. Il est rédacteur en chef de la revue Zamân (Textes, images et documents) et directeur de la plateforme Zamân Books & Curating qui développe les études et les expositions sur les modernités arabes, africaines et asiatiques. Il est l’auteur de nombreux articles sur des artistes tels que Jeremy Deller, Francis Alÿs, Zineb Sedira, Éric Baudelaire, Walid Raad, Latif al-Ani, Mohamed Melehi, Faouzi Laatiris…

16 juin 2023 [séance en présentiel] : Séance de conclusion : visite d’exposition


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
joan.grandjean@unige.ch
Labels
Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman
Informations pratiques

Pour permettre au plus grand nombre de suivre le séminaire, celui-ci se déroulera cette année en mode hybride.

  • Périodicité : 1er et 3e vendredi du mois, du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
  • Horaires : 15:00-17:00
  • Lieu : Salle B03_18, 54 bd Raspail 75006 Paris
  • Visioconférence : Zoom
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Nos travaux ont porté sur les formes, les lieux d’écriture et la réception de l’histoire des arts des XIXe-XXIe siècles au Maghreb et au Moyen-Orient, en présentant des ouvrages récents, de jeunes revues (Manazir Journal, 2019 ; Arabpop, 2021), et les questions suscitées par des expositions à différentes échelles. La présentation d’ouvrages récents nous a permis d’aborder la façon dont le développement de l’art moderne et de l’abstraction dans la Turquie des années 1950 s’est articulé avec les évolutions économiques et les politiques modernisatrices du pays, « aboratoire de l’aide américaine », objet de l’ouvrage de Sarah-Neel Smith, Metrics of Modernity. Art and Development in Postwar Turkey (2022). La dimension visuelle des cultures urbaines du Golfe arabo-persique a été présentée par Laura Hindelang (Iridescent Kuwait. Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century, 2021). Kirsten Scheid nous a introduit à sa conception d’une ontologie islamique de l’art moderne et à la notion de « socialité d’exposition » (Fantasmic Objects : An Ontology for Art and Sociality from Modern Lebanon, 1920-1950, 2022. Les modalités d’écriture de l’histoire et les sources sur lesquelles elles reposent ont été abordés à travers le cas des archives du photographe arméno-égyptien Van Leo (1921-2002) publiées dans l’ouvrage de Karl Bassil, Negar Azimi, Katia Boyadjian Becoming Van Leo (2022) présenté par Claudia Polledri et par Mohammed Ali Berhouma (blog « Les Carnets des imaginaires de l’atelier »), qui s’est penché sur l’usage des sources de presse pour la reconstitution de la vie artistique dans la Tunisie du XXe siècle). Le séminaire a aussi permis de présenter les travaux de master de Marie Tufféry (sur le calligraphe Hassan Massoudy) et de Louise Fiorio (sur le peintre Hocine Ziani). Les enjeux de la mise en exposition ont été débattus à travers différents prismes : controverses ayant accompagné la 15e édition de la Documenta, confiée à des commissaires issus du Sud, et la 12e édition de la biennale de Berlin ; enjeux économiques et politiques de la Biennale d’art islamique de Djeddah, analysés par Alexandre Kazerouni ; signification et impact à différentes échelles d’expositions monographiques, comme celles consacrée à Katia Kameli à l’Institut des cultures d’Islam à Paris ou à Baya à l’Institut du monde arabe et à la vieille Charité à Marseille. Ont participé à ces débats les commissaires d’expositions et chercheuses Anissa Bouayed, Emilie Goudal (« Baya » et « Algérie mon amour. Artistes de la fraternité algérienne 1953-2021 ») et Nada Majdoub (« Habibi, les révolutions de l’amour »). Peggy Levitt, cofondatrice de the Global (De)Centre, a posé la question d’une écriture de l’histoire de l’art générale inclusive et représentative de la production artistique des artistes de la région MENA à travers le cas d’artistes libanais situés en dehors des centres du pouvoir culturel et intellectuel et pris dans un « pipeline de l’inégalité ». Les enjeux politiques des manifestations artistiques ont aussi été abordés à travers le cas de l’engagement des artistes iranien.nes dans le mouvement de protestation entamé en septembre 2022 et du soutien des institutions culturelles en Europe. La réédition et la traduction en anglais de l’ouvrage de Silvia Naef, À la recherche d’une modernité arabe (1996), a été l’occasion d’une discussion avec Morad Montazami (Zamân Books) et Arthur Debsi (Mathaf, Doha) qui a permis de réfléchir aux formes nouvelles et aux déplacements de l’intérêt pour les productions artistiques du Maghreb et au Moyen-Orient.

Dernière modification : 16 novembre 2022 10:20

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM)
Disciplines
Histoire, Signes, formes, représentations
Page web
https://arvimm.hypotheses.org 
Langues
anglais français
Mots-clés
Arts Culture visuelle Image
Aires culturelles
Arabe (monde) Iranien (monde) Maghreb Méditerranéens (mondes) Musulmans (mondes) Transméditerranée Turc (domaine)
Intervenant·e·s

Dans un contexte de développement des études sur les arts du Moyen Orient et du Nord de l’Afrique, le séminaire propose de revenir cette année à une réflexion sur les modes d’écriture de l’histoire de l’art et à la situation des études sur les productions artistiques modernes et contemporaines, en restant centré sur les arts plastiques. Il analysera les contextes de production des travaux de recherche, les avancées qu’ils proposent, et leur réception. En faisant une large place à la présentation de publications récentes, on reviendra donc sur les références théoriques, les sources, le contexte social et politique de production des ouvrages, et sur les évolutions actuelles – croisement avec les études postcoloniales, les études de genre, l’histoire connectée ; impact des nouvelles technologies numériques ; interrogations sur la classification des arts. On sera aussi sensible à la forme des ouvrages – langues de publication, matérialité des livres, formats numériques – et à l’impact de cette forme sur les modes de diffusion. On s’interrogera aussi sur leur articulation avec la production d’expositions, la constitution de collections et les modes de présentation des œuvres, et sur les interactions avec les processus de patrimonialisation. Nous proposons donc de nous consacrer à l’actualité de la recherche sur les modalités contemporaines d’écriture de l’histoire de l’art en étudiant les approches, les modes et les contextes de production ainsi que leurs relations avec les pratiques curatoriales et muséales.

18 novembre 2022 [séance en visioconférence] : Séance d’introduction et présentation de la programmation – Art global et regards : retour sur les polémiques suite à la Documenta et la Biennale de Berlin

2 décembre 2022 [séance en anglais et en visioconférence] : Metrics of Modernity: Art and Development in Postwar Turkey

  • Dr. Sarah-Neel Smith, Department of Art, Design, and Visual Culture, The Maryland Institute College of Art, Etats-Unis

Book abstract: In this vivid portrait of the art world of 1950s Turkey, Sarah-Neel Smith offers a new framework for analyzing global modernisms of the twentieth century: economic development.
After World War II, a cohort of influential Turkish modernists built a new art world in Istanbul and Ankara. The female gallerist Adalet Cimcoz, the art critic (and future prime minister) Bülent Ecevit, and artists like Aliye Berger, Füreya Koral, and Bedri Rahmi Eyüboğlu were not only focused on aesthetics. On the canvas, in criticism, and in the gallery, these cultural pioneers also grappled with economic questions—attempting to transform their country from a “developing nation” into a major player in the global markets of the postwar period.

Smith’s book publishes landmark works of Turkish modernism for the first time, along with an innovative array of sources—from gossip columns to economic theory—to reveal the art world as a key site for the articulation of Turkish nationhood at mid-century.

Dr. Sarah-Neel Smith’s work focuses on modernisms in a global and comparative perspective, with a particular focus on artistic exchanges between the Middle East, North Africa, Europe, and the United States.

A graduate of Smith College, she holds a Ph.D. in Art History from the University of California, Los Angeles and teaches in the Department of Art, Design, and Visual Culture at the Maryland Institute College of Art. Her writing has appeared in American Art, Art Journal, ARTMargins, Third Text, Bidoun and frieze. She is currently working on her second book, about eight American artists who traveled in the Middle East during the early decades of the Cold War, including Robert Rauschenberg, Frank Stella, Helen Frankenthaler, and Andy Warhol.

16 décembre 2022 [séance en anglais et en visioconférence] : Writing Art and Architectural Histories of the Arabian Peninsula: Transdisciplinary Approaches between Visual Culture and Oral History

  • Laura Hindelang, Institut d’histoire de l’art, Université de Berne, Suisse

Book Abstract: How do we engage with the art and architectural histories of the Arabian Peninsula? How can we see beyond the current focus on contemporary production in order to embed the region within the larger cultural history of the MENA region? In this presentation, Laura Hindelang reflects on the challenges of the field and archival work for her recently published book Iridescent Kuwait: Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century (2022). She discusses the ways in which visual culture and oral history can offer new ways for the research on the urban cultures in the Gulf as part of a media-historical approach. She argues that transdisciplinary approaches have become especially important for reaching a more nuanced understanding of the past while writing the historiography of the Arabian Peninsula for the (futuristic) futures to come.

Lien vers le livre

Laura Hindelang is a post-doc researcher at the University of Bern, Institute of Art History. Her book Iridescent Kuwait: Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century (Berlin/Boston: De Gruyter, 2022) is a transdisciplinary study of the intersection between urban development, visual culture, contemporary art and petroleum industrialization in the Arab Gulf region. She recently co-edited the special issue “Urban Cultures in the Gulf from a Historical Media” in the Middle East Journal of Culture and Communication (Brill, 2022) and she has published articles on architecture, magazine culture and contemporary art of the Arabian Peninsula. Laura Hindelang is board member of Manazir – Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Architecture and Heritage in the MENA Region and editorial member of Manazir Journal.

20 janvier 2023 [séance en hybride] : L’islam des musées. La mise en scène de l’islam dans les politiques culturelles françaises

Diletta Guidi, Université de Fribourg, Suisse

Paris, Kuala Lumpur, New York, Doha, Berlin, Honolulu, La Chaux-de-Fonds : chacune de ces villes accueille un musée d’art islamique, et bien d’autres encore s’ajoutent à cette liste. Depuis les années 2000, et en particulier au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, de plus en plus d’institutions culturelles investissent en effet ce secteur culturel.

Dans ce contexte d’« islamania » muséale internationale, ce livre se penche pour la toute première fois sur le cas de la France, à travers les exemples du Musée du Louvre et de l’Institut du monde arabe. En analysant les mises en scène de l’islam depuis les Expositions coloniales du XIXe siècle à nos jours, cet ouvrage montre qu’il est à la fois utilisé par l’État français pour gérer l’altérité islamique et le reflet de politiques publiques à l’égard de la religion musulmane. Plus largement, le traitement muséal de l’islam permet de réfléchir à la régulation du religieux, et par conséquent à la laïcité. Il illustre aussi les tensions politiques et sociales qu’entraînent la présence de l’islam en France et, par extension, la place de l’autre dans les sociétés occidentales désormais multiculturelles et globalisées.
S’intéresser à l’« islam des musées » dépasse ainsi l’observation de l’histoire d’un genre artistique, cela permet de rendre compte d’une partie de notre histoire culturelle, politique, sociale et religieuse.

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Diletta Guidi est docteure en lettres et en science politique. Elle a étudié l’histoire de l’art et la sociologie des religions en France, aux Émirats arabes unis, au Canada et en Suisse. Elle est actuellement maître-assistante à l’Université de Fribourg. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat, qui en 2020, a reçu le prix Vigener pour la meilleure thèse de la Faculté des lettres de Fribourg.

3 février 2023 [séance en anglais et en hybride] : Fantasmic Objects: Art and Sociality from Lebanon, 1920-1950

  • Kirsten Scheid, Department of  Sociology, Anthropology, and Media Studies at the American University of Beirut, Liban

In Lebanon, the study of modern art—rather than power or hierarchy—has compelled citizens to confront how they define themselves as a postcolonial nation.

In Fantasmic Objects, Kirsten L. Scheid offers a striking study of both modern art in Lebanon and modern Lebanon through art. By focusing on the careers of Moustapha Farrouk and Omar Onsi, forefathers of an iconic national repertoire, and their rebellious student Saloua Raouda Choucair, founder of an antirepresentational, participatory art, Scheid traces an emerging sense of what it means to be Lebanese through the evolution of new exhibition, pedagogical, and art-writing practices. She reveals that art and artists helped found the nation during French occupation, as the formal qualities and international exhibitions of nudes and landscapes in the 1930s crystallized notions of modern masculinity, patriotic femininity, non-sectarian religiosity, and citizenship.

Examining the efforts of painters, sculptors, and activists in Lebanon who fiercely upheld aesthetic development and battled for new forms of political being, Fantasmic Objects offers an insightful approach to the history and formation of modern Lebanon.

Lien vers le livre

Kirsten L. Scheid is Associate Professor of Anthropology in the Department of  Sociology, Anthropology, and Media Studies at the American University of Beirut and Affiliated Faculty in the Department of Fine Art and Art History. She is Cofounder of the Anthropology Society in Lebanon (ASIL) in Beirut and Cofounder and Producer of the Hikayat Wala min Bayrut [Stories of a child from Beirut]. She co-curated The Arab Nude: The Artist as Awakener as well as Jerusalem: Actual and Possible, the ninth edition of the Jerusalem Show.

17 février 2023 [séance en hybride] : Écrire l’histoire de la photographie en Egypte, entre archives et témoignages

  • Claudia Polledri, département d’histoire de l’art, Université Concordia et département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, Université de Montréal, Canada

Les archives du photographe arméno-égyptien Van Leo (1921-2002) provenant des collections de l’Arab Image Foundation et de l’Université américaine du Caire, constituent un témoignage exceptionnel de l’histoire de la photographie Égypte, mais aussi de la communauté levantine et du monde arabe au courant du XXe siècle. Elles sont la matière première de l’ouvrage Becoming van Leo (Archive Books, 2022, édité par Karl Bassil, avec Negar Azimi et Katia Boyadjian) que nous présenterons dans le cadre de cette séance. Ce sera l’occasion aussi de discuter les modalités de « mise en récit » des archives et de témoignages que cet ouvrage propose.

Claudia Polledri a obtenu un doctorat en littérature comparée à l’Université de Montréal consacré aux représentations photographiques de Beyrouth (1982–2011). Elle a été coordinatrice du CRialt (2015–2018) et chercheuse invitée au LLA–CRÉATIS (Toulouse, 2016). Actuellement, elle est professionnelle de la recherche dans le cadre du laboratoire CinéMédias de l’Université de Montréal et chargée de cours au département d’histoire de l’art de l’Université Concordia où elle assure l’enseignement des arts de l’Islam. Poursuivant ses recherches sur la photographie contemporaine et le cinéma au Moyen-Orient, elle a été commissaire de l’exposition “Iran. Poésies visuelles”, présentée au Québec en 2019.

3 mars 2023 [séance en anglais et en visioconférence] : Peggy Lewitt [Titre, abstract à venir]

Peggy Levitt is Chair and Professor of Sociology and the Luella LaMer Slaner Professor in Latin American Studies at Wellesley College and an Associate at Harvard University’s Weatherhead Center for International Affairs. Her most recent book, Artifacts and Allegiances: How Museums Put the Nation and the World on Display, was published by the University of California Press in July 2015.

Peggy has received Honorary Doctoral Degrees from the University of Helsinki (2017) and from Maastricht University (2014). She was a Robert Schuman Fellow with the Global Governance Program (2017-2019) and at the Migration Policy Center (2015) at the European University Institute in Florence. In 2018-2019, she was an affiliate at the Institute of Humanities at Yonsei University in Seoul, the Hans-Robert Roemer Fellow at the Oriental Institute of Beirut, and the Institute of Creativity Distinguished Visitor at Hong Kong Baptist University. She has also held various visiting professorships including, most recently, at Queen Mary University of London, Tel Aviv University, the Lebanese American University, the National University of Singapore, Oxford University, and the American University of Cairo.

17 mars 2023 [séance en hybride] : Les conditions de production d’une histoire des arts en Tunisie

  • Mohammed Ali Berhouma, École des Beaux-Arts de Nabeul, Tunisie

[Abstract et bio à venir]

7 avril 2023 [séance en hybride] : [Titre, abstract et bios à venir]

Avec des représentants des revues ArabpopManazir Journal et Zamân.

Arabpop is a magazine dedicated to contemporary arts and literatures from Arab countries that aims to chronicle the cultural changes ushered in or simply made visible by the Arab revolutions of 2011, following their trajectories and future developments. The pages of Arabpop host original works by Arab artists, and artists and writers living inside and outside the region’s borders, as well as longforms, interviews, translations of cultural articles from the Arab press, reviews of books, films, and musical productions, and more. Published in print and digital formats, Arabpop is a popular magazine that speaks in clear and understandable language, and aims to engage and intrigue a diverse audience, consisting not only of specialists in the field.

Manazir Journal is a peer-reviewed academic Platinum Open Access journal, published by the University of Bern, Switzerland with Bern Open Publishing (BOP). It is dedicated to visual arts, architecture and cultural heritage in the Middle East and North Africa (MENA). The journal was founded in 2019 in Switzerland as a collaboration between the University of Bern and the University of Geneva. Every issue focuses on a specific, original theme defined and proposed by a guest editor or editors responsible for the issue and its follow-up. Manazir Journal accepts proposals for issues published in English, French, German and Italian and is also open to languages of the MENA region, such as Arabic, Persian and Turkish. The journal is linked to Manazir – Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Architecture and Heritage in the MENA, a platform of exchange that aims to connect researchers interested in these themes in Switzerland. The term “Manazir” refers to landscape, perspective and point of view in Arabic, Ottoman Turkish and Persian. Thus, Manazir Journal is oriented toward a diversity of transcultural and transdisciplinary “landscapes” and “points of views” and open to a multiplicity of themes, epochs and geographical areas.

The research review Zamân. Textes, images & documents functions as a creative lab of ideas and encounters often giving way to further exhibition and book projects. It has risen from the ashes of an earlier editorial board, with the two issues produced in 1979 and 1980 by a group of Iranian intellectuals exiled in France, committed to a Marxist critique of the Islamic revolution in their home country. The review was born out of a revolution and reborn in echo to later uprisings and “Arab Springs”. With the “new” issue 1, published Spring 2010 (thirty years later), Zamân becomes a review for the visual culture and new artistic mappings from Arab, African and Asian worlds.

21 avril 2023 [séance en hybride] : L’historiographie et la mise en exposition des arts plastiques d’Algérie

  • Anissa Bouayed, Université de Paris, Emilie Goudal, Université de Lille, et Lydia Haddag, Université Paris 1 [Abstract et bios à venir]

5 mai 2023 : sujet à définir

2 juin 2023 [séance en hybride] : Y a-il un art moderne « arabe » ? Retour sur l’ouvrage A la recherche d’une modernité arabe de Silvia Naef à l’occasion de sa réédition et traduction en anglais chez Zamân Book

  • Silvia Naef, Unité d’arabe, Université de Genève, Suisse, et Morad Montazami, Zamân Books

Résumé du livre : La question de la modernité a été centrale pendant plusieurs décennies (1950-1980) dans les recherches des artistes arabes et a dominé les débats. Pour un nombre important d’entre eux, cette modernité devait également être « arabe », en ayant recours à des éléments visuels et conceptuels issus des arts de la région. C’est sur ce débat que nous allons revenir ici, en nous posant également la question de l’actualité de ces réflexions et de ce qui en survit, de nos jours, dans la création contemporaine.

Silvia Naef est professeure à l’Université de Genève où elle dirige le Master Moyen-Orient (MAMO) du Global Studies Institute. Elle est spécialiste de l’art arabe moderne et de la question de l’image en Islam. Elle est parmi les membres fondateurs de Manazir, Swiss Platform for the Study of Visual Arts, Heritage and Architecture in the MENA Region et dirige actuellement un projet de recherche sur les collections d’artefacts que les pays de cette région ont offerts aux organisations internationales.

Morad Montazami est historien de l’art, éditeur et commissaire d’exposition. Il est rédacteur en chef de la revue Zamân (Textes, images et documents) et directeur de la plateforme Zamân Books & Curating qui développe les études et les expositions sur les modernités arabes, africaines et asiatiques. Il est l’auteur de nombreux articles sur des artistes tels que Jeremy Deller, Francis Alÿs, Zineb Sedira, Éric Baudelaire, Walid Raad, Latif al-Ani, Mohamed Melehi, Faouzi Laatiris…

16 juin 2023 [séance en présentiel] : Séance de conclusion : visite d’exposition

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
joan.grandjean@unige.ch
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Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman
Informations pratiques

Pour permettre au plus grand nombre de suivre le séminaire, celui-ci se déroulera cette année en mode hybride.

  • Périodicité : 1er et 3e vendredi du mois, du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
  • Horaires : 15:00-17:00
  • Lieu : Salle B03_18, 54 bd Raspail 75006 Paris
  • Visioconférence : Zoom
Direction de travaux des étudiants
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Réception des candidats
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Pré-requis
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  • 54 bd Raspail
    54 bd Raspail 75006 Paris
    Salle B03_18
    annuel / bimensuel (1re/3e), vendredi 15:00-17:00
    du 18 novembre 2022 au 16 juin 2023
    Nombre de séances : 11

Nos travaux ont porté sur les formes, les lieux d’écriture et la réception de l’histoire des arts des XIXe-XXIe siècles au Maghreb et au Moyen-Orient, en présentant des ouvrages récents, de jeunes revues (Manazir Journal, 2019 ; Arabpop, 2021), et les questions suscitées par des expositions à différentes échelles. La présentation d’ouvrages récents nous a permis d’aborder la façon dont le développement de l’art moderne et de l’abstraction dans la Turquie des années 1950 s’est articulé avec les évolutions économiques et les politiques modernisatrices du pays, « aboratoire de l’aide américaine », objet de l’ouvrage de Sarah-Neel Smith, Metrics of Modernity. Art and Development in Postwar Turkey (2022). La dimension visuelle des cultures urbaines du Golfe arabo-persique a été présentée par Laura Hindelang (Iridescent Kuwait. Petro-Modernity and Urban Visual Culture since the Mid-Twentieth Century, 2021). Kirsten Scheid nous a introduit à sa conception d’une ontologie islamique de l’art moderne et à la notion de « socialité d’exposition » (Fantasmic Objects : An Ontology for Art and Sociality from Modern Lebanon, 1920-1950, 2022. Les modalités d’écriture de l’histoire et les sources sur lesquelles elles reposent ont été abordés à travers le cas des archives du photographe arméno-égyptien Van Leo (1921-2002) publiées dans l’ouvrage de Karl Bassil, Negar Azimi, Katia Boyadjian Becoming Van Leo (2022) présenté par Claudia Polledri et par Mohammed Ali Berhouma (blog « Les Carnets des imaginaires de l’atelier »), qui s’est penché sur l’usage des sources de presse pour la reconstitution de la vie artistique dans la Tunisie du XXe siècle). Le séminaire a aussi permis de présenter les travaux de master de Marie Tufféry (sur le calligraphe Hassan Massoudy) et de Louise Fiorio (sur le peintre Hocine Ziani). Les enjeux de la mise en exposition ont été débattus à travers différents prismes : controverses ayant accompagné la 15e édition de la Documenta, confiée à des commissaires issus du Sud, et la 12e édition de la biennale de Berlin ; enjeux économiques et politiques de la Biennale d’art islamique de Djeddah, analysés par Alexandre Kazerouni ; signification et impact à différentes échelles d’expositions monographiques, comme celles consacrée à Katia Kameli à l’Institut des cultures d’Islam à Paris ou à Baya à l’Institut du monde arabe et à la vieille Charité à Marseille. Ont participé à ces débats les commissaires d’expositions et chercheuses Anissa Bouayed, Emilie Goudal (« Baya » et « Algérie mon amour. Artistes de la fraternité algérienne 1953-2021 ») et Nada Majdoub (« Habibi, les révolutions de l’amour »). Peggy Levitt, cofondatrice de the Global (De)Centre, a posé la question d’une écriture de l’histoire de l’art générale inclusive et représentative de la production artistique des artistes de la région MENA à travers le cas d’artistes libanais situés en dehors des centres du pouvoir culturel et intellectuel et pris dans un « pipeline de l’inégalité ». Les enjeux politiques des manifestations artistiques ont aussi été abordés à travers le cas de l’engagement des artistes iranien.nes dans le mouvement de protestation entamé en septembre 2022 et du soutien des institutions culturelles en Europe. La réédition et la traduction en anglais de l’ouvrage de Silvia Naef, À la recherche d’une modernité arabe (1996), a été l’occasion d’une discussion avec Morad Montazami (Zamân Books) et Arthur Debsi (Mathaf, Doha) qui a permis de réfléchir aux formes nouvelles et aux déplacements de l’intérêt pour les productions artistiques du Maghreb et au Moyen-Orient.