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UE643 - Sciences, pratiques et politiques de l’hérédité. Approches interdisciplinaires et transnationales de la génétique et de la génomique
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.08
2nd semestre / hebdomadaire, mardi 16:30-18:30
du 7 mars 2023 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 6 juillet 2022 09:22
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Philosophie et épistémologie, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Biologie et société Biopolitique Génétique Histoire Histoire des sciences et des techniques Racismes et races Sociologie politique
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Asie Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Luc Berlivet [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
- Claude-Olivier Doron maître de conférences, Université Paris Cité
L’objet du séminaire sera d’analyser les multiples enjeux sociaux et politiques associés au développement de la génétique et de la génomique au cours des dernières décennies. En prenant appui sur la riche panoplie de ressources offertes par les sciences sociales, nous nous emploierons à resituer les innovations scientifiques contemporaines et leurs usages dans une perspective historique, tout en explorant la grande variété de contextes nationaux et locaux concernés (de l’Europe à l’Asie en passant par les États-Unis, l’Amérique Latine et le Moyen-Orient).
Dans le cours de ce travail collectif, nous étudierons les savoirs et techniques mobilisés au cours des dernières décennies dans les sciences de l’hérédité et de l’évolution, afin de mieux saisir les conséquences du recours croissant à l’automatisation, la bio-informatique et les « data sciences ». Dans le même temps, on analysera les usages spécifiques de l’argument biologique dans les processus d’affirmation et de construction identitaire, en tenant compte à la fois de la pluralité des ressources scientifiques mobilisées (génétique des populations, tests d’ancestralité, paléo-génomique, épigénétique, etc.) et de la diversité des configurations sociales et politiques concernées, en fonction des sites géographiques et historiques (des afro-descendants états-uniens à divers groupes, minoritaires ou au contraire dominants, en Europe, Amérique Latine et Asie du Sud-Est). Une attention particulière sera ainsi portée aux débats suscités par les usages scientifiques contemporains de la catégorie de race et leurs enjeux politiques. Enfin, nous nous intéresserons également à l’économie politique de l’innovation en génétique et génomique, caractérisée par la centralité des « promesses » concernant aussi bien la médecine humaine que l’agronomie.
Ce séminaire s’inscrit dans le cadre de l’IRN TranSocGen du CNRS, en association avec le Département d’histoire et philosophie des sciences de l’Université Paris Cité.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
le travail en séminaire reposera sur l’étude croisée de terrains et dossiers situés en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Asie. Il visera à produire une analyse résolument interdisciplinaire et transnationale des processus scientifiques et politiques en jeu.
- Direction de travaux des étudiants
à discuter dans le cadre d'un rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
aucune connaissance préalable en science du vivant ou en médecine n'est requise pour participer au séminaire.
Compte rendu
L’objet du séminaire, qui s’est tenu cette année pour la première fois, est d’analyser les multiples enjeux sociaux et politiques associés au développement de la génétique et de la génomique au cours des dernières décennies. Il est organisé en collaboration avec l’International Research Network TranSocGen du CNRS https://transsocgen.hypotheses.org/ et en association avec le Département d’histoire et philosophie des sciences de l’Université Paris Cité. Les différents thèmes abordés au fil des séances ont été systématiquement discutés dans une perspective interdisciplinaire et, dans la mesure du possible, transnationale : un effort a notamment été accompli afin d’ouvrir l’espace de la comparaison au-delà des contextes européens et nord-américains privilégiés dans une proportion écrasante des travaux universitaires sur ces questions.
Une première série de séances a été consacrée à clarifier une série de catégories et notions centrales du domaine qui nous intéresse (qu’il s’agisse de recherches scientifiques, de débats publics, ou d’action publique) comme celle d’hérédité, de gène, de race, d’eugénisme, etc.) en précisant notamment une série de jalons historiques encore mal déterminés. On ainsi entrepris d’établir, successivement, les « généalogies de l’hérédité », en ne nous arrêtant pas uniquement à la problématisation de la transmission intergénérationnelle qui s’opère entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant, mais en explorant également ses reproblématisation successives, en lien avec l’évolution des conceptions de reproduction et du développement des êtres vivants, d’une part, et avec l’émergence de la génétique au début du XXe siècle, de l’autre. L’émergence et les transformations de la catégorie de race, en particulier dans ses applications à l’espèce humaine, ont également fait l’objet d’analyses approfondies. De même, l’histoire de l’eugénique a fait l’objet de plusieurs interventions et discussions collectives qui ont visées à resituer ce projet irréductiblement scientifique et politique dans une perspective transnationale, en s’appuyant sur les travaux historiques, sociologiques et anthropologiques les plus récents. Nous avons également bénéficié, pour ce faire, du concours de Robert Wegner, professeur d’histoire des sciences à la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz / Rio de Janeiro) ; professeur invité à l’Université Paris Cité, Robert Wegner a retracé pour nous la trajectoire historique de l’eugénisme et de la génétique au Brésil en la replaçant dans les débats internationaux de l’entre-deux guerres et en soulignant le rôle d’une série de réseaux transnationaux.
Nous avons ensuite entrepris de mobiliser les enseignements des différents travaux de clarification historique et conceptuelle menés au cours de cette première série de séances pour tenter d’éclairer, avec l’aide de collègues relevant de champs disciplinaires différents, certains enjeux contemporains associés à l’essor de la génétique et de la génomique. En premier lieu, Jean-Baptiste Grodwohl, historien des sciences à l’Université de Paris, membre de SPHERE) nous a aidé à saisir les reconceptualisations du gène et les transformations de la génétique des populations dans la seconde moitié du XXe siècle. Ces éléments nous ont, à leur tour, permis de réfléchir à nouveaux frais à la réarticulation des notions de race, d’ascendance et d’identité consécutive à l’essor de la génomique, à partir du tournant du XXIe siècle. Nous avons poursuivi ces réflexions avec le concours de Joëlle Vailly, chercheuse au CNRS rattachée à l’IRIS, en nous intéressant aux usages médico-légaux de l’ADN et en particulier aux débats concernant les tentatives pour caractériser « l'origine ethnique » des suspects. Enfin, le séminaire s’est conclu par une exploration des conséquences du succès, tant scientifique que publique, de la paléogénomique (le décryptage de l’ADN ancien) sur les notions d’ascendance et les récits historiques ; nous avons, en cette occasion, bénéficié des éclairages de Flora Vachon, doctorante au CERMES3 et à SPHERE, et de Catherine Bourgain chercheuse à l’INSERM et directrice du CERMES3.
Dernière modification : 6 juillet 2022 09:22
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Histoire, Philosophie et épistémologie, Sociologie
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Biologie et société Biopolitique Génétique Histoire Histoire des sciences et des techniques Racismes et races Sociologie politique
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Amérique du Sud Asie Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
- Luc Berlivet [référent·e] chargé de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
- Claude-Olivier Doron maître de conférences, Université Paris Cité
L’objet du séminaire sera d’analyser les multiples enjeux sociaux et politiques associés au développement de la génétique et de la génomique au cours des dernières décennies. En prenant appui sur la riche panoplie de ressources offertes par les sciences sociales, nous nous emploierons à resituer les innovations scientifiques contemporaines et leurs usages dans une perspective historique, tout en explorant la grande variété de contextes nationaux et locaux concernés (de l’Europe à l’Asie en passant par les États-Unis, l’Amérique Latine et le Moyen-Orient).
Dans le cours de ce travail collectif, nous étudierons les savoirs et techniques mobilisés au cours des dernières décennies dans les sciences de l’hérédité et de l’évolution, afin de mieux saisir les conséquences du recours croissant à l’automatisation, la bio-informatique et les « data sciences ». Dans le même temps, on analysera les usages spécifiques de l’argument biologique dans les processus d’affirmation et de construction identitaire, en tenant compte à la fois de la pluralité des ressources scientifiques mobilisées (génétique des populations, tests d’ancestralité, paléo-génomique, épigénétique, etc.) et de la diversité des configurations sociales et politiques concernées, en fonction des sites géographiques et historiques (des afro-descendants états-uniens à divers groupes, minoritaires ou au contraire dominants, en Europe, Amérique Latine et Asie du Sud-Est). Une attention particulière sera ainsi portée aux débats suscités par les usages scientifiques contemporains de la catégorie de race et leurs enjeux politiques. Enfin, nous nous intéresserons également à l’économie politique de l’innovation en génétique et génomique, caractérisée par la centralité des « promesses » concernant aussi bien la médecine humaine que l’agronomie.
Ce séminaire s’inscrit dans le cadre de l’IRN TranSocGen du CNRS, en association avec le Département d’histoire et philosophie des sciences de l’Université Paris Cité.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Études politiques
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral -
Séminaires de recherche
– Savoirs en sociétés-Santé, médecine et questions sociales
– M1/S2-M2/S4
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture, exposé oral
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
le travail en séminaire reposera sur l’étude croisée de terrains et dossiers situés en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Asie. Il visera à produire une analyse résolument interdisciplinaire et transnationale des processus scientifiques et politiques en jeu.
- Direction de travaux des étudiants
à discuter dans le cadre d'un rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
aucune connaissance préalable en science du vivant ou en médecine n'est requise pour participer au séminaire.
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.08
2nd semestre / hebdomadaire, mardi 16:30-18:30
du 7 mars 2023 au 6 juin 2023
Nombre de séances : 12
L’objet du séminaire, qui s’est tenu cette année pour la première fois, est d’analyser les multiples enjeux sociaux et politiques associés au développement de la génétique et de la génomique au cours des dernières décennies. Il est organisé en collaboration avec l’International Research Network TranSocGen du CNRS https://transsocgen.hypotheses.org/ et en association avec le Département d’histoire et philosophie des sciences de l’Université Paris Cité. Les différents thèmes abordés au fil des séances ont été systématiquement discutés dans une perspective interdisciplinaire et, dans la mesure du possible, transnationale : un effort a notamment été accompli afin d’ouvrir l’espace de la comparaison au-delà des contextes européens et nord-américains privilégiés dans une proportion écrasante des travaux universitaires sur ces questions.
Une première série de séances a été consacrée à clarifier une série de catégories et notions centrales du domaine qui nous intéresse (qu’il s’agisse de recherches scientifiques, de débats publics, ou d’action publique) comme celle d’hérédité, de gène, de race, d’eugénisme, etc.) en précisant notamment une série de jalons historiques encore mal déterminés. On ainsi entrepris d’établir, successivement, les « généalogies de l’hérédité », en ne nous arrêtant pas uniquement à la problématisation de la transmission intergénérationnelle qui s’opère entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant, mais en explorant également ses reproblématisation successives, en lien avec l’évolution des conceptions de reproduction et du développement des êtres vivants, d’une part, et avec l’émergence de la génétique au début du XXe siècle, de l’autre. L’émergence et les transformations de la catégorie de race, en particulier dans ses applications à l’espèce humaine, ont également fait l’objet d’analyses approfondies. De même, l’histoire de l’eugénique a fait l’objet de plusieurs interventions et discussions collectives qui ont visées à resituer ce projet irréductiblement scientifique et politique dans une perspective transnationale, en s’appuyant sur les travaux historiques, sociologiques et anthropologiques les plus récents. Nous avons également bénéficié, pour ce faire, du concours de Robert Wegner, professeur d’histoire des sciences à la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz / Rio de Janeiro) ; professeur invité à l’Université Paris Cité, Robert Wegner a retracé pour nous la trajectoire historique de l’eugénisme et de la génétique au Brésil en la replaçant dans les débats internationaux de l’entre-deux guerres et en soulignant le rôle d’une série de réseaux transnationaux.
Nous avons ensuite entrepris de mobiliser les enseignements des différents travaux de clarification historique et conceptuelle menés au cours de cette première série de séances pour tenter d’éclairer, avec l’aide de collègues relevant de champs disciplinaires différents, certains enjeux contemporains associés à l’essor de la génétique et de la génomique. En premier lieu, Jean-Baptiste Grodwohl, historien des sciences à l’Université de Paris, membre de SPHERE) nous a aidé à saisir les reconceptualisations du gène et les transformations de la génétique des populations dans la seconde moitié du XXe siècle. Ces éléments nous ont, à leur tour, permis de réfléchir à nouveaux frais à la réarticulation des notions de race, d’ascendance et d’identité consécutive à l’essor de la génomique, à partir du tournant du XXIe siècle. Nous avons poursuivi ces réflexions avec le concours de Joëlle Vailly, chercheuse au CNRS rattachée à l’IRIS, en nous intéressant aux usages médico-légaux de l’ADN et en particulier aux débats concernant les tentatives pour caractériser « l'origine ethnique » des suspects. Enfin, le séminaire s’est conclu par une exploration des conséquences du succès, tant scientifique que publique, de la paléogénomique (le décryptage de l’ADN ancien) sur les notions d’ascendance et les récits historiques ; nous avons, en cette occasion, bénéficié des éclairages de Flora Vachon, doctorante au CERMES3 et à SPHERE, et de Catherine Bourgain chercheuse à l’INSERM et directrice du CERMES3.