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UE641 - Tracés critiques transatlantiques entre rupture et imposture


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 16:30-18:30
    du 9 mars 2023 au 15 juin 2023
    Nombre de séances : 12

    NB : à partir du 23 mars et jusqu'au 15 juin le séminaire est programmé en salle 0.019 (rez-de-chaussée, bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet)


Description


Dernière modification : 6 juin 2023 08:20

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Épistémologie Ethnographie Politique Psychanalyse Transnational
Aires culturelles
Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Lynda Dematteo [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
  • Mariella Pandolfi   professeure (émérite), Université de Montréal

Ce séminaire questionnera les fondements libéraux de l'anthropologie en tant que discipline pour mieux penser le tournant autoritaire du néolibéralisme. Cette problématique conditionne également le développement d'une anthropologie des populismes. Notre difficulté actuelle à nommer les phénomènes politiques que nous observons est en quelque sorte symptomatique : nous nous proposons ainsi d'explorer ce que nous pourrions appeler, en paraphrasant Freud, le « malaise dans l'anthropologie ». En revenant sur les divergences qui se sont fait jour dans le cours de l'histoire récente de l'in/discipline anthropologique, nous tenterons de mieux saisir les enjeux épistémiques actuels. Nous partirons du principe que les dissonances sont sources de créativité et que les efforts de conceptualisation relèvent toujours de la résistance. L'anthropologie est passée de l'objectivation de l'autre à l'objectivation de soi comme on tombe de Charybde en Scylla, mais sa visée fondamentale reste la dé-mythologisation. Comment les anthropologues abordent-ils ce processus épistémologique aujourd'hui ? Le souci de décrire adéquatement les situations expérimentées sur le terrain les amène à bousculer les cadres théoriques. Comment rendre compte de ces avancées et penser la créativité ? Où situer les ruptures et comment soulever la question de l'imposture ? Ruptures et impostures pourront être identifiées et pensées différemment par les intervenants. L'un des objectifs sera de re-politiser les trajectoires historiques des avant-gardes qui, depuis les années 1970, ont repensé la narrativité, l'esthétique, la réflexivité et l'autorité de l'auteur. Nous privilégierons une perspective transatlantique pour mieux dépasser les fausses oppositions et tracer de nouvelles pistes pour l'anthropologie du future.

Ce séminaire a bénéficié du soutien du programme IRTG Diversity « Diversity : Mediating Difference in Transcultural Spaces » 

9 mars : Lynda Dematteo et Mariella Pandolfi, Allers-retours transatlantiques et pensée critique : convergences, divergences et prospective

16 mars : Chowra Makaremi (IRIS EHESS CNRS), Iran : traverser les lignes rouges

Nous diffuserons le film Hitch réalisé par notre invitée en début de séance.

NB : à partir du 23 mars et jusqu'au 15 juin le séminaire est programmé en salle 0.019 (rez-de-chaussée, bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet), à l'exception des 25 mai et 1er juin (salle 25-B, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)

23 mars : Francesca Corrao (LUISS, Rome), Le mensonge de la métaphore dans les poèmes arabes après les émeutes de 2011

30 mars : Lynda Dematteo, Masques numériques et populisme

6 avril : Olivier Peria, Faire l'ethnographie numérique d'une sous-culture identitaire et masculiniste. Enjeux méthodologiques, épistémologiques et politiques

13 avril : Valerio Coladonato (La Sapienza, Rome) et Dom Holdaway (Università degli Studi di Urbino Carlo Bo), Researching populist structure of feeling, at the intersection of TV series and social networks: the cases of ‘Sherlock’ and ‘La casa de papel’

20 avril : Nicolas Offenstadt (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), L'exploration urbaine (urbex) peut-elle servir les sciences sociales ? Quels apports méthodologiques pour quelles avancées du savoir ?

11 mai : Laurence McFalls (Université de Montréal), Archives, mémoire, pouvoir : de la décolonisation mémorielle à la désubjectivation médiatisée

Nous parlerons du projet Open Memory Box

25 mai (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Mariella Pandolfi, Pour une anthropologie de l’apocalypse. Réflexions en marge du contemporain

1er juin (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Laurence Kahn (historienne et psychanalyste), « Les pirates de métier ont la parole ». Crime, trauma, empathie

8 juin (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet): Hélène Breda (Université Sorbonne Paris-Nord), Penser les luttes féministes contemporaines au prisme des études médiatiques

Nous parlerons de son livre : Les féminismes à l'ère d'internet

15 juin : Présentations des étudiants


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

écrire à dematteo@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

tutorat sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

pour un entretien envoyez un message à dematteo@ehess.fr

Pré-requis

projet de recherche requis.


Compte rendu


Ce séminaire s’est donné pour objectif d’investiguer les enjeux actuels du renouveau d’une anthropologie critique. Nous nous sommes inspirées du contexte tendu dans lequel Dimitrii Chostakovitch et Evgeny Evtouchenko ont créé la symphonie n°13 « Babi Yar » pour exhorter au courage intellectuel alors que le nationalisme renaît sous diverses formes et qu’il importe de défendre l'internationalisation des savoirs. La montée en puissance des questions identitaires est un défi sérieux pour l'anthropologie et nous devons nous concentrer sur les expériences (minor)itaires au sens de Gilles Deleuze pour déjouer les majorités populistes. Dans l’introduction, nous avons dénoncé le potentiel illibéral du libéralisme et insisté sur les menaces qui pèsent actuellement sur l’anthropologie (difficultés à accéder aux terrains éloignés, conformismes, dérives autoritaires). Nous avons recherché avec nos divers intervenants les meilleures façons de parer aux difficultés à travers la créativité. Nous avons présenté le film Hitch de Chowra Makaremi (CNRS EHESS) qui, à travers une quête intime, tente de saisir la violence du régime iranien. Francesca Corrao (LUISS) a exposé son enquête auprès des poètes syriens exilés et sa réflexion sur le rôle politique des artistes, les possibilités de développer un nouveau langage pour renouveler le dialogue entre l’Orient et l’Occident, et forger une culture qui soit l’expression d'une citoyenneté mondiale. Nous avons aussi souhaité explorer de nouvelles techniques d’investigation sortant des sentiers battus. Nous nous sommes demandé avec Nicolas Offenstadt (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) si la pratique de l’exploration urbaine (urbex) pouvait servir les sciences sociales. Laurence McFalls (Université de Montréal) a présenté le projet « Open Memory Box », la plus grande collection numérisée de films de famille est-allemands qui, de façon ironique, retourne l’emprise du pouvoir de surveillance de la Stasi, pour rappeler que les Allemands vécurent aussi des jours heureux en RDA. Les implications méthodologiques, épistémologiques et politiques de la transition numérique ont aussi animé nos discussions. Les grands meetings politiques ont peu à peu laissé place aux mobilisations en ligne. Comment traiter cette mutation fondamentale ? Nos outils théoriques sont-ils toujours aussi pertinents ? Comment traiter les enjeux politiques du numérique ? Lynda Dematteo a décrit cette transition à travers l’étude des masques numériques des leaders populistes italiens. Valerio Coladonato (La Sapienza) et Dom Holdaway (Carlo Bo) ont abordé les questions méthodologiques relatives à l’études des émotions populistes à travers les séries télévisées européennes et leur circulation en ligne. Ils ont notamment montré (exemples à l’appui) comment le concept de « structures of feelings » de Raymond Williams permettait de relier les produits de fiction au paysage socio-politique contemporain. Olivier Peria (EHESS) a présenté son ethnographie numérique de deux forums français où se retrouvent les sympathisants d’une mouvance globale de la droite radicale englobant la culture des trolls en ligne, le masculinisme et le courant identitaire. Hélène Breda (Sorbonne Paris-Nord) a présenté son étude des cyber-féminismes français. En analysant un vaste corpus en ligne, elle a insisté sur la diversité des expressivités numériques du féminisme avant d'aborder les nouvelles luttes face à la violence sexiste en ligne, la désinformation liée au genre et la censure genrée. Enfin, Mariella Pandolfi (Université de Montréal) a exploré les diverses manières dont les philosophes européens contemporains ont abordé la question de l’Apocalypse pour développer une critique des discours actuels sur la fin du monde qui, en produisant une fin qui n'en finit pas de finir, ont pour effet de figer le temps : la « grande machinerie » de l’Apocalypse, disait Deleuze, inspire aux contemporains une façon de vivre et surtout de juger qui les transforme en engrenages.

Dernière modification : 6 juin 2023 08:20

Type d'UE
Séminaires DR/CR
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie et épistémologie
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Anthropologie Épistémologie Ethnographie Politique Psychanalyse Transnational
Aires culturelles
Amériques Europe
Intervenant·e·s
  • Lynda Dematteo [référent·e]   chargée de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
  • Mariella Pandolfi   professeure (émérite), Université de Montréal

Ce séminaire questionnera les fondements libéraux de l'anthropologie en tant que discipline pour mieux penser le tournant autoritaire du néolibéralisme. Cette problématique conditionne également le développement d'une anthropologie des populismes. Notre difficulté actuelle à nommer les phénomènes politiques que nous observons est en quelque sorte symptomatique : nous nous proposons ainsi d'explorer ce que nous pourrions appeler, en paraphrasant Freud, le « malaise dans l'anthropologie ». En revenant sur les divergences qui se sont fait jour dans le cours de l'histoire récente de l'in/discipline anthropologique, nous tenterons de mieux saisir les enjeux épistémiques actuels. Nous partirons du principe que les dissonances sont sources de créativité et que les efforts de conceptualisation relèvent toujours de la résistance. L'anthropologie est passée de l'objectivation de l'autre à l'objectivation de soi comme on tombe de Charybde en Scylla, mais sa visée fondamentale reste la dé-mythologisation. Comment les anthropologues abordent-ils ce processus épistémologique aujourd'hui ? Le souci de décrire adéquatement les situations expérimentées sur le terrain les amène à bousculer les cadres théoriques. Comment rendre compte de ces avancées et penser la créativité ? Où situer les ruptures et comment soulever la question de l'imposture ? Ruptures et impostures pourront être identifiées et pensées différemment par les intervenants. L'un des objectifs sera de re-politiser les trajectoires historiques des avant-gardes qui, depuis les années 1970, ont repensé la narrativité, l'esthétique, la réflexivité et l'autorité de l'auteur. Nous privilégierons une perspective transatlantique pour mieux dépasser les fausses oppositions et tracer de nouvelles pistes pour l'anthropologie du future.

Ce séminaire a bénéficié du soutien du programme IRTG Diversity « Diversity : Mediating Difference in Transcultural Spaces » 

9 mars : Lynda Dematteo et Mariella Pandolfi, Allers-retours transatlantiques et pensée critique : convergences, divergences et prospective

16 mars : Chowra Makaremi (IRIS EHESS CNRS), Iran : traverser les lignes rouges

Nous diffuserons le film Hitch réalisé par notre invitée en début de séance.

NB : à partir du 23 mars et jusqu'au 15 juin le séminaire est programmé en salle 0.019 (rez-de-chaussée, bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet), à l'exception des 25 mai et 1er juin (salle 25-B, bâtiment EHESS, Campus Condorcet)

23 mars : Francesca Corrao (LUISS, Rome), Le mensonge de la métaphore dans les poèmes arabes après les émeutes de 2011

30 mars : Lynda Dematteo, Masques numériques et populisme

6 avril : Olivier Peria, Faire l'ethnographie numérique d'une sous-culture identitaire et masculiniste. Enjeux méthodologiques, épistémologiques et politiques

13 avril : Valerio Coladonato (La Sapienza, Rome) et Dom Holdaway (Università degli Studi di Urbino Carlo Bo), Researching populist structure of feeling, at the intersection of TV series and social networks: the cases of ‘Sherlock’ and ‘La casa de papel’

20 avril : Nicolas Offenstadt (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), L'exploration urbaine (urbex) peut-elle servir les sciences sociales ? Quels apports méthodologiques pour quelles avancées du savoir ?

11 mai : Laurence McFalls (Université de Montréal), Archives, mémoire, pouvoir : de la décolonisation mémorielle à la désubjectivation médiatisée

Nous parlerons du projet Open Memory Box

25 mai (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Mariella Pandolfi, Pour une anthropologie de l’apocalypse. Réflexions en marge du contemporain

1er juin (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet) : Laurence Kahn (historienne et psychanalyste), « Les pirates de métier ont la parole ». Crime, trauma, empathie

8 juin (salle 50, bâtiment EHESS, Campus Condorcet): Hélène Breda (Université Sorbonne Paris-Nord), Penser les luttes féministes contemporaines au prisme des études médiatiques

Nous parlerons de son livre : Les féminismes à l'ère d'internet

15 juin : Présentations des étudiants

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

écrire à dematteo@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

tutorat sur rendez-vous uniquement.

Réception des candidats

pour un entretien envoyez un message à dematteo@ehess.fr

Pré-requis

projet de recherche requis.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 16:30-18:30
    du 9 mars 2023 au 15 juin 2023
    Nombre de séances : 12

    NB : à partir du 23 mars et jusqu'au 15 juin le séminaire est programmé en salle 0.019 (rez-de-chaussée, bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet)

Ce séminaire s’est donné pour objectif d’investiguer les enjeux actuels du renouveau d’une anthropologie critique. Nous nous sommes inspirées du contexte tendu dans lequel Dimitrii Chostakovitch et Evgeny Evtouchenko ont créé la symphonie n°13 « Babi Yar » pour exhorter au courage intellectuel alors que le nationalisme renaît sous diverses formes et qu’il importe de défendre l'internationalisation des savoirs. La montée en puissance des questions identitaires est un défi sérieux pour l'anthropologie et nous devons nous concentrer sur les expériences (minor)itaires au sens de Gilles Deleuze pour déjouer les majorités populistes. Dans l’introduction, nous avons dénoncé le potentiel illibéral du libéralisme et insisté sur les menaces qui pèsent actuellement sur l’anthropologie (difficultés à accéder aux terrains éloignés, conformismes, dérives autoritaires). Nous avons recherché avec nos divers intervenants les meilleures façons de parer aux difficultés à travers la créativité. Nous avons présenté le film Hitch de Chowra Makaremi (CNRS EHESS) qui, à travers une quête intime, tente de saisir la violence du régime iranien. Francesca Corrao (LUISS) a exposé son enquête auprès des poètes syriens exilés et sa réflexion sur le rôle politique des artistes, les possibilités de développer un nouveau langage pour renouveler le dialogue entre l’Orient et l’Occident, et forger une culture qui soit l’expression d'une citoyenneté mondiale. Nous avons aussi souhaité explorer de nouvelles techniques d’investigation sortant des sentiers battus. Nous nous sommes demandé avec Nicolas Offenstadt (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) si la pratique de l’exploration urbaine (urbex) pouvait servir les sciences sociales. Laurence McFalls (Université de Montréal) a présenté le projet « Open Memory Box », la plus grande collection numérisée de films de famille est-allemands qui, de façon ironique, retourne l’emprise du pouvoir de surveillance de la Stasi, pour rappeler que les Allemands vécurent aussi des jours heureux en RDA. Les implications méthodologiques, épistémologiques et politiques de la transition numérique ont aussi animé nos discussions. Les grands meetings politiques ont peu à peu laissé place aux mobilisations en ligne. Comment traiter cette mutation fondamentale ? Nos outils théoriques sont-ils toujours aussi pertinents ? Comment traiter les enjeux politiques du numérique ? Lynda Dematteo a décrit cette transition à travers l’étude des masques numériques des leaders populistes italiens. Valerio Coladonato (La Sapienza) et Dom Holdaway (Carlo Bo) ont abordé les questions méthodologiques relatives à l’études des émotions populistes à travers les séries télévisées européennes et leur circulation en ligne. Ils ont notamment montré (exemples à l’appui) comment le concept de « structures of feelings » de Raymond Williams permettait de relier les produits de fiction au paysage socio-politique contemporain. Olivier Peria (EHESS) a présenté son ethnographie numérique de deux forums français où se retrouvent les sympathisants d’une mouvance globale de la droite radicale englobant la culture des trolls en ligne, le masculinisme et le courant identitaire. Hélène Breda (Sorbonne Paris-Nord) a présenté son étude des cyber-féminismes français. En analysant un vaste corpus en ligne, elle a insisté sur la diversité des expressivités numériques du féminisme avant d'aborder les nouvelles luttes face à la violence sexiste en ligne, la désinformation liée au genre et la censure genrée. Enfin, Mariella Pandolfi (Université de Montréal) a exploré les diverses manières dont les philosophes européens contemporains ont abordé la question de l’Apocalypse pour développer une critique des discours actuels sur la fin du monde qui, en produisant une fin qui n'en finit pas de finir, ont pour effet de figer le temps : la « grande machinerie » de l’Apocalypse, disait Deleuze, inspire aux contemporains une façon de vivre et surtout de juger qui les transforme en engrenages.