Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE639 - Histoire du discours sur soi et des identités collectives en Asie centrale (XVIe-XXe siècle)
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A602
annuel / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
du 9 novembre 2022 au 7 juin 2023
Nombre de séances : 27
Description
Dernière modification : 12 septembre 2022 16:42
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire
- Page web
- -
- Langues
- -
- Mots-clés
- Anthropologie historique
- Aires culturelles
- Asie centrale
Intervenant·e·s
- Vincent Fourniau [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
L'aire culturelle appelée Asie centrale forme aussi une aire historique en propre. Elle est constituée des cinq républiques ex-soviétiques, du Xinjiang et du nord de l'Afghanistan. Les travaux sur la période actuelle dominent numériquement le champ des études centre-asiatiques, mais ils ne prennent souvent pas assez en considération le temps long. L'objet de ce séminaire est donc de faire dialoguer l'étude du temps long et des réalités contemporaines de cette vaste région. On va notamment étudier la constitution des identités collectives et des discours sur soi entre les XVe et XXe siècles, sur la base de sources endogènes des différentes entités politiques de cette vaste aire, ainsi que des travaux disponibles. Ce faisant, on étudie aussi les représentations du soi collectif dans les sociétés centre-asiatiques avant la colonisation, ainsi que les discours et l'utilisation actuelle du passé. L'étude de ce temps long et de ces discours peut ouvrir à de nouvelles analyses sur la région, elle constitue un champ neuf de réflexions. La production académique est en plein renouvellement, mais les productions soviétiques et occidentales de l'époque de la Guerre froide ont encore une certaine influence, tandis que sur le terrain, on est confronté aux points de vue nationaux ethno-centrés actuellement développés dans les pays devenus indépendants.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
pour toute prise de renseignement, contacter : fourniau@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
direction de masters et de doctorats.
- Réception des candidats
la réception des candidates et candidats se fait sur rendez-vous.
- Pré-requis
il n'y a pas de pré-requis particulier.
Compte rendu
Le séminaire hebdomadaire de 2022-2023 a réuni masterant·e·s et doctorant·e·s travaillant sur plusieurs régions de l’aire centreasiatique, dans plusieurs disciplines et, pour les historiens, à plusieurs époques.
Parmi les thèmes liés à l’histoire du discours sur soi, on a donné une importance particulière aux sources de la pensée des modernistes musulmans de l’Asie centrale russe au XIXe siècle et au début du XXe dans deux domaines en particulier.
On a travaillé notamment sur une notion à laquelle ces modernistes musulmans donnaient la plus haute importance, celle de tarbiyat (l’éducation, l’instruction, la formation) et les principes généraux de sa transformation, sur lesquels ils s’accordaient. Leur approche nouvelle de la tarbiyat que devait recevoir tout jeune musulman de son temps fit d’eux d’incontestables modernistes au sein de leurs sociétés respectives. On a également travaillé sur les débats qui les divisèrent le plus : ceux concernant la mise en forme des identités collectives, leur protection et leur renforcement.
Pour garantir protection et renforcement des identités collectives, en parallèle et en complément d’une transformation de la tarbiyat, les modernistes musulmans se virent confrontés à l’exigence d’affronter de nombreuses questions culturelles et sociétales, et au débat politique. Et notamment la question de l’autonomie culturelle à laquelle ils aspiraient. Ils se divisèrent rapidement sur une stratégie d’autonomie culturelle non territorialisée, ou bien envisagée sous une forme fédérale. L’amoindrissement du pouvoir monarchique russe après 1905, très répressif contre les modernistes musulmans, accéléra la politisation de ces débats.
Ainsi, les questions de la tarbiyat délivrée à un musulman moderne et de son temps, et des modes d’institutionnalisation des droits des peuples dans un empire aux populations variées, furent un creuset d’alliances et de fractures pour plusieurs générations de modernistes musulmans. Pour les pays actuels de l’Asie centrale ex-soviétique, ces intenses débats constituent un socle mémoriel encore trop peu exploité dans sa complexité, mais qui peut leur permettre de passer au-dessus des décennies soviétiques pour s’appuyer sur l’endogénéité d’un nationalisme ethnique local, déjà puissant à la veille de la révolution bolchévique.
Dernière modification : 12 septembre 2022 16:42
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire
- Page web
- -
- Langues
- -
- Mots-clés
- Anthropologie historique
- Aires culturelles
- Asie centrale
Intervenant·e·s
- Vincent Fourniau [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
L'aire culturelle appelée Asie centrale forme aussi une aire historique en propre. Elle est constituée des cinq républiques ex-soviétiques, du Xinjiang et du nord de l'Afghanistan. Les travaux sur la période actuelle dominent numériquement le champ des études centre-asiatiques, mais ils ne prennent souvent pas assez en considération le temps long. L'objet de ce séminaire est donc de faire dialoguer l'étude du temps long et des réalités contemporaines de cette vaste région. On va notamment étudier la constitution des identités collectives et des discours sur soi entre les XVe et XXe siècles, sur la base de sources endogènes des différentes entités politiques de cette vaste aire, ainsi que des travaux disponibles. Ce faisant, on étudie aussi les représentations du soi collectif dans les sociétés centre-asiatiques avant la colonisation, ainsi que les discours et l'utilisation actuelle du passé. L'étude de ce temps long et de ces discours peut ouvrir à de nouvelles analyses sur la région, elle constitue un champ neuf de réflexions. La production académique est en plein renouvellement, mais les productions soviétiques et occidentales de l'époque de la Guerre froide ont encore une certaine influence, tandis que sur le terrain, on est confronté aux points de vue nationaux ethno-centrés actuellement développés dans les pays devenus indépendants.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
pour toute prise de renseignement, contacter : fourniau@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
direction de masters et de doctorats.
- Réception des candidats
la réception des candidates et candidats se fait sur rendez-vous.
- Pré-requis
il n'y a pas de pré-requis particulier.
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle A602
annuel / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
du 9 novembre 2022 au 7 juin 2023
Nombre de séances : 27
Le séminaire hebdomadaire de 2022-2023 a réuni masterant·e·s et doctorant·e·s travaillant sur plusieurs régions de l’aire centreasiatique, dans plusieurs disciplines et, pour les historiens, à plusieurs époques.
Parmi les thèmes liés à l’histoire du discours sur soi, on a donné une importance particulière aux sources de la pensée des modernistes musulmans de l’Asie centrale russe au XIXe siècle et au début du XXe dans deux domaines en particulier.
On a travaillé notamment sur une notion à laquelle ces modernistes musulmans donnaient la plus haute importance, celle de tarbiyat (l’éducation, l’instruction, la formation) et les principes généraux de sa transformation, sur lesquels ils s’accordaient. Leur approche nouvelle de la tarbiyat que devait recevoir tout jeune musulman de son temps fit d’eux d’incontestables modernistes au sein de leurs sociétés respectives. On a également travaillé sur les débats qui les divisèrent le plus : ceux concernant la mise en forme des identités collectives, leur protection et leur renforcement.
Pour garantir protection et renforcement des identités collectives, en parallèle et en complément d’une transformation de la tarbiyat, les modernistes musulmans se virent confrontés à l’exigence d’affronter de nombreuses questions culturelles et sociétales, et au débat politique. Et notamment la question de l’autonomie culturelle à laquelle ils aspiraient. Ils se divisèrent rapidement sur une stratégie d’autonomie culturelle non territorialisée, ou bien envisagée sous une forme fédérale. L’amoindrissement du pouvoir monarchique russe après 1905, très répressif contre les modernistes musulmans, accéléra la politisation de ces débats.
Ainsi, les questions de la tarbiyat délivrée à un musulman moderne et de son temps, et des modes d’institutionnalisation des droits des peuples dans un empire aux populations variées, furent un creuset d’alliances et de fractures pour plusieurs générations de modernistes musulmans. Pour les pays actuels de l’Asie centrale ex-soviétique, ces intenses débats constituent un socle mémoriel encore trop peu exploité dans sa complexité, mais qui peut leur permettre de passer au-dessus des décennies soviétiques pour s’appuyer sur l’endogénéité d’un nationalisme ethnique local, déjà puissant à la veille de la révolution bolchévique.