Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE632 - Anthropologie des appropriations artistiques de l’art
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
Salle 25-B
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
annuel / hebdomadaire, mercredi 10:30-12:30
du 19 octobre 2022 au 17 mai 2023
Nombre de séances : 24La séance du 8 février 2023 est annulée
Description
Dernière modification : 20 mai 2022 09:09
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Anthropologie Circulations Comparatisme Culture Culture matérielle Culture visuelle
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Brigitte Derlon [référent·e] directrice d'études, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
Des communautés non occidentales anciennes au monde de l’art contemporain, les expressions artistiques ont toujours donné lieu à de multiples formes d’appropriation dont certaines sont plus ou moins codifiées, acceptées voire encouragées (parodie ou copie d’étude, par exemple), tandis que d’autres suscitent contestations ou condamnations (plagiat, « appropriations culturelles »). Sur la base d’exemples diversifiés, empruntés à des lieux, temps ou champs variés, on s’interrogera au moyen des outils de la discipline anthropologique sur les relations complexes qui se jouent, dans chaque contexte particulier, entre le besoin de se nourrir de l’autre et la nécessité de rester (ou devenir) soi-même.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
L’appropriation en art, entendue au sens large comme l’usage de tout ou partie de productions artistiques préexistantes, a surtout été étudiée par les historiens au sein de l’art occidental, à travers les divers mouvements du XXe siècle qui s’en réclament ou la pratique plus ancienne de la citation. Il s’agit pourtant d’un phénomène largement répandu dans le temps et l’espace qu’on peut tenter d’appréhender de manière anthropologique malgré la grande diversité de ses manifestations et les écarts, parfois, entre les sphères d’activité concernées.
Depuis quelques années, on a ébauché les prémisses d’une anthropologie des appropriations artistiques de l’art en comparant notamment le courant « appropriationniste » dans l’art contemporain, les formes anciennes d’appropriation de l’art rituel en Océanie et les créations tenues pour des « appropriations culturelles ». La comparaison de ces incomparables apparents est heuristique. Chacun de ces phénomènes, une fois dépouillé de l’accessoire au regard de la perspective adoptée, permet de mieux saisir la spécificité des autres, tandis que leur mise en relation générale révèle des similarités insoupçonnées. Jusque-là, la comparaison avait porté d’une part, sur la construction de la légitimité ou de l’illégitimité de ces pratiques, et d’autre part, sur le rapport à l’original et à la reproduction. Cette année, c’est sous l’angle de la différence entre soi et l’autre qu’on a repris le dossier.
L’appropriation en art donne lieu à des formes d’acceptation sociale plus ou moins restreintes et codifiées. Les lois ou règles coutumières, mais plus encore l’issue des conflits (arbitrage, procès, rejet social, violences) révèlent la diversité des critères qui fondent l’acceptation ou le rejet de ces pratiques. À plus d’un titre, la question identitaire joue un rôle capital dans le regard porté sur celles-ci. Faire sien ce qui appartient à l’autre suppose l’existence d’une frontière entre « nous » et « eux », même quand l’acte d’appropriation est le fait d’un individu. Par exemple, l’artiste qui réplique une œuvre existante s’autorise ce geste en tant qu’il appartient au collectif des artistes, lequel dispose de prérogatives différentes de celles des copistes ou faussaires. Si l’appropriation est transculturelle, son geste pourra être interprété comme celui du collectif des Occidentaux.
Mais rares sont les collectifs aux contours parfaitement définis et fixes. Non seulement la frontière entre « nous » et « eux » s’avère moins une ligne nette qu’une zone poreuse, mais chaque collectif s’apparente lui-même à un continuum, ses membres étant plus proches de son centre ou de sa périphérie. Il existe aussi des degrés dans l’altérité, certains collectifs reconnaissant une forme de proximité entre eux, tandis que d’autres se considèrent comme d’irréductibles étrangers. De plus, les différents protagonistes des débats ou conflits autour des appropriations, qui se sentent plus ou moins directement concernés par la question, ont rarement la même perception de la position des acteurs principaux au regard de ces paramètres. On a montré comment, dans les trois types de phénomènes comparés, proximité et distance opéraient comme des critères de premier plan dans l’acceptation ou le rejet de l’appropriation et donnaient lieu à des mobilisations comparables. On s’est aussi intéressés à ce que les cas litigieux révèlent de la construction, toujours négociée, des identités.
Dernière modification : 20 mai 2022 09:09
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Anthropologie Circulations Comparatisme Culture Culture matérielle Culture visuelle
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Brigitte Derlon [référent·e] directrice d'études, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
Des communautés non occidentales anciennes au monde de l’art contemporain, les expressions artistiques ont toujours donné lieu à de multiples formes d’appropriation dont certaines sont plus ou moins codifiées, acceptées voire encouragées (parodie ou copie d’étude, par exemple), tandis que d’autres suscitent contestations ou condamnations (plagiat, « appropriations culturelles »). Sur la base d’exemples diversifiés, empruntés à des lieux, temps ou champs variés, on s’interrogera au moyen des outils de la discipline anthropologique sur les relations complexes qui se jouent, dans chaque contexte particulier, entre le besoin de se nourrir de l’autre et la nécessité de rester (ou devenir) soi-même.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
-
Séminaires de recherche
– Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
Salle 25-B
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
annuel / hebdomadaire, mercredi 10:30-12:30
du 19 octobre 2022 au 17 mai 2023
Nombre de séances : 24La séance du 8 février 2023 est annulée
L’appropriation en art, entendue au sens large comme l’usage de tout ou partie de productions artistiques préexistantes, a surtout été étudiée par les historiens au sein de l’art occidental, à travers les divers mouvements du XXe siècle qui s’en réclament ou la pratique plus ancienne de la citation. Il s’agit pourtant d’un phénomène largement répandu dans le temps et l’espace qu’on peut tenter d’appréhender de manière anthropologique malgré la grande diversité de ses manifestations et les écarts, parfois, entre les sphères d’activité concernées.
Depuis quelques années, on a ébauché les prémisses d’une anthropologie des appropriations artistiques de l’art en comparant notamment le courant « appropriationniste » dans l’art contemporain, les formes anciennes d’appropriation de l’art rituel en Océanie et les créations tenues pour des « appropriations culturelles ». La comparaison de ces incomparables apparents est heuristique. Chacun de ces phénomènes, une fois dépouillé de l’accessoire au regard de la perspective adoptée, permet de mieux saisir la spécificité des autres, tandis que leur mise en relation générale révèle des similarités insoupçonnées. Jusque-là, la comparaison avait porté d’une part, sur la construction de la légitimité ou de l’illégitimité de ces pratiques, et d’autre part, sur le rapport à l’original et à la reproduction. Cette année, c’est sous l’angle de la différence entre soi et l’autre qu’on a repris le dossier.
L’appropriation en art donne lieu à des formes d’acceptation sociale plus ou moins restreintes et codifiées. Les lois ou règles coutumières, mais plus encore l’issue des conflits (arbitrage, procès, rejet social, violences) révèlent la diversité des critères qui fondent l’acceptation ou le rejet de ces pratiques. À plus d’un titre, la question identitaire joue un rôle capital dans le regard porté sur celles-ci. Faire sien ce qui appartient à l’autre suppose l’existence d’une frontière entre « nous » et « eux », même quand l’acte d’appropriation est le fait d’un individu. Par exemple, l’artiste qui réplique une œuvre existante s’autorise ce geste en tant qu’il appartient au collectif des artistes, lequel dispose de prérogatives différentes de celles des copistes ou faussaires. Si l’appropriation est transculturelle, son geste pourra être interprété comme celui du collectif des Occidentaux.
Mais rares sont les collectifs aux contours parfaitement définis et fixes. Non seulement la frontière entre « nous » et « eux » s’avère moins une ligne nette qu’une zone poreuse, mais chaque collectif s’apparente lui-même à un continuum, ses membres étant plus proches de son centre ou de sa périphérie. Il existe aussi des degrés dans l’altérité, certains collectifs reconnaissant une forme de proximité entre eux, tandis que d’autres se considèrent comme d’irréductibles étrangers. De plus, les différents protagonistes des débats ou conflits autour des appropriations, qui se sentent plus ou moins directement concernés par la question, ont rarement la même perception de la position des acteurs principaux au regard de ces paramètres. On a montré comment, dans les trois types de phénomènes comparés, proximité et distance opéraient comme des critères de premier plan dans l’acceptation ou le rejet de l’appropriation et donnaient lieu à des mobilisations comparables. On s’est aussi intéressés à ce que les cas litigieux révèlent de la construction, toujours négociée, des identités.