Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2023-2024.

UE6 - L'autonomie de la volonté. Fondements, contradictions, crises


Lieu et planning


  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    Salle Alphonse-Dupront
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 13:00-15:00
    du 8 novembre 2022 au 24 janvier 2023

    Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 12:30-14:30
    du 14 février 2023 au 23 mai 2023

    • Mardi 14 février 2023
    • Mardi 28 février 2023
    • Mardi 14 mars 2023
    • Mardi 28 mars 2023
    • Mardi 11 avril 2023
    • Mardi 9 mai 2023
    • Mardi 23 mai 2023
       

    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 10 mai 2022 11:10

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Capitalisme Collectifs Droit, normes et société Histoire du droit Histoire économique et sociale Histoire intellectuelle Institutions Justice Philosophie politique Philosophie sociale
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Michele Spanò [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Le séminaire, en lien étroit avec nos recherches consacrées aux droits subjectifs, poursuivra l'enquête sur les fondations théoriques du droit privé. L'autonomie de la volonté est le dogme sur lequel repose la construction du droit privé moderne au XIXe siècle. Dans un dialogue parfois polémique avec la philosophie, les juristes européens du XIXe siècle s'engagent dans un questionnement à la fois dogmatique et politique, idéologique et technique, concernant la source et le fondement du droit, des droits et des obligations. L'autonomie de la volonté en sera la réponse. Une réponse dont l'équivocité et les contradictions internes l'exposent à des critiques récurrentes et à des maquillages continus. Après nous être penché sur les textes et les débats fondateurs qui la concernent, nous prolongerons notre enquête jusqu'à toucher aux débats contemporains qui mettent en cause la toute-puissance de l'autonomie de la volonté et ouvrent à des possibles alternatives, surtout en matière contractuelle.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Systèmes juridiques et droits de l'homme - Théorie et analyse du droit – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

aucun pré-requis.


Compte rendu


Le séminaire de cette année, consacré à « L'autonomie de la volonté. Fondements, contradictions, crises », a posé les jalons d’une histoire juridique du volontarisme. Le séminaire a visé à aborder à nouveaux frais une histoire juridique de ce concept au centre de la construction de notre modernité politique et juridique. Pour ce faire nous avons proposé une relecture des histoires et des historiographies qui le concernent.

Une histoire juridique du « pouvoir de vouloir » nous a permis avant tout de saisir les chemins très différents que la philosophie, d’un côté, et le droit, de l’autre, ont emprunté dans la construction de la position du sujet, de son articulation avec sa volonté et avec ses actions. Au lieu d’une histoire unique et monodirectionnelle, une double histoire du sujet a pu ainsi être dessinée, qui convoque autant des chronologies que des traditions textuelles différentes. Une histoire juridique du volontarisme, dont le droit subjectif serait le chapitre majeur, demandait à nos yeux une réouverture du dossier historiographique ainsi qu’une prise en compte des effets de longue durée que ce concept a dans notre présent. Notre parti pris a été la négation d’une affirmation de l’historien du droit dont le nom se confond, en France, avec la critique la plus exigeante du droit subjectif. Il s’agit de Michel Villey et de sa thèse selon laquelle : « La clef de l’histoire du droit est l’histoire de la philosophie ». Notre hypothèse de travail était aux antipodes de celle-ci. Pour saisir la nouveauté et la singularité de la construction juridique de l’autonomie de la volonté il a fallu rétablir une discontinuité entre son histoire philosophique et son histoire juridique.

Ce choix nous a conduit à une enquête approfondie sur un corpus textuel très spécifique. À savoir les travaux de l’École Historique du droit dans l’Allemagne du XIXe siècle et tout particulièrement l’œuvre de Friedrich Carl von Savigny (1779-1861). L’École historique allemande ‘bricole’ ce dispositif complexe et contradictoire qu’est l’autonomie de la volonté par une référence à l’ancien droit romain et à la tradition jusrationaliste et jusnaturaliste des siècles antérieurs. Dans la lecture de cette littérature apparemment grise et technique il a était surtout question de la discontinuité que la théorie juridique moderne a imprimée au concept de volonté ainsi que de son rapport à l’essor d’une véritable économie de marché. Cela aurait été possible en raison d’une « vacillation » intrinsèque des concepts construits par la science juridique qui, loin d’être un signe de faiblesse, lui aurait fourni sa garantie d’efficacité et de longévité.

Nous avons essayé de vérifier notre hypothèse concernant une genèse spécifiquement juridique et spécifiquement datée du XIXe siècle de l’autonomie de la volonté. Il nous a fallu néanmoins éclairer la méthode par laquelle il est possible d’envisager et de conduire une histoire proprement juridique des catégories forgées par la scientia juris. Cela nous a obligé à nous demander comment est-il possible de faire une histoire des abstractions ? Ce questionnement méthodologique a été l’occasion de revenir sur la « vexata quaestio » concernant les relations entre droit et sciences sociales à partir d’un cas aussi spécifique qu’exemplaire.

Finalement, après en avoir reconstruit la vicissitude historique et spéculative, nous nous sommes penchés sur l’état de santé de l’autonomie de la volonté aujourd’hui à l’aune des certaines innovations techniques du droit privé, telles que les obligations réelles environnementales.

Publications
  • « Diritto pubblico e diritto privato: una discussione a partire da due libri », dans Diritto pubblico e diritto privato. La grande “dicotomia” ieri e oggi, Persona e Mercato, sous la dir. de Federico Pistelli, Florence, 2023, p. 19-25.
  • « Nota al testo », dans La morte del padre. Sul crimine di parricidio nella Roma antica, sous la dir. de Yan Thomas, Quodlibet, Macerata 2023, p. 19-24.
  • « Zweckvermögen. Un contributo alla destituzione giuridica del soggetto », Politica & Società, 3, 2022, p. 387-410.
  • « La natura istituita », dans Le droit à l’épreuve de la société des sciences et des techniques. Liber amicorum en l’honneur de Marie-Angèle Hermitte, sous la dir. de Nicolas Baya-Laffite, María Valeria Berros et Rodrigo Míguez Núñez, Accademia University Press, Turin, 2022, p. 128-146.
  • « Patrimony and the legal (de)institution of subjectivity », dans Institutions : Critical Histories of Law, sous la dir. de Cooper Francis, Daniel Gottlieb, CRMEP Books, Londres, 2023, p. 41-53.

Dernière modification : 10 mai 2022 11:10

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Droit et société
Page web
-
Langues
anglais français
Mots-clés
Capitalisme Collectifs Droit, normes et société Histoire du droit Histoire économique et sociale Histoire intellectuelle Institutions Justice Philosophie politique Philosophie sociale
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Michele Spanò [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Le séminaire, en lien étroit avec nos recherches consacrées aux droits subjectifs, poursuivra l'enquête sur les fondations théoriques du droit privé. L'autonomie de la volonté est le dogme sur lequel repose la construction du droit privé moderne au XIXe siècle. Dans un dialogue parfois polémique avec la philosophie, les juristes européens du XIXe siècle s'engagent dans un questionnement à la fois dogmatique et politique, idéologique et technique, concernant la source et le fondement du droit, des droits et des obligations. L'autonomie de la volonté en sera la réponse. Une réponse dont l'équivocité et les contradictions internes l'exposent à des critiques récurrentes et à des maquillages continus. Après nous être penché sur les textes et les débats fondateurs qui la concernent, nous prolongerons notre enquête jusqu'à toucher aux débats contemporains qui mettent en cause la toute-puissance de l'autonomie de la volonté et ouvrent à des possibles alternatives, surtout en matière contractuelle.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Études politiques – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Philosophie-Philosophie sociale et politique – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences économiques et sociales - Institutions, organisations, économie et société – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Systèmes juridiques et droits de l'homme - Théorie et analyse du droit – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel.

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

aucun pré-requis.

  • 10 rue Monsieur-le-Prince
    Salle Alphonse-Dupront
    10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 13:00-15:00
    du 8 novembre 2022 au 24 janvier 2023

    Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.10
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / bimensuel (2e/4e), mardi 12:30-14:30
    du 14 février 2023 au 23 mai 2023

    • Mardi 14 février 2023
    • Mardi 28 février 2023
    • Mardi 14 mars 2023
    • Mardi 28 mars 2023
    • Mardi 11 avril 2023
    • Mardi 9 mai 2023
    • Mardi 23 mai 2023
       

    Nombre de séances : 12

Le séminaire de cette année, consacré à « L'autonomie de la volonté. Fondements, contradictions, crises », a posé les jalons d’une histoire juridique du volontarisme. Le séminaire a visé à aborder à nouveaux frais une histoire juridique de ce concept au centre de la construction de notre modernité politique et juridique. Pour ce faire nous avons proposé une relecture des histoires et des historiographies qui le concernent.

Une histoire juridique du « pouvoir de vouloir » nous a permis avant tout de saisir les chemins très différents que la philosophie, d’un côté, et le droit, de l’autre, ont emprunté dans la construction de la position du sujet, de son articulation avec sa volonté et avec ses actions. Au lieu d’une histoire unique et monodirectionnelle, une double histoire du sujet a pu ainsi être dessinée, qui convoque autant des chronologies que des traditions textuelles différentes. Une histoire juridique du volontarisme, dont le droit subjectif serait le chapitre majeur, demandait à nos yeux une réouverture du dossier historiographique ainsi qu’une prise en compte des effets de longue durée que ce concept a dans notre présent. Notre parti pris a été la négation d’une affirmation de l’historien du droit dont le nom se confond, en France, avec la critique la plus exigeante du droit subjectif. Il s’agit de Michel Villey et de sa thèse selon laquelle : « La clef de l’histoire du droit est l’histoire de la philosophie ». Notre hypothèse de travail était aux antipodes de celle-ci. Pour saisir la nouveauté et la singularité de la construction juridique de l’autonomie de la volonté il a fallu rétablir une discontinuité entre son histoire philosophique et son histoire juridique.

Ce choix nous a conduit à une enquête approfondie sur un corpus textuel très spécifique. À savoir les travaux de l’École Historique du droit dans l’Allemagne du XIXe siècle et tout particulièrement l’œuvre de Friedrich Carl von Savigny (1779-1861). L’École historique allemande ‘bricole’ ce dispositif complexe et contradictoire qu’est l’autonomie de la volonté par une référence à l’ancien droit romain et à la tradition jusrationaliste et jusnaturaliste des siècles antérieurs. Dans la lecture de cette littérature apparemment grise et technique il a était surtout question de la discontinuité que la théorie juridique moderne a imprimée au concept de volonté ainsi que de son rapport à l’essor d’une véritable économie de marché. Cela aurait été possible en raison d’une « vacillation » intrinsèque des concepts construits par la science juridique qui, loin d’être un signe de faiblesse, lui aurait fourni sa garantie d’efficacité et de longévité.

Nous avons essayé de vérifier notre hypothèse concernant une genèse spécifiquement juridique et spécifiquement datée du XIXe siècle de l’autonomie de la volonté. Il nous a fallu néanmoins éclairer la méthode par laquelle il est possible d’envisager et de conduire une histoire proprement juridique des catégories forgées par la scientia juris. Cela nous a obligé à nous demander comment est-il possible de faire une histoire des abstractions ? Ce questionnement méthodologique a été l’occasion de revenir sur la « vexata quaestio » concernant les relations entre droit et sciences sociales à partir d’un cas aussi spécifique qu’exemplaire.

Finalement, après en avoir reconstruit la vicissitude historique et spéculative, nous nous sommes penchés sur l’état de santé de l’autonomie de la volonté aujourd’hui à l’aune des certaines innovations techniques du droit privé, telles que les obligations réelles environnementales.

Publications
  • « Diritto pubblico e diritto privato: una discussione a partire da due libri », dans Diritto pubblico e diritto privato. La grande “dicotomia” ieri e oggi, Persona e Mercato, sous la dir. de Federico Pistelli, Florence, 2023, p. 19-25.
  • « Nota al testo », dans La morte del padre. Sul crimine di parricidio nella Roma antica, sous la dir. de Yan Thomas, Quodlibet, Macerata 2023, p. 19-24.
  • « Zweckvermögen. Un contributo alla destituzione giuridica del soggetto », Politica & Società, 3, 2022, p. 387-410.
  • « La natura istituita », dans Le droit à l’épreuve de la société des sciences et des techniques. Liber amicorum en l’honneur de Marie-Angèle Hermitte, sous la dir. de Nicolas Baya-Laffite, María Valeria Berros et Rodrigo Míguez Núñez, Accademia University Press, Turin, 2022, p. 128-146.
  • « Patrimony and the legal (de)institution of subjectivity », dans Institutions : Critical Histories of Law, sous la dir. de Cooper Francis, Daniel Gottlieb, CRMEP Books, Londres, 2023, p. 41-53.