Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE589 - D’une économie domestique à une économie politique de la musique et des arts du spectacle (XVIe-XXe siècle)
Lieu et planning
-
Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret
11bis rue de Vézelay 75008 Paris
annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-13:00
du 7 octobre 2022 au 16 juin 2023
Nombre de séances : 8
Description
Dernière modification : 28 septembre 2022 08:57
- Type d'UE
- Enseignements fondamentaux de master
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Arts Culture matérielle Économie politique Histoire culturelle Histoire économique et sociale Histoire intellectuelle Musicologie Musique Théâtre
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Rémy Campos [référent·e] professeur, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris / Centre Georg-Simmel (CGS)
- Anne-Madeleine Goulet directrice de recherche, CNRS
Du XVIe siècle au début du XXe siècle, la réflexion théorique a mis à profit un ensemble de notions (richesse, propriété, échange, travail, capital, production, consommation, etc.) qui ont servi à penser la manière dont les sociétés humaines s’organisaient, pour plier le monde naturel à leurs besoins et pour garantir un bon gouvernement. Ces discours se sont inscrits dans ce qu’on a appelé, à partir du XVIIIe siècle, l’économie politique.
Les ouvrages publiés dans ce domaine réservent une place aux arts, généralement abordés dans les chapitres consacrés aux produits immatériels, à la consommation ou au luxe. Les pratiques artistiques y sont le plus souvent associées aux polémiques sur les dépenses superflues et à la condamnation morale du luxe. La place secondaire de la musique et des arts du spectacle dans le discours de l’économie politique s’explique en partie par le manque de compétences artistiques des auteurs mais sans doute aussi parce que certains peinaient à envisager les activités économiques dans leur dimension concrète.
Le présent séminaire fait l’hypothèse qu’il est pertinent de s’interroger sur la manière dont savoir-faire et réflexions théoriques s’articulaient dans le domaine de la musique et des arts de la scène. Cette interrogation revêt une importance d’autant plus grande que les discours savants ont largement occulté les savoirs que mettaient en œuvre sur le terrain des acteurs sociaux formalisant leurs pratiques selon des modes extrêmement variés. En 2006, l’ouvrage collectif Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, dirigé par Natacha Coquery, François Menant et Florence Weber, a montré l’intérêt d’une approche des réalités économiques d’Ancien Régime prenant en compte des techniques intellectuelles (écritures comptables, systèmes de mesure, etc.) non académiques.
Pour la période qui a précédé l’émergence de l’économie politique comme discipline, on explorera notamment la notion d’économie domestique. Celle-ci prévalait dans les maisons aristocratiques ainsi que dans celles de la haute bourgeoisie où elle n’était pas dissociée de la charité, de la morale ou de la civilité. En adoptant une perspective de cinq siècles, du XVIe siècle au milieu du XXe siècle, on pourra aussi évaluer jusqu’à quel point l’économie domestique est demeurée présente dans les pratiques et dans les formalisations modernes de l’économie artistique.
La première année du séminaire a montré qu’il était pertinent d’envisager la musique et les arts du spectacle dans des cadres différents de ceux auxquels on les rapporte d’ordinaire (cadres esthétique et formel, philologiques, techniques et professionnels, institutionnels, didactiques, etc.), de considérer ces arts dans la longue durée et d’expliquer des phénomènes qui n’ont pas forcément été théorisés en leur temps. La méthode que nous avons utilisée au fil des séances et qui consistait à mettre en rapport un dossier documentaire avec une notion contemporaine, ou un ensemble de notions, puisées selon les époques dans des essais de théorisations ou dans des corpus théoriques constitués, s’est révélée efficace.
Lors de la deuxième année du séminaire, on poursuivra l’étude d’un large éventail de sources : ouvrages théoriques, essais, brochures polémiques, articles de presse, documents liés à la production de concerts et de spectacles, celles que l’on regroupe sous le vocable d’« écritures pratiques » tels que documents comptables, juridiques ou notariés, etc.
Les séances permettront à des spécialistes de diverses disciplines de présenter des recherches en cours et à des doctorants en histoire, en musicologie et en arts du spectacle de tester la pertinence des notions économiques pour leurs propres travaux.
En partenariat avec le Centre d'études supérieures de la Renaissance de Tours – UMR 7323 du CNRS et avec la Fondation Royaumont
Le séminaire pourra être suivi en ligne (lien zoom à demander aux organisateurs).
Les étudiant·es de l'EHESS qui souhaitent valider cet enseignement devront y assister en présentiel.
Les auditeurs désirant suivre la séminaire en présentiel à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret doivent s'inscrire auprès des organisateurs
7 octobre 2022 : Laurent Guillo (Centre de musique baroque de Versailles) "La maison Ballard : statut, organisation, économie, patrimoine, successions"
18 novembre 2022 : Gilles Demonet (Sorbonne Université) "L’analyse économique au service d’une stratégie de programmation : les concerts de Walther Straram, chef d’orchestre, chef d’entreprise (1926-1933)"
16 décembre 2022 : Jean Boutier (EHESS-Centre Norbert Elias) "La gestion « familiale » des spectacles des académies florentines (XVIIe-début XVIIIe siècle)"
20 janvier 2023 : Louis Delpech (Universität Zürich) "De la rubrique comptable à la catégorie esthétique. Économie politique et genèse bureaucratique des « goûts réunis » en Allemagne autour de 1700"
17 février 2023 : Pascale Goetschel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) "L’industrie théâtrale en France à la charnière des XIXe et XXe siècles : contours, pratiques, polémiques"
24 mars 2023 : Hervé Lacombe (Université Rennes 2) "L’invention des produits dérivés dans l’économie du théâtre lyrique"
21 avril 2023 : Laurent Brunner (directeur de l’Opéra Royal et de Château de Versailles Spectacles) "L’économie contemporaine de l’opéra à partir de l’expérience de Château de Versailles Spectacles (2009-2022)"
16 juin 2023 : Fanny Gribenski (New York University) "Une économie politique du « paysage sonore de la modernité » : commerce d’acier et précision acoustique au tournant du XXe siècle"
Master
-
Initiation/introduction
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Le séminaire aura lieu de 10h à 13h les vendredis à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret (11 bis rue de Vézelay à Paris)
Rémy Campos : remycampos@hotmail.fr
Anne-Madeleine Goulet : amgoulet3@gmail.com
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
sur rendez-vous
- Pré-requis
ouvert aux étudiants de M1 et de M2
Dernière modification : 28 septembre 2022 08:57
- Type d'UE
- Enseignements fondamentaux de master
- Disciplines
- Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Arts Culture matérielle Économie politique Histoire culturelle Histoire économique et sociale Histoire intellectuelle Musicologie Musique Théâtre
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Rémy Campos [référent·e] professeur, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris / Centre Georg-Simmel (CGS)
- Anne-Madeleine Goulet directrice de recherche, CNRS
Du XVIe siècle au début du XXe siècle, la réflexion théorique a mis à profit un ensemble de notions (richesse, propriété, échange, travail, capital, production, consommation, etc.) qui ont servi à penser la manière dont les sociétés humaines s’organisaient, pour plier le monde naturel à leurs besoins et pour garantir un bon gouvernement. Ces discours se sont inscrits dans ce qu’on a appelé, à partir du XVIIIe siècle, l’économie politique.
Les ouvrages publiés dans ce domaine réservent une place aux arts, généralement abordés dans les chapitres consacrés aux produits immatériels, à la consommation ou au luxe. Les pratiques artistiques y sont le plus souvent associées aux polémiques sur les dépenses superflues et à la condamnation morale du luxe. La place secondaire de la musique et des arts du spectacle dans le discours de l’économie politique s’explique en partie par le manque de compétences artistiques des auteurs mais sans doute aussi parce que certains peinaient à envisager les activités économiques dans leur dimension concrète.
Le présent séminaire fait l’hypothèse qu’il est pertinent de s’interroger sur la manière dont savoir-faire et réflexions théoriques s’articulaient dans le domaine de la musique et des arts de la scène. Cette interrogation revêt une importance d’autant plus grande que les discours savants ont largement occulté les savoirs que mettaient en œuvre sur le terrain des acteurs sociaux formalisant leurs pratiques selon des modes extrêmement variés. En 2006, l’ouvrage collectif Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, dirigé par Natacha Coquery, François Menant et Florence Weber, a montré l’intérêt d’une approche des réalités économiques d’Ancien Régime prenant en compte des techniques intellectuelles (écritures comptables, systèmes de mesure, etc.) non académiques.
Pour la période qui a précédé l’émergence de l’économie politique comme discipline, on explorera notamment la notion d’économie domestique. Celle-ci prévalait dans les maisons aristocratiques ainsi que dans celles de la haute bourgeoisie où elle n’était pas dissociée de la charité, de la morale ou de la civilité. En adoptant une perspective de cinq siècles, du XVIe siècle au milieu du XXe siècle, on pourra aussi évaluer jusqu’à quel point l’économie domestique est demeurée présente dans les pratiques et dans les formalisations modernes de l’économie artistique.
La première année du séminaire a montré qu’il était pertinent d’envisager la musique et les arts du spectacle dans des cadres différents de ceux auxquels on les rapporte d’ordinaire (cadres esthétique et formel, philologiques, techniques et professionnels, institutionnels, didactiques, etc.), de considérer ces arts dans la longue durée et d’expliquer des phénomènes qui n’ont pas forcément été théorisés en leur temps. La méthode que nous avons utilisée au fil des séances et qui consistait à mettre en rapport un dossier documentaire avec une notion contemporaine, ou un ensemble de notions, puisées selon les époques dans des essais de théorisations ou dans des corpus théoriques constitués, s’est révélée efficace.
Lors de la deuxième année du séminaire, on poursuivra l’étude d’un large éventail de sources : ouvrages théoriques, essais, brochures polémiques, articles de presse, documents liés à la production de concerts et de spectacles, celles que l’on regroupe sous le vocable d’« écritures pratiques » tels que documents comptables, juridiques ou notariés, etc.
Les séances permettront à des spécialistes de diverses disciplines de présenter des recherches en cours et à des doctorants en histoire, en musicologie et en arts du spectacle de tester la pertinence des notions économiques pour leurs propres travaux.
En partenariat avec le Centre d'études supérieures de la Renaissance de Tours – UMR 7323 du CNRS et avec la Fondation Royaumont
Le séminaire pourra être suivi en ligne (lien zoom à demander aux organisateurs).
Les étudiant·es de l'EHESS qui souhaitent valider cet enseignement devront y assister en présentiel.
Les auditeurs désirant suivre la séminaire en présentiel à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret doivent s'inscrire auprès des organisateurs
7 octobre 2022 : Laurent Guillo (Centre de musique baroque de Versailles) "La maison Ballard : statut, organisation, économie, patrimoine, successions"
18 novembre 2022 : Gilles Demonet (Sorbonne Université) "L’analyse économique au service d’une stratégie de programmation : les concerts de Walther Straram, chef d’orchestre, chef d’entreprise (1926-1933)"
16 décembre 2022 : Jean Boutier (EHESS-Centre Norbert Elias) "La gestion « familiale » des spectacles des académies florentines (XVIIe-début XVIIIe siècle)"
20 janvier 2023 : Louis Delpech (Universität Zürich) "De la rubrique comptable à la catégorie esthétique. Économie politique et genèse bureaucratique des « goûts réunis » en Allemagne autour de 1700"
17 février 2023 : Pascale Goetschel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) "L’industrie théâtrale en France à la charnière des XIXe et XXe siècles : contours, pratiques, polémiques"
24 mars 2023 : Hervé Lacombe (Université Rennes 2) "L’invention des produits dérivés dans l’économie du théâtre lyrique"
21 avril 2023 : Laurent Brunner (directeur de l’Opéra Royal et de Château de Versailles Spectacles) "L’économie contemporaine de l’opéra à partir de l’expérience de Château de Versailles Spectacles (2009-2022)"
16 juin 2023 : Fanny Gribenski (New York University) "Une économie politique du « paysage sonore de la modernité » : commerce d’acier et précision acoustique au tournant du XXe siècle"
-
Initiation/introduction
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel mensuelle = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
Le séminaire aura lieu de 10h à 13h les vendredis à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret (11 bis rue de Vézelay à Paris)
Rémy Campos : remycampos@hotmail.fr
Anne-Madeleine Goulet : amgoulet3@gmail.com
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
sur rendez-vous
- Pré-requis
ouvert aux étudiants de M1 et de M2
-
Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret
11bis rue de Vézelay 75008 Paris
annuel / mensuel (indifférent), vendredi 10:00-13:00
du 7 octobre 2022 au 16 juin 2023
Nombre de séances : 8