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UE542 - Au-delà de l’État : lectures en anthropologie politique


Lieu et planning


  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mardi 14 mars, 09:30-12:30
    mardi 21 mars, 09:30-12:30
    mardi 28 mars, 09:30-12:30
    mardi 11 avril, 09:30-12:30
    mardi 2 mai, 09:30-12:30
    mardi 9 mai, 09:30-12:30
    mardi 16 mai, 09:30-12:30
    mardi 23 mai, 09:30-12:30


Description


Dernière modification : 19 mai 2022 14:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie sociale Ethnographie Philosophie politique Politique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Judith Scheele [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)

Où va l’anthropologie politique ? Il fut un temps où elle était au cœur de l’anthropologie, voire constituait son avant-garde. Aujourd’hui, malgré le constat que des relations de pouvoir et donc la politique sont partout, elle semble parfois s’estomper, se banaliser, et perdre de vue un de ses atouts majeurs : une connaissance fine de la multiplicité des arrangements, des imaginaires et des institutions politiques, attestés dans l’ethnographie mais souvent sacrifiés à un langage analytique dérivé principalement des catégories métropolitaines. Ce séminaire vise à poser la question des inspirations mutuelles et des aller-retours, passés et potentiels, réussis et bâclés, entre philosophie politique et anthropologie, et du rôle que peut jouer l’ethnographie comme génératrice d’une forme critique particulière. Il est basé sur une lecture collective, attentive et contextualisée des textes classiques, plus ou moins connus, et des ouvrages récents, à la recherche de nouvelles pistes de réflexion et d’un langage commun. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, texte écrit

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a proposé des lectures croisées de certains ouvrages de théorie politique et des travaux ethnographiques. Après une introduction visant à ébaucher l’histoire de la sous-discipline, chaque séance a abordé un thème spécifique, allant de la notion et de la pratique du travail à celle de la violence et des « sociétés sans-état », en passant par l’égalité, la notion de révolution et d’assemblée (et sa pratique), les politiques de mobilité, etc. Chaque séance introduisait le thème choisi (en concertation avec les participant·es) à la fois par des ouvrages théoriques et des exemples ethnographiques, parfois en comparant des études de cas géographiquement et historiquement divers, parfois en se concentrant sur une seule région voire un seul événement (comme par exemple la place Tahrir en 2011). Les deux formats nous permettaient d’aborder des questions méthodologiques, en allant de la difficulté de comparaison à celle de décrire et donc de délimiter des « événements politiques » dans le feu de l’action. 

Le format du séminaire était strictement collaboratif ; à l’exception de l’introduction, chaque séance était sous la responsabilité de deux ou trois étudiant·es, qui ont discuté des ouvrages proposés, et mené le débat après. Je les ai aussi encouragé·es de réfléchir au format même de leur intervention et donc du séminaire (agencement de la salle, du temps…). Le but était de réfléchir ensemble à un éventuel renouveau de l’anthropologie politique, par le développement d’une théorie ethnographique du politique, et de relire quelques ouvrages classiques, désormais oubliés ou bien revenus récemment à la mode, pour en cerner le contexte et identifier les approches prometteuses, les faux départs les opportunités manquées, et les points aveugles.  

Nous avons trouvé que quelques thèmes se prêtaient plus facilement à ce jeu que d’autres, et que cette différence tenaient à la fois aux ouvrages proposés – trop de théorie politique tue l’ethnographie – et à la proximité aux questions étudiées, dans un contexte qui était politiquement chargé dans tous les cas. Il n’est pas surprenant qu’il soit plus facile d’établir une distance critique en parlant des questions qui sont moins au cœur des débats actuels qui de ceux qui sont quotidiennement débattus, et définissent d’une certaine manière les identités politiques des un.es et des autres. En même temps, il est important de trouver un langage commun qui nous permet justement de sortir des lieux communs et des opinions arrêtées sans pour autant perdre de son actualité politique, tout en opérant un décentrement permanent de notre problématique, pour aller justement vers des exemples qui mettent en cause nos jugements de valeur souvent trop hâtifs. 

Dans tous les cas, il nous paraît que ce soit par les études de cas encore plus poussées, et plus empiriquement déraillés, que nous pourrons y parvenir l’année prochaine, et qu’il faut développer des façon de dialoguer de manière encore plus productive ces textes de caractère et de provenance différents. En d’autres mots, il faut travailler à anthropologiser la théorie politique européenne, orthodoxe et hétérodoxe.  

Les séminaire a été fréquenté à la fois par des étudiant·es et en Master et par des doctorants, de l’EHESS et d’autres institutions. Ce mélange s’est avéré très propice au débat, et à l’enseignement mutuel entre participant.es de différents horizons. J’y ai, pour ma part, beaucoup appris, et j’en sais gré des participant·es et de leur enthousiasme. Ce n’était que le début d’un chantier, et j’espère que nous pourrons continuer, cette année, d’avancer dans cette même direction.

Publications
  • Avec Anastasia Piliavsky, « Towards a critical ethnography of political concepts », HAU: Journal of Ethnographic Theory, 12/3, 2022, p. 686-700.
  • « Northwest African perspectives on the concept of the state », HAU: Journal of Ethnographic Theory, 12/3, 2022, p. 732-46.

Dernière modification : 19 mai 2022 14:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie sociale Ethnographie Philosophie politique Politique
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Judith Scheele [référent·e]   directrice d'études, EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)

Où va l’anthropologie politique ? Il fut un temps où elle était au cœur de l’anthropologie, voire constituait son avant-garde. Aujourd’hui, malgré le constat que des relations de pouvoir et donc la politique sont partout, elle semble parfois s’estomper, se banaliser, et perdre de vue un de ses atouts majeurs : une connaissance fine de la multiplicité des arrangements, des imaginaires et des institutions politiques, attestés dans l’ethnographie mais souvent sacrifiés à un langage analytique dérivé principalement des catégories métropolitaines. Ce séminaire vise à poser la question des inspirations mutuelles et des aller-retours, passés et potentiels, réussis et bâclés, entre philosophie politique et anthropologie, et du rôle que peut jouer l’ethnographie comme génératrice d’une forme critique particulière. Il est basé sur une lecture collective, attentive et contextualisée des textes classiques, plus ou moins connus, et des ouvrages récents, à la recherche de nouvelles pistes de réflexion et d’un langage commun. 

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Recherches comparatives en anthropologie, histoire et sociologie [Marseille] – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – exposé oral, texte écrit
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Vieille-Charité
    Centre de la Vieille-Charité, salle C, 2 rue de la Charité 13002 Marseille

    mardi 14 mars, 09:30-12:30
    mardi 21 mars, 09:30-12:30
    mardi 28 mars, 09:30-12:30
    mardi 11 avril, 09:30-12:30
    mardi 2 mai, 09:30-12:30
    mardi 9 mai, 09:30-12:30
    mardi 16 mai, 09:30-12:30
    mardi 23 mai, 09:30-12:30

Le séminaire a proposé des lectures croisées de certains ouvrages de théorie politique et des travaux ethnographiques. Après une introduction visant à ébaucher l’histoire de la sous-discipline, chaque séance a abordé un thème spécifique, allant de la notion et de la pratique du travail à celle de la violence et des « sociétés sans-état », en passant par l’égalité, la notion de révolution et d’assemblée (et sa pratique), les politiques de mobilité, etc. Chaque séance introduisait le thème choisi (en concertation avec les participant·es) à la fois par des ouvrages théoriques et des exemples ethnographiques, parfois en comparant des études de cas géographiquement et historiquement divers, parfois en se concentrant sur une seule région voire un seul événement (comme par exemple la place Tahrir en 2011). Les deux formats nous permettaient d’aborder des questions méthodologiques, en allant de la difficulté de comparaison à celle de décrire et donc de délimiter des « événements politiques » dans le feu de l’action. 

Le format du séminaire était strictement collaboratif ; à l’exception de l’introduction, chaque séance était sous la responsabilité de deux ou trois étudiant·es, qui ont discuté des ouvrages proposés, et mené le débat après. Je les ai aussi encouragé·es de réfléchir au format même de leur intervention et donc du séminaire (agencement de la salle, du temps…). Le but était de réfléchir ensemble à un éventuel renouveau de l’anthropologie politique, par le développement d’une théorie ethnographique du politique, et de relire quelques ouvrages classiques, désormais oubliés ou bien revenus récemment à la mode, pour en cerner le contexte et identifier les approches prometteuses, les faux départs les opportunités manquées, et les points aveugles.  

Nous avons trouvé que quelques thèmes se prêtaient plus facilement à ce jeu que d’autres, et que cette différence tenaient à la fois aux ouvrages proposés – trop de théorie politique tue l’ethnographie – et à la proximité aux questions étudiées, dans un contexte qui était politiquement chargé dans tous les cas. Il n’est pas surprenant qu’il soit plus facile d’établir une distance critique en parlant des questions qui sont moins au cœur des débats actuels qui de ceux qui sont quotidiennement débattus, et définissent d’une certaine manière les identités politiques des un.es et des autres. En même temps, il est important de trouver un langage commun qui nous permet justement de sortir des lieux communs et des opinions arrêtées sans pour autant perdre de son actualité politique, tout en opérant un décentrement permanent de notre problématique, pour aller justement vers des exemples qui mettent en cause nos jugements de valeur souvent trop hâtifs. 

Dans tous les cas, il nous paraît que ce soit par les études de cas encore plus poussées, et plus empiriquement déraillés, que nous pourrons y parvenir l’année prochaine, et qu’il faut développer des façon de dialoguer de manière encore plus productive ces textes de caractère et de provenance différents. En d’autres mots, il faut travailler à anthropologiser la théorie politique européenne, orthodoxe et hétérodoxe.  

Les séminaire a été fréquenté à la fois par des étudiant·es et en Master et par des doctorants, de l’EHESS et d’autres institutions. Ce mélange s’est avéré très propice au débat, et à l’enseignement mutuel entre participant.es de différents horizons. J’y ai, pour ma part, beaucoup appris, et j’en sais gré des participant·es et de leur enthousiasme. Ce n’était que le début d’un chantier, et j’espère que nous pourrons continuer, cette année, d’avancer dans cette même direction.

Publications
  • Avec Anastasia Piliavsky, « Towards a critical ethnography of political concepts », HAU: Journal of Ethnographic Theory, 12/3, 2022, p. 686-700.
  • « Northwest African perspectives on the concept of the state », HAU: Journal of Ethnographic Theory, 12/3, 2022, p. 732-46.