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UE541 - Temps historique et chronotope littéraire
Lieu et planning
-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.09
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 10:30-12:30
du 25 novembre 2022 au 23 juin 2023
Nombre de séances : 13
Description
Dernière modification : 24 novembre 2022 08:02
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Culture Écriture Esthétique Fiction Histoire Imaginaire Littérature Mémoire Narratologie Poétique Politique Temps/temporalité
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
- Sabina Loriga [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Philippe Roussin directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Même si notre connaissance n’est qu’indirecte, le temps peut être représenté : il est l’objet d’une médiation symbolique à travers le récit. La littérature et l’histoire ont toujours tenté d’en garder la trace, de le mesurer, et de le restituer, mais la question de l’expérience temporelle devient particulièrement importante, dans les dernières décennies du XIXe siècle. En 1884, une conférence internationale à Washington valide le principe d’une heure référence. Quarante-quatre plus tard, Paul Valéry remarque que ni l’espace, ni le temps ne sont plus les mêmes. Entretemps, une série de découvertes et d’inventions (le chemin de fer, la lumière électrique, le cinéma, le taylorisme etc.) ont créé de nouvelles façons de vivre le temps. Le séminaire interrogera les différentes figures temporelles proposées par la littérature à cheval du XXe siècle (réversible/irréversible, naturel/construit, objectif/subjectif, progrès/décadence, etc.).
25 novembre 2022 : Présentation du séminaire
9 décembre 2022 : La littérature en tant que monument historique (Wilhelm Dilthey)
13 janvier 2023 : Temps historique, temps du roman (Georg Lukacs)
27 janvier 2023 : La corrélation des rapports spatio-temporels (Mikhaïl Bakhtine)
10 février 2023 : Le temps universel (Conférence de Washington)
24 février 2023 : Le temps traumatique (Sigmund Freud)
10 mars 2023 : Le temps hors du temps (Thomas Mann)
24 mars 2023 : « À bas le temps » (Joseph Conrad)
14 avril 2023 : Penser le temps (Marcel Proust)
12 mai 2023 : Oscillations temporelles (Italo Svevo)
26 mai 2023 : Le temps de la guerre (Louis-Ferdinand Céline)
9 juin 2023 : Le temps intérieur (Virginia Woolf)
23 juin 2023 : Discussion générale
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
par courriel.
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous la pression des services postaux et des compagnies des chemins de fer, une vingtaine de pays occidentaux se sont employés à adopter un système unique de mesure du temps à travers le monde entier. Les critères de « temporalisation », l'établissement du méridien de référence, ainsi que la définition d’une ligne de changement de date (International Date Line) ont fait l’objet d’un travail patient de création scientifique et de négociation politique, auquel ont participé des experts de nombreux pays. Le processus d’unification du temps est allé de pair avec d’autres événements qui ont marqué en profondeur nos manières de percevoir et concevoir le temps, à commencer par la découverte de la relativité restreinte (1905) et de la théorie de la relativité générale (1916) par Einstein et la réflexions sur les pathologies de la mémoire de la part de psychanalyse, qui s’éloigne des figures de progrès, déclin, décadence, dégénérescence, pour développer d’autres figures temporelles, comme la survivance, l’accrétion, et la déformation. Dans les décennies suivantes, les réflexions littéraires sur la nature du temps ainsi que sur la crise de l’expérience temporelle se sont multipliées.
Afin de commencer à explorer cette zone de frontière, de dialogue, entre la littérature et l’histoire, il nous a semblé utile de consacrer un premier ensemble de séances à quelques-unes des conceptualisations disponibles pour qui souhaite réfléchir aujourd’hui sur le thème de l’usage de textes littéraires dans la reconstruction historique. Un premier cadrage théorique a ainsi été consacré à des propositions anciennes mais qui restent fondamentales : ainsi celle de Wilhelm Dilthey, Naissance de l’herméneutique (1900), de Georg Lukacs, La théorie du roman (1920), et de Mikhaïl Bakhtine, « Formes du temps et du chronotope dans le roman » (1937) ; à des propositions plus récentes comme celles développées par Paul Ricœur dans Temps et récit (1983-1985).
Dans un second moment, nous avons étudié la réalisation d’une coordination temporelle non seulement au niveau local mais aussi à travers les continents, qui s’est déroulée en cinq étapes : l’adoption du temps moyen ; l’adoption de l’heure nationale ; l’unification du temps ferroviaire ; l’introduction du Standard Time, issu de la Washington Meridian Conference en octobre 1884, qui a établi l’actuel système des fuseaux horaires centré sur le méridien de Greenwich ; jusqu’à la Conférence internationale sur le Temps à Paris, en 1912, qui a élaboré une méthode uniforme de transmission des signaux horaires dans le monde.
Un dernier ensemble de séances a été consacré aux différentes figures temporelles (réversible/irréversible, naturel/construit, objectif/subjectif, qualitatif/quantitatif, progrès/décadence, etc.) proposées par trois « fables sur le temps » : Thomas Mann, La Montagne magique (1924), Virginia Woolf, Mrs. Dalloway (1925) ; Louis-Ferdinand Céline, Voyage du bout de la nuit (1932).
Publications
- Avec Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique, Paris, Éditions Seuil-Gallimard, 2022, p. 1-392.
- « Escrita biográfica dos séculos XIX a XX », dans A Biografia. Perspectivas teóricas, sous la dir. de Gustavo Castro, Brasilia, Editora Universidade de Brasília, 2023.
- « Thomas Carlyle : une grandeur apocalyptique », dans Formes de l’autorité. Les grands, les chefs, les charismatiques aux XIXe et XXe siècles, 2022 : https://www.politika.io/fr/article/thomas-carlyle-grandeur-apocalyptique
- « La guerre en Ukraine. Regard depuis la frontière européenne ». Atelier cordonné avec Jean-Yves Grenier et Gábor Sonkoly, Politika, 2023 : https://www.politika.io/fr
Dernière modification : 24 novembre 2022 08:02
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Culture Écriture Esthétique Fiction Histoire Imaginaire Littérature Mémoire Narratologie Poétique Politique Temps/temporalité
- Aires culturelles
- Amérique du Nord Europe
Intervenant·e·s
- Sabina Loriga [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Philippe Roussin directeur de recherche (émérite), CNRS / Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL)
Même si notre connaissance n’est qu’indirecte, le temps peut être représenté : il est l’objet d’une médiation symbolique à travers le récit. La littérature et l’histoire ont toujours tenté d’en garder la trace, de le mesurer, et de le restituer, mais la question de l’expérience temporelle devient particulièrement importante, dans les dernières décennies du XIXe siècle. En 1884, une conférence internationale à Washington valide le principe d’une heure référence. Quarante-quatre plus tard, Paul Valéry remarque que ni l’espace, ni le temps ne sont plus les mêmes. Entretemps, une série de découvertes et d’inventions (le chemin de fer, la lumière électrique, le cinéma, le taylorisme etc.) ont créé de nouvelles façons de vivre le temps. Le séminaire interrogera les différentes figures temporelles proposées par la littérature à cheval du XXe siècle (réversible/irréversible, naturel/construit, objectif/subjectif, progrès/décadence, etc.).
25 novembre 2022 : Présentation du séminaire
9 décembre 2022 : La littérature en tant que monument historique (Wilhelm Dilthey)
13 janvier 2023 : Temps historique, temps du roman (Georg Lukacs)
27 janvier 2023 : La corrélation des rapports spatio-temporels (Mikhaïl Bakhtine)
10 février 2023 : Le temps universel (Conférence de Washington)
24 février 2023 : Le temps traumatique (Sigmund Freud)
10 mars 2023 : Le temps hors du temps (Thomas Mann)
24 mars 2023 : « À bas le temps » (Joseph Conrad)
14 avril 2023 : Penser le temps (Marcel Proust)
12 mai 2023 : Oscillations temporelles (Italo Svevo)
26 mai 2023 : Le temps de la guerre (Louis-Ferdinand Céline)
9 juin 2023 : Le temps intérieur (Virginia Woolf)
23 juin 2023 : Discussion générale
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-S2-M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
MCC – contrôle continu, exposé oral, fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
par courriel.
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
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-
Campus Condorcet-Centre de colloques
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 3.09
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 10:30-12:30
du 25 novembre 2022 au 23 juin 2023
Nombre de séances : 13
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous la pression des services postaux et des compagnies des chemins de fer, une vingtaine de pays occidentaux se sont employés à adopter un système unique de mesure du temps à travers le monde entier. Les critères de « temporalisation », l'établissement du méridien de référence, ainsi que la définition d’une ligne de changement de date (International Date Line) ont fait l’objet d’un travail patient de création scientifique et de négociation politique, auquel ont participé des experts de nombreux pays. Le processus d’unification du temps est allé de pair avec d’autres événements qui ont marqué en profondeur nos manières de percevoir et concevoir le temps, à commencer par la découverte de la relativité restreinte (1905) et de la théorie de la relativité générale (1916) par Einstein et la réflexions sur les pathologies de la mémoire de la part de psychanalyse, qui s’éloigne des figures de progrès, déclin, décadence, dégénérescence, pour développer d’autres figures temporelles, comme la survivance, l’accrétion, et la déformation. Dans les décennies suivantes, les réflexions littéraires sur la nature du temps ainsi que sur la crise de l’expérience temporelle se sont multipliées.
Afin de commencer à explorer cette zone de frontière, de dialogue, entre la littérature et l’histoire, il nous a semblé utile de consacrer un premier ensemble de séances à quelques-unes des conceptualisations disponibles pour qui souhaite réfléchir aujourd’hui sur le thème de l’usage de textes littéraires dans la reconstruction historique. Un premier cadrage théorique a ainsi été consacré à des propositions anciennes mais qui restent fondamentales : ainsi celle de Wilhelm Dilthey, Naissance de l’herméneutique (1900), de Georg Lukacs, La théorie du roman (1920), et de Mikhaïl Bakhtine, « Formes du temps et du chronotope dans le roman » (1937) ; à des propositions plus récentes comme celles développées par Paul Ricœur dans Temps et récit (1983-1985).
Dans un second moment, nous avons étudié la réalisation d’une coordination temporelle non seulement au niveau local mais aussi à travers les continents, qui s’est déroulée en cinq étapes : l’adoption du temps moyen ; l’adoption de l’heure nationale ; l’unification du temps ferroviaire ; l’introduction du Standard Time, issu de la Washington Meridian Conference en octobre 1884, qui a établi l’actuel système des fuseaux horaires centré sur le méridien de Greenwich ; jusqu’à la Conférence internationale sur le Temps à Paris, en 1912, qui a élaboré une méthode uniforme de transmission des signaux horaires dans le monde.
Un dernier ensemble de séances a été consacré aux différentes figures temporelles (réversible/irréversible, naturel/construit, objectif/subjectif, qualitatif/quantitatif, progrès/décadence, etc.) proposées par trois « fables sur le temps » : Thomas Mann, La Montagne magique (1924), Virginia Woolf, Mrs. Dalloway (1925) ; Louis-Ferdinand Céline, Voyage du bout de la nuit (1932).
Publications
- Avec Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique, Paris, Éditions Seuil-Gallimard, 2022, p. 1-392.
- « Escrita biográfica dos séculos XIX a XX », dans A Biografia. Perspectivas teóricas, sous la dir. de Gustavo Castro, Brasilia, Editora Universidade de Brasília, 2023.
- « Thomas Carlyle : une grandeur apocalyptique », dans Formes de l’autorité. Les grands, les chefs, les charismatiques aux XIXe et XXe siècles, 2022 : https://www.politika.io/fr/article/thomas-carlyle-grandeur-apocalyptique
- « La guerre en Ukraine. Regard depuis la frontière européenne ». Atelier cordonné avec Jean-Yves Grenier et Gábor Sonkoly, Politika, 2023 : https://www.politika.io/fr