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UE526 - Anthropologie comparée du bouddhisme


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle A327
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / vendredi 10:30-12:30
    du 21 octobre 2022 au 2 juin 2023
    Nombre de séances : 6

    • Vendredi 21 octobre 2022
    • Vendredi 2 décembre 2022
    • Vendredi 6 janvier 2023
    • Vendredi 3 février 2023
    • Vendredi 3 mars 2023
    • Vendredi 7 avril 2023
    • Vendredi 2 juin 2023

     


Description


Dernière modification : 16 septembre 2022 15:56

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Fait religieux Rituel
Aires culturelles
Asie
Intervenant·e·s

Le séminaire « Anthropologie comparée du bouddhisme » prend la forme, cette année, d’un séminaire-atelier. Il abordera, comme dans le passé, séance après séance, des grandes catégories de rituels collectifs bouddhiques : nous discuterons, cette année, des derniers chapitres d’un ouvrage de synthèse en préparation.

L’angle d’approche est celui d’une étude comparative des rituels des sociétés bouddhiques à partir d'ethnographies originales ou déjà publiées. La comparaison, dimension clé de l'analyse, s'articule autour de deux pôles, le bouddhisme du Theravāda (et en particulier birman) et le bouddhisme Mahāyāna / tantrique (et en particulier tibétain). S'intéresser dans une perspective d'anthropologie comparative aux rituels du monde bouddhique pose des questions de typologie, d'analyse de configurations rituelles et de place dans un champ rituel. Cela nécessite aussi d’examiner ce qui relève de caractéristiques propres à des traditions régionales/nationales ou de traits plus partagés des traditions bouddhiques : principes d'efficacité, formes d'ancrage socio-religieux, formes rituelles privilégiées, etc. Il s'agira aussi à chaque fois de relancer plus largement les débats existants en matière de théorie du rituel.

Vendredi 21 octobre 2022 : Introduction

Vendredi 2 décembre 2022 : Pèlerinage

Vendredi 6 janvier 2023 : Gestion de la mort

Vendredi 3 février 2023 : Exorcisme

Vendredi 3 mars 2023

Vendredi 7 avril 2023 : Cultes de divinités et esprits

Vendredi 2 juin 2023 : Reproduction et renouvellement de l’ordre socio-cosmique


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

nous ferons parvenir le texte des différents chapitres chaque fois une semaine à l’avance, à l’ensemble des personnes qui nous auront informés qu’elles souhaiteraient participer au séminaire-atelier (ou à telle ou telle séance spécifique). Le séminaire est ouvert à tous les collègues et étudiants intéressés. 

Les séances auront lieu au bâtiment EHESS du Campus Condorcet (métro 12 arrêt Front Populaire, ou RER B arrêt La Plaine – Stade de France), en salle A327, de 10 h30 à 12 h30.

Prière de bien vouloir nous informer dès à présent si vous souhaitez être inclus dans la liste de diffusion pour cette année. Pour toutes questions, n’hésitez pas à nous contacter (benedicte.brac@cnrs.fr et nicolas.sihle@cnrs.fr).

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Ritualités bouddhiques
Dans le séminaire « Anthropologie comparée du bouddhisme », nous avons discuté des grandes catégories de rituels collectifs bouddhiques, dans l’optique de la finalisation d’un ouvrage de synthèse. La comparaison, dimension clé de l’analyse, s’articule autour de deux pôles, le bouddhisme du Theravāda (et en particulier birman) et le bouddhisme Mahāyāna / tantrique (et en particulier tibétain).
Séance du 4 novembre 2022. Nous avons apporté tout un ensemble de repères fondamentaux en matière de définitions de la religion et du rituel, de catégories vernaculaires et de typologies bouddhiques du rituel. Nous avons aussi abouti à la formulation d’une synthèse sur le cadrage spatiotemporel du rituel et sur les acteurs de ce champ dans les contextes birman et tibétain.
Séance du 2 décembre 2022. À propos du pèlerinage, un phénomène présent à travers l’ensemble du monde bouddhique, nous avons apporté de nouvelles données ethnographiques sur des cas birman, thaï, indien (avec une forte dimension transnationale) et tibétain. Alors que le culte de la montagne s’adresse dans le monde tibétain à la grande divinité bouddhique qui y siège, dans le Theravada, on ne peut généralement pas identifier une telle entité. Le but du pèlerinage sera plutôt une statue du Bouddha ou, comme à Popa, l’association du lieu à un virtuose des disciplines ésotériques. Cette différence correspond bien aux formes différentes de bouddhisation des lieux sacrés et de formation des panthéons dans les deux traditions.
Séance du 6 janvier 2023. À propos des rituels collectifs de gestion de la mort, il est frappant qu’en Chine comme au Laos et au Cambodge, les Fêtes des morts comptent parmi les événements bouddhiques les plus importants de l’année. En revanche, dans les mondes birman et tibétain, le traitement de la mort ne suscite pas de ritualisation collective d’ampleur comparable. L’analyse des Fêtes des morts souligne des trajectoires particulières de bouddhisation (ou d’oppression du bouddhisme) ou des événements traumatiques comme le génocide au Cambodge, etc. En tout cas, la ligne de partage ne suit pas celle qui sépare les sociétés du Theravada et du Mahayana. Dans cet ensemble, le moine paraît symboliquement proche de la mort alors qu’il est, paradoxalement, faiblement impliqué dans le traitement rituel du cadavre.
Séance du 3 février 2023. Des cas birmans, sri lankais et tibétains d’exorcisme ont été examinés. La dimension spectaculaire de ces rituels est un élément partagé, même s’ils ne fonctionnent pas selon les mêmes logiques : selon la distinction d’Atkinson, les exorcismes du Theravada relèvent du pôle performatif, avec mise en scène d’un drame, qui contraste avec la forme liturgique, largement scriptée et prédéfinie, des exorcismes tantriques tibétains. La place et les degrés de violence mobilisés sont variables, en contexte sri lankais, où les démons sont bernés et, in fine, soumis à l’ordre cosmologique bouddhique, et en contexte tibétain où la violence, modérée dans certains cas, devient paroxystique dans les « actes extrêmes » (écraser, brûler et bombarder d’armes rituelles) – quand il s’agit de tuer les démons. Le caractère éthiquement transgressif de ces actes contribue à l’efficacité du rituel.
Séance du 7 avril 2023. En ce qui concerne les cultes de divinités et d’esprits, les panthéons sont plus ou moins ordonnés, selon les contextes, mais les pratiques rituelles concernées témoignent toujours de la résilience du monde spirituel dans lequel vivent les bouddhistes. Sur le plan comparatif, l’importance des divinités supra-mondaines est spécifique au Mahāyāna. En revanche, concernant les puissances mondaines, les mêmes dynamiques de soumission des forces de la localité à l’ordre bouddhique sont partout à l’œuvre. En Asie du Sud-Est, les sociétés mobilisent cette puissance surtout par la possession alors qu’au Tibet les cultes sont marqués par le sacrifice, aujourd’hui souvent « transmuté » sous l’action missionnaire de maîtres bouddhiques.
Séance du 12 mai 2023. Les grands rituels de reproduction et de renouvellement de l’ordre socio-cosmique sont éminemment comparables au Laos, au Sri Lanka, en Birmanie, au Tibet, et au Népa, dans leur forme et dans leur nature profondément politique. Ils sont tous construits autour de la reproduction d’événements fondateurs, notamment la bouddhisation du territoire. La procession, y apparaît comme une forme majeure, notamment sous sa forme bouddhique de la circumambulation (S. pradakṣiṇā) qui se prête particulièrement bien à la manifestation d’une hiérarchie ou d’un ordre.

Dernière modification : 16 septembre 2022 15:56

Type d'UE
Séminaires collectifs de recherche
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Fait religieux Rituel
Aires culturelles
Asie
Intervenant·e·s

Le séminaire « Anthropologie comparée du bouddhisme » prend la forme, cette année, d’un séminaire-atelier. Il abordera, comme dans le passé, séance après séance, des grandes catégories de rituels collectifs bouddhiques : nous discuterons, cette année, des derniers chapitres d’un ouvrage de synthèse en préparation.

L’angle d’approche est celui d’une étude comparative des rituels des sociétés bouddhiques à partir d'ethnographies originales ou déjà publiées. La comparaison, dimension clé de l'analyse, s'articule autour de deux pôles, le bouddhisme du Theravāda (et en particulier birman) et le bouddhisme Mahāyāna / tantrique (et en particulier tibétain). S'intéresser dans une perspective d'anthropologie comparative aux rituels du monde bouddhique pose des questions de typologie, d'analyse de configurations rituelles et de place dans un champ rituel. Cela nécessite aussi d’examiner ce qui relève de caractéristiques propres à des traditions régionales/nationales ou de traits plus partagés des traditions bouddhiques : principes d'efficacité, formes d'ancrage socio-religieux, formes rituelles privilégiées, etc. Il s'agira aussi à chaque fois de relancer plus largement les débats existants en matière de théorie du rituel.

Vendredi 21 octobre 2022 : Introduction

Vendredi 2 décembre 2022 : Pèlerinage

Vendredi 6 janvier 2023 : Gestion de la mort

Vendredi 3 février 2023 : Exorcisme

Vendredi 3 mars 2023

Vendredi 7 avril 2023 : Cultes de divinités et esprits

Vendredi 2 juin 2023 : Reproduction et renouvellement de l’ordre socio-cosmique

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
-
Informations pratiques

nous ferons parvenir le texte des différents chapitres chaque fois une semaine à l’avance, à l’ensemble des personnes qui nous auront informés qu’elles souhaiteraient participer au séminaire-atelier (ou à telle ou telle séance spécifique). Le séminaire est ouvert à tous les collègues et étudiants intéressés. 

Les séances auront lieu au bâtiment EHESS du Campus Condorcet (métro 12 arrêt Front Populaire, ou RER B arrêt La Plaine – Stade de France), en salle A327, de 10 h30 à 12 h30.

Prière de bien vouloir nous informer dès à présent si vous souhaitez être inclus dans la liste de diffusion pour cette année. Pour toutes questions, n’hésitez pas à nous contacter (benedicte.brac@cnrs.fr et nicolas.sihle@cnrs.fr).

Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle A327
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / vendredi 10:30-12:30
    du 21 octobre 2022 au 2 juin 2023
    Nombre de séances : 6

    • Vendredi 21 octobre 2022
    • Vendredi 2 décembre 2022
    • Vendredi 6 janvier 2023
    • Vendredi 3 février 2023
    • Vendredi 3 mars 2023
    • Vendredi 7 avril 2023
    • Vendredi 2 juin 2023

     

Ritualités bouddhiques
Dans le séminaire « Anthropologie comparée du bouddhisme », nous avons discuté des grandes catégories de rituels collectifs bouddhiques, dans l’optique de la finalisation d’un ouvrage de synthèse. La comparaison, dimension clé de l’analyse, s’articule autour de deux pôles, le bouddhisme du Theravāda (et en particulier birman) et le bouddhisme Mahāyāna / tantrique (et en particulier tibétain).
Séance du 4 novembre 2022. Nous avons apporté tout un ensemble de repères fondamentaux en matière de définitions de la religion et du rituel, de catégories vernaculaires et de typologies bouddhiques du rituel. Nous avons aussi abouti à la formulation d’une synthèse sur le cadrage spatiotemporel du rituel et sur les acteurs de ce champ dans les contextes birman et tibétain.
Séance du 2 décembre 2022. À propos du pèlerinage, un phénomène présent à travers l’ensemble du monde bouddhique, nous avons apporté de nouvelles données ethnographiques sur des cas birman, thaï, indien (avec une forte dimension transnationale) et tibétain. Alors que le culte de la montagne s’adresse dans le monde tibétain à la grande divinité bouddhique qui y siège, dans le Theravada, on ne peut généralement pas identifier une telle entité. Le but du pèlerinage sera plutôt une statue du Bouddha ou, comme à Popa, l’association du lieu à un virtuose des disciplines ésotériques. Cette différence correspond bien aux formes différentes de bouddhisation des lieux sacrés et de formation des panthéons dans les deux traditions.
Séance du 6 janvier 2023. À propos des rituels collectifs de gestion de la mort, il est frappant qu’en Chine comme au Laos et au Cambodge, les Fêtes des morts comptent parmi les événements bouddhiques les plus importants de l’année. En revanche, dans les mondes birman et tibétain, le traitement de la mort ne suscite pas de ritualisation collective d’ampleur comparable. L’analyse des Fêtes des morts souligne des trajectoires particulières de bouddhisation (ou d’oppression du bouddhisme) ou des événements traumatiques comme le génocide au Cambodge, etc. En tout cas, la ligne de partage ne suit pas celle qui sépare les sociétés du Theravada et du Mahayana. Dans cet ensemble, le moine paraît symboliquement proche de la mort alors qu’il est, paradoxalement, faiblement impliqué dans le traitement rituel du cadavre.
Séance du 3 février 2023. Des cas birmans, sri lankais et tibétains d’exorcisme ont été examinés. La dimension spectaculaire de ces rituels est un élément partagé, même s’ils ne fonctionnent pas selon les mêmes logiques : selon la distinction d’Atkinson, les exorcismes du Theravada relèvent du pôle performatif, avec mise en scène d’un drame, qui contraste avec la forme liturgique, largement scriptée et prédéfinie, des exorcismes tantriques tibétains. La place et les degrés de violence mobilisés sont variables, en contexte sri lankais, où les démons sont bernés et, in fine, soumis à l’ordre cosmologique bouddhique, et en contexte tibétain où la violence, modérée dans certains cas, devient paroxystique dans les « actes extrêmes » (écraser, brûler et bombarder d’armes rituelles) – quand il s’agit de tuer les démons. Le caractère éthiquement transgressif de ces actes contribue à l’efficacité du rituel.
Séance du 7 avril 2023. En ce qui concerne les cultes de divinités et d’esprits, les panthéons sont plus ou moins ordonnés, selon les contextes, mais les pratiques rituelles concernées témoignent toujours de la résilience du monde spirituel dans lequel vivent les bouddhistes. Sur le plan comparatif, l’importance des divinités supra-mondaines est spécifique au Mahāyāna. En revanche, concernant les puissances mondaines, les mêmes dynamiques de soumission des forces de la localité à l’ordre bouddhique sont partout à l’œuvre. En Asie du Sud-Est, les sociétés mobilisent cette puissance surtout par la possession alors qu’au Tibet les cultes sont marqués par le sacrifice, aujourd’hui souvent « transmuté » sous l’action missionnaire de maîtres bouddhiques.
Séance du 12 mai 2023. Les grands rituels de reproduction et de renouvellement de l’ordre socio-cosmique sont éminemment comparables au Laos, au Sri Lanka, en Birmanie, au Tibet, et au Népa, dans leur forme et dans leur nature profondément politique. Ils sont tous construits autour de la reproduction d’événements fondateurs, notamment la bouddhisation du territoire. La procession, y apparaît comme une forme majeure, notamment sous sa forme bouddhique de la circumambulation (S. pradakṣiṇā) qui se prête particulièrement bien à la manifestation d’une hiérarchie ou d’un ordre.