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UE501 - Les formes contemporaines du « blaming »


Lieu et planning


  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 25-A
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    1er semestre / hebdomadaire, mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 8 février 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 4 janvier est annulée et reportée au 18 janvier, de 12:30 à 14:30, salle 25-B, Bâtiment EHESS-Condorcet


Description


Dernière modification : 3 janvier 2023 17:20

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Mobilisation(s) Risques Santé environnementale Sociologie Sociologie politique Violence
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Yannick Barthe [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Comment, dans les sociétés contemporaines, les malheurs individuels et collectifs sont-ils interprétés et traités ? À qui ou à quoi sont-ils attribués ? Peut-on, à cet égard, repérer des évolutions ou des tendances historiques ? En cherchant à explorer ces questions, ce séminaire entend proposer une analyse sociologique des processus de blaming, c’est-à-dire les processus à travers lesquels certains individus ou certaines entités se voient imputer la responsabilité du malheur qui en frappe d’autres, lesquels sont alors considérés comme victimes. À partir d'exemples empiriques puisés dans les domaines les plus divers (les risques, les violences policières, les discriminations, le harcèlement, le chômage, etc.) et en mobilisant les apports de plusieurs disciplines des sciences sociales (anthropologie, sociologie, science politique, psychologie), on s’efforcera d’analyser les logiques qui sous-tendent le travail d’imputation causale auquel se livrent les acteurs sociaux et le processus de responsabilisation politique qui peut l’accompagner. Ce séminaire sera l’occasion d’aborder sous un nouveau jour certains thèmes classiques des sciences sociales, tels que l’autonomie individuelle, la régulation des conflits, la judiciarisation ou encore la politisation, mais également de saisir certains des traits caractéristiques des sociétés contemporaines ainsi que les transformations qui les affectent.  

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire a eu cette année pour objectif de construire un cadre d’analyse des processus de « blaming », c’est-à-dire les processus à travers lesquels certains individus ou certaines entités se voient imputer la responsabilité du malheur qui en frappe d’autres, lesquels sont alors considérés comme victimes. À partir de l’étude d’un certain nombre de cas empiriques, l’ambition était également de repérer et de comprendre des évolutions ou d’éventuelles tendances historiques qui caractérisent ce type de processus. 

La première partie du séminaire a consisté à se doter d’un outillage conceptuel permettant d’appréhender les opérations de « blaming ». Au cours de la première séance, et afin définir plus avant le « blaming », nous avons cherché à recenser d’autres schémas d’intelligibilité du malheur qui sont susceptibles de concurrencer voire d’empêcher un processus de blaming : recours à la fatalité, à l’aléa ou la malchance, auto-responsabilisation (self-blame), responsabilisation de la victime (victim-blaming). Cela nous a permis, lors de la deuxième séance, d’identifier ce que nous avons appelé les trois « opérations constitutives » du blaming : l’anormalisation, la victimisation et la responsabilisation. 

Les quatre séances suivantes ont été l’occasion d’examiner les apports de plusieurs disciplines de science sociale et d’y puiser des ressources conceptuelles : l’anthropologie, avec notamment les travaux d’Evans-Pritchard consacrés à la sorcellerie en pays zandé (séance 3), la psychologie sociale, et en particulier ce que l’on appelle les « théories de l’attribution » (séance 4), la sociologie, à partir notamment de l’œuvre majeur du sociologue durkheimien Paul Fauconnet (séance 5), et enfin la science politique et notamment les travaux que cette discipline a consacrés à la notion d’« évitement du blâme » (séance 6). 

Au fil des séances, un certain nombre d’hypothèses ont pu être avancées ainsi que des éléments d’analyse des processus de blaming. L’accent a en particulier été porté sur la place des schémas de causalité qui supportent les opérations de blaming et la nature de la responsabilisation qui en résulte. Ce sont ces hypothèses que nous avons cherché à tester dans la deuxième partie du séminaire, à partir de domaines dans lesquels les processus de blaming sont particulièrement saillants et visibles : le domaine des risques et des catastrophes (séance 7), celui de la santé et de la médecine (séance 8), la question des violences interpersonnelles (séance 9), la pauvreté et le sans-abrisme (séance 10), et enfin les violences policières (séance 11). Lors de ces séances, certains doctorants ou certains collègues ont été invités à présenter leurs travaux : Valentin Rio (séance 8), Auréliane Couppey (séance 9), Édouard Gardella (séance 10), Cédric Moreau de Bellaing (séance 11). 

La séance de conclusion (séance 12) a été l’occasion de dresser un bilan du séminaire en reprenant d’abord, à partir des enseignements tirés des différentes séances, les trois opérations constitutives du blaming, puis en formulant des propositions relatives aux évolutions observables dans différents domaines. L’enjeu a été de fournir un schéma explicatif général permettant de rendre compte de la « défatalisation » qui touche certains malheurs mais aussi le type de responsabilisation qui l’accompagne. C’est ce schéma explicatif, encore parcellaire, que nous chercherons à développer dans le séminaire de l’an prochain. 

Publications
  • Avec Morgan Meyer et Göran Sundqvist, « Technical Problematisation: A Democratic Way to Deal with Contested Projects ? », Science, Technology and Society, vol. 27, n°1, 2022, p. 7-22.
  • « Elementos para una sociología de la victmización », dans Víctimas : debates sobre una condición contemporánea, sous la dir. de  Diego Zenobi, Teseo, Buenos Aires, 2023, p. 303-326.

Dernière modification : 3 janvier 2023 17:20

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Sociologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Mobilisation(s) Risques Santé environnementale Sociologie Sociologie politique Violence
Aires culturelles
-
Intervenant·e·s
  • Yannick Barthe [référent·e]   directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités. Fonds Yan-Thomas (LIER-FYT)

Comment, dans les sociétés contemporaines, les malheurs individuels et collectifs sont-ils interprétés et traités ? À qui ou à quoi sont-ils attribués ? Peut-on, à cet égard, repérer des évolutions ou des tendances historiques ? En cherchant à explorer ces questions, ce séminaire entend proposer une analyse sociologique des processus de blaming, c’est-à-dire les processus à travers lesquels certains individus ou certaines entités se voient imputer la responsabilité du malheur qui en frappe d’autres, lesquels sont alors considérés comme victimes. À partir d'exemples empiriques puisés dans les domaines les plus divers (les risques, les violences policières, les discriminations, le harcèlement, le chômage, etc.) et en mobilisant les apports de plusieurs disciplines des sciences sociales (anthropologie, sociologie, science politique, psychologie), on s’efforcera d’analyser les logiques qui sous-tendent le travail d’imputation causale auquel se livrent les acteurs sociaux et le processus de responsabilisation politique qui peut l’accompagner. Ce séminaire sera l’occasion d’aborder sous un nouveau jour certains thèmes classiques des sciences sociales, tels que l’autonomie individuelle, la régulation des conflits, la judiciarisation ou encore la politisation, mais également de saisir certains des traits caractéristiques des sociétés contemporaines ainsi que les transformations qui les affectent.  

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Sociologie – M1/S1-M2/S3
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats
-
Pré-requis
-
  • Bâtiment EHESS-Condorcet
    Salle 25-A
    EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
    1er semestre / hebdomadaire, mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 8 février 2023
    Nombre de séances : 12

    La séance du 4 janvier est annulée et reportée au 18 janvier, de 12:30 à 14:30, salle 25-B, Bâtiment EHESS-Condorcet

Le séminaire a eu cette année pour objectif de construire un cadre d’analyse des processus de « blaming », c’est-à-dire les processus à travers lesquels certains individus ou certaines entités se voient imputer la responsabilité du malheur qui en frappe d’autres, lesquels sont alors considérés comme victimes. À partir de l’étude d’un certain nombre de cas empiriques, l’ambition était également de repérer et de comprendre des évolutions ou d’éventuelles tendances historiques qui caractérisent ce type de processus. 

La première partie du séminaire a consisté à se doter d’un outillage conceptuel permettant d’appréhender les opérations de « blaming ». Au cours de la première séance, et afin définir plus avant le « blaming », nous avons cherché à recenser d’autres schémas d’intelligibilité du malheur qui sont susceptibles de concurrencer voire d’empêcher un processus de blaming : recours à la fatalité, à l’aléa ou la malchance, auto-responsabilisation (self-blame), responsabilisation de la victime (victim-blaming). Cela nous a permis, lors de la deuxième séance, d’identifier ce que nous avons appelé les trois « opérations constitutives » du blaming : l’anormalisation, la victimisation et la responsabilisation. 

Les quatre séances suivantes ont été l’occasion d’examiner les apports de plusieurs disciplines de science sociale et d’y puiser des ressources conceptuelles : l’anthropologie, avec notamment les travaux d’Evans-Pritchard consacrés à la sorcellerie en pays zandé (séance 3), la psychologie sociale, et en particulier ce que l’on appelle les « théories de l’attribution » (séance 4), la sociologie, à partir notamment de l’œuvre majeur du sociologue durkheimien Paul Fauconnet (séance 5), et enfin la science politique et notamment les travaux que cette discipline a consacrés à la notion d’« évitement du blâme » (séance 6). 

Au fil des séances, un certain nombre d’hypothèses ont pu être avancées ainsi que des éléments d’analyse des processus de blaming. L’accent a en particulier été porté sur la place des schémas de causalité qui supportent les opérations de blaming et la nature de la responsabilisation qui en résulte. Ce sont ces hypothèses que nous avons cherché à tester dans la deuxième partie du séminaire, à partir de domaines dans lesquels les processus de blaming sont particulièrement saillants et visibles : le domaine des risques et des catastrophes (séance 7), celui de la santé et de la médecine (séance 8), la question des violences interpersonnelles (séance 9), la pauvreté et le sans-abrisme (séance 10), et enfin les violences policières (séance 11). Lors de ces séances, certains doctorants ou certains collègues ont été invités à présenter leurs travaux : Valentin Rio (séance 8), Auréliane Couppey (séance 9), Édouard Gardella (séance 10), Cédric Moreau de Bellaing (séance 11). 

La séance de conclusion (séance 12) a été l’occasion de dresser un bilan du séminaire en reprenant d’abord, à partir des enseignements tirés des différentes séances, les trois opérations constitutives du blaming, puis en formulant des propositions relatives aux évolutions observables dans différents domaines. L’enjeu a été de fournir un schéma explicatif général permettant de rendre compte de la « défatalisation » qui touche certains malheurs mais aussi le type de responsabilisation qui l’accompagne. C’est ce schéma explicatif, encore parcellaire, que nous chercherons à développer dans le séminaire de l’an prochain. 

Publications
  • Avec Morgan Meyer et Göran Sundqvist, « Technical Problematisation: A Democratic Way to Deal with Contested Projects ? », Science, Technology and Society, vol. 27, n°1, 2022, p. 7-22.
  • « Elementos para una sociología de la victmización », dans Víctimas : debates sobre una condición contemporánea, sous la dir. de  Diego Zenobi, Teseo, Buenos Aires, 2023, p. 303-326.