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UE454 - Introduction à la sémantique : langage, sens et vérité
Lieu et planning
-
Institut Jean-Nicod
RdC-Pavillon Jardin, 29 rue d'Ulm 75005 Paris
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 10:00-12:00
du 12 octobre 2022 au 25 janvier 2023
Description
Dernière modification : 6 juillet 2022 15:09
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Linguistique, sémantique, Philosophie et épistémologie, Psychologie et sciences cognitives, Signes, formes, représentations
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Épistémologie Linguistique Modélisation Philosophie Pragmatique Sciences cognitives Sémantique
- Aires culturelles
- -
Intervenant·e·s
- Alda Mari [référent·e] directrice de recherche, CNRS / Institut Jean-Nicod (IJN)
- Enzo Laurenti doctorant, EHESS / Institut Jean-Nicod (IJN)
Le cours explore la notion de vérité objective et subjective dans le cadre de la théorie des modèles et des développements récents en linguistique et philosophie du langage.
Il introduit d’abord la relation entre sens et vérité en fournissant les outils théoriques et formels nécessaires à son étude. Il explore ensuite la notion de vérité relative et subjective à partir de l’étude des modalités, du temps futur, des évidentiels (indiquant la « source de connaissance ») et des questions biaisées. Le cours présente et discute aussi les théories du mode en abordant les notions de connaissance, croyance et préférence du point de vue de leur encodage linguistique.
Il est fortement conseillé de suivre le cours dès la première séance.
Le programme détaillé est soumis à variation :
Séance 1 : outils pour la sémantique
Séance 2 : outils pour la sémantique
Séance 3 : outils pour la sémantique
Séance 4 : outils pour la sémantique
Séance 5 : mondes possibles
Séance 6 : mondes possibles
Séance 7 : modalité épistémique
Séance 8 : évidentialité
Séance 9 : futur
Séance 10 : questions biaisées
Séance 11 : théories du mode I
Séance 12 : théories du mode II
Master
-
Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – contrôle continu -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – contrôle continu
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
pour toute question, contacter Alda Mari par courriel : alda.mari29@gmail.com
- Direction de travaux des étudiants
les modalités de suivi des mémoires de mastère seront convenues avec l'étudiant·e selon les sujets choisis. Enzo Laurenti sera l'assistant du cours.
- Réception des candidats
l'inscription au séminaire se fera selon les indications données par l'École. Pour toute question concernant le contenu du cours, le suivi et la validation, contacter Alda Mari par courriel : alda.mari29@gmail.com
- Pré-requis
aucun pré-requis.
Compte rendu
La sémantique est l’étude du sens. Cette introduction à la sémantique envisage la notion de sens dans sa relation avec celle de dénotation et pose la question de la relation entre sens et vérité. Après avoir introduit les outils fondamentaux pour l’étude de cette relation (théorie des types, lambda calcul, quantification), il s’attarde sur la notion de modalité et de mondes possibles.
La relation entre sens et vérité est envisagée à l’aune des expressions linguistiques qui renvoient à des possibilités ou nécessités. La présentation de ces notions repose sur la discussion du livre Truth and Veridicality in Grammar and Tought qui propose une analyse pour les expressions modales (pouvoir/devoir), mais aussi le mode (subjonctif/indicatif), les actes de langage (assertion/impératifs/questions) et les attitudes propositionnelles comme croire, penser, vouloir, savoir.
Les approches sémantiques formelles de la modalité sont issues de la logique modale. Les contextes modaux, également connus sous le nom de contextes intensionnels, sont omniprésents dans le langage et peuvent être distingués en différents groupes robustes : a) verbes, adverbes et adjectifs modaux (par exemple, can, must, probably, probable) ; b) verbes d'attitude propositionnels (believe, know, want) ; c) particules « discursives » modales (par exemple, l'allemand wohl, ja) ; d) humeurs (subjonctif, optatif, impératif). Enrichissant encore le cadre logique de l'adéquation empirique, Kratzer (1981, 1991) a introduit de nouveaux paramètres dans l'analyse des modaux : les bases modales et les sources d'ordonnancement, ce qui a permis une interprétation plus fine de distinctions subtiles telles que la modalité épistémique (il doit être malade), déontique (vous devez aller à l'école), bouletique et téléologique, parmi d'autres. Le cadre de Kratzer offrait aux chercheurs un programme permettant d'intégrer les descriptions et les résultats obtenus dans diverses langues, y compris un corpus croissant de données provenant de langues sensiblement différentes de la famille indo-européenne, plus familière. Le travail empirique en cours a permis d'élargir la notion de modalité elle-même, permettant ainsi d'établir des liens substantiels avec des catégories telles que l'évidence et l'évaluation.
La modalisation d'une phrase – par exemple, Joan est {évidemment, peut-être} malade – constitue, à un niveau très fondamental, un commentaire du locuteur sur la proposition Joan est malade ; par exemple, elle exprime le jugement selon lequel la maladie de Joan est considérée soit comme certaine (évidemment), soit comme simplement possible par le locuteur. La modalité affecte donc la véracité de la phrase. En utilisant le terme « modalité » au sens large, nous ciblons un domaine empirique qui englobe les expressions qui rendent compte de l'attitude d'un agent épistémique à l'égard de la vérité d'une proposition et nous comprenons la modalité comme une « évaluation » du contenu propositionnel. La modalité en tant qu'évaluation est comprise comme ayant à voir avec la perspective du locuteur et sa confiance en la vérité ou la véracité de p.
Si le caractère évaluatif de la modalité consiste à indiquer l'attitude du locuteur à l'égard du contenu propositionnel, la notion de modalité s'étend naturellement à deux autres catégories précédemment traitées séparément, à savoir l'évidentiels et les actes de langage. Les évidentiels sont traditionnellement considérées comme codant la source de l'information, bien que les interconnexions avec les modaux aient longtemps laissé les théoriciens perplexes : codant la source de connaissance de l'agent, les évidentiels informent sur l'engagement du locuteur envers la véracité de p. Quant aux actes de langage, ils ont été analysés comme codant l'attitude du locuteur à l'égard d'un contenu propositionnel. Les opérateurs d'actes de langage associés à des demandes ou à des ordres révèlent les attentes et les préférences du locuteur à l'égard du monde réel. En nous appuyant sur des découvertes empiriques, nous voulons montrer que les frontières entre la modalité, l'évidence et les actes de langage ne sont pas aussi nettes qu'on le pensait auparavant. La modalité peut être comprise comme l'évaluation par un agent épistémique d'un contenu propositionnel, et l'agent peut évaluer soit la vérité du contenu propositionnel, soit sa pertinence dans le contexte, soit même l'importance pour ce contenu d'être réalisé. Avec le mode phrastique, l'impact de la modalité en tant qu'évaluation s'étend au niveau de l'énoncé et la modalité en tant qu'évaluation s'interface avec la vérité et l'action, allant au-delà de la seule modalité épistémique.
Le cours couvre l’ensemble de ces questions et s’adresse à un public aussi varié que des linguistes, philosophes, cognitivistes et TAListes.
Dernière modification : 6 juillet 2022 15:09
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Linguistique, sémantique, Philosophie et épistémologie, Psychologie et sciences cognitives, Signes, formes, représentations
- Page web
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- Langues
- français
- Mots-clés
- Épistémologie Linguistique Modélisation Philosophie Pragmatique Sciences cognitives Sémantique
- Aires culturelles
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Intervenant·e·s
- Alda Mari [référent·e] directrice de recherche, CNRS / Institut Jean-Nicod (IJN)
- Enzo Laurenti doctorant, EHESS / Institut Jean-Nicod (IJN)
Le cours explore la notion de vérité objective et subjective dans le cadre de la théorie des modèles et des développements récents en linguistique et philosophie du langage.
Il introduit d’abord la relation entre sens et vérité en fournissant les outils théoriques et formels nécessaires à son étude. Il explore ensuite la notion de vérité relative et subjective à partir de l’étude des modalités, du temps futur, des évidentiels (indiquant la « source de connaissance ») et des questions biaisées. Le cours présente et discute aussi les théories du mode en abordant les notions de connaissance, croyance et préférence du point de vue de leur encodage linguistique.
Il est fortement conseillé de suivre le cours dès la première séance.
Le programme détaillé est soumis à variation :
Séance 1 : outils pour la sémantique
Séance 2 : outils pour la sémantique
Séance 3 : outils pour la sémantique
Séance 4 : outils pour la sémantique
Séance 5 : mondes possibles
Séance 6 : mondes possibles
Séance 7 : modalité épistémique
Séance 8 : évidentialité
Séance 9 : futur
Séance 10 : questions biaisées
Séance 11 : théories du mode I
Séance 12 : théories du mode II
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Séminaires de recherche
– Arts, littératures et langages-Pratiques, discours et usages
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – contrôle continu -
Séminaires de recherche
– Philosophie-Philosophie du langage et de l'esprit
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – contrôle continu
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
pour toute question, contacter Alda Mari par courriel : alda.mari29@gmail.com
- Direction de travaux des étudiants
les modalités de suivi des mémoires de mastère seront convenues avec l'étudiant·e selon les sujets choisis. Enzo Laurenti sera l'assistant du cours.
- Réception des candidats
l'inscription au séminaire se fera selon les indications données par l'École. Pour toute question concernant le contenu du cours, le suivi et la validation, contacter Alda Mari par courriel : alda.mari29@gmail.com
- Pré-requis
aucun pré-requis.
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Institut Jean-Nicod
RdC-Pavillon Jardin, 29 rue d'Ulm 75005 Paris
1er semestre / hebdomadaire, mercredi 10:00-12:00
du 12 octobre 2022 au 25 janvier 2023
La sémantique est l’étude du sens. Cette introduction à la sémantique envisage la notion de sens dans sa relation avec celle de dénotation et pose la question de la relation entre sens et vérité. Après avoir introduit les outils fondamentaux pour l’étude de cette relation (théorie des types, lambda calcul, quantification), il s’attarde sur la notion de modalité et de mondes possibles.
La relation entre sens et vérité est envisagée à l’aune des expressions linguistiques qui renvoient à des possibilités ou nécessités. La présentation de ces notions repose sur la discussion du livre Truth and Veridicality in Grammar and Tought qui propose une analyse pour les expressions modales (pouvoir/devoir), mais aussi le mode (subjonctif/indicatif), les actes de langage (assertion/impératifs/questions) et les attitudes propositionnelles comme croire, penser, vouloir, savoir.
Les approches sémantiques formelles de la modalité sont issues de la logique modale. Les contextes modaux, également connus sous le nom de contextes intensionnels, sont omniprésents dans le langage et peuvent être distingués en différents groupes robustes : a) verbes, adverbes et adjectifs modaux (par exemple, can, must, probably, probable) ; b) verbes d'attitude propositionnels (believe, know, want) ; c) particules « discursives » modales (par exemple, l'allemand wohl, ja) ; d) humeurs (subjonctif, optatif, impératif). Enrichissant encore le cadre logique de l'adéquation empirique, Kratzer (1981, 1991) a introduit de nouveaux paramètres dans l'analyse des modaux : les bases modales et les sources d'ordonnancement, ce qui a permis une interprétation plus fine de distinctions subtiles telles que la modalité épistémique (il doit être malade), déontique (vous devez aller à l'école), bouletique et téléologique, parmi d'autres. Le cadre de Kratzer offrait aux chercheurs un programme permettant d'intégrer les descriptions et les résultats obtenus dans diverses langues, y compris un corpus croissant de données provenant de langues sensiblement différentes de la famille indo-européenne, plus familière. Le travail empirique en cours a permis d'élargir la notion de modalité elle-même, permettant ainsi d'établir des liens substantiels avec des catégories telles que l'évidence et l'évaluation.
La modalisation d'une phrase – par exemple, Joan est {évidemment, peut-être} malade – constitue, à un niveau très fondamental, un commentaire du locuteur sur la proposition Joan est malade ; par exemple, elle exprime le jugement selon lequel la maladie de Joan est considérée soit comme certaine (évidemment), soit comme simplement possible par le locuteur. La modalité affecte donc la véracité de la phrase. En utilisant le terme « modalité » au sens large, nous ciblons un domaine empirique qui englobe les expressions qui rendent compte de l'attitude d'un agent épistémique à l'égard de la vérité d'une proposition et nous comprenons la modalité comme une « évaluation » du contenu propositionnel. La modalité en tant qu'évaluation est comprise comme ayant à voir avec la perspective du locuteur et sa confiance en la vérité ou la véracité de p.
Si le caractère évaluatif de la modalité consiste à indiquer l'attitude du locuteur à l'égard du contenu propositionnel, la notion de modalité s'étend naturellement à deux autres catégories précédemment traitées séparément, à savoir l'évidentiels et les actes de langage. Les évidentiels sont traditionnellement considérées comme codant la source de l'information, bien que les interconnexions avec les modaux aient longtemps laissé les théoriciens perplexes : codant la source de connaissance de l'agent, les évidentiels informent sur l'engagement du locuteur envers la véracité de p. Quant aux actes de langage, ils ont été analysés comme codant l'attitude du locuteur à l'égard d'un contenu propositionnel. Les opérateurs d'actes de langage associés à des demandes ou à des ordres révèlent les attentes et les préférences du locuteur à l'égard du monde réel. En nous appuyant sur des découvertes empiriques, nous voulons montrer que les frontières entre la modalité, l'évidence et les actes de langage ne sont pas aussi nettes qu'on le pensait auparavant. La modalité peut être comprise comme l'évaluation par un agent épistémique d'un contenu propositionnel, et l'agent peut évaluer soit la vérité du contenu propositionnel, soit sa pertinence dans le contexte, soit même l'importance pour ce contenu d'être réalisé. Avec le mode phrastique, l'impact de la modalité en tant qu'évaluation s'étend au niveau de l'énoncé et la modalité en tant qu'évaluation s'interface avec la vérité et l'action, allant au-delà de la seule modalité épistémique.
Le cours couvre l’ensemble de ces questions et s’adresse à un public aussi varié que des linguistes, philosophes, cognitivistes et TAListes.