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UE435 - Dialogues Afriques : les arts en Afrique et dans les diasporas


Lieu et planning


  • Autre lieu Paris
    Cité des Arts, 18 rue de l'Hôtel de Ville 75004 Paris
    2nd semestre / jeudi 18:00-20:00

    • 6 avril 2023
    • 11 mai 2023
    • 1er juin 2023
    • 15 juin 2023

Description


Dernière modification : 5 octobre 2023 11:52

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut des mondes africains (IMAF)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français portugais
Mots-clés
Anthropologie culturelle Arts Danse Diaspora Discrimination Esclavage Esthétique Imaginaire Politique Théâtre
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Christine Douxami [référent·e]   maîtresse de conférences, Université de Franche-Comté / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Julie Peghini   maîtresse de conférences, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis
  • Sarah Fila-Bakabadio   maîtresse de conférences, CY Cergy Paris Université

Protéiforme, le geste performé échappe à tout cadre. De cette liberté et du lien intime qu’il entretient avec un lieu, une histoire, un public naît une pratique qui sait avec force penser et infléchir le politique. C’est le cas en particulier dans les Afriques, où se déploient aujourd’hui des expérimentations d’une grande radicalité autour des formes, des significations et des possibles de la performance.

Le séminaire, dans la continuité des années précédentes, prendra comme point de départ le travail de chercheurs et d'artistes autour des questions liant l'art performatif et le politique. Nous inviterons pour chaque séance des artistes et des chercheurs, envisageant l'Art dans sa dimension engagée et ses possibles dédoublements au sein des sociétés concernés. La question des rapports entre diasporas européennes et américaines et leurs liens avec le continent africain, passera par l'étude de performances issues de ces différents univers.

6 avril 2023 : AbdouMaliq Simone, professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, "Les Performances Concurrentes de la Blackness dans les histoires contemporaines de l’Urbanisation"

Au niveau mondial, la blackness continue d’être un mode de gestion de l’urbanisation intensifiée de populations qui ne cessent de se déplacer en un mouvement constant dans l’espace géographique, ancrant provisoirement ce mouvement dans des zones urbaines pour des périodes plus ou moins longues. De l’est de l’Indonésie au nord-est de l’Inde, en passant par la Méditerranée, le Brésil ou le Pérou, la blackness sert à filtrer, interdire, déchiffrer  et canaliser ce mouvement , ainsi qu’à préfigurer des solidarités d’ordre expérimental.

La présente communication étudie ce type de solidarités, qui gomment pour ainsi dire les implications normatives qui découlent du fait d’être noir(e) – par exemple,en niant toute différence substantielle et en même temps en engendrant une certaine positivé par le biais de projections allant au-delà de l’intégrité reconnue du sujet – solidarités qui se répandent de par le monde en un mouvement cyclique de disparition et de réapparition.

AbdouMaliq Simone est professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, co-directeur du Beyond Inhabitation Lab à Polytechnique, l'Université de Turin, et professeur invité d'études urbaines à l'African Centre for Cities à l'Université du Cap.

20 avril 2023 : performeuse, Hanna Kokolo, "Ordre Temporel Entre Uchronie et Microhistoire"

Dans la pratique de Hanna Kokolo, chaque installation est un traitement de microhistoire via l’uchronie. La contrainte posée est la suivante : elles ont toutes un lien. Pour cette conférence-performance, l’artiste propose de parcourir différentes interprétations de l’histoire sous deux prismes chronologiques : les dates de création véridiques des œuvres, superposées aux temporalités dans lesquelles elles s’inscrivent historiquement. Il s’agit d’une réécriture de l’Histoire, racontée par la descendance des vaincu.e.s et non plus par les vainqueurs.

Cet archivage de la diaspora afropéenne sera déployé dans toute sa générosité par une narration performée pour laquelle Hanna Kokolo embrassera le rôle de conteuse, alternant entre présence physique et acousmatique. Il s’agira de partager ensemble la résurrection de certains pans inanimés de notre récit commun. En plus des représentations visuelles des œuvres présentées, seront diffusées quelques extraits de pièces sonores ou de vidéo, faisant état de mémoire de performance. Ordre Temporel entre Uchronie et Microhistoire est une nouvelle ubiquité, une invitation à fantasmer un périple transcontinental et transtemporel. “À travers les auto-fictions que je crée, j’aborde la question de la mémoire intergénérationnelle, qui viendrait lier tous mes personnages sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Au fur et à mesure, j’en suis venue à me positionner entre ces trois différents champs : l’AfroFéminisme, l’AfroFuturisme et le Décolonialisme.”- Hanna Kokolo, artiste-performeuse.

4 mai : Caroline Deodat, artiste chercheure, "Quand l’image devient orale"

Par le biais de films et d'installations, Caroline Déodat explore les dimensions spectrales de l'image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie expérimentale. De ses obsessions pour les processus d'archivage et d'aliénation, l'histoire et les mythes de la violence, elle cherche les moyens de recomposer des histoires et de tisser des généalogies réduites au silence par la convocation de mémoires hantologiques, d'archives en différées et d'images orales.

Caroline Déodat est artiste et chercheure. Docteure en anthropologie de l'EHESS, elle a été formée à l'École des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du post-diplôme Art. Son travail a été montré au Musée Reina Sofía à Madrid, aux Résonances de la Biennale d'art contemporain de Lyon, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo à Turin, et prochainement au Beursschouwburg à Bruxelles et au 67e Salon de Montrouge. 

Caroline Déodat a recemment été en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme "Fondation Daniel et Nina Carasso x Cité internationale des arts"

11 mai 2023 : Le performer Josué Mugisha présentera la performance Guérir de soi-même - et l’universitaire Catherine Cole (Washington University), aborde le thème  Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan"

Le performer Josué Mugisha : Du festival Les Récréatrâles au Burkina Faso à l’École des Sables au Sénégal, en passant par la musique des Ovahimba de Namibie, des Gnawas du Maroc et le Maloya de l'île de la Réunion, Josué Mugisha partage sa théorie sur le théâtre transposé chez les burundais. Partant du besoin de trouver dans le corps une libération de la parole pour renouveler sa communion avec le regard du public, le postulat de Josué Mugisha part du combat pour trouver ses propres moyens de création dans des conditions politiques souvent peu favorables au développement culturel et artistique.

Catherine Cole, Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan" 

En trente ans de carrière, l'universitaire Tejumola Olaniyan a écrit huit livres et plus de cinquante articles qui couvrent un éventail extraordinaire de sujets et de genres : de la musique pop du Nigérian Fela Kuti et de son art et de sa politique rebelles aux pièces de théâtre des écrivains afro-américains Ntozake Shange et Amiri Baraka ; de l'architecture des garnisons urbaines de Lagos et d'Accra aux espaces liminaux des Caraïbes mis en évidence dans les écrits de Derek Walcott ; des théories sur la “Blackness” aux tendances plus récentes de l'afrocentrisme, du postcolonialisme et du mondialisme. Olaniyan prenait au sérieux les dessins animés politiques africains et les films populaires américains tels que Coming to America, c'est-à-dire des expressions justifiant pleinement une analyse académique et une autoréflexivité critique. Cette présentation soutient que l'héritage intellectuel d'Olaniyan comprend implicitement une théorie et une méthode évolutives d'études culturelles globales sur les Noirs. Grâce à une évaluation systématique de son œuvre, Catherine M. Cole cherche à identifier les principes clés des Global Black Cultural Studies telles qu'Olaniyan les a forgées, ouvrant la voie à une évaluation de la manière dont ses travaux peuvent guider un domaine en constante évolution d'enseignement et de recherche transdisciplinaires sur les cultures noires dans le monde entier.
Catherine M. Cole est professeur de danse et d'anglais à l'université de Washington, où elle a récemment occupé le poste de doyenne de la division des arts. Son dernier ouvrage, Performance and the Afterlives of Injustice (2020), porte sur la danse et les arts vivants dans l'Afrique du Sud contemporaine et au-delà. Ses précédents ouvrages comprennent Performing South Africa's Truth Commission : Stages of Transition (2010), Africa After Gender? (2007) et Ghana's Concert Party Theatre (2001).

15 juin 2023 : Performeur Lamyne M, autour de "Marabout 4.zéro" et la performeure et chercheure Romina de Novelis, autour de "Corpus Mordus : entre performance et Méditerranée".

Marabout 4.zéro avec Lamyne M d’origine Peul comme l’est le terme «gris-gris », ayant fréquenté l’école coranique et les rites traditionnels, Lamyne M connaît le syncrétisme magico-religieux et ces objets qui puisent leur origine et leur efficacité sociale dans la volonté universelle des humains à influencer leur destin. Les religions monothéistes interdisent et punissent les faiseurs et utilisateurs de « gris-gris », «amulettes », « talismans », « fétiches », ce que l’islam nomme Chirq (pratique occulte, sorcellerie). Cependant, cela n’empêche pas la persistance et l’omniprésence de leurs usages par les musulmans, les chrétiens et les juifs, dans des contextes et pour des motifs très contemporains : conflits matrimoniaux, match de foot, examens scolaires, élections politiques, périples migratoires…

Romina de Novellis (artiste performeuse et plasticienne) s'intéresse à la question de la performativité des corps en contexte, dans un espace donné précis, pouvant être à la fois géographique et culturel. De Novellis travaille notamment sur la réécriture du corps dans un contexte culturel, à travers la construction de contre-rituels. Son approche écoféministe, crip et queer lui permet de repenser l'espace de la Méditerranée de manière décoloniale et intersectionnelle.


Master


Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.


Renseignements


Contacts additionnels
chrisluabela@yahoo.fr Fila-Bakabadio@protonmail.com julie.peghini@gmail.com
Informations pratiques

Le cycle Dialogues Afriques est proposé par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et la Cité internationale des arts, est porté par Christine Douxami (IMAF-MCF HDR, Université de Franche-Comté), Julie Peghini (MCF, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis-CEMTI), et Sarah Fila-Bakabadio (MCF, CY Cergy Paris Université-AGORA).

 

Direction de travaux des étudiants

Le suivi des travaux d'étudiant se fera sur rendez vous avec les intervenantes.

Réception des candidats

Les inscriptions se feront sur rendez vous en prenant contact par mail et/ou le premier jour su séminaire.

Pré-requis

Séminaire ouvert au public, à destination des masters 1 et 2, des docorants et post-doctorants. Le séminaire aborde ces questions des Arts performatifs en Afrique et dans la diaspora de façon pluri-disciplinaire abordant à la fois les question esthéthiques, anthropologiques et artistiques.

Dernière modification : 5 octobre 2023 11:52

Type d'UE
Séminaires de centre
Centres
Institut des mondes africains (IMAF)
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie, Signes, formes, représentations
Page web
-
Langues
anglais français portugais
Mots-clés
Anthropologie culturelle Arts Danse Diaspora Discrimination Esclavage Esthétique Imaginaire Politique Théâtre
Aires culturelles
Afrique Amériques Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Christine Douxami [référent·e]   maîtresse de conférences, Université de Franche-Comté / Institut des mondes africains (IMAF)
  • Julie Peghini   maîtresse de conférences, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis
  • Sarah Fila-Bakabadio   maîtresse de conférences, CY Cergy Paris Université

Protéiforme, le geste performé échappe à tout cadre. De cette liberté et du lien intime qu’il entretient avec un lieu, une histoire, un public naît une pratique qui sait avec force penser et infléchir le politique. C’est le cas en particulier dans les Afriques, où se déploient aujourd’hui des expérimentations d’une grande radicalité autour des formes, des significations et des possibles de la performance.

Le séminaire, dans la continuité des années précédentes, prendra comme point de départ le travail de chercheurs et d'artistes autour des questions liant l'art performatif et le politique. Nous inviterons pour chaque séance des artistes et des chercheurs, envisageant l'Art dans sa dimension engagée et ses possibles dédoublements au sein des sociétés concernés. La question des rapports entre diasporas européennes et américaines et leurs liens avec le continent africain, passera par l'étude de performances issues de ces différents univers.

6 avril 2023 : AbdouMaliq Simone, professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, "Les Performances Concurrentes de la Blackness dans les histoires contemporaines de l’Urbanisation"

Au niveau mondial, la blackness continue d’être un mode de gestion de l’urbanisation intensifiée de populations qui ne cessent de se déplacer en un mouvement constant dans l’espace géographique, ancrant provisoirement ce mouvement dans des zones urbaines pour des périodes plus ou moins longues. De l’est de l’Indonésie au nord-est de l’Inde, en passant par la Méditerranée, le Brésil ou le Pérou, la blackness sert à filtrer, interdire, déchiffrer  et canaliser ce mouvement , ainsi qu’à préfigurer des solidarités d’ordre expérimental.

La présente communication étudie ce type de solidarités, qui gomment pour ainsi dire les implications normatives qui découlent du fait d’être noir(e) – par exemple,en niant toute différence substantielle et en même temps en engendrant une certaine positivé par le biais de projections allant au-delà de l’intégrité reconnue du sujet – solidarités qui se répandent de par le monde en un mouvement cyclique de disparition et de réapparition.

AbdouMaliq Simone est professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, co-directeur du Beyond Inhabitation Lab à Polytechnique, l'Université de Turin, et professeur invité d'études urbaines à l'African Centre for Cities à l'Université du Cap.

20 avril 2023 : performeuse, Hanna Kokolo, "Ordre Temporel Entre Uchronie et Microhistoire"

Dans la pratique de Hanna Kokolo, chaque installation est un traitement de microhistoire via l’uchronie. La contrainte posée est la suivante : elles ont toutes un lien. Pour cette conférence-performance, l’artiste propose de parcourir différentes interprétations de l’histoire sous deux prismes chronologiques : les dates de création véridiques des œuvres, superposées aux temporalités dans lesquelles elles s’inscrivent historiquement. Il s’agit d’une réécriture de l’Histoire, racontée par la descendance des vaincu.e.s et non plus par les vainqueurs.

Cet archivage de la diaspora afropéenne sera déployé dans toute sa générosité par une narration performée pour laquelle Hanna Kokolo embrassera le rôle de conteuse, alternant entre présence physique et acousmatique. Il s’agira de partager ensemble la résurrection de certains pans inanimés de notre récit commun. En plus des représentations visuelles des œuvres présentées, seront diffusées quelques extraits de pièces sonores ou de vidéo, faisant état de mémoire de performance. Ordre Temporel entre Uchronie et Microhistoire est une nouvelle ubiquité, une invitation à fantasmer un périple transcontinental et transtemporel. “À travers les auto-fictions que je crée, j’aborde la question de la mémoire intergénérationnelle, qui viendrait lier tous mes personnages sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Au fur et à mesure, j’en suis venue à me positionner entre ces trois différents champs : l’AfroFéminisme, l’AfroFuturisme et le Décolonialisme.”- Hanna Kokolo, artiste-performeuse.

4 mai : Caroline Deodat, artiste chercheure, "Quand l’image devient orale"

Par le biais de films et d'installations, Caroline Déodat explore les dimensions spectrales de l'image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie expérimentale. De ses obsessions pour les processus d'archivage et d'aliénation, l'histoire et les mythes de la violence, elle cherche les moyens de recomposer des histoires et de tisser des généalogies réduites au silence par la convocation de mémoires hantologiques, d'archives en différées et d'images orales.

Caroline Déodat est artiste et chercheure. Docteure en anthropologie de l'EHESS, elle a été formée à l'École des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du post-diplôme Art. Son travail a été montré au Musée Reina Sofía à Madrid, aux Résonances de la Biennale d'art contemporain de Lyon, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo à Turin, et prochainement au Beursschouwburg à Bruxelles et au 67e Salon de Montrouge. 

Caroline Déodat a recemment été en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme "Fondation Daniel et Nina Carasso x Cité internationale des arts"

11 mai 2023 : Le performer Josué Mugisha présentera la performance Guérir de soi-même - et l’universitaire Catherine Cole (Washington University), aborde le thème  Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan"

Le performer Josué Mugisha : Du festival Les Récréatrâles au Burkina Faso à l’École des Sables au Sénégal, en passant par la musique des Ovahimba de Namibie, des Gnawas du Maroc et le Maloya de l'île de la Réunion, Josué Mugisha partage sa théorie sur le théâtre transposé chez les burundais. Partant du besoin de trouver dans le corps une libération de la parole pour renouveler sa communion avec le regard du public, le postulat de Josué Mugisha part du combat pour trouver ses propres moyens de création dans des conditions politiques souvent peu favorables au développement culturel et artistique.

Catherine Cole, Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan" 

En trente ans de carrière, l'universitaire Tejumola Olaniyan a écrit huit livres et plus de cinquante articles qui couvrent un éventail extraordinaire de sujets et de genres : de la musique pop du Nigérian Fela Kuti et de son art et de sa politique rebelles aux pièces de théâtre des écrivains afro-américains Ntozake Shange et Amiri Baraka ; de l'architecture des garnisons urbaines de Lagos et d'Accra aux espaces liminaux des Caraïbes mis en évidence dans les écrits de Derek Walcott ; des théories sur la “Blackness” aux tendances plus récentes de l'afrocentrisme, du postcolonialisme et du mondialisme. Olaniyan prenait au sérieux les dessins animés politiques africains et les films populaires américains tels que Coming to America, c'est-à-dire des expressions justifiant pleinement une analyse académique et une autoréflexivité critique. Cette présentation soutient que l'héritage intellectuel d'Olaniyan comprend implicitement une théorie et une méthode évolutives d'études culturelles globales sur les Noirs. Grâce à une évaluation systématique de son œuvre, Catherine M. Cole cherche à identifier les principes clés des Global Black Cultural Studies telles qu'Olaniyan les a forgées, ouvrant la voie à une évaluation de la manière dont ses travaux peuvent guider un domaine en constante évolution d'enseignement et de recherche transdisciplinaires sur les cultures noires dans le monde entier.
Catherine M. Cole est professeur de danse et d'anglais à l'université de Washington, où elle a récemment occupé le poste de doyenne de la division des arts. Son dernier ouvrage, Performance and the Afterlives of Injustice (2020), porte sur la danse et les arts vivants dans l'Afrique du Sud contemporaine et au-delà. Ses précédents ouvrages comprennent Performing South Africa's Truth Commission : Stages of Transition (2010), Africa After Gender? (2007) et Ghana's Concert Party Theatre (2001).

15 juin 2023 : Performeur Lamyne M, autour de "Marabout 4.zéro" et la performeure et chercheure Romina de Novelis, autour de "Corpus Mordus : entre performance et Méditerranée".

Marabout 4.zéro avec Lamyne M d’origine Peul comme l’est le terme «gris-gris », ayant fréquenté l’école coranique et les rites traditionnels, Lamyne M connaît le syncrétisme magico-religieux et ces objets qui puisent leur origine et leur efficacité sociale dans la volonté universelle des humains à influencer leur destin. Les religions monothéistes interdisent et punissent les faiseurs et utilisateurs de « gris-gris », «amulettes », « talismans », « fétiches », ce que l’islam nomme Chirq (pratique occulte, sorcellerie). Cependant, cela n’empêche pas la persistance et l’omniprésence de leurs usages par les musulmans, les chrétiens et les juifs, dans des contextes et pour des motifs très contemporains : conflits matrimoniaux, match de foot, examens scolaires, élections politiques, périples migratoires…

Romina de Novellis (artiste performeuse et plasticienne) s'intéresse à la question de la performativité des corps en contexte, dans un espace donné précis, pouvant être à la fois géographique et culturel. De Novellis travaille notamment sur la réécriture du corps dans un contexte culturel, à travers la construction de contre-rituels. Son approche écoféministe, crip et queer lui permet de repenser l'espace de la Méditerranée de manière décoloniale et intersectionnelle.

Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.

Contacts additionnels
chrisluabela@yahoo.fr Fila-Bakabadio@protonmail.com julie.peghini@gmail.com
Informations pratiques

Le cycle Dialogues Afriques est proposé par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et la Cité internationale des arts, est porté par Christine Douxami (IMAF-MCF HDR, Université de Franche-Comté), Julie Peghini (MCF, Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis-CEMTI), et Sarah Fila-Bakabadio (MCF, CY Cergy Paris Université-AGORA).

 

Direction de travaux des étudiants

Le suivi des travaux d'étudiant se fera sur rendez vous avec les intervenantes.

Réception des candidats

Les inscriptions se feront sur rendez vous en prenant contact par mail et/ou le premier jour su séminaire.

Pré-requis

Séminaire ouvert au public, à destination des masters 1 et 2, des docorants et post-doctorants. Le séminaire aborde ces questions des Arts performatifs en Afrique et dans la diaspora de façon pluri-disciplinaire abordant à la fois les question esthéthiques, anthropologiques et artistiques.

  • Autre lieu Paris
    Cité des Arts, 18 rue de l'Hôtel de Ville 75004 Paris
    2nd semestre / jeudi 18:00-20:00

    • 6 avril 2023
    • 11 mai 2023
    • 1er juin 2023
    • 15 juin 2023

6 avril 2023 : AbdouMaliq Simone, professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, "Les Performances Concurrentes de la Blackness dans les histoires contemporaines de l’Urbanisation"

Au niveau mondial, la blackness continue d’être un mode de gestion de l’urbanisation intensifiée de populations qui ne cessent de se déplacer en un mouvement constant dans l’espace géographique, ancrant provisoirement ce mouvement dans des zones urbaines pour des périodes plus ou moins longues. De l’est de l’Indonésie au nord-est de l’Inde, en passant par la Méditerranée, le Brésil ou le Pérou, la blackness sert à filtrer, interdire, déchiffrer  et canaliser ce mouvement , ainsi qu’à préfigurer des solidarités d’ordre expérimental.

La présente communication étudie ce type de solidarités, qui gomment pour ainsi dire les implications normatives qui découlent du fait d’être noir(e) – par exemple,en niant toute différence substantielle et en même temps en engendrant une certaine positivé par le biais de projections allant au-delà de l’intégrité reconnue du sujet – solidarités qui se répandent de par le monde en un mouvement cyclique de disparition et de réapparition.

AbdouMaliq Simone est professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, co-directeur du Beyond Inhabitation Lab à Polytechnique, l'Université de Turin, et professeur invité d'études urbaines à l'African Centre for Cities à l'Université du Cap.

20 avril 2023 : performeuse, Hanna Kokolo, "Ordre Temporel Entre Uchronie et Microhistoire"

Dans la pratique de Hanna Kokolo, chaque installation est un traitement de microhistoire via l’uchronie. La contrainte posée est la suivante : elles ont toutes un lien. Pour cette conférence-performance, l’artiste propose de parcourir différentes interprétations de l’histoire sous deux prismes chronologiques : les dates de création véridiques des œuvres, superposées aux temporalités dans lesquelles elles s’inscrivent historiquement. Il s’agit d’une réécriture de l’Histoire, racontée par la descendance des vaincu.e.s et non plus par les vainqueurs.

Cet archivage de la diaspora afropéenne sera déployé dans toute sa générosité par une narration performée pour laquelle Hanna Kokolo embrassera le rôle de conteuse, alternant entre présence physique et acousmatique. Il s’agira de partager ensemble la résurrection de certains pans inanimés de notre récit commun. En plus des représentations visuelles des œuvres présentées, seront diffusées quelques extraits de pièces sonores ou de vidéo, faisant état de mémoire de performance. Ordre Temporel entre Uchronie et Microhistoire est une nouvelle ubiquité, une invitation à fantasmer un périple transcontinental et transtemporel. “À travers les auto-fictions que je crée, j’aborde la question de la mémoire intergénérationnelle, qui viendrait lier tous mes personnages sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Au fur et à mesure, j’en suis venue à me positionner entre ces trois différents champs : l’AfroFéminisme, l’AfroFuturisme et le Décolonialisme.”- Hanna Kokolo, artiste-performeuse.

4 mai : Caroline Deodat, artiste chercheure, "Quand l’image devient orale"

Par le biais de films et d'installations, Caroline Déodat explore les dimensions spectrales de l'image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie expérimentale. De ses obsessions pour les processus d'archivage et d'aliénation, l'histoire et les mythes de la violence, elle cherche les moyens de recomposer des histoires et de tisser des généalogies réduites au silence par la convocation de mémoires hantologiques, d'archives en différées et d'images orales.

Caroline Déodat est artiste et chercheure. Docteure en anthropologie de l'EHESS, elle a été formée à l'École des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du post-diplôme Art. Son travail a été montré au Musée Reina Sofía à Madrid, aux Résonances de la Biennale d'art contemporain de Lyon, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo à Turin, et prochainement au Beursschouwburg à Bruxelles et au 67e Salon de Montrouge. 

Caroline Déodat a recemment été en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme "Fondation Daniel et Nina Carasso x Cité internationale des arts"

11 mai 2023 : Le performer Josué Mugisha présentera la performance Guérir de soi-même - et l’universitaire Catherine Cole (Washington University), aborde le thème  Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan"

Le performer Josué Mugisha : Du festival Les Récréatrâles au Burkina Faso à l’École des Sables au Sénégal, en passant par la musique des Ovahimba de Namibie, des Gnawas du Maroc et le Maloya de l'île de la Réunion, Josué Mugisha partage sa théorie sur le théâtre transposé chez les burundais. Partant du besoin de trouver dans le corps une libération de la parole pour renouveler sa communion avec le regard du public, le postulat de Josué Mugisha part du combat pour trouver ses propres moyens de création dans des conditions politiques souvent peu favorables au développement culturel et artistique.

Catherine Cole, Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan" 

En trente ans de carrière, l'universitaire Tejumola Olaniyan a écrit huit livres et plus de cinquante articles qui couvrent un éventail extraordinaire de sujets et de genres : de la musique pop du Nigérian Fela Kuti et de son art et de sa politique rebelles aux pièces de théâtre des écrivains afro-américains Ntozake Shange et Amiri Baraka ; de l'architecture des garnisons urbaines de Lagos et d'Accra aux espaces liminaux des Caraïbes mis en évidence dans les écrits de Derek Walcott ; des théories sur la “Blackness” aux tendances plus récentes de l'afrocentrisme, du postcolonialisme et du mondialisme. Olaniyan prenait au sérieux les dessins animés politiques africains et les films populaires américains tels que Coming to America, c'est-à-dire des expressions justifiant pleinement une analyse académique et une autoréflexivité critique. Cette présentation soutient que l'héritage intellectuel d'Olaniyan comprend implicitement une théorie et une méthode évolutives d'études culturelles globales sur les Noirs. Grâce à une évaluation systématique de son œuvre, Catherine M. Cole cherche à identifier les principes clés des Global Black Cultural Studies telles qu'Olaniyan les a forgées, ouvrant la voie à une évaluation de la manière dont ses travaux peuvent guider un domaine en constante évolution d'enseignement et de recherche transdisciplinaires sur les cultures noires dans le monde entier.
Catherine M. Cole est professeur de danse et d'anglais à l'université de Washington, où elle a récemment occupé le poste de doyenne de la division des arts. Son dernier ouvrage, Performance and the Afterlives of Injustice (2020), porte sur la danse et les arts vivants dans l'Afrique du Sud contemporaine et au-delà. Ses précédents ouvrages comprennent Performing South Africa's Truth Commission : Stages of Transition (2010), Africa After Gender? (2007) et Ghana's Concert Party Theatre (2001).

15 juin 2023 : Performeur Lamyne M , autour de "Marabout 4.zéro" et la performeure et chercheure Romina de Novelis, autour de "Corpus Mordus : entre performance et Méditerranée".

Marabout 4.zéro avec Lamyne M D’origine Peul comme l’est le terme «gris-gris », ayant fréquenté l’école coranique et les rites traditionnels, Lamyne M connaît le syncrétisme magico-religieux et ces objets qui puisent leur origine et leur efficacité sociale dans la volonté universelle des humains à influencer leur destin. Les religions monothéistes interdisent et punissent les faiseurs et utilisateurs de « gris-gris », «amulettes », « talismans », « fétiches », ce que l’islam nomme Chirq (pratique occulte, sorcellerie). Cependant, cela n’empêche pas la persistance et l’omniprésence de leurs usages par les musulmans, les chrétiens et les juifs, dans des contextes et pour des motifs très contemporains : conflits matrimoniaux, match de foot, examens scolaires, élections politiques, périples migratoires…

Romina de Novellis (artiste performeuse et plasticienne) s'intéresse à la question de la performativité des corps en contexte, dans un espace donné précis, pouvant être à la fois géographique et culturel. De Novellis travaille notamment sur la réécriture du corps dans un contexte culturel, à travers la construction de contre-rituels. Son approche écoféministe, crip et queer lui permet de repenser l'espace de la Méditerranée de manière décoloniale et intersectionnelle.