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UE39 - Société et pouvoir à l'époque moderne
Lieu et planning
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_24
annuel / hebdomadaire, vendredi 09:00-11:00
du 4 novembre 2022 au 9 juin 2023
Nombre de séances : 24
Description
Dernière modification : 1 octobre 2022 11:54
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Anthropologie historique Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Famille Genre Histoire Histoire économique et sociale Institutions Parenté Politique Ville
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Fanny Cosandey [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Robert Descimon directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Elie Haddad chargé de recherche, CNRS / Centre de recherches historiques (CRH)
Ce séminaire se veut un atelier de fabrication et de démonstration d’une histoire sociale inscrite dans l’espace politique de l’Ancien Régime. En interrogeant les modalités de participation au pouvoir tout en saisissant les cadres dans lesquels évoluent les ordres, corps, communautés, familles et individus, il cherche à éclairer les évolutions du fonctionnement des systèmes politiques, notamment de la France dite « moderne ». D’un point de vue pédagogique et méthodologique, le séminaire présente des recherches en train de se faire, fondées sur des travaux empiriques qui portent une attention particulière à la construction et à l’usage des sources, mais toujours dans le cadre d’interrogations systémiques visant à énoncer des propositions générales.
L’année sera partagée en deux séquences principales d’interventions. La première sera consacrée à la question du fief et de la seigneurie durant l’Ancien Régime, aux constructions juridiques, politiques et sociales dont ces deux réalités incontournables de la domination sont l’objet, et aux transformations qui les accompagnent. La seconde séquence portera sur les mutations de la société parisienne du début du XVIe au début du XVIIIe siècle. Paris est en effet passé d’une « bonne ville » dont le patriciat gérait les affaires locales sous le contrôle d’un pouvoir royal représenté par de grandes institutions à une ville marquée par le triomphe de la noblesse de robe. Ce mouvement va de pair avec le recul de la mobilité sociale, la marginalisation des marchands, artisans et gens de loi, et l’essor des financiers maniant les deniers publics. Les familles liées au pouvoir durent s’adapter à ce changement social et elles se segmentèrent suivant diverses modalités que des études de cas étudieront pour mieux comprendre les nouvelles divisions sociales du règne de Louis XIV.
1re séquence. Monarchie et féodalité à l’époque moderne
4 novembre : Séance introductive
18 novembre-9 décembre : Fanny Cosandey, Robert Descimon et Élie Haddad, Seigneuries, féodalité et noblesse
16 décembre : discussion autour du livre de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime (Paris, Fayard, 2022).
6 janvier-3 février : Fanny Cosandey, Robert Descimon et Élie Haddad, Seigneuries, féodalité et noblesse (suite)
10 février : Gauthier Puech (doctorant EHESS-Sorbonne Université), À la « petit cour » de Louis XIV : famille et parenté au sein du service des cérémonies
17 février : Julie Özcan (doctorante EHESS), Dévolution, héritage et transmission : analogie entre les pratiques féminines des familles royales anglaise, française et ottomane (1550-1720)
Pas de séances le 24 février (vacances d’hiver)
3 mars : Romain Benoît-Lévy (doctorant Rennes 2), Sur les terres de l'honneur : préséances de fiefs et droits seigneuriaux devant le Tribunal des maréchaux de France, mi-XVIIe - fin XVIIIe s.
2e séquence. les mutations de la société parisienne (début XVIe-XVIIIe siècle)
10 mars : Robert Descimon, La signification sociale des troubles de religion sous la Ligue
17 mars : Tom Hamilton (Durham University), La violence et ses limites dans la milice bourgeoise à Paris au XVIe siècle
24 mars : Tom Hamilton (Durham University), Genre et justice criminelle en France vers 1600 : la vengeance d’une veuve
31 mars-7 avril : Robert Descimon et Élie Haddad, Mobilité sociale et segmentation des lignages
14-21 avril : Laurence Croq (Université Paris Nanterre) et Mathieu Marraud (CNRS), Les deux voies de politisation de la bourgeoisie parisienne au XVIIIe siècle
Pas de séances les 28 avril et 5 mai (vacances de printemps)
12 mai, 26 mai et 2 juin : Martine Bennini, Robert Descimon, Élie Haddad, La robe et les transformations de la société parisienne au XVIIe siècle
Attention : pas de séance le 19 mai (établissement fermé).
La séance du 26 mai 2023 se déroulera en salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris.
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
contacter les enseignants par courriel.
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous, bureau P-4_01, EHESS, 54 Bd Raspail 75006 Paris.
- Réception des candidats
sur rendez-vous, bureau P-4_01, EHESS, 54 Bd Raspail 75006 Paris.
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Le séminaire a été organisé en deux thèmes principaux. Dans la continuité de travaux inaugurés l’année précédente, plusieurs séances se sont penchées sur les rapports complexes entre monarchie et féodalité à l’époque moderne. La question a été abordée aussi bien à partir du point de vue des seigneurs et des possesseurs de fiefs (Élie Haddad) qu’à partir de celui des jurisconsultes au service du pouvoir royal, à l’instar de René Choppin (Fanny Cosandey). Elle a permis d’envisager les liens entre seigneuries, fiefs et noblesse dans différents pays européens (Élie Haddad) comme dans la noblesse de robe fondée sur la possession des grands offices de magistrature (Robert Descimon). Ont été soulevés les problèmes de territorialisation et de conception de l’espace ainsi que leurs évolutions au cours de l’époque moderne, tant à travers l’exemple du domaine royal (Fanny Cosandey) que des différents types de description et de représentation des seigneuries (Élie Haddad). Romain Benoît-Lévy a, quant à lui, pu montrer comment les préséances de fiefs et les droits seigneuriaux provoquent des conflits qui sont en partie régulés en étant portés devant le Tribunal des maréchaux de France entre la mi-XVIIe et la fin du XVIIIe siècle.
En marge de ce thème, trois séances ont été consacrées à la place des relations familiales et de parenté dans le milieu de la cour, à travers une discussion du livre de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime (Paris, Fayard, 2022), à travers une approche du service des cérémonies, notamment des introducteurs des ambassadeurs, sous Louis XIV (Gauthier Puech), et à travers une comparaison entre les modalités féminines de la transmission, de la dévolution et de l’héritage dans les familles royales anglaise, française et ottomane entre 1550 et 1720 (Julie Özcan).
Le second thème a porté sur les mutations de la société parisienne entre le début du XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Robert Descimon et Tom Hamilton ont notamment travaillé sur la signification sociale qu’il est possible de donner aux troubles de religion dans la seconde moitié du XVIe siècle, que ce soit par l’étude de la milice bourgeoise parisienne, des transformations sociales et politiques de Paris depuis le début du XVIe siècle, ou de ce que révèle la vengeance d’une veuve des rapports entre genre et justice criminelle lorsqu’il s’agit de solder des comptes des guerres de Religion. Robert Descimon et Élie Haddad ont posé la question des liens possibles entre mobilité sociale et segmentation des lignages grâce à des études de cas inscrites dans les évolutions que connaît Paris comme capitale au XVIIe siècle. Cette approche a été complétée par un regard sur les transformations de la société parisienne durant la première moitié du XVIIe siècle que l’étude du corpus de la haute robe parisienne met en évidence (avec Martine Bennini). Laurence Croq et Mathieu Marraud ont prolongé la réflexion sur ces mutations en déplaçant le regard vers la bourgeoisie marchande parisienne du XVIIIe siècle, en montrant que celle-ci s’est politisée suivant deux voies très différentes, l’une fondée avant tout sur l’inscription dans les lieux du pouvoir corporatif urbain, avec un fort attachement à ses valeurs et au jansénisme, l’autre se tournant vers l’adhésion à l’idéologie royale et se traduisant dans l’extension des horizons sociaux et une moindre présence dans les lieux traditionnels de la notabilité. Jonathan Dewald, enfin, a replacé ces changements dans le contexte plus général des transformations du langage de la propriété entre 1660 et la Révolution française, dont le fondement social et économique, notamment pour assurer la solidité de la possession de la terre, a été essentiel.
Publications
Fanny Cosandey
- Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime, Paris, Fayard, 2022.
Dernière modification : 1 octobre 2022 11:54
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Anthropologie historique Domination Droit, normes et société Dynamiques sociales Famille Genre Histoire Histoire économique et sociale Institutions Parenté Politique Ville
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Fanny Cosandey [référent·e] directrice d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Robert Descimon directeur d'études (retraité·e), EHESS / Centre de recherches historiques (CRH)
- Elie Haddad chargé de recherche, CNRS / Centre de recherches historiques (CRH)
Ce séminaire se veut un atelier de fabrication et de démonstration d’une histoire sociale inscrite dans l’espace politique de l’Ancien Régime. En interrogeant les modalités de participation au pouvoir tout en saisissant les cadres dans lesquels évoluent les ordres, corps, communautés, familles et individus, il cherche à éclairer les évolutions du fonctionnement des systèmes politiques, notamment de la France dite « moderne ». D’un point de vue pédagogique et méthodologique, le séminaire présente des recherches en train de se faire, fondées sur des travaux empiriques qui portent une attention particulière à la construction et à l’usage des sources, mais toujours dans le cadre d’interrogations systémiques visant à énoncer des propositions générales.
L’année sera partagée en deux séquences principales d’interventions. La première sera consacrée à la question du fief et de la seigneurie durant l’Ancien Régime, aux constructions juridiques, politiques et sociales dont ces deux réalités incontournables de la domination sont l’objet, et aux transformations qui les accompagnent. La seconde séquence portera sur les mutations de la société parisienne du début du XVIe au début du XVIIIe siècle. Paris est en effet passé d’une « bonne ville » dont le patriciat gérait les affaires locales sous le contrôle d’un pouvoir royal représenté par de grandes institutions à une ville marquée par le triomphe de la noblesse de robe. Ce mouvement va de pair avec le recul de la mobilité sociale, la marginalisation des marchands, artisans et gens de loi, et l’essor des financiers maniant les deniers publics. Les familles liées au pouvoir durent s’adapter à ce changement social et elles se segmentèrent suivant diverses modalités que des études de cas étudieront pour mieux comprendre les nouvelles divisions sociales du règne de Louis XIV.
1re séquence. Monarchie et féodalité à l’époque moderne
4 novembre : Séance introductive
18 novembre-9 décembre : Fanny Cosandey, Robert Descimon et Élie Haddad, Seigneuries, féodalité et noblesse
16 décembre : discussion autour du livre de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime (Paris, Fayard, 2022).
6 janvier-3 février : Fanny Cosandey, Robert Descimon et Élie Haddad, Seigneuries, féodalité et noblesse (suite)
10 février : Gauthier Puech (doctorant EHESS-Sorbonne Université), À la « petit cour » de Louis XIV : famille et parenté au sein du service des cérémonies
17 février : Julie Özcan (doctorante EHESS), Dévolution, héritage et transmission : analogie entre les pratiques féminines des familles royales anglaise, française et ottomane (1550-1720)
Pas de séances le 24 février (vacances d’hiver)
3 mars : Romain Benoît-Lévy (doctorant Rennes 2), Sur les terres de l'honneur : préséances de fiefs et droits seigneuriaux devant le Tribunal des maréchaux de France, mi-XVIIe - fin XVIIIe s.
2e séquence. les mutations de la société parisienne (début XVIe-XVIIIe siècle)
10 mars : Robert Descimon, La signification sociale des troubles de religion sous la Ligue
17 mars : Tom Hamilton (Durham University), La violence et ses limites dans la milice bourgeoise à Paris au XVIe siècle
24 mars : Tom Hamilton (Durham University), Genre et justice criminelle en France vers 1600 : la vengeance d’une veuve
31 mars-7 avril : Robert Descimon et Élie Haddad, Mobilité sociale et segmentation des lignages
14-21 avril : Laurence Croq (Université Paris Nanterre) et Mathieu Marraud (CNRS), Les deux voies de politisation de la bourgeoisie parisienne au XVIIIe siècle
Pas de séances les 28 avril et 5 mai (vacances de printemps)
12 mai, 26 mai et 2 juin : Martine Bennini, Robert Descimon, Élie Haddad, La robe et les transformations de la société parisienne au XVIIe siècle
Attention : pas de séance le 19 mai (établissement fermé).
La séance du 26 mai 2023 se déroulera en salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris.
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
contacter les enseignants par courriel.
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous, bureau P-4_01, EHESS, 54 Bd Raspail 75006 Paris.
- Réception des candidats
sur rendez-vous, bureau P-4_01, EHESS, 54 Bd Raspail 75006 Paris.
- Pré-requis
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-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_24
annuel / hebdomadaire, vendredi 09:00-11:00
du 4 novembre 2022 au 9 juin 2023
Nombre de séances : 24
Le séminaire a été organisé en deux thèmes principaux. Dans la continuité de travaux inaugurés l’année précédente, plusieurs séances se sont penchées sur les rapports complexes entre monarchie et féodalité à l’époque moderne. La question a été abordée aussi bien à partir du point de vue des seigneurs et des possesseurs de fiefs (Élie Haddad) qu’à partir de celui des jurisconsultes au service du pouvoir royal, à l’instar de René Choppin (Fanny Cosandey). Elle a permis d’envisager les liens entre seigneuries, fiefs et noblesse dans différents pays européens (Élie Haddad) comme dans la noblesse de robe fondée sur la possession des grands offices de magistrature (Robert Descimon). Ont été soulevés les problèmes de territorialisation et de conception de l’espace ainsi que leurs évolutions au cours de l’époque moderne, tant à travers l’exemple du domaine royal (Fanny Cosandey) que des différents types de description et de représentation des seigneuries (Élie Haddad). Romain Benoît-Lévy a, quant à lui, pu montrer comment les préséances de fiefs et les droits seigneuriaux provoquent des conflits qui sont en partie régulés en étant portés devant le Tribunal des maréchaux de France entre la mi-XVIIe et la fin du XVIIIe siècle.
En marge de ce thème, trois séances ont été consacrées à la place des relations familiales et de parenté dans le milieu de la cour, à travers une discussion du livre de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime (Paris, Fayard, 2022), à travers une approche du service des cérémonies, notamment des introducteurs des ambassadeurs, sous Louis XIV (Gauthier Puech), et à travers une comparaison entre les modalités féminines de la transmission, de la dévolution et de l’héritage dans les familles royales anglaise, française et ottomane entre 1550 et 1720 (Julie Özcan).
Le second thème a porté sur les mutations de la société parisienne entre le début du XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Robert Descimon et Tom Hamilton ont notamment travaillé sur la signification sociale qu’il est possible de donner aux troubles de religion dans la seconde moitié du XVIe siècle, que ce soit par l’étude de la milice bourgeoise parisienne, des transformations sociales et politiques de Paris depuis le début du XVIe siècle, ou de ce que révèle la vengeance d’une veuve des rapports entre genre et justice criminelle lorsqu’il s’agit de solder des comptes des guerres de Religion. Robert Descimon et Élie Haddad ont posé la question des liens possibles entre mobilité sociale et segmentation des lignages grâce à des études de cas inscrites dans les évolutions que connaît Paris comme capitale au XVIIe siècle. Cette approche a été complétée par un regard sur les transformations de la société parisienne durant la première moitié du XVIIe siècle que l’étude du corpus de la haute robe parisienne met en évidence (avec Martine Bennini). Laurence Croq et Mathieu Marraud ont prolongé la réflexion sur ces mutations en déplaçant le regard vers la bourgeoisie marchande parisienne du XVIIIe siècle, en montrant que celle-ci s’est politisée suivant deux voies très différentes, l’une fondée avant tout sur l’inscription dans les lieux du pouvoir corporatif urbain, avec un fort attachement à ses valeurs et au jansénisme, l’autre se tournant vers l’adhésion à l’idéologie royale et se traduisant dans l’extension des horizons sociaux et une moindre présence dans les lieux traditionnels de la notabilité. Jonathan Dewald, enfin, a replacé ces changements dans le contexte plus général des transformations du langage de la propriété entre 1660 et la Révolution française, dont le fondement social et économique, notamment pour assurer la solidité de la possession de la terre, a été essentiel.
Publications
Fanny Cosandey
- Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime, Paris, Fayard, 2022.