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UE36 - Climat et mémoire des connaissances. Voies nouvelles pour l’histoire des sciences


Lieu et planning


  • Campus Condorcet (Humathèque/bât. recherche Sud/Nord)
    Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 2.14 - Humathèque
    annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 10:30-12:30
    du 25 novembre 2022 au 9 juin 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 6 septembre 2022 11:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
http://eric-brian-infos.blogspot.com/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Épistémologie Études des sciences contemporaines Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle Mémoire Sciences
Aires culturelles
Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Éric Brian [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH), Groupe d'histoire économique (CRH-GrHEco)

Ce séminaire annuel se tiendra de novembre à juin. La longue historiographie des sciences et des techniques interroge diversement les conditions de possibilité de tous ordres de la formation des connaissances. Cette diversité va de pair avec des approches tout aussi diverses des rapports de causalité entre ces conditions et les connaissances ainsi formées ou leurs transformations. Partant de textes proposés aux participants et de présentations de travaux, le séminaire examinera quelques-unes d’entre elles et notamment la notion de « climat des sciences » exprimée en plusieurs occasions par Lucien Febvre pour s’affranchir de déterminismes étroits. Dès lors, les formes variées prises par la mémoire des sciences apparaîtront prépondérantes. Plusieurs exemples en seront donnés et des voies méthodologiques indiquées.

Vendredi 25 novembre : La question des conditions de possibilité.
   
Vendredi 9 décembre :
Les causalités en historiographie des connaissances.
    
Vendredi 13 janvier : Le corpus fevrien.
  
Vendredi 27 janvier : 
Les critiques de Febvre à l’encontre de la philosophie et de l’historiographie spécialisée.
  
Vendredi 10 février : Les actes de connaissance selon Febvre, inquiétude, instabilité, environnement.
    
Vendredi 24 février : Ni mentalité ni outillage mental !
    
Vendredi 10 mars : Vers une praxéologie historique des connaissances, son objet, sa dynamique.
      
Vendredi 24 mars : Son objet : le climat des sciences, irruption de la géographie humaine dans l’épistémologie !
    
Vendredi 14 avril :  Un exemple : l’histoire intellectuelle selon Jean-Claude Perrot.
     
Vendredi 12 mai :
Sa dynamique : la mémoire des connaissances, d’après le surrationalisme bachelardien, et quelques cas.
     
Vendredi 26 mai : La mémoire des connaissances d’après la théorie de la mémoire collective de de Maurice Halbwachs.
        
Vendredi 9 juin : Les savants sont des animaux comme les autres ! La mémoire des connaissances après la sociologie cognitive de Aaron V. Cicourel.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Direction de travaux des étudiants

après l'envoi d'un projet de recherche par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Pré-requis
-

Compte rendu


Le séminaire de la direction d’études 2022-2023 a rendu compte de l’enquête qui a abouti à la publication des textes de Lucien Febvre sur les rapports entre l’histoire et les sciences, rapports entendu tant en considérant ce que les sciences ont pu devoir à l’histoire – en d’autres termes leur historicité – qu’en envisageant en quoi le travail des historiens est profondément engagé dans l’emprise des sciences qui lui sont contemporaines.

Sous le premier angle la question des conditions de possibilité de l’activité savante est cardinale. On dont procédé à un examen critique des principales causalités discutées dans l’historiographie des connaissances. Le gros des séances a porté sur un corpus d’une quinzaine de textes publiés par Febvre des années 1930 aux années 1950. Une fois ce corpus présenté et sa cohérence mise en évidence, le séminaire a porté son attention sur les critiques du co-fondateur des Annales à l’égard des historiographies des idées et de la pensée entretenues tant en philosophie qu’en économie. À l’encontre de ces tableaux où l’activité intellectuelle se trouve comme hors-sol, Febvre entendait les caractériser par un état d’inquiétude et d’instabilité propre à l’environnement savant considéré. Il a dès lors promu une praxéologie historique des connaissances caractérisée par la tension de l’action savante entre les legs du passé et les potentiels de cette action. Il s’agit donc d’une dynamique de l’acte intellectuel. Dès lors s’effondrent quelques pans d’explications souvent associés à l’historien. Le problème febvrien de l’activité savante se trouve ainsi comme arraché à plusieurs genres historiographiques où il se trouvait sinon enfermé : l’histoire des idées, l’histoire de la pensée, celle des mentalités et celle de l’outillage mental. Quel est dans ces conditions son objet : il s’agit du « climat des sciences ». Pour saisir ce concept il faut en revenir au premier grand livre de Febvre, le centenaire La Terre et l’évolution humaine (1922). Voici dont l’irruption d’une mise au point de géographie humaine au sein même de l’épistémologie. En effet dans ce livre comme à propos des sciences, Febvre rejette toute idée de déterminisme fixiste au profit d’une praxéologie possibiliste. Les humains dans leur environnement comme les savants en action explorent des possibilités nouvelles qui se présentent à eux. Une fois cette dynamique febvrienne des connaissances précisées, elle a été caractérisée par ce présent possibiliste tendu entre les legs du passé et le potentiel offert par l’action. Cette analyse, comme dans le livre publié au printemps a ensuite été comparée avec la conception de l’histoire intellectuelle promue par Jean-Claude Perrot qui lui-même combattait le genre l’histoire des idées (en l’occurrence économiques) ; avec la dynamique de la mémoire des connaissances défendue dans le programme surrationaliste de Gaston Bachelard ; avec la théorie de la mémoire collective (ici celle des savants spécialisés) élaborée par Maurice Halbwachs : enfin avec certains aspects de la mémoire des connaissances envisagés dans la sociologie cognitive de Aaron V. Cicourel. En outre, pendant l’année le directeur d’études a animé et dirigé la Revue de synthèse publiée par les éditions Brill et il a préparé un ouvrage en vue d’une publication par Springer-Nature dont la manuscrit a été rendu à la fin de l’été 2023.

Publications
  • Lucien Febvre, Histoire et sciences, Paris, Éd. EHESS, 2023.
  • Depuis la philosophie, un siècle traversé, Revue de synthèse, vol. 144, n°1-2, février 2023) (https://brill.com/view/journals/rds/144/1-2/rds.144.issue-1-2.xml).
  • « Un problème que le xxe siècle n’a pas résolu », dans Lucien Febvre, Histoire et sciences, op. cit., p. 179-229.
  • « Jean-Claude Perrot’s intellectual project: economic and social history written by true historians », Journal du XIXe Congrès mondial d’histoire économique, Campus Condorcet, 23-29 juillet 2022, p. 31.
  • « L’humanité face à l’empire du hasard selon Condorcet », dans Historia de la Probabilidad y de la Estadística XII, sous la dir. de Jesús Santos del Cerro et Sonia de Paz Cobo, p. 21-45.

Dernière modification : 6 septembre 2022 11:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire, Sociologie
Page web
http://eric-brian-infos.blogspot.com/ 
Langues
anglais français
Mots-clés
Épistémologie Études des sciences contemporaines Histoire des sciences et des techniques Histoire intellectuelle Mémoire Sciences
Aires culturelles
Europe Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Éric Brian [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Centre de recherches historiques (CRH), Groupe d'histoire économique (CRH-GrHEco)

Ce séminaire annuel se tiendra de novembre à juin. La longue historiographie des sciences et des techniques interroge diversement les conditions de possibilité de tous ordres de la formation des connaissances. Cette diversité va de pair avec des approches tout aussi diverses des rapports de causalité entre ces conditions et les connaissances ainsi formées ou leurs transformations. Partant de textes proposés aux participants et de présentations de travaux, le séminaire examinera quelques-unes d’entre elles et notamment la notion de « climat des sciences » exprimée en plusieurs occasions par Lucien Febvre pour s’affranchir de déterminismes étroits. Dès lors, les formes variées prises par la mémoire des sciences apparaîtront prépondérantes. Plusieurs exemples en seront donnés et des voies méthodologiques indiquées.

Vendredi 25 novembre : La question des conditions de possibilité.
   
Vendredi 9 décembre :
Les causalités en historiographie des connaissances.
    
Vendredi 13 janvier : Le corpus fevrien.
  
Vendredi 27 janvier : 
Les critiques de Febvre à l’encontre de la philosophie et de l’historiographie spécialisée.
  
Vendredi 10 février : Les actes de connaissance selon Febvre, inquiétude, instabilité, environnement.
    
Vendredi 24 février : Ni mentalité ni outillage mental !
    
Vendredi 10 mars : Vers une praxéologie historique des connaissances, son objet, sa dynamique.
      
Vendredi 24 mars : Son objet : le climat des sciences, irruption de la géographie humaine dans l’épistémologie !
    
Vendredi 14 avril :  Un exemple : l’histoire intellectuelle selon Jean-Claude Perrot.
     
Vendredi 12 mai :
Sa dynamique : la mémoire des connaissances, d’après le surrationalisme bachelardien, et quelques cas.
     
Vendredi 26 mai : La mémoire des connaissances d’après la théorie de la mémoire collective de de Maurice Halbwachs.
        
Vendredi 9 juin : Les savants sont des animaux comme les autres ! La mémoire des connaissances après la sociologie cognitive de Aaron V. Cicourel.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Savoirs en sociétés-Histoire des sciences, des techniques et des savoirs – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences sociales-Pratiques de l'interdisciplinarité en sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel bi-mensuelle = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

contact par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Direction de travaux des étudiants

après l'envoi d'un projet de recherche par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Réception des candidats

sur rendez-vous par courrier électronique : eric.brian@ehess.fr.

Pré-requis
-
  • Campus Condorcet (Humathèque/bât. recherche Sud/Nord)
    Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle 2.14 - Humathèque
    annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 10:30-12:30
    du 25 novembre 2022 au 9 juin 2023
    Nombre de séances : 12

Le séminaire de la direction d’études 2022-2023 a rendu compte de l’enquête qui a abouti à la publication des textes de Lucien Febvre sur les rapports entre l’histoire et les sciences, rapports entendu tant en considérant ce que les sciences ont pu devoir à l’histoire – en d’autres termes leur historicité – qu’en envisageant en quoi le travail des historiens est profondément engagé dans l’emprise des sciences qui lui sont contemporaines.

Sous le premier angle la question des conditions de possibilité de l’activité savante est cardinale. On dont procédé à un examen critique des principales causalités discutées dans l’historiographie des connaissances. Le gros des séances a porté sur un corpus d’une quinzaine de textes publiés par Febvre des années 1930 aux années 1950. Une fois ce corpus présenté et sa cohérence mise en évidence, le séminaire a porté son attention sur les critiques du co-fondateur des Annales à l’égard des historiographies des idées et de la pensée entretenues tant en philosophie qu’en économie. À l’encontre de ces tableaux où l’activité intellectuelle se trouve comme hors-sol, Febvre entendait les caractériser par un état d’inquiétude et d’instabilité propre à l’environnement savant considéré. Il a dès lors promu une praxéologie historique des connaissances caractérisée par la tension de l’action savante entre les legs du passé et les potentiels de cette action. Il s’agit donc d’une dynamique de l’acte intellectuel. Dès lors s’effondrent quelques pans d’explications souvent associés à l’historien. Le problème febvrien de l’activité savante se trouve ainsi comme arraché à plusieurs genres historiographiques où il se trouvait sinon enfermé : l’histoire des idées, l’histoire de la pensée, celle des mentalités et celle de l’outillage mental. Quel est dans ces conditions son objet : il s’agit du « climat des sciences ». Pour saisir ce concept il faut en revenir au premier grand livre de Febvre, le centenaire La Terre et l’évolution humaine (1922). Voici dont l’irruption d’une mise au point de géographie humaine au sein même de l’épistémologie. En effet dans ce livre comme à propos des sciences, Febvre rejette toute idée de déterminisme fixiste au profit d’une praxéologie possibiliste. Les humains dans leur environnement comme les savants en action explorent des possibilités nouvelles qui se présentent à eux. Une fois cette dynamique febvrienne des connaissances précisées, elle a été caractérisée par ce présent possibiliste tendu entre les legs du passé et le potentiel offert par l’action. Cette analyse, comme dans le livre publié au printemps a ensuite été comparée avec la conception de l’histoire intellectuelle promue par Jean-Claude Perrot qui lui-même combattait le genre l’histoire des idées (en l’occurrence économiques) ; avec la dynamique de la mémoire des connaissances défendue dans le programme surrationaliste de Gaston Bachelard ; avec la théorie de la mémoire collective (ici celle des savants spécialisés) élaborée par Maurice Halbwachs : enfin avec certains aspects de la mémoire des connaissances envisagés dans la sociologie cognitive de Aaron V. Cicourel. En outre, pendant l’année le directeur d’études a animé et dirigé la Revue de synthèse publiée par les éditions Brill et il a préparé un ouvrage en vue d’une publication par Springer-Nature dont la manuscrit a été rendu à la fin de l’été 2023.

Publications
  • Lucien Febvre, Histoire et sciences, Paris, Éd. EHESS, 2023.
  • Depuis la philosophie, un siècle traversé, Revue de synthèse, vol. 144, n°1-2, février 2023) (https://brill.com/view/journals/rds/144/1-2/rds.144.issue-1-2.xml).
  • « Un problème que le xxe siècle n’a pas résolu », dans Lucien Febvre, Histoire et sciences, op. cit., p. 179-229.
  • « Jean-Claude Perrot’s intellectual project: economic and social history written by true historians », Journal du XIXe Congrès mondial d’histoire économique, Campus Condorcet, 23-29 juillet 2022, p. 31.
  • « L’humanité face à l’empire du hasard selon Condorcet », dans Historia de la Probabilidad y de la Estadística XII, sous la dir. de Jesús Santos del Cerro et Sonia de Paz Cobo, p. 21-45.