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UE35 - Théories anthropologiques de la mondialisation (cycle 2)


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 10:30-12:30
    du 3 mars 2023 au 9 juin 2023
    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 25 juillet 2022 14:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Biopolitique Capitalisme Circulations Globalisation
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Laurent Berger [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

Ce séminaire poursuit et approfondit la discussion des principales approches ethnographiques et anthropologiques des phénomènes de « globalisation capitaliste ». L’objectif est de comparer l’heuristique des concepts et des dispositifs d'enquête mobilisés pour, d’une part, décrire les transferts de populations, de richesses, d’informations, de technologies, de droits ou de formes de violence d’une formation politique à l’autre, et, d’autre part, analyser le changement social et culturel à l’œuvre dans l’ensemble des sphères d’activité mises ainsi en relation, et dont les conditions d’exercice se trouvent modifiées par cette mise en circulation. Les deux premières séances rappelleront les différentes formes d'ethnographie globale (multi-cas, multi-site, etc.) et l'importance du débat précurseur entre évolutionnistes et diffusionnistes dans l'opposition contemporaine de l'anthropologie des systèmes-mondes (Friedman, Wolf) à celle des paysages imaginaires de la modernité (Appadurai, Hannerz). La suite du séminaire sera cette année consacrée à la présentation critique de textes et d'enquêtes relatifs à l'anthropologie, d'une part, des dispositifs et des assemblages globaux (Aïwa Ong, Anna Tsing, James Ferguson, Stephen Collier, Gregory Fledman, Paul Rabinow), et d'autre part, de la colonisation des mondes vécus par les systèmes globaux (Jean & John Comaroff, Thomas Eriksen...). L'enjeu est de transposer la confrontation théorique de ces différentes approches dans un dialogue critique entre les œuvres contemporaines de David Harvey, Michel Foucault, Jurgen Habermas et Bruno Latour.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

Licence en sciences sociales.

Dernière modification : 25 juillet 2022 14:50

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Anthropologie Biopolitique Capitalisme Circulations Globalisation
Aires culturelles
Transnational/transfrontières
Intervenant·e·s
  • Laurent Berger [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

Ce séminaire poursuit et approfondit la discussion des principales approches ethnographiques et anthropologiques des phénomènes de « globalisation capitaliste ». L’objectif est de comparer l’heuristique des concepts et des dispositifs d'enquête mobilisés pour, d’une part, décrire les transferts de populations, de richesses, d’informations, de technologies, de droits ou de formes de violence d’une formation politique à l’autre, et, d’autre part, analyser le changement social et culturel à l’œuvre dans l’ensemble des sphères d’activité mises ainsi en relation, et dont les conditions d’exercice se trouvent modifiées par cette mise en circulation. Les deux premières séances rappelleront les différentes formes d'ethnographie globale (multi-cas, multi-site, etc.) et l'importance du débat précurseur entre évolutionnistes et diffusionnistes dans l'opposition contemporaine de l'anthropologie des systèmes-mondes (Friedman, Wolf) à celle des paysages imaginaires de la modernité (Appadurai, Hannerz). La suite du séminaire sera cette année consacrée à la présentation critique de textes et d'enquêtes relatifs à l'anthropologie, d'une part, des dispositifs et des assemblages globaux (Aïwa Ong, Anna Tsing, James Ferguson, Stephen Collier, Gregory Fledman, Paul Rabinow), et d'autre part, de la colonisation des mondes vécus par les systèmes globaux (Jean & John Comaroff, Thomas Eriksen...). L'enjeu est de transposer la confrontation théorique de ces différentes approches dans un dialogue critique entre les œuvres contemporaines de David Harvey, Michel Foucault, Jurgen Habermas et Bruno Latour.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Anthropologie-Ethnologie et anthropologie sociale – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques
-
Direction de travaux des étudiants
-
Réception des candidats

sur rendez-vous par courriel.

Pré-requis

Licence en sciences sociales.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    Salle polyvalente 50
    2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 10:30-12:30
    du 3 mars 2023 au 9 juin 2023
    Nombre de séances : 12

Ce séminaire de chaire fut consacré au troisième courant de l’anthropologie globale, d’inspiration foucaldienne et latourienne, qui aborde les phénomènes de globalisation capitaliste en termes de « dispositifs de biopouvoir » et d’« assemblages globaux ». A l’exception de la dernière séance où le professeur invité Stuart Kirsch a présenté une communication sur la design ethnography dans les entreprises high-tech pour discuter l’heuristique des modèles d’enquête ethnographique rattachés à ce courant, l’ensemble des séances s’est focalisé sur une relecture de l’œuvre de Michel Foucault dans ses dialogues avec Marx et Weber, afin de mettre en perspective la façon dont elle a été interprétée et utilisée en anthropologie à l’initiative de Paul Rabinow. Dans un premier temps a été critiquée la vulgate anthropologique des campus américains (savoir = pouvoir = lutte d’émancipation contre l’objectivation et l’assujettissement), en montrant comment celle-ci appréhendait les textes foucaldiens en rupture et en discontinuité les uns vis-à-vis des autres, de par leur présupposée orientation structuraliste, fonctionnaliste, herméneutique ou poststructuraliste... Or, une telle appréhension néglige l’influence déterminante et durable qu’ont eue sur Foucault l’épistémologie et l’histoire des sciences (Koyré, Bachelard, Canguilhem, Kuhn, Lakatos), et d’autre part, la Positivismusstreit entre l’Ecole de Francfort (Adorno et Habermas) ainsi que le rationalisme critique de Popper et Albert. De plus, elle ignore la rédaction sous pseudonyme, par Foucault, de sa propre notice dans le Dictionnaire des Philosophes, qui expose clairement la profonde unité problématique et théorico-empirique de son œuvre – l’histoire des systèmes de pensée animant les pratiques humaines, à travers les modes d’objectivation et de subjectivation des êtres humains en activité — des Mots et des Choses jusqu’aux Leçons du Collège de France et Dits et écrits, en passant par l’Archéologie du Savoir, Surveiller et Punir et l’Histoire de la sexualité. De longs et multiples extraits de ces textes ont été par conséquent sélectionnés et regroupés par objets, thèmes, argumentaires et concepts, afin d’être lus et discutés d’une séance à l’autre par les étudiants, en lien notamment avec les analyses de Marx sur « l’accumulation du capital » et celles de Weber sur « l’éthique », les « conduites de vie », les « disciplines », et le « processus de démagification et de rationalisation » de la vie sociale en Occident. L’abord des notions d’« Episteme », de « trièdre épistémologique » et de « formation discursive » a permis de comprendre en quoi le discours anthropologique des sciences sociales tenait depuis la fin du 18e siècle son autonomie relative des rapports établis avec les mathématiques, les sciences physiques, la philosophie, les sciences de la vie, les sciences économiques, les sciences du langage et les sciences cognitives, au sens où les controverses et les divers paradigmes au sein de ces dernières étaient susceptibles de fonder et d’orienter différemment les connaissances anthropologiques élaborées, et donc de mobiliser ou non celles-ci pour certains usages politiques spécifiques. Les notions de « pensée », d’« ensemble pratique concret », d’« événementialisation » et de « problématisation » ont éclairé le mode d’intelligibilité des formes de réflexivité et de résistance attenantes au déploiement d’activités savantes, gouvernementales, punitives, cliniques, psychiatriques, sexuelles ou éthiques, au sein ou en lien avec les appareils d’Etat (manufactures, casernes, écoles, hôpitaux, asiles, prisons, universités…) : le premier temps archéologique apparaissant comme celui de l’identification du cadre vernaculaire de résolution des problèmes posés par l’exercice de certaines pratiques ; le second temps généalogique comme celui de l’histoire régressive des multiples processus assemblant et composant sur différentes temporalités et échelles les éléments et les relations constitutifs de ces façons d’exercer ces pratiques ainsi pensées et réfléchies. Les notions de « techniques de pouvoir et de soi », de « relations de pouvoir et d’assujettissement », de « gouvernement des conduites », de « gouvernementalité » et de « dispositif du biopouvoir » à travers l’« anatomo-politique » des organismes et la « biopolitique » des populations ont enfin balisé la reconstitution depuis le tournant du 16e et 17e siècle de formes de rationalisation de l’exercice du pouvoir d’Etat en Occident, imaginées et testées dans des pays conquis ou colonisés, avant d’être institués en phase de transition hégémonique au cœur du système interétatique international pour accompagner le développement d’une forme de capitalisme commercial, industriel et/ou financier (les prémisses de la gouvernementalité mercantile dans l’Amérique ibérique des encomiendas, de la gouvernementalité libérale dans l’Inde britannique, de la gouvernementalité totalitaire dans les camps de concentration cubains et namibiens, de la gouvernementalité néolibérale dans l’Allemagne post-nazie et le Chili de Pinochet et des Chicago Boys). Il est apparu ainsi que l’articulation du discours anthropologique et des pratiques non-discursives pouvait se jouer et se nouer dans l’intervention des administrations étatiques pour réguler les relations entre les différents types de savoirs modernes, mais aussi et surtout dans la figuration des agents humains coordonnant leurs actions avec autrui, sous la forme d’êtres individués et de populations génériques, vivant, travaillant, parlant et cogitant, en tant que sujets et objets de relations de pouvoir étatiques (certains savoirs, tels la théorie du choix rationnel ou celle des races par exemple, présentant alors certaines affinités électives avec les technologies déployées dans des appareils d’Etat pour gouverner les conduites humaines à certaines époques).