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UE274 - Dictatures romaines : analyse historique ; approche historiographique et politique d’une figure de l’exceptionnalité


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 10:30-12:30
    du 21 février 2023 au 23 mai 2023

    • Mardi 21 février 2023 : contacter l'enseignant
    • Mardi 28 février 2023 : contacter l'enseignant
    • Mardi 7 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 14 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 21 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 28 mars 2023 : salle 3.03
    • Mardi 4 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 11 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 18 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 9 mai 2023 : salle 3.10
    • Mardi 16 mai 2023 : salle 3.10
    • Mardi 23 mai 2023 : salle 3.10
       

    Nombre de séances : 12


Description


Dernière modification : 27 juillet 2022 19:18

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire du droit Philosophie politique
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Yann Rivière [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

La dictature romaine a une histoire ancienne, antérieure même à la naissance de la République romaine avec la figure du « dictateur latin » ou celle encore du « maître du peuple » (magister populi). Cette magistrature a été revêtue ponctuellement à près de 90 reprises durant trois siècles, de 501 à 202 av. J.-C. Le sens qu’il faut lui attribuer au regard du droit public et des institutions civiques et militaires a été profondément altéré par les expériences syllanienne (82-81 av. J.-C.) et césarienne (49-44 av. J.-C.). La lecture qu’en ont proposée les anciens par la suite (notamment les auteurs grecs), puis les modernes repose essentiellement sur cette double altération survenue dans le contexte des guerres civiles.

Le programme détaillé n'est pas disponible.


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : yriviere@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr

Pré-requis

à définir lors du premier entretien. 


Compte rendu


L’histoire de la dictature romaine (dans la forme « traditionnelle » de cette magistrature, c’est-à-dire celle qui a précédé les expériences syllanienne et césarienne) a été poursuivie cette année par l’étude de la séquence comprise entre les hauts-faits largement forgés par l’annalistique, du dux fatalis, M. Furius Camillus (5 fois dictateur entre 396 et 367 av. J.-C.), et le déclenchement des guerres samnites (en 343 av. J.-C.). En dehors du rite de l’enclouage (claui figendae causa) étudié précédemment et de l’accomplissement ponctuel d’une cérémonie religieuse à l’occasion de laquelle le dictateur exerçait une « Ersatzfunktion » (W. Kunkel), la nécessité de recourir à ce commandement s’est imposée exclusivement dans le domaine militaire (rei gerundae causa), en cas de défaillance de l’un des deux consuls, de la concomitance de plusieurs menaces autour de Rome, ou encore face à une coalition d’ennemis. S’imposait alors la mise en place d’un dispositif militaire réparti sur plusieurs fronts, assorti du recours à une levée exceptionnelle de l’armée (la situation de tumultus se distingue en principe de la levée régulière, le dilectus, en dépit d’une absence de rigueur lexicale des sources). C’est en vertu de l’auctoritas du sénat que l’on décidait d’y recourir tandis que l’un des deux consuls en charge accomplissait le rite nécessaire à sa désignation. Les cas dérogatoires à ce schéma, notamment lorsque l’assemblée du peuple est intervenue dans le processus, appartiennent à la période postérieure, celle de la seconde guerre punique (218-201 av. J.-C.). Enfin, si le dictateur était nommé « dans le silence de la nuit », ce n’était qu’en réponse aux exigences du rite auspicial (son accomplissement nocturne est attesté en d’autres circonstances militaires, comme l’ont montré les travaux de M. Humm) et non pas en raison de son caractère supposément transgressif ou attentatoire au droit comme l’ont supposé certains modernes à commencer par J.-J. Rousseau dans une petite note du Contrat Social (Livre IV, chapitre VI : De la dictature) : « Cette nomination se faisait de nuit et en secret, comme si on avait eu honte de mettre un homme au-dessus des lois ». Cette fausse intuition procède d'un principe répandu dès avant l’époque des Lumières. Selon ce principe le dictateur romain est l’expression d’une « souveraineté » sans entraves qui s’élève au-dessus des lois dans des situations de danger, parce de telles "circonstances" requièrent une rapidité d’exécution. 

Publications
  • « Dictature, Iustitium et sénatus-consulte dit “ultime”. Les sources anciennes et l’insaisissable “anomie” des Modernes », dans De la dictature à l’état d’exception. Approche historique et philosophique, sous la dir. de Marie Goupy et Yann Rivière), CEF 601, 2022, Rome, p. 21-35.
  • Conclusion. « “Exceptions” : archéologie et histoire d’un mot», dans De la dictature à l’état d’exception. Approche historique et philosophique, op. cit., p. 415-440.

 

Dernière modification : 27 juillet 2022 19:18

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
Mots-clés
Droit, normes et société Histoire du droit Philosophie politique
Aires culturelles
Europe
Intervenant·e·s
  • Yann Rivière [référent·e]   directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)

La dictature romaine a une histoire ancienne, antérieure même à la naissance de la République romaine avec la figure du « dictateur latin » ou celle encore du « maître du peuple » (magister populi). Cette magistrature a été revêtue ponctuellement à près de 90 reprises durant trois siècles, de 501 à 202 av. J.-C. Le sens qu’il faut lui attribuer au regard du droit public et des institutions civiques et militaires a été profondément altéré par les expériences syllanienne (82-81 av. J.-C.) et césarienne (49-44 av. J.-C.). La lecture qu’en ont proposée les anciens par la suite (notamment les auteurs grecs), puis les modernes repose essentiellement sur cette double altération survenue dans le contexte des guerres civiles.

Le programme détaillé n'est pas disponible.

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S2-M2/S4
    Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : yriviere@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr

Réception des candidats

sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr

Pré-requis

à définir lors du premier entretien. 

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    2nd semestre / hebdomadaire, mardi 10:30-12:30
    du 21 février 2023 au 23 mai 2023

    • Mardi 21 février 2023 : contacter l'enseignant
    • Mardi 28 février 2023 : contacter l'enseignant
    • Mardi 7 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 14 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 21 mars 2023 : salle 3.10
    • Mardi 28 mars 2023 : salle 3.03
    • Mardi 4 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 11 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 18 avril 2023 : salle 3.10
    • Mardi 9 mai 2023 : salle 3.10
    • Mardi 16 mai 2023 : salle 3.10
    • Mardi 23 mai 2023 : salle 3.10
       

    Nombre de séances : 12

L’histoire de la dictature romaine (dans la forme « traditionnelle » de cette magistrature, c’est-à-dire celle qui a précédé les expériences syllanienne et césarienne) a été poursuivie cette année par l’étude de la séquence comprise entre les hauts-faits largement forgés par l’annalistique, du dux fatalis, M. Furius Camillus (5 fois dictateur entre 396 et 367 av. J.-C.), et le déclenchement des guerres samnites (en 343 av. J.-C.). En dehors du rite de l’enclouage (claui figendae causa) étudié précédemment et de l’accomplissement ponctuel d’une cérémonie religieuse à l’occasion de laquelle le dictateur exerçait une « Ersatzfunktion » (W. Kunkel), la nécessité de recourir à ce commandement s’est imposée exclusivement dans le domaine militaire (rei gerundae causa), en cas de défaillance de l’un des deux consuls, de la concomitance de plusieurs menaces autour de Rome, ou encore face à une coalition d’ennemis. S’imposait alors la mise en place d’un dispositif militaire réparti sur plusieurs fronts, assorti du recours à une levée exceptionnelle de l’armée (la situation de tumultus se distingue en principe de la levée régulière, le dilectus, en dépit d’une absence de rigueur lexicale des sources). C’est en vertu de l’auctoritas du sénat que l’on décidait d’y recourir tandis que l’un des deux consuls en charge accomplissait le rite nécessaire à sa désignation. Les cas dérogatoires à ce schéma, notamment lorsque l’assemblée du peuple est intervenue dans le processus, appartiennent à la période postérieure, celle de la seconde guerre punique (218-201 av. J.-C.). Enfin, si le dictateur était nommé « dans le silence de la nuit », ce n’était qu’en réponse aux exigences du rite auspicial (son accomplissement nocturne est attesté en d’autres circonstances militaires, comme l’ont montré les travaux de M. Humm) et non pas en raison de son caractère supposément transgressif ou attentatoire au droit comme l’ont supposé certains modernes à commencer par J.-J. Rousseau dans une petite note du Contrat Social (Livre IV, chapitre VI : De la dictature) : « Cette nomination se faisait de nuit et en secret, comme si on avait eu honte de mettre un homme au-dessus des lois ». Cette fausse intuition procède d'un principe répandu dès avant l’époque des Lumières. Selon ce principe le dictateur romain est l’expression d’une « souveraineté » sans entraves qui s’élève au-dessus des lois dans des situations de danger, parce de telles "circonstances" requièrent une rapidité d’exécution. 

Publications
  • « Dictature, Iustitium et sénatus-consulte dit “ultime”. Les sources anciennes et l’insaisissable “anomie” des Modernes », dans De la dictature à l’état d’exception. Approche historique et philosophique, sous la dir. de Marie Goupy et Yann Rivière), CEF 601, 2022, Rome, p. 21-35.
  • Conclusion. « “Exceptions” : archéologie et histoire d’un mot», dans De la dictature à l’état d’exception. Approche historique et philosophique, op. cit., p. 415-440.