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UE273 - Rome aux rives de l’Océan : de la conquête à la chute des provinces occidentales
Lieu et planning
-
10 rue Monsieur-le-Prince
10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
Salle Alphonse-Dupront
1er semestre / hebdomadaire, mardi 10:00-12:00
du 4 octobre 2022 au 17 janvier 2023
Nombre de séances : 12
Description
Dernière modification : 14 juin 2022 16:46
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
- -
- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Antiquité (sciences de l’) Circulations Droit, normes et société Empire
- Aires culturelles
- Atlantiques (mondes)
Intervenant·e·s
- Yann Rivière [référent·e] directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
Après avoir complété l’étude de la phase de conquête des mondes atlantiques par les Romains (Espagne, Gaule, Germanie, Bretagne, Maurétanie), engagée les années précédentes, le séminaire envisagera les modalités d’occupation et de transformation de ces territoires exposés à partir du IIIe siècle à la pénétration de peuples barbares. Une attention particulière sera accordée aux événements qui ont affecté les espaces maritimes de la Manche et de la Mer du Nord. Ce processus a conduit en 410, l'année même du premier sac de Rome, au détachement de la province de Bretagne du système de défense de l’Empire, prélude à la dislocation du système provincial et à l'installation des royaumes barbares sur le continent.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
par courriel : yriviere@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr
- Réception des candidats
sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr
- Pré-requis
à définir lors de la première prise de contact. Une initiation aux langues anciennes est souhaitable mais non indispensable.
Compte rendu
Les troubles qui ont marqué la fin de la période dite de la « Paix romaine » dans les provinces occidentales ont d’abord été étudiés. Cette période s’est prolongée jusqu’au règne de Marc Aurèle (161-180), au cours duquel les armées impériales ont dû lutter sur deux fronts : son co-empereur Lucius Verus fut envoyé en Orient contre les Parthes, tandis que lui-même passa l’essentiel de son temps sur le Danube à lutter contre les Quades, les Marcomans et les Sarmates. Ces années intéressent aussi l’histoire de Gibraltar, car les Maures à deux reprises auraient traversé le détroit pour piller la province de Bétique, sans qu’il faille surestimer, admet-on aujourd’hui (G. Bernard), l’ampleur de ces razzias assez mal documentées. À la fin du premier tiers du IIIe siècle débute véritablement la crise de l’Empire. En Orient, les Sassanides attaquent la Syrie. En Occident, la ligue des Alamans menace le Rhin supérieur, celle des Francs le Rhin inférieur, le Danube reste sous pression constante et, plus à l’est, les Goths (originaires de la Baltique : Scandinavie puis Bassin de la Vistule ?), se sont installés sur les rives septentrionales de la Mer Noire. C’est en allant se battre contre eux que l’empereur Dèce meurt au combat en 251 dans la plaine de la Dobroudja. On est alors entré dans la période la plus difficile de la crise militaire (M. Christol). C'est dans ce contexte qu'en 258, des Francs atteignent Tarragone en Espagne (peut-être par mer) et passent en Afrique. Les sources écrites sont ici très peu nombreuses et allusives, tandis que le dossier archéologique relatif à cet épisode mérite d’être réévalué à la baisse, comme cela a été démontré récemment (L. Brassous). À l’autre extrémité du bassin méditerranéen, dès l’année suivante, les Goths ont mené une offensive terrestre et maritime en longeant la côte occidentale de la Mer noire, jusqu’au Bosphore qu’ils traversent sans difficulté apparente dans les environs de Byzance en obtenant de pêcheurs qu’ils leurs cèdent leurs navires (les Vandales feront-ils de même en 429 pour traverser le Détroit de Gibraltar ? Les sources sont rares, les interprétations divergent). La question de la maîtrise de la construction navale par les « Barbares » a été ici envisagée jusqu’à la législation du IVe siècle (conservée dans le Code théodosien) qui sanctionne durement les habitants de l’empire qui apporteraient leur aide à l’ennemi dans ce domaine. Quinze ou vingt ans plus tard, sous le règne de Probus (276-282), se déroule l’épopée assez extraordinaire de Francs qui ayant été installés sur des terres bordant la Mer noire (selon un principe de déplacements de populations, qui remontait au commencement de l’époque impériale et qui visait à exploiter des terres désertées et à assurer la défense des zones de confins), traversèrent toute la Méditerranée, pillèrent les côtes de l’Afrique, la Sicile puis s’en revinrent chez eux par Gibraltar : « et, après avoir accompli un immense voyage, pénétrèrent dans l’Océan, là où il fait une brèche dans les terres » (Panégyrique de Maximien, IV (8), 18, 3). Ces circulations et passages des détroits, dès le IIIe siècle, invitent à réfléchir à l’avis de Bryan Ward Perkins (The Fall of Rome and the End of Civilization, Oxford, 2005 = La chute de Rome : Fin d’une civilisation, Paris, 2017, p. 114-115), selon lequel deux siècles plus tard, lors de l’effondrement des provinces d’Occident, « indéniablement la géographie a joué un rôle clé ». Cette suggestion de l’auteur sera étudiée l’an prochain, ainsi que le contenu d'ensemble d'un ouvrage qui a marqué un tournant historiographique dans l'approche de l'Antiquité tardive et de la « Migration des peuples ».
Publications
- « Natura Oceani : les Romains et les marées océaniques », dans Natura. Approches antiques et enjeux contemporains, sous la dir. de C. D’Ercole, S. D’Intino et F. Gherchanoc, (remis à l’éditeur, à paraître).
Dernière modification : 14 juin 2022 16:46
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire
- Page web
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- Langues
- français
- L’enseignement est uniquement dispensé dans cette langue.
- Mots-clés
- Antiquité (sciences de l’) Circulations Droit, normes et société Empire
- Aires culturelles
- Atlantiques (mondes)
Intervenant·e·s
- Yann Rivière [référent·e] directeur d'études, EHESS / Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)
Après avoir complété l’étude de la phase de conquête des mondes atlantiques par les Romains (Espagne, Gaule, Germanie, Bretagne, Maurétanie), engagée les années précédentes, le séminaire envisagera les modalités d’occupation et de transformation de ces territoires exposés à partir du IIIe siècle à la pénétration de peuples barbares. Une attention particulière sera accordée aux événements qui ont affecté les espaces maritimes de la Manche et de la Mer du Nord. Ce processus a conduit en 410, l'année même du premier sac de Rome, au détachement de la province de Bretagne du système de défense de l’Empire, prélude à la dislocation du système provincial et à l'installation des royaumes barbares sur le continent.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
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Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M1/S1-S2
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M1/S1-M2/S3
Suivi et validation – semestriel hebdomadaire = 6 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
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- Informations pratiques
par courriel : yriviere@ehess.fr
- Direction de travaux des étudiants
sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr
- Réception des candidats
sur rendez-vous : yriviere@ehess.fr
- Pré-requis
à définir lors de la première prise de contact. Une initiation aux langues anciennes est souhaitable mais non indispensable.
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10 rue Monsieur-le-Prince
10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris
Salle Alphonse-Dupront
1er semestre / hebdomadaire, mardi 10:00-12:00
du 4 octobre 2022 au 17 janvier 2023
Nombre de séances : 12
Les troubles qui ont marqué la fin de la période dite de la « Paix romaine » dans les provinces occidentales ont d’abord été étudiés. Cette période s’est prolongée jusqu’au règne de Marc Aurèle (161-180), au cours duquel les armées impériales ont dû lutter sur deux fronts : son co-empereur Lucius Verus fut envoyé en Orient contre les Parthes, tandis que lui-même passa l’essentiel de son temps sur le Danube à lutter contre les Quades, les Marcomans et les Sarmates. Ces années intéressent aussi l’histoire de Gibraltar, car les Maures à deux reprises auraient traversé le détroit pour piller la province de Bétique, sans qu’il faille surestimer, admet-on aujourd’hui (G. Bernard), l’ampleur de ces razzias assez mal documentées. À la fin du premier tiers du IIIe siècle débute véritablement la crise de l’Empire. En Orient, les Sassanides attaquent la Syrie. En Occident, la ligue des Alamans menace le Rhin supérieur, celle des Francs le Rhin inférieur, le Danube reste sous pression constante et, plus à l’est, les Goths (originaires de la Baltique : Scandinavie puis Bassin de la Vistule ?), se sont installés sur les rives septentrionales de la Mer Noire. C’est en allant se battre contre eux que l’empereur Dèce meurt au combat en 251 dans la plaine de la Dobroudja. On est alors entré dans la période la plus difficile de la crise militaire (M. Christol). C'est dans ce contexte qu'en 258, des Francs atteignent Tarragone en Espagne (peut-être par mer) et passent en Afrique. Les sources écrites sont ici très peu nombreuses et allusives, tandis que le dossier archéologique relatif à cet épisode mérite d’être réévalué à la baisse, comme cela a été démontré récemment (L. Brassous). À l’autre extrémité du bassin méditerranéen, dès l’année suivante, les Goths ont mené une offensive terrestre et maritime en longeant la côte occidentale de la Mer noire, jusqu’au Bosphore qu’ils traversent sans difficulté apparente dans les environs de Byzance en obtenant de pêcheurs qu’ils leurs cèdent leurs navires (les Vandales feront-ils de même en 429 pour traverser le Détroit de Gibraltar ? Les sources sont rares, les interprétations divergent). La question de la maîtrise de la construction navale par les « Barbares » a été ici envisagée jusqu’à la législation du IVe siècle (conservée dans le Code théodosien) qui sanctionne durement les habitants de l’empire qui apporteraient leur aide à l’ennemi dans ce domaine. Quinze ou vingt ans plus tard, sous le règne de Probus (276-282), se déroule l’épopée assez extraordinaire de Francs qui ayant été installés sur des terres bordant la Mer noire (selon un principe de déplacements de populations, qui remontait au commencement de l’époque impériale et qui visait à exploiter des terres désertées et à assurer la défense des zones de confins), traversèrent toute la Méditerranée, pillèrent les côtes de l’Afrique, la Sicile puis s’en revinrent chez eux par Gibraltar : « et, après avoir accompli un immense voyage, pénétrèrent dans l’Océan, là où il fait une brèche dans les terres » (Panégyrique de Maximien, IV (8), 18, 3). Ces circulations et passages des détroits, dès le IIIe siècle, invitent à réfléchir à l’avis de Bryan Ward Perkins (The Fall of Rome and the End of Civilization, Oxford, 2005 = La chute de Rome : Fin d’une civilisation, Paris, 2017, p. 114-115), selon lequel deux siècles plus tard, lors de l’effondrement des provinces d’Occident, « indéniablement la géographie a joué un rôle clé ». Cette suggestion de l’auteur sera étudiée l’an prochain, ainsi que le contenu d'ensemble d'un ouvrage qui a marqué un tournant historiographique dans l'approche de l'Antiquité tardive et de la « Migration des peuples ».
Publications
- « Natura Oceani : les Romains et les marées océaniques », dans Natura. Approches antiques et enjeux contemporains, sous la dir. de C. D’Ercole, S. D’Intino et F. Gherchanoc, (remis à l’éditeur, à paraître).