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UE263 - La société byzantine de l’époque moyenne et Photius de Constantinople


Lieu et planning


  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.08
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / hebdomadaire, mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 17 mai 2023
    Nombre de séances : 24

    La séance du 4 janvier 2023 est annulée


Description


Dernière modification : 3 janvier 2023 09:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Analyse de discours Anthropologie historique Archives Codicologie Culture Culture matérielle Ecclésiologie Écriture Fait religieux Histoire Histoire culturelle Histoire du livre Historiographie Moyen Âge/Histoire médiévale
Aires culturelles
Byzantines (études) Europe centrale et orientale Méditerranéens (mondes) Transméditerranée
Intervenant·e·s
  • Filippo Ronconi [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)

Au cours du séminaire nous finaliserons une monographie (censée être publiée en 2024) sur Photius de Constantinople. D’une part, nous reprendrons et organiserons les résultats des recherches conduites, dans ce même séminaire, au cours des deux dernières années, et de l’autre, nous analyserons de nouveaux manuscrits, textes et objets. Il s'agira donc en même temps d'une recherche de terrain et de la finalisation d’une publication scientifique, dont les thèmes seront la vie, l’action religieuse et politique, et l’influence culturelle de Photius. Cela comportera une critique du bien-fondé épistémologique de certaines formules répandues parmi les byzantinistes (telles que « premier humanisme byzantin » et « Macedonian Renaissance »). Pendant ce parcours, qui se situe donc à mi-chemin entre histoire et historiographie, une attention particulière sera prêtée, d’une part, aux transformations profondes qui ont caractérisé la société byzantine (notamment constantinopolitaine) du IXe siècle, et de l’autre, à la façon par laquelle Photius est parvenu à s’imposer, dans cette période de transformation, dans l’écosystème de la cour impériale byzantine, en construisant un réseau de relations avec les membres de groupes sociaux différents, qui a constitué le fondement de sa fortune politique. Nous mettrons en valeur son rôle (et celui de son réseau) dans la construction de la "politique étrangère" de l’Empire, vis-à-vis des Francs, du califat, de la papauté et du monde ‘slave’, constatant que sa vision politique et ses idées ont contribué à façonner le facies de l’Europe médiévale. Cela nous amènera à réfléchir sur l'utilisation politique explicite du savoir lettré et des querelles théologiques au Moyen Âge.

Les points suivants, destinés à devenir les chapitres du livre, permettent de se faire une idée plus détaillée des sujets qui seront abordés au cours de l’année :

I. Introduction

II. Chronologie

III. Origines et clan familial (l’« Armenian connection »  et le « premier exile » entre propagande et réalité)

IV. Carrière (chef de la chancellerie impériale ; professeur ; patriarche ; conseiller d’empereurs ; "médecin") 

V. Le « cercle » (mentors ; disciples ; « cercle magique » ; clients et chantages)

VI. L’œuvre (problèmes de conservation, d’attribution et de taxinomie ; polysémie des écrits photiens ; modes de composition ; les livres de Photius ; Photius faussaire)

VII. Photius et la « politique missionnaire » du IXe siècle (Byzance entre Slaves, Francs, Khazars et Arabes ; la lutte des patriarcats pour le contrôle des conversions et ses reflets théologiques de longue durée)

VIII. Conclusion (héritage et postérité)

Cinq séances (dates à définir) se dérouleront : a) à l’Institut de Papyrologie de la Sorbonne, b) au Département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu, c) au Musée du Louvre, d) à la Bibliothèque de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, section grecque, et e) au Département byzantin du Petit Palais. Le but de ces séances sera triple : il s’agira tout d’abord d’interagir avec certains des manuscrits, documents et objets évoqués au cours du séminaire ; de proposer une "formation itinérante" visant à mettre en valeur les liens entre Recherche et Patrimoine ; enfin de faire connaître aux étudiant·e·s et aux jeunes chercheur·euse·s les métiers et les professionnel·le·s de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur muséale de livres, documents et objets anciens.

9 novembre : Introduction générale (Filippo Ronconi)

16 novembre : Conférence de Claudia Rapp et Dirk Hoerder (salle 0.010 du bâtiment de Recherche Nord)

(21 novembre :  Séance spéciale : visite de l'Institut de Papyrologie de la Sorbonne, 10, rue Molitor - 75016 Paris)

23 novembre : Visite à la collection byzantine du Petit Palais,  Avenue Winston Churchill, 75008 Paris

30 novembre : Byzance, passé/présent (Filippo Ronconi)


Master


  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture

Renseignements


Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : ronconi@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

le mardi et le mercredi sur le Campus Condorcet, sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis

la connaissance du grec et du latin n'est pas un pré-requis nécessaire.


Compte rendu


Le séminaire de cette année était le dernier d’une longue série consacrée au grand savant et patriarche de Constantinople Photius. Après trois séances consacrées à des thèmes généraux (historiographiques, disciplinaires, épistémologiques et méthodologiques), au cours desquelles nous avons accordé une attention particulière aux sources manuscrites byzantines, à leur transmission et à leur analyse quantitative et qualitative, nous nous sommes interrogés sur les positions exprimées par les byzantinistes quant à la légitimité de l’utilisation de concepts et de termes tels que « renaissance » et « humanisme » dans le contexte de l’histoire byzantine. Notre attention s’est naturellement portée sur le IXe siècle et sur ce que Paul Lemerle a appelé « le premier humanisme byzantin ». Cela nous a permis de définir le contexte historique, culturel et critique dans lequel s’inscrit la figure de Photius, dont nous avons d’abord analysé les origines familiales et l’appartenance à un clan (lié à un puissant lobby arménien actif à Constantinople au IXe siècle, dont l’impératrice et le césar étaient également membres). La question de son éducation est un autre sujet que nous avons examiné, à l’aide d’une analyse (des manuscrits) de ce qui est considéré comme l’une de ses premières œuvres, le Lexique. Sur tous ces sujets, nous avons puisé dans les sources byzantines, occidentales et arméniennes, en nous interrogeant notamment sur les raisons de leur rareté et en relativisant parfois leur importance. L’analyse des sources dans leur contexte de production a été particulièrement importante dans la deuxième partie du séminaire, consacrée à la maturité de Photius. Nous avons discuté du « paradoxe » de Paul Speck selon lequel il ne faut pas croire les sources jusqu’à preuve du contraire. Tout en notant le caractère provocateur de cette affirmation, nous avons constaté que les sources byzantines, en particulier dans certaines périodes conflictuelles, nécessitent une exégèse très complexe, car elles sont l’expression, dans la plupart des cas, d’élites très sophistiquées sur le plan culturel, capables de construire et de faire circuler des fausses nouvelles de manière très efficace. Dans la dernière partie du séminaire, nous nous sommes concentrés en particulier sur l’implication de Photius, en tant que patriarche œcuménique de Constantinople, dans la politique méditerranéenne et eurasienne, qui à son époque était en pleine transformation, tant en ce qui concerne les relations entre Byzance et l’Occident (papauté et Francs en particulier), qu’en ce qui concerne l’Europe du Nord. Nous avons proposé une interprétation de son action religieuse (et en particulier de sa gestion du débat théologique sur la procession du Saint-Esprit) comme étroitement liée à la politique missionnaire dont il fut, sinon l’architecte, du moins l’un des protagonistes. Cela a été possible grâce à l’analyse minutieuse des manuscrits les plus anciens de son ouvrage capital sur le Saint Esprit, la Mystagogia. Nous avons vu que les choix opérés à son époque dans l’organisation plus ou moins officielle des missions auprès des peuples « slaves » ont non seulement fait de Constantinople un centre névralgique pour la conversion au christianisme des populations situées entre les Balkans et la Baltique, mais ont également préfiguré l’actuelle frontière entre le catholicisme et l’Église orthodoxe. Dans cette optique, nous avons analysé aussi deux autres des œuvres majeures de Photius (les Amphilochia et la Bibliothèque), en mettant l’accent sur leur tradition manuscrite et sur les références implicites et explicites aux événements de l’époque.
Au cours de l’année, plusieurs visites-séminaires ont été effectuées, notamment à l’Institut de papyrologie de la Sorbonne, à la Bibliothèque Mazarine et à la collection byzantine du Petit Palais. Lors de chacune de ces visites, les responsables de ces institutions ont expliqué les caractéristiques des objets conservés ou exposés (notamment les manuscrits et les icônes), ainsi que les problèmes liés à leur travail. En mai, le séminaire a accueilli le professeur Christos Arabatzis, de l’Université de Thessalonique, qui a donné des conférences sur les relations entre la Chine et Byzance (en ouverture du colloque des doctorants du CCJ), l’Inde et Byzance (à Marseille, dans le cadre du séminaire de Fabrizio Speziale), ainsi que sur « La béatitude humaine, ses caractéristiques et ses représentations dans la littérature byzantine du premier millénaire » et sur « Le rôle de l’Église dans les correspondances impériales ».

Publications
  • Avec A. Peters-Custot, «La Vie de Sabas le Jeune et la Vie de Christophe et Macaire par Oreste de Jérusalem Hagiographies “transméditerranéennes” entre Palestine, Constantinople, Rome et l’Italie du Sud byzantine», dans Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae, 62, 2022, p. 221–252.
  • «Écrire par schédê, schédia, schédiasmata et schédaria», dans Genesis, 55, 2022, p. 45-56.

Dernière modification : 3 janvier 2023 09:51

Type d'UE
Séminaires DE/MC
Disciplines
Histoire
Page web
-
Langues
français
Mots-clés
Analyse de discours Anthropologie historique Archives Codicologie Culture Culture matérielle Ecclésiologie Écriture Fait religieux Histoire Histoire culturelle Histoire du livre Historiographie Moyen Âge/Histoire médiévale
Aires culturelles
Byzantines (études) Europe centrale et orientale Méditerranéens (mondes) Transméditerranée
Intervenant·e·s
  • Filippo Ronconi [référent·e]   maître de conférences, EHESS / Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)

Au cours du séminaire nous finaliserons une monographie (censée être publiée en 2024) sur Photius de Constantinople. D’une part, nous reprendrons et organiserons les résultats des recherches conduites, dans ce même séminaire, au cours des deux dernières années, et de l’autre, nous analyserons de nouveaux manuscrits, textes et objets. Il s'agira donc en même temps d'une recherche de terrain et de la finalisation d’une publication scientifique, dont les thèmes seront la vie, l’action religieuse et politique, et l’influence culturelle de Photius. Cela comportera une critique du bien-fondé épistémologique de certaines formules répandues parmi les byzantinistes (telles que « premier humanisme byzantin » et « Macedonian Renaissance »). Pendant ce parcours, qui se situe donc à mi-chemin entre histoire et historiographie, une attention particulière sera prêtée, d’une part, aux transformations profondes qui ont caractérisé la société byzantine (notamment constantinopolitaine) du IXe siècle, et de l’autre, à la façon par laquelle Photius est parvenu à s’imposer, dans cette période de transformation, dans l’écosystème de la cour impériale byzantine, en construisant un réseau de relations avec les membres de groupes sociaux différents, qui a constitué le fondement de sa fortune politique. Nous mettrons en valeur son rôle (et celui de son réseau) dans la construction de la "politique étrangère" de l’Empire, vis-à-vis des Francs, du califat, de la papauté et du monde ‘slave’, constatant que sa vision politique et ses idées ont contribué à façonner le facies de l’Europe médiévale. Cela nous amènera à réfléchir sur l'utilisation politique explicite du savoir lettré et des querelles théologiques au Moyen Âge.

Les points suivants, destinés à devenir les chapitres du livre, permettent de se faire une idée plus détaillée des sujets qui seront abordés au cours de l’année :

I. Introduction

II. Chronologie

III. Origines et clan familial (l’« Armenian connection »  et le « premier exile » entre propagande et réalité)

IV. Carrière (chef de la chancellerie impériale ; professeur ; patriarche ; conseiller d’empereurs ; "médecin") 

V. Le « cercle » (mentors ; disciples ; « cercle magique » ; clients et chantages)

VI. L’œuvre (problèmes de conservation, d’attribution et de taxinomie ; polysémie des écrits photiens ; modes de composition ; les livres de Photius ; Photius faussaire)

VII. Photius et la « politique missionnaire » du IXe siècle (Byzance entre Slaves, Francs, Khazars et Arabes ; la lutte des patriarcats pour le contrôle des conversions et ses reflets théologiques de longue durée)

VIII. Conclusion (héritage et postérité)

Cinq séances (dates à définir) se dérouleront : a) à l’Institut de Papyrologie de la Sorbonne, b) au Département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu, c) au Musée du Louvre, d) à la Bibliothèque de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, section grecque, et e) au Département byzantin du Petit Palais. Le but de ces séances sera triple : il s’agira tout d’abord d’interagir avec certains des manuscrits, documents et objets évoqués au cours du séminaire ; de proposer une "formation itinérante" visant à mettre en valeur les liens entre Recherche et Patrimoine ; enfin de faire connaître aux étudiant·e·s et aux jeunes chercheur·euse·s les métiers et les professionnel·le·s de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur muséale de livres, documents et objets anciens.

9 novembre : Introduction générale (Filippo Ronconi)

16 novembre : Conférence de Claudia Rapp et Dirk Hoerder (salle 0.010 du bâtiment de Recherche Nord)

(21 novembre :  Séance spéciale : visite de l'Institut de Papyrologie de la Sorbonne, 10, rue Molitor - 75016 Paris)

23 novembre : Visite à la collection byzantine du Petit Palais,  Avenue Winston Churchill, 75008 Paris

30 novembre : Byzance, passé/présent (Filippo Ronconi)

  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Histoire-Histoire et sciences sociales – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
  • Séminaires de recherche – Sciences des religions et société-Sciences sociales des religions – M1/S1-S2-M2/S3-S4
    Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
    MCC – fiche de lecture
Contacts additionnels
-
Informations pratiques

par courriel : ronconi@ehess.fr

Direction de travaux des étudiants

le mardi et le mercredi sur le Campus Condorcet, sur rendez-vous pris par courriel.

Réception des candidats

sur rendez-vous pris par courriel.

Pré-requis

la connaissance du grec et du latin n'est pas un pré-requis nécessaire.

  • Campus Condorcet-Centre de colloques
    Salle 3.08
    Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
    annuel / hebdomadaire, mercredi 14:30-16:30
    du 9 novembre 2022 au 17 mai 2023
    Nombre de séances : 24

    La séance du 4 janvier 2023 est annulée

Le séminaire de cette année était le dernier d’une longue série consacrée au grand savant et patriarche de Constantinople Photius. Après trois séances consacrées à des thèmes généraux (historiographiques, disciplinaires, épistémologiques et méthodologiques), au cours desquelles nous avons accordé une attention particulière aux sources manuscrites byzantines, à leur transmission et à leur analyse quantitative et qualitative, nous nous sommes interrogés sur les positions exprimées par les byzantinistes quant à la légitimité de l’utilisation de concepts et de termes tels que « renaissance » et « humanisme » dans le contexte de l’histoire byzantine. Notre attention s’est naturellement portée sur le IXe siècle et sur ce que Paul Lemerle a appelé « le premier humanisme byzantin ». Cela nous a permis de définir le contexte historique, culturel et critique dans lequel s’inscrit la figure de Photius, dont nous avons d’abord analysé les origines familiales et l’appartenance à un clan (lié à un puissant lobby arménien actif à Constantinople au IXe siècle, dont l’impératrice et le césar étaient également membres). La question de son éducation est un autre sujet que nous avons examiné, à l’aide d’une analyse (des manuscrits) de ce qui est considéré comme l’une de ses premières œuvres, le Lexique. Sur tous ces sujets, nous avons puisé dans les sources byzantines, occidentales et arméniennes, en nous interrogeant notamment sur les raisons de leur rareté et en relativisant parfois leur importance. L’analyse des sources dans leur contexte de production a été particulièrement importante dans la deuxième partie du séminaire, consacrée à la maturité de Photius. Nous avons discuté du « paradoxe » de Paul Speck selon lequel il ne faut pas croire les sources jusqu’à preuve du contraire. Tout en notant le caractère provocateur de cette affirmation, nous avons constaté que les sources byzantines, en particulier dans certaines périodes conflictuelles, nécessitent une exégèse très complexe, car elles sont l’expression, dans la plupart des cas, d’élites très sophistiquées sur le plan culturel, capables de construire et de faire circuler des fausses nouvelles de manière très efficace. Dans la dernière partie du séminaire, nous nous sommes concentrés en particulier sur l’implication de Photius, en tant que patriarche œcuménique de Constantinople, dans la politique méditerranéenne et eurasienne, qui à son époque était en pleine transformation, tant en ce qui concerne les relations entre Byzance et l’Occident (papauté et Francs en particulier), qu’en ce qui concerne l’Europe du Nord. Nous avons proposé une interprétation de son action religieuse (et en particulier de sa gestion du débat théologique sur la procession du Saint-Esprit) comme étroitement liée à la politique missionnaire dont il fut, sinon l’architecte, du moins l’un des protagonistes. Cela a été possible grâce à l’analyse minutieuse des manuscrits les plus anciens de son ouvrage capital sur le Saint Esprit, la Mystagogia. Nous avons vu que les choix opérés à son époque dans l’organisation plus ou moins officielle des missions auprès des peuples « slaves » ont non seulement fait de Constantinople un centre névralgique pour la conversion au christianisme des populations situées entre les Balkans et la Baltique, mais ont également préfiguré l’actuelle frontière entre le catholicisme et l’Église orthodoxe. Dans cette optique, nous avons analysé aussi deux autres des œuvres majeures de Photius (les Amphilochia et la Bibliothèque), en mettant l’accent sur leur tradition manuscrite et sur les références implicites et explicites aux événements de l’époque.
Au cours de l’année, plusieurs visites-séminaires ont été effectuées, notamment à l’Institut de papyrologie de la Sorbonne, à la Bibliothèque Mazarine et à la collection byzantine du Petit Palais. Lors de chacune de ces visites, les responsables de ces institutions ont expliqué les caractéristiques des objets conservés ou exposés (notamment les manuscrits et les icônes), ainsi que les problèmes liés à leur travail. En mai, le séminaire a accueilli le professeur Christos Arabatzis, de l’Université de Thessalonique, qui a donné des conférences sur les relations entre la Chine et Byzance (en ouverture du colloque des doctorants du CCJ), l’Inde et Byzance (à Marseille, dans le cadre du séminaire de Fabrizio Speziale), ainsi que sur « La béatitude humaine, ses caractéristiques et ses représentations dans la littérature byzantine du premier millénaire » et sur « Le rôle de l’Église dans les correspondances impériales ».

Publications
  • Avec A. Peters-Custot, «La Vie de Sabas le Jeune et la Vie de Christophe et Macaire par Oreste de Jérusalem Hagiographies “transméditerranéennes” entre Palestine, Constantinople, Rome et l’Italie du Sud byzantine», dans Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae, 62, 2022, p. 221–252.
  • «Écrire par schédê, schédia, schédiasmata et schédaria», dans Genesis, 55, 2022, p. 45-56.