Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE261 - L'Atelier des artistes. Silences, rumeurs et transferts culturels, XIXe-XXIe siècle
Lieu et planning
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_24
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 12:00-14:00
du 14 octobre 2022 au 24 mars 2023
Nombre de séances : 10
Description
Dernière modification : 19 mai 2022 18:19
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire, Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Épistémologie Histoire Philosophie Sociologie
- Aires culturelles
- Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
- Agnès Callu [référent·e] conservatrice du patrimoine, ministère de la Culture / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Ce séminaire entend s’engager dans une étude historique des ateliers d’artistes de 1880 à 2020. Pratiquant une sociologie des organisations qui postule que l’atelier du créateur compose une structure en soi, fonctionnelle car réglementée par des codes énoncés ou symboliques, catégorielle puisque régie par des habitus régulant les valeurs d’échanges, agissant au singulier ou selon un système collectif quand y pénètrent, outre le « maître » : les apprentis, les disciples, la/les muses, les modèles, les amis, les commanditaires, les collectionneurs, etc., on avance que l’atelier fait office d’institution culturelle première.
De fait, depuis son site (mobile, éphémère, multiplexe, ouvert à la mondialisation ou sédentaire comme retiré du monde), il propulse (ou non) l’artiste sur le marché de l’art le métamorphosant – souvent en dépit de lui-même – en « entrepreneur » de son travail créateur. Entendant Marc Bloch qui, toujours actuel, défend l’étude de l’attelage programmatique : « la structure et les hommes », l’enquête sociologique démarrée depuis 2016 (auprès d’une population d’artistes et de galeristes) – dont les résultats sont croisés avec l’étude quantitative entreprise sur la base de documents historiques – s’attelle à une typologie des ateliers d’artistes tels que, traversés par des catégories de modèles, ils prescrivent la tendance. En effet, depuis les ateliers - à lire comme « le cœur de la machine de création – s’opèrent les dialogues, consentis ou non avec des interlocuteurs naturels qui connaissent des transformations socio-professionnelles déterminantes. Les galeristes érudits, de la courbure 1880-1950, mutent post 1980 et, de façon massive au seuil des années 2000, en patrons de multinationales en recherche de création de « centres de profits » qui, certes, au démarrage, américains, de New York à Miami, s’installent vers l’Asie du Sud-Est, détentrice de nouveaux capitaux, ouverte à des marchés exponentiels, désinhibés devant des œuvres, certes à admirer, mais plus encore à faire circuler pour transférer de la richesse.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
Compte rendu
Dans ce séminaire ouvert en 2020-2021, est observé l’atelier des artistes dans le temps long pour identifier les changements intervenus autour d’une organisation, d’abord indexée aux notions de bourgeoisie et d’urbanisme (Kalifa, Charpy) puis de nomadisme et de précarité (Retaillé). Avec l’instrument de la sociologie des organisations, l’atelier des artistes est questionné comme un espace social devenu structure productrice de « travail créateur » lequel est interrogé par le bras du concept de talent (Menger). Le binôme silence/solitude (Blanchot, Merleau-Ponty) est réfléchi quand il acte la création. Les effets croisés des rumeurs, légendes urbaines, renommée et réputation (Dosse) sont analysés quand ils jouent sur les regards portés sur l’atelier. Les intra-circulations dans l’atelier comme celles nouées entre les ateliers sont étudiées, travaillant de la sorte la fabrication comme la mutation des passages et des échanges multiplexes instituant des transferts culturels complexes (Espagne, Werner).
Le séminaire se déploie en deux stances : le « dedans » de l’atelier, puis le dehors de l’atelier, soit ici, les relations positives mais sous tensions aussi, construites avec un « extérieur » institutionnel, marchand, médiatique, etc.
Dans le premier cycle, des conversations contradictoires avec des artistes sont mises en place : avec Regis Perray autour du sol comme espace poétique où s’exerce un « agir » politique et militant dans une œuvre traversée par le jeu (Barthes) ; avec Hervé Quenolle sur la défiguration esthétique et les symboliques culturelles du Rouge ; avec Filomena Borecka sur le flux/flow animant sculptures et dessins, la « théorie des nuages » (Audéguy), la puissance du souffle et ses échos dans les sciences sociales ; avec Rebecca Coopman sur les mutations/transitions entre les ateliers de Van Gogh et « l’Atelier Van Gogh », métavers du web sémantique.
Dans le second cycle, les débats s’organisent, en particulier, avec des acteurs de la scène culturelle dans la mesure où elle contractualise des liens avec les créateurs. Les discussions s’engagent avec Jérôme Dupin sur les politiques publiques suivies par l’Inspection à la création artistique et ses effets sur l’aide apportée aux artistes ; avec Bruno Ythier sur les spécificités culturelles de la Cité d’Aubusson, à la bordure de l’art et de l’artisanat lorsque les lissiers « interprètent » les œuvres des artistes ; avec Bénédicte Alliot, sur le rôle de la Cité internationale des Arts, grand équipement culturel, politique et social, dans la longue durée et en contexte comparatif avec la Cité universitaire ; avec Bertrand Grimont, sur la trajectoire culturelle et sociale d’une galerie d’art, à l’articulation de l’espace marchand et d’un lieu de prises de position esthétiques défendues sur le Marché de l’art hexagonal et transnational à l’heure des crises ultra-contemporaines.
Dernière modification : 19 mai 2022 18:19
- Type d'UE
- Séminaires DR/CR
- Disciplines
- Anthropologie historique, Histoire, Philosophie et épistémologie, Signes, formes, représentations, Sociologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Anthropologie Épistémologie Histoire Philosophie Sociologie
- Aires culturelles
- Contemporain (anthropologie du, monde)
Intervenant·e·s
- Agnès Callu [référent·e] conservatrice du patrimoine, ministère de la Culture / Laboratoire d'anthropologie politique (LAP)
Ce séminaire entend s’engager dans une étude historique des ateliers d’artistes de 1880 à 2020. Pratiquant une sociologie des organisations qui postule que l’atelier du créateur compose une structure en soi, fonctionnelle car réglementée par des codes énoncés ou symboliques, catégorielle puisque régie par des habitus régulant les valeurs d’échanges, agissant au singulier ou selon un système collectif quand y pénètrent, outre le « maître » : les apprentis, les disciples, la/les muses, les modèles, les amis, les commanditaires, les collectionneurs, etc., on avance que l’atelier fait office d’institution culturelle première.
De fait, depuis son site (mobile, éphémère, multiplexe, ouvert à la mondialisation ou sédentaire comme retiré du monde), il propulse (ou non) l’artiste sur le marché de l’art le métamorphosant – souvent en dépit de lui-même – en « entrepreneur » de son travail créateur. Entendant Marc Bloch qui, toujours actuel, défend l’étude de l’attelage programmatique : « la structure et les hommes », l’enquête sociologique démarrée depuis 2016 (auprès d’une population d’artistes et de galeristes) – dont les résultats sont croisés avec l’étude quantitative entreprise sur la base de documents historiques – s’attelle à une typologie des ateliers d’artistes tels que, traversés par des catégories de modèles, ils prescrivent la tendance. En effet, depuis les ateliers - à lire comme « le cœur de la machine de création – s’opèrent les dialogues, consentis ou non avec des interlocuteurs naturels qui connaissent des transformations socio-professionnelles déterminantes. Les galeristes érudits, de la courbure 1880-1950, mutent post 1980 et, de façon massive au seuil des années 2000, en patrons de multinationales en recherche de création de « centres de profits » qui, certes, au démarrage, américains, de New York à Miami, s’installent vers l’Asie du Sud-Est, détentrice de nouveaux capitaux, ouverte à des marchés exponentiels, désinhibés devant des œuvres, certes à admirer, mais plus encore à faire circuler pour transférer de la richesse.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Cette UE n'est rattachée à aucune formation de master.
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
- -
- Réception des candidats
- -
- Pré-requis
- -
-
54 bd Raspail
54 bd Raspail 75006 Paris
Salle AS1_24
annuel / bimensuel (2e/4e), vendredi 12:00-14:00
du 14 octobre 2022 au 24 mars 2023
Nombre de séances : 10
Dans ce séminaire ouvert en 2020-2021, est observé l’atelier des artistes dans le temps long pour identifier les changements intervenus autour d’une organisation, d’abord indexée aux notions de bourgeoisie et d’urbanisme (Kalifa, Charpy) puis de nomadisme et de précarité (Retaillé). Avec l’instrument de la sociologie des organisations, l’atelier des artistes est questionné comme un espace social devenu structure productrice de « travail créateur » lequel est interrogé par le bras du concept de talent (Menger). Le binôme silence/solitude (Blanchot, Merleau-Ponty) est réfléchi quand il acte la création. Les effets croisés des rumeurs, légendes urbaines, renommée et réputation (Dosse) sont analysés quand ils jouent sur les regards portés sur l’atelier. Les intra-circulations dans l’atelier comme celles nouées entre les ateliers sont étudiées, travaillant de la sorte la fabrication comme la mutation des passages et des échanges multiplexes instituant des transferts culturels complexes (Espagne, Werner).
Le séminaire se déploie en deux stances : le « dedans » de l’atelier, puis le dehors de l’atelier, soit ici, les relations positives mais sous tensions aussi, construites avec un « extérieur » institutionnel, marchand, médiatique, etc.
Dans le premier cycle, des conversations contradictoires avec des artistes sont mises en place : avec Regis Perray autour du sol comme espace poétique où s’exerce un « agir » politique et militant dans une œuvre traversée par le jeu (Barthes) ; avec Hervé Quenolle sur la défiguration esthétique et les symboliques culturelles du Rouge ; avec Filomena Borecka sur le flux/flow animant sculptures et dessins, la « théorie des nuages » (Audéguy), la puissance du souffle et ses échos dans les sciences sociales ; avec Rebecca Coopman sur les mutations/transitions entre les ateliers de Van Gogh et « l’Atelier Van Gogh », métavers du web sémantique.
Dans le second cycle, les débats s’organisent, en particulier, avec des acteurs de la scène culturelle dans la mesure où elle contractualise des liens avec les créateurs. Les discussions s’engagent avec Jérôme Dupin sur les politiques publiques suivies par l’Inspection à la création artistique et ses effets sur l’aide apportée aux artistes ; avec Bruno Ythier sur les spécificités culturelles de la Cité d’Aubusson, à la bordure de l’art et de l’artisanat lorsque les lissiers « interprètent » les œuvres des artistes ; avec Bénédicte Alliot, sur le rôle de la Cité internationale des Arts, grand équipement culturel, politique et social, dans la longue durée et en contexte comparatif avec la Cité universitaire ; avec Bertrand Grimont, sur la trajectoire culturelle et sociale d’une galerie d’art, à l’articulation de l’espace marchand et d’un lieu de prises de position esthétiques défendues sur le Marché de l’art hexagonal et transnational à l’heure des crises ultra-contemporaines.